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Casavant, Opus 516, 1913
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Historique
Fort Vancouver, situé sur la rivière Columbia, était un poste de traite de fourrures établi en 1824 qui servait de quartiers généraux pour la Compagnie de la Baie d'Hudson concernant ses opérations dans le district de Columbia lequel couvrait la moitié nord de la région connue par les Américains sous l'appellation de "pays de l'Oregon ". Nommé en l'honneur du capitaine George Vancouver, le fort était sis sur la rive nord de la rivière Columbia où se trouve présentement la ville de Vancouver, dans l'état de Washington, et près de la ville de Portland, dans l'Oregon. À l'été de 1838, l'archevêque de Québec nomme deux prêtres qu'il envoie en mission sur la côte ouest du continent. Les abbés Modeste Demers et François-Norbert Blanchet quittent Québec par voie terrestre laquelle s'avéra fort difficile et nécessita plusieurs modes de transport. Ils arrivent à Fort Vancouver en novembre 1838.
Fort Victoria a été établi en 1843 par la Compagnie de la Baie d'Hudson. Le 1er décembre 1843, l'Ouest est organisé en vicariat apostolique. L'abbé Blanchet en devient le premier évêque et choisit Portland comme lieu du siège épiscopal. Lorsqu'en 1846, le traité de l'Oregon établit le 49e parallèle comme frontière internationale entre les États-Unis et le territoire britannique, la Compagnie de la Baie d'Hudson déménage ses opérations du Fort Vancouver vers le Fort Victoria. Le diocèse de l'Île de Vancouver est créé la même année, le 26 juillet 1846. L'abbé Demers est nommé évêque et aménage à Fort Victoria.
Modeste Demers est né le 11 octobre 1809 à Saint-Nicolas, près de Lévis (Québec). Il est ordonné prêtre le 7 février 1836 et évêque le 30 novembre 1847. À l'encontre des autres évêques, Mgr Demers n'a aucun autre prêtre à sa disposition ni même une large communauté puisqu'à ce moment Fort Victoria n'est peuplé que par des membres de nations autochtones et quelques colons blancs, la plupart francophones, qui travaillent pour la Compagnie de la Baie d'Hudson. Mgr Demers doit voyager en Europe et au Québec afin de recueillir des fonds et promouvoir ses plans pour Victoria. Une de ses préoccupations est l'éducation et il veut établir une école. Une école catholique fut établie sous la direction du Père Honoré-Thimotée Lempfrit, o.m.i. Cette école fonctionna jusqu'au 8 octobre 1851 soit jusqu'au moment où le Père Lempfrit quitta pour la vallée de Cowichan. En 1849, la Compagnie de la Baie d'Hudson subventionne la création d'une école placée sous la direction du révérend Robert John Staines et celle de son épouse qui sont arrivés d'Angleterre le 17 mars. L'école ouvrira ses portes le 23 janvier 1850. L'école "commune" Craigflower est établie en 1852 pour s'occuper des "enfants des travailleurs et de classe pauvre".
En 1857, Mgr Demers entreprend un grand voyage à la recherche d'une congrégation de religieuses enseignantes qui établirait une mission à Victoria. Une des premières congrégations qu'il approche au Québec fut celle des Soeurs de Sainte-Anne. C'était une nouvelle congrégation vouée à l'enseignement fondée en 1850 à Vaudreuil par Mère Marie-Anne. Après s'être entretenu avec des candidates, il en sélectionna quatre qui seraient accompagnées d'un aide laïque. Elles se joindraient aux Pères Pierre Rondeau et Charles Vary et aux Frères Joseph Michaud et Gidéon Thobodeau. Le groupe quitta Montréal le 14 avril 1858 et leur voyage vers Victoria impliqua un bateau de Montréal à New York, un train à partir de New York, un voyage à bord du S.S. Philadelphia qui assurait leur passage à travers le canal de Panama, un bateau à vapeur jusqu'à San Francisco, un autre voyage en bateau jusqu'à Portland et enfin un voyage à bord du S.S. Seabird jusqu'à Fort Victoria où ils arrivèrent le 5 juin 1858. Les religieuses furent amenées à une cabane en bois rond qui serait, en même temps, leur résidence et leur école. Cette cabane était située sur un terrain qui fait aujourd'hui partie du domaine de l'Académie Sainte-Anne. L'école ouvrit ses portes le 7 juin et douze enfants s'y inscrivent. Croyant se retrouver dans un avant-poste et au milieu d'une région sauvage, elles trouvaient plutôt dans une ville dont la population avait doublé grâce à la ruée vers l'or de la rivière Fraser. Mgr Demers continua d'avoir une relation très étroite avec les religieuses. Il décéda le 21 juillet 1871 à Victoria.
L'Académie
Dès leur arrivée, les religieuses furent installées dans une petite cabane de bois rond, mesurant 6 mètres par 9 mètres (20 pieds par 30 pieds), acquise par Mgr Demers pour la somme de 500 $ en 1856. Cette cabane ne possédait qu'une seule pièce, sans murs intérieurs, qui servait d'école et de résidence pour les religieuses. Celles-ci s'étaient préparées à enseigner en français mais, dès le premier jour, avec l'arrivée des filles du gouverneur Sir James Douglas et les demandes de parents anglophones, elles durent établir une classe anglophone. En 1858, la petite cabane est agrandie pour y inclure une chapelle et une nouvelle cloche est installée dans le clocher haut de 3,7 mètres (12 pieds). L'école devint rapidement trop petite et, en 1860, Mgr Demers fit construire un édifice en briques sur la rue View. L'édifice coûta 5 000 $ et fut donné aux religieuses. Huit autres religieuses arrivèrent en 1863. L'édifice fut rénové trois ans plus tard afin de permettre d'accommoder les pensionnaires et les étudiants externes. Une fois de plus, l'édifice devint trop petit.
En 1871, l'année même où la Colombie-Britannique devint une province canadienne, les travaux de construction de la première aile de l'Académie débutèrent sur le site des anciens Jardins Tuzeau. L'édifice fut conçu par le Père Joseph Michaud, C.S.V. et fut réalisé par Charles Vereydhen, un architecte originaire de Belgique. La pierre angulaire de l'édifice, le premier édifice de quatre étages en maçonnerie dans la ville de Victoria, fut placée au cours d'une cérémonie regroupant des dignitaires du monde religieux et civil, incluant Sir James Douglas et le lieutenant-gouverneur J. W. Trutch. L'édifice a été inauguré le 9 mars 1872. L'entrée principale était au second plancher où deux escaliers latéraux se regroupaient en un seul escalier qui lui, menait à la porte. Se basant sur les méthodes modernes d'examen des couches de peinture, l'édifice était recouvert d'une brique rouge qui fut peinte de couleur crème pâle. Cet édifice contenait aussi une petite chapelle. Jusqu'au nouvel agrandissement de 1886, l'édifice incluait l'école et une petite résidence alors que la plupart des religieuses résidaient à l'école de la rue View. Il servait aussi de quartiers généraux pour l'ouest du Canada des Soeurs de Sainte-Anne. Lorsque cet édifice devint l'aile ouest de l'Académie, il servira principalement pour y loger les classes.
Presque immédiatement, la nouvelle école devint trop petite et, en 1886, les services de l'architecte local, John Teague, furent retenus pour concevoir et construire un agrandissement qui sera connu comme étant l'aile est. Ses plans respectèrent ceux élaborés par le Père Joseph Michaud et s'inspiraient des édifices composant la maison-mère des Soeurs de Sainte-Anne à Lachine. Cet ajout contribua à conférer à l'Académie cette apparence horizontale. L'entrée principale y fut déménagée et fut couronnée d'un fronton triangulaire. Un escalier majestueux est construit avec accès latéraux. Un clocher, qui devint rapidement un point de repère dans le ciel de Victoria, domina l'édifice. Grâce à cet ajout, la taille de l'Académie tripla. La nouvelle aile hébergea les réfectoires, les dortoirs, les parloirs, le conservatoire de musique, la bibliothèque, l'infirmerie, le centre de santé, les classes et les bureaux de l'administration. Il comprenait aussi le couvent ou résidence des religieuses dont l'accès était interdit aux élèves. Aujourd'hui, cette aile contient le Centre d'interprétation et les bureaux de la Société des Amis de l'Académie Sainte-Anne.
L'aile ouest fut ajoutée en 1910. Sa structure est basée sur des plans préparés par l'architecte Thomas Hooper. Elle s'élève du côté est du premier édifice. Elle serait utilisée pour y loger l'école alors que l'aile de 1886 deviendrait le Couvent. L'architecte Hooper préserva le style néo-classique préconisé par ses prédécesseurs, mais s'inspira aussi du style Deuxième Empire alors très à la mode au niveau de l'architecture religieuse au Canada. Le toit mansardé illustre l'influence de l'architecture française sur les édifices de l'Académie. Les dortoirs pour pensionnaires et la bibliothèque furent déménagés dans cette aile qui logeait aussi des classes, un musée et un auditorium. Le Couvent était hors d'accès pour tous sauf pour les religieuses professes et les novices, ces jeunes femmes qui se préparaient à devenir religieuses. Elles utilisaient ces espaces pour y manger, dormir, voir à l'administration, étudier et méditer en paix loin des bruits de l'école. En 1891, lorsque la partie ouest du Canada fut érigé en province religieuse pour la congrégation, le couvent devint la maison provinciale. Après la construction, l'étage principal de l'édifice de 1871 devint le réfectoire des pensionnaires.
À ces édifices s'ajoute l'importance des terrains. Les aménagements furent conçus par le Père Adrian Vullinghs entre 1877 et 1913. Ils devinrent un sanctuaire offrant consolation, exercice et beauté à tous ceux qui venaient y marcher ou s'y divertir. Certaines sections étaient utilisées pour y cultiver les légumes et les petits fruits, de même qu'un verger, un petit cimetière et un jardin cloîtré.
Les activités d'enseignement cessèrent en 1972. Une baisse au niveau des inscriptions et une spirale des coûts d'entretien amenèrent la disparition de l'école et du couvent. En 1974, le tout est vendu au ministère des Travaux publics du gouvernement provincial. Pendant un certain temps, des bureaux administratifs y furent installés, mais la nécessité d'y effectuer d'importants travaux entraîna sa fermeture. Suivirent des années de débats autour de propositions quant à la future utilisation du site. Finalement, en 1995, avec l'aide de la Commission de la capitale provinciale, la majeure partie des édifices fut reconstruite, de la cave au grenier, et louée à la province pour y loger les bureaux du ministère de l'Enseignement supérieur, une utilisation cohérente avec les buts poursuivis par les religieuses. La Colombie-Britannique étant une région séismique, la loi requiert que tout édifice public soit soumis à des rénovations de structure. Cette obligation causa des problèmes aux restaurateurs. La solution retenue fut d'injecter des coquilles de béton armé dans les murs de l'édifice. La chapelle, les parloirs et l'infirmerie furent conservés pour devenir des aires d'exposition historique et furent restaurés selon le décor des années 1920. L'auditorium, à l'autre bout de l'édifice, a aussi été conservé et est utilisé pour des conférences publiques et des concerts. L'édifice a été rouvert en 1997.
Grâce à ces travaux, l'Académie Sainte-Anne est maintenant un trésor public qui rend hommage au rôle joué par la communauté francophone des Soeurs de Sainte-Anne dans le domaine de l'éducation et de son extraordinaire contribution à l'histoire de la Colombie-Britannique.
Une dépendance, sise derrière l'édifice principal et qui fut occupée par le Conservatoire de musique de Victoria, a été démolie en 2000 au moment où le Conservatoire aménagea dans les édifices de l'ancienne église unie Metropolitan. L'espace laissé vacant devint un espace vert qui sert de trait d'union entre les terrains de l'Académie et ceux du parc Beacon Hill adjacents. La cabane de bois rond a été transportée à la rue Elliott derrière le musée royal British Columbia en 1973; elle est le plus vieil édifice encore existant de la ville de Victoria.
La Chapelle
Une chapelle a été aménagée au deuxième étage dans l'aile de l'école en 1871. Ce n'était qu'une seule pièce avec des portes amovibles qui permettaient d'utiliser les locaux adjacents, lorsque requis.
En 1882, la communauté catholique de Victoria planifia la construction d'une plus vaste cathédrale et d'un hôpital sur les terrains où s'élevait la petite cathédrale de bois St. Andrew juste en face de l'Académie. La petite chapelle avait été conçue et construite, en 1858, par les Pères Joseph Michaud et Pierre Rondeau. L'évêque du diocèse, Mgr Charles John Seghers, décida de la donner à l'Académie et c'est ainsi, qu'en 1886, elle fut transportée, sur des traîneaux, de l'autre côté de la rue et placée derrière la portion centrale de l'Académie.
Maître artisan, le Père Michaud, qui était le Frère Michaud lorsqu'il arriva de Québec en 1858, conçut la petite structure de bois dans le style normalement utilisé pour les églises rurales de son Québec natal. Elle a été construite en utilisant du cèdre provenant de l'île de Vancouver et du séquoia importé de Californie. Le plafond comprend une voûte ceintrée réalisée avec des planches de cèdre rouge taillées à la main. Celles-ci ont été acheminées par bateau à partir de San Francisco, puis elles ont été assemblées de manière experte et retenues ensemble par des chevilles rondes. Le Frère Michaud prêta attention aux menus détails de la petite église. Il décora l'intérieur de 350 rosettes et des éléments floraux ronds. Il sculpta aussi les chapiteaux des colonnes, la croix, la harpe du livre des Psaumes, les initiales de l'Ave Maria, un triangle avec l'Alpha et l'Omega représentant la Trinité, le commencement et la fin ainsi que les initiales latines du Christ, I.H.S.
Au moment d'être rattachée à l'Académie, la structure de bois de l'église a été recouverte de briques. Les portes d'accès furent placées entre l'entrée de l'aile de 1886 et la chapelle. L'écusson de la communauté des Soeurs de Sainte-Anne a été ajouté au-dessus de la porte d'entrée. Cet écusson, représentant une croix et un livre, contenait la mention latine suivante : "Ceux qui enseignent et agissent seront appelés grands dans le royaume des cieux".
Le maître-autel original ainsi que les deux autels latéraux ont été sculptés par le Frère Michaud pour la cathédrale et devinrent d'importantes pièces historiques d'ameublement. L'église contenait aussi d'importants tableaux religieux et des verrières. La balustrade, qui séparait le maître-autel des bancs et de la communauté, avait été réalisée avec du bois local.
Dans les années 1960, à la suite de Vatican II, des décisions ont été prises qui ont modifié l'apparence de l'intérieur de la chapelle. Les offices religieux catholiques ont été transformés de telle sorte que le célébrant fait maintenant face à la communauté au lieu d'être tourné face vers l'autel. Cette directive mena à la suppression et/ou au remplacement d'ameublement dans le choeur afin de répondre aux nouvelles exigences. La mode concernant les décorations élaborées que l'on retrouvait dans les églises catholiques a aussi changé à ce moment-là. Les plans de rénovation, élaborés par le personnel de l'évêché, furent exécutés par le personnel d'entretien de l'Académie. La majeure partie des peintures décoratives, incluant les sculptures dorées, ont été effacées et/ou repeintes. Le Chemin de croix, une série de panneaux en relief suspendus sur les murs latéraux, a été repeint en gris afin de minimiser leur présence. La réaction des religieuses à ces modifications en fut une de désarroi.
Quand la décision est prise de restaurer la chapelle à l'original, plusieurs questions se sont posées, car, avec les années, l'apparence de la chapelle a été modifiée plusieurs fois. Après que la structure fut modifiée pour passer de cathédrale à chapelle, le sanctuaire a été reconstruit. La décoration intérieure est demeurée la même jusqu'en 1910 au moment où la palette de couleurs a été modifiée pour des tons d'ivoire et d'or, une transition entre l'époque victorienne et l'époque edwardienne. La chapelle a toujours été très bien entretenue, recevant une nouvelle couche de peinture environ toutes les décennies. Finalement, l'équipe de restauration décida de restaurer la chapelle telle qu'était dans les années 1920; d'abord parce qu'il existait une description de la chapelle datant de 1921 et ensuite parce que cette période représente une des plus importantes dans l'histoire de celle-ci. Les consultants Stark, Patterson & Associés élaborèrent les détails de restauration à partir de photographies historiques, de références bibliographiques ainsi que d'analyses microscopiques des peintures et des matériaux.
Le maître-autel, qui avait été enlevé après Vatican II, fut reconstruit. Une plaque originale de marbre a été retrouvée dans les archives diocésaines et a été utilisée pour reconstruire l'autel à l'échelle. Un faux fini rouge granit a été choisi pour la balustrade qui fut remise à sa place originale, et ce, après 30 ans d'absence dû à sa suppression après Vatican II. La base des piliers avait été peinte pour imiter le marbre en 1921 et c'est cette technique que l'on peut revoir aujourd'hui. Le travail de peinture a nécessité beaucoup de temps et requerra aussi beaucoup de patience pour réaliser tous les détails. Les détails d'au-delà 200 fleurs et médaillons du plafond ont été remis en évidence avec l'application laborieuse de centaines de feuilles d'or de 23 carats. La peinture du plafond nécessita une tout autre approche. Pour des raisons patrimoniales, le plafond ne pouvait être que vaporisé ou brossé, car les peintres n'étaient pas autorisés à réparer les fissures qui sont apparues avec le temps.
Les bancs de la chapelle furent changés plusieurs fois. Devant l'impossibilité de retracer les bancs installés en 1886 et qui représentaient ceux présents dans les années 1920, un compromis a été atteint pour utiliser les bancs datant de 1948. La recherche d'éléments provenant de la chapelle et l'effort de restaurer les objets telles les 14 stations du Chemin de croix se poursuivent. Même si la restauration n'est pas complètement terminée, la chapelle demeure "le coeur de l'Académie Sainte-Anne".
La chapelle fut déconsacrée lorsque l'édifice a été vendu. Depuis la restauration de la chapelle et des jardins avoisinants, ils sont en grande demande pour la tenue de mariages et d'autres cérémonies.
L'orgue
L'orgue a été construit et installé en 1913 par Casavant Frères, de Saint-Hyacinthe (Québec) en tant que leur Opus 516. L'instrument possède une traction tubulaire pneumatique, deux claviers de 61 notes et un pédalier concave de 30 notes. L'harmonisation et la nomenclature des jeux reflète l'époque du romantisme français. Le buffet est construit de frêne blanc. Les tirants des jeux sont en ébène et leurs surfaces d'ivoire possèdent encore leur fini original. Quant à l'instrument, il est dans en parfait état. Le jeu de Bourdon 16 à la pédale est un jeu installé sur un système de vent divisé qui produit une sonorité plus douce lorsque le même jeu est appelé sous l'appellation Gedeckt. Le tirant "souffleur" permet, lorsque tiré, d'actionner une clochette pour avertir la personne qui actionne manuellement le système souffleur de débuter son travail. Un indicateur, placé près du bras du souffleur, indique le niveau d'air dans le réservoir. à un moment donné, un ventilateur électrique a été installé mais il est toujours possible d'actionner manuellement la soufflerie.
Backgrounds
Fort Vancouver was a fur trading outpost established in 1824 along the Columbia River that served as the headquarters of the Hudson's Bay Company in the company's Columbia District which covered the northern half of the region known to Americans as the Oregon Country. Named after Captain George Vancouver, the fort was located on the northern bank of the Columbia River in present-day Vancouver, WA, near Portland, OR. In the summer of 1838, The Archbishop of Quebec appointed two priests to a new mission field on the west coast. Father Modeste Demers and Father François-Norbert Blanchet left Quebec by the overland route which was not easy and required many modes of transportation. They settled in Fort Vancouver in November 1838.
Fort Victoria was established in 1843 by the Hudson's Bay Company. On December 1st, 1843, the West was made into an Apostolic Vicariate and Father Blanchet became the first bishop as Portland was appointed as the See. When in 1846, the Oregon Treaty established the 49th parallel as the international boundary between the United States and British territory, the Hudson's Bay Company moved its operations from Fort Vancouver to Fort Victoria. The same year, on July 26, 1846, the diocese of Vancouver Island is created, Father Demers is appointed as first bishop and moved to Fort Victoria.
Modeste Demers was born on October 11th, 1809 in St. Nicolas near Levis (Quebec) and was ordained as priest on February 7th, 1836 and as bishop on November 30th, 1847. Unlike most bishops, Demers did not have other priests to rely on or even a large congregation as, at that time, Fort Victoria was made up of First Nations and a few white people, mostly francophone, who worked for the Hudson’s Bay Company. Needing support, Bishop Demers had to travel to Europe and Quebec to raise funds and to promote his plan for Victoria. One of his concern was the state of education and wanted to set up a school. A Catholic school was established in 1849 under the guidance of Father Honoré-Timothée Lempfrit, O.M.I. The school lasted until October 8th, 1851 when Father Lempfrit left for the Cowichan Valley. In 1849, a "Company School" was established by the Hudson's Bay Company under the guidance of Rev and Mrs. Robert John Staines who arrived from England on March 17th. However, the school building was not officially opened to students until January 23rd, 1850. The Craigflower "Common School" was established in 1852 for "the children of the laboring and poor classes".
In 1857, Bishop Demers went on an extended journey in search of an order of teaching Sisters to establish a mission in Victoria. One of the first orders he approached in Quebec was the Sisters of Saint Ann. It was a newly established teaching order founded in 1850 in Vaudreuil by Mother Marie Anne. After interviewing candidates, he selected four of them and a lay woman. They would join Father Pierre Rondeau, Father Charles Vary, Brother Joseph Michaud and Brother Gidéon Thibodeau. The group left Montreal on April 14th, 1858 and their journey to Victoria involved a boat from Montreal, a train from New York, a trip on the S.S. Philadelphia to connect to their rail crossing of the Isthmus of Panama, a steamer to San Francisco, another sea voyage as far as Portland, further travel north and the final passage into Victoria aboard the S.S. Seabird. They arrived in Fort Victoria on June 5th, 1858. The women were shown to a log cabin that was to be their home and school, on a piece of land which remains as part of the grounds of St. Ann's Academy today. The school opened on Monday, June 7th, and twelve children were registered. Expecting to find a small outpost and wilderness, instead they found a town doubled in population thanks to the Fraser Gold Rush. Bishop Demers would continue to have a close relationship with the Sisters. He died on July 21st, 1871, in Victoria.
The Academy
Upon their arrival, the Sisters were installed in a small 20- by 33-foot (6- by 9-metre) log cabin acquired by Bishop Demers for $500 in 1856. It was a single room building without inside pannelled walls that was both a school room and the Sisters' residence. The Sisters planned to teach in French but, on the very first day of school, Governor Sir James Douglas' daughters showed up and following requests from Anglophone parents, they had to set up an English class. In 1858, the log cabin is enlarged to include a chapel and a new bell is installed in the 12-foot (3.7-metre) belfry. The school soon outgrew the log cabin and, in 1860, Bishop Demers had a new brick building built on View Street. The building cost $5,000 and was donated to the Sisters. Eight additional Sisters arrived in 1863. The building will be renovated three years later in order to accommodate boarders and day students. Once again, the building became too small.
In 1871, the same year that British Columbia became a Canadian province, construction began on the first wing of the Academy, as it appears today, on the site for former Tuzeau Gardens. The building was designed by Father Joseph Michaud, C.S.V., and was executed by Charles Vereydhen, an Belgium-born architect. The cornerstone of this structure, the first four-storey masonry building in Victoria, was laid amongst a large group of church, city and provincial dignitaries, including Sir James Douglas and the Lieutenant Governor J.W. Trutch. It was officially inaugurated on March 9th, 1872. The main entrance to the original building was located on the second floor, where a two-sided staircase converged into one set of stairs, that led up to the door. Based on modern testing of the paint layers, the building was made out of red brick, which was painted a pale, golden cream colour. Until the next addition was made in 1886, this building housed the school, and a small residence, as most of the Sisters were then living at the View Street location. A small chapel was also located within this wing. It also acted as the western regional headquarters for the Sisters of Saint Ann. When this original school became the western wing of the Academy, its uses were focused on classrooms and teaching.
Almost immediately, the new school was too small and, in 1886, local architect, John Teague, was hired to design and build an addition known as the East Wing. His plans remained faithful the original ones designed by Brother Joseph Michaud and were based on the Sisters of Saint Ann's Mother House buildings in Lachine. The addition contributed to give to the Academy its horizontal appearance. The main entrance was moved to it and crowned with a triangular pediment. A majestic staircase is built with a two-sided access. It was also topped with a bell tower which rapidly became a landmark in the skyline of Victoria. Thanks to this addition, the size of the Academy tripled. The new wing housed refectories, dormitories, playrooms, parlours, music conservatory, library, infirmary, health center, classrooms and administrative offices. It also housed the Sisters' residence whose access was forbidden to pupils. Today, this wing houses the Interpretation Centre and offices of the Society of the Friends of St Ann's Academy.
In 1910, the West Wing was added, based on plans by architect Thomas Hooper, to the east side of the original building to house the school while the 1886 west wing would become the Convent. Hooper kept the neoclassical style advocated by his precursors but also drew inspiration from Second Empire style, then very fashionable in the religious architecture of Canada. The Mansard roofing emphasized the French architectural influence of the Academy. The boarders' dormitories and the library were moved in the new wing that also included classrooms, a museum, and an auditorium. The Convent section was out of bounds for all but the Professes Sisters and the Novices, the young women in training to become nuns. They used the area to eat, sleep, look after administration, study and meditate in peace, away from the noise of the school. In 1891, when the western part of Canada was set up as a religious province for the Order, the Convent became the Provincial House. After the construction, the main floor of the 1871 building contained the boarders' dining room.
Of equal significance to the buildings are its grounds. Landscaped by Father Adrian Vullinghs between 1877 and 1913, the gardens became a sanctuary offering solace, exercise and beauty to all who walked or lingered there. Other areas of the grounds were used for growing vegetables and berries, an orchard, a small cemetery and a cloistered garden.
The school activities closed its doors in 1972. Dwindling enrolment and skyrocketing building maintenance costs hastened the demise of the school and convent. In 1974, the property sold to the provincial Department of Public Works, which used it as office space for the public service for a few years, but it was in need of major repairs and had to be closed. Years-long civic debate of diverse proposals for the future of the building and site ensued. In the end, in 1995, with the help of the Provincial Capital Commission, most of the building was rebuilt, basement to attic, and leased to the province as office space for the Ministry of Advanced Education, a use consistent with the Sisters' aims. British Columbia being a seismic region, law requires that all public buildings must be submitted to structural renovations. This requirement caused problems to the restorers. The retained solution was to insert a ferroconcrete shell between the walls of the building. The chapel and the parlours and infirmary were retained as an historical display areas and restored to their 1920s decor. The auditorium at the other end of the building was also retained and is used for public lectures and concerts. The building was re-opened in 1997.
Thanks to these works, St. Ann's Academy is now a public treasure which testifies to the role played by the French-Canadian Congregation of the Sisters of Saint Ann in the field of education and its extraordinary contribution to British Columbia history.
An annex behind the main building which had been occupied by the Victoria Conservatory of Music was demolished in 2000 following the Conservatory's move to the former Metropolitan United Church buildings. The cleared site became green space, blending the Academy grounds with the adjacent Beacon Hill Park. The original log Schoolhouse was moved to Elliot Street Square behind the Royal British Columbia Museum in 1973; it is Victoria’s oldest extant building.
The Chapel
A chapel for daily use was built into the 1871 wing of the school, on the second floor, consisting of one main room, with pocket doors to allow for the inclusion of the adjacent rooms when extra space was needed.
In 1882, Victoria's Catholic congregation planned to build a larger cathedral and a hospital on the site where stood the little wooden St. Andrew's Cathedral just across from the Academy. This little chapel had been designed and built, in 1858, by Father Joseph Michaud and Father Pierre Rondeau. Bishop Charles John Seghers decided to give it to the Academy and the building moved, in 1886, on skids, over to their side of the street to the rear of the central section of the Academy.
A master craftsman, Father Michaud, who was Brother Michaud when he arrived from Quebec in 1858, designed the little wooden structure in the style favoured for rural churches in his Quebec homeland. It was built using cedar from Vancouver Island and imported sequoia from California. The elaborate ceiling was arched, with vaults made from hand hewn red cedar boards. Brought by ship from San Francisco, they were expertly joined and held together with round pegs. Brother Michaud attended to the tiniest details in his little church: 350 rosettes, circular floral shapes, were carved to ornament the interior. Michaud also carved the decorative tops of the columns known as capitals, and the five roundels that decorated the ceiling. These circular symbols, set between the vaults, included the cross, the harp of the book of Psalms, the initials of Ave Maria, a triangle with the Alpha and the Omega, representing the Trinity, the Beginning and the End and Christ’s Latin initials, I.H.S.
Upon being attached to the Academy, the church's wooden frame was enclosed in brick. Entry doors were placed between the foyer of the 1886 wing and the chapel. The escutcheon of the Congregation of the Sisters of St. Ann was mounted above the entryway. This escutcheon, depicting the symbolic cross and the book, contained the Latin motto "Those who teach and do will be called great in the Kingdom of Heaven."
The original main altar and the two side altars were carved by Brother Michaud, for the cathedral and became important as pieces of historical furniture. The church also housed significant religious paintings and stained glass windows. The railing, which separated the main altar from the pews and the congregation, was made from local wood.
In the 1960s, decisions made during Vatican II changed the appearance of the interior of the chapel. The services within the Roman Catholic Church were transformed, so that the priest was now facing the congregation as he spoke, rather than turning to face the altar. This meant that some of the furniture at the front of the chapel was removed, or replaced to accommodate the new practices. The attitudes towards elaborate decoration within Catholic churches also changed at that time, with feelings that the decor should be simple. The renovation plans were planned at the Bishop’s house and were executed by the maintenance men at the Academy. Much of the ornamental painting, including the gilded carvings, was painted over. The Stations of the Cross, the series of relief panels hanging on the side walls, were given a grey coat of paint to subdue their appearance. Many of the Sisters were torn by these changes.
When it was decided to restore the chapel to original, many issues were dealth with because, over the years, while the role of the building remained consistent, the appearance was altered many times. After the structure made the transition from cathedral to chapel, the choir loft was constructed. The interior decoration remained consistent until 1910, at which time the colour scheme was changed to ivory and gold, a transition from the Victorian to the Edwardian period aesthetic. The chapel was well cared for, and received a fresh coat of paint about every ten years. Finally, when a description of the 1921 chapel colour scheme was found, combined with the fact that the 1920s were the most heavily lit years of the chapel's history, the restoration team decided to return to that era. Stark, Patterson and Associates Heritage Consulting decided on the final finishes based on historic photographs, literary references and microscopic analyses of paints and materials.
The main altar, which had been removed after Vatican II, was reconstructed. An original marble plaque was found in the diocesan archives, and was used to help to build the new altar to scale. Red granite "faux-paint" was chosen to finish the altar railing; this railing was returned to its position at the front of the chapel after being absent for over 30 years, due to its removal after Vatican II. The bases of the pillars were marbleized with paint in 1921, and this technique can be seen in the chapel today. The painted work in the chapel was time consuming, and challenging for the patience required for its painstaking detail. The decision to use gold leaf in the detailing required the covering of over 200 flowers and the ceiling roundels. Hundreds of square metres of 23 karat gilding was labouriously applied. The painting of the ceiling was a very different aspect of the work. The roof could only be sprayed or brushed, for heritage reasons, and it was difficult for the painters to resist the urge to fill in the cracks that had developed in Brother Michaud's once-smooth woodworking.
The pews in the chapel changed several times. A compromise was made in the use of the 1948 pews, as the restoration team had not been able to trace the seating installed in 1886, which would have been the arrangement used during the 1920s. The quest for elements from the chapel and the drive to refinish objects such as the 14 Stations of the Cross reliefs continues. Even though it is unfinished, the chapel remains "The Heart of St. Ann's."
The chapel was de-consecrated when the property was sold. Since the restoration of the chapel and the adjacent garden, these have been in great demand as a venue for weddings and other functions.
The Organ
The organ was built and installed in 1913 by Casavant Frères, of St. Hyacinthe (Quebec) as their Opus 516. It is a tubular pneumatic organ of two 61-note manuals and a 30-note concave radiating pedalboard. The voicing and stop nomenclature are French romantic. The case is made of ashwood. The drawstop knobs are solid ebony, the ivory surface still have their original finish, and the organ is in pristine condition. The Bourdon 16 in the Pédale is on a split wind system to give a softer volume with the same rank is drawn as a Gedeckt. The Souffleur is a stop which, when pulled, rings a bell to tell the bellows pumper to commence. There is also a gauge at the side next to the pump level to indicate air volume in the reservoir. At some point along the way, an electric blower was installed but the organ can still be hand pumped.
Grand-Orgue |
Récit |
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Montre | 8' | Bourdon | 8' | |
Mélodie | 8' | Salicional | 8' | |
2Dulciane (TC) | 8' | 1Voix céleste | 8' | |
Octave | 4' | |||
Flûte harmonique | 4' | |||
1Hautbois | 8' | |||
Tremolo |
Pédale |
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Bourdon | 16' |
3Gedeckt | 16' |
1 | Du 2e DO / From Tenor C | |
2 | Du 2e DO, basse de la Mélodie / From Tenor C, bass from Mélodie | |
3 | Bourdon 16 à mi-vent / Bourdon 16 at half wind |