Description [Français / English] |
Composition sonore Stop List |
Enregistrements Recordings |
Références References |
Retour Return |
![]() |
Jousseline, 1512 / Bert, 1533 / Girardet, 1617 Dangeville, 1748 / Cavaillé-Coll, 1873 / Debierre, 1901,1937 Beuchet-Debierre, 1959
[click on the image or here to obtain a larger picture] |
La première église d'Angers date du IVe siècle. Elle est dédiée à la Vierge. Lorsque Saint Martin offre à Angers des fioles contenant le sang de martyrs, parmi lesquels on trouve Saint Maurice, la cathédrale change de titulature, après une période de coexistence entre les deux patronages. Dominant la rive gauche de la Maine, elle se dresse en haut d'un escalier monumental.
L'église est reconstruite au VIIIe siècle. Elle bénéficie d'une durable protection carolingienne. Un premier incendie entraîne une reconstruction au IXe siècle, engagée par l'évêque Hubert de Vendôme. En 1032, un nouvel incendie détruit en grande partie le travail accompli.
L'évêque Geoffroy de Tours entreprend une remise en état à la fin du XIe siècle. La nef est reconstruite dans la première moitié du XIIe siècle. Il s'agit d'une des premières nefs dotées d'une voûte d'ogives (après Saint Denis). Elle est achevée vers 1153. Le transept est reconstruit de 1190 à 1236. Le choeur est agrandi à partir de 1274. À la fin du XVe siècle, la cathédrale reçoit en don la splendide tapisserie de l'Apocalypse, qui est utilisée comme parure dans les grandes occasions. Cette tapisserie fut offerte par le roi René d'Anjou mais elle avait été commandée en 1373 pour décorer les palais de Louis Ier d'Anjou. Elle illustre l'Apocalypse selon saint Jean en dix-huit tableaux élaborés à partir des dessins d'Hennequin de Bruges, et tissée par le parisien Nicolas Bataille. Elle est maintenant conservée au château d'Angers dans un bâtiment neuf construit spécialement à cette fin.
La cathédrale subit par la suite diverses avaries assez courantes : un clocher qui prend feu en 1533, un sac protestant en 1562 et des remaniements malencontreux. En 1745, le trumeau est détruit et les statues d'apôtres qui ornaient le linteau sont remplacés par un arc en granit. Les révolutionnaires font main basse sur le trésor de la cathédrale mais épargnent la tenture de l'Apocalypse.
Au XIXe siècle, des restaurations sont entreprises. Les flèches sont reconstruites au début du XXe siècle.
La façade occidentale n'est pas harmonique, puisqu'elle ne comporte qu'un portail, sculpté entre 1155 et 1165. Il était précédé d'un avant-porche qui a été détruit en 1807. Au-dessus de ce portail, une grande baie cintrée est entourée d'arcatures aveugles. Le haut du massif se compose d'une galerie de huit niches abritant des statues de chevaliers et de deux baies étroites entourées, là encore, d'arcatures aveugles. Enfin, au-delà d'une balustrade, on trouve une tour couverte d'une coupole, qui date du XVIe siècle. Sur les côtés s'élèvent deux tours dont les premiers niveaux sont ornés de bandes lombardes. Le second niveau est rythmé par quatre grandes arcatures. Au nord comme au sud, les deux arcades placées aux extrémités sont aveugles. Mais au nord, les deux arcades centrales sont divisées en deux verticalement et encadrent quatre petites baies. Au sud, les deux arcades centrales sont ouvertes. Les deux tours sont surmontées de hautes flèches, entourées de lanternons.
Le portail, bien qu'un peu écrasé par la hauteur de la façade, est l'élément le plus intéressant. Le tympan est consacré à l'Apocalypse. On y voit le Christ entouré du tétramorphe. Les vieillards se trouvent dans deux des quatre voussures. Dans les deux autres voussures, on voit des anges. Le linteau a été complètement démoli au XVIIIe siècle.
Le transept sud est dépourvu d'entrée monumentale. Il est dominée par une rose rayonnante, inscrit dans un arc brisé. Le pignon qui surplombe l'ensemble est orné de quatre arcades, dont deux aveugles aux extrémités.
Le chevet est très sobre. Dépourvu d'arcs-boutants, il est divisé verticalement par de minces contreforts. Le seul décor est constitué par les baies à deux lancettes surmontées de roses. Une balustrade court entre les contreforts.
La nef se compose d'un vaisseau unique de trois travées. L'élévation est à deux niveaux. Une galerie de circulation, avec une balustrade en fer forgé, court devant les fenêtres, composées de deux baies cintrées et géminées par travée. Le premier niveau est composé d'une arcade aveugle formant une sorte de niche peu profonde.
La nef est voûtée d'ogives de type gothique angevin (ou Plantagenêt), ce qui signifie qu'elles sont bombées de telle sorte que la clef de voûte est plus élevée que la clef des arcs formerets et doubleaux.
Chaque croisillon du transept comporte une seule travée dont l'élévation est presque semblable à celle de la nef (la large arcade aveugle est remplacée par plusieurs petites). Les murs de fond reprennent également cette élévation, en substituant une rose aux fenêtres. Les voûtes, plus tardives et plus complexes, sont octopartites.
Le choeur date de la fin du XIIe siècle. Il est coupé de la nef et du transept par un autel baroque. On y trouve la galerie de circulation déjà présente dans la nef et le transept. Le rond-point, à sept pans, est éclairée par des baies à deux lancettes surmontées de roses. Il est précédé d'une travée droite à voûte octopartite. Il contient un baldaquin, executé entre 1754 et 1758, très opulent qui a échappé aux puristes du XIXe siècle.
L'orgue
Les plus anciens documents relatifs au grand orgue de la cathédrale d’Angers remontent à 1369. En 1417, Jean Chabenbel installe un orgue entièrement neuf, dans un buffet de Jean Le Flamand, sur une tribune en encorbellement sous la verrière de la façade. Mais le 7 juillet 1451, la foudre dévasta les tours de la cathédrale et les orgues furent totalement détruites. Sitôt la cathédrale remise en état, on se préoccupa d’y construire un orgue neuf, sur une tribune étendue à toute la largeur de la nef, et qui allait subsister jusqu’au XVIIIème siècle.
De 1507 à 1512, un nouvel orgue fut édifié grâce aux libéralités d’Anne de Bretagne, par Ponthus Jousseline, dans un buffet de Jacques Colleau orné des effigies de la Reine Anne et du Roi Louis XII, avec positif dorsal et deux trompes, soutenant des tuyaux de 32 pieds...
Le 18 octobre 1533, l’orgue était à nouveau dévasté par le feu. On en confia la réfection à Pierre Bert qui s’engage à reconstruire l'instrument à lui redonner tout son lustre d'antan. Après ces travaux, l’orgue possédait trois claviers et 29 jeux.
Suite à un nouvel incendie le 25 mai 1617, Jacques Girardet agrandit encore l’instrument et en fait l'un des meilleurs de France avec ses 47 jeux. Il semble que jusqu’alors l’orgue n’ait pas eu de pédalier, puisqu’en 1701, Marin Ingoult intervient pour ajouter un pédalier.
Le vénérable buffet allait finalement être remplacé au XVIIIème siècle par la boiserie actuelle, commandée en 1742 à Louis Hamon et exécutée, suite à la faillite de ce dernier, par Pierre-Étienne Surugue. La partie instrumentale, restaurée par Jean Dangeville, comportait alors 47 jeux. L'instrument fut reçu le 10 mai 1748.
Cet orgue traversa sans dommages la révolution, puis survécut au long des années, grâce aux travaux menés par divers facteurs : Christian Nyssen, Louis Lair, les frères Claude...
Le 17 février 1869, Aristide Cavaillé-Coll soumet une proposition, au coût de 55 900F, pour la restauration de l'instrument. Le contrat est signé le 14 juin 1870 pour un coût de 60 000F. Trois ans plus tard, après en avoir modifié l'esthétique, il livrait un instrument quasiment neuf: le quatrième clavier disparut, le Récit court de Dangeville fut remplacé par un clavier complet doté de 10 jeux. Certains jeux de mixtures furent remplacés par des timbres romantiques, tels l'Unda Maris du Positif et les flûtes harmoniques. Il maintint le Positif de dos, ce qui ne fut pas toujours le cas dans ses restaurations. Le concert inaugural fut joué par Alexandre Guilmant le 28 août 1873.
Deux relevages effectués par la maison Debierre, de Nantes, en 1901 et 1937, n'apportèrent que de légères modifications à l'orgue de Cavaillé-Coll. L’orgue, durement éprouvé par les bombardements de 1944, a été restauré, de 1957 à 1959, par les établissements Beuchet-Debierre, électrifié et augmenté de 19 jeux nouveaux et ce sans toucher à l’harmonie des jeux d'origine ni avoir à ajouter un quatrième clavier. Les claviers manuels sont portés de 54 à 56 notes. Il fut inauguré en novembre 1959 par Marcel Dupré.
La tribune ainsi que le buffet ont été classifiés "monuments historiques" en mars 1977.
En 1991, Yves Sévère effectue une réfection des peausseries.
[cliquer sur l'image ou ici pour obtenir une version agrandie]
The first church in Angers was built in the 4th century. It was dedicated to the Blessed Virgin. When St. Martin offers fials containing the blood of martyrs, including St. Maurice's, his name is added to the cathedral's patronage. Overlooking the left bank of the Maine River, the cathedral is built on top of a monumental staircase.
The church was rebuilt in the 8th century. It benefits from a lasting Carolingian protection. Following a fire in the 9th century, it was rebuilt by Bishop Hubert de Vendôme. In 1032, a new fire destroyed the larger part of the rebuilding efforts.
At the end of the 11th century, Bishop Geoffroy de Tours undertakes to restore the building. The nave is rebuilt in the first half of the 12th century. It is one of the first naves fitted with diagonal rib vaults (after St. Denis). It is completed around 1153. The transept is rebuilt from 1190 to 1236. The chancel is enlarged from 1274 on. At the end of the 15th century, the cathedral receives, as a donation, the magnificent Apocalypse tapestry that is used as a decoration on main occasions. It was offered by King René d'Anjou but it had been commissionned in 1373 as a decoration for Louis Ist d'Anjou's palace. It depicts the Apocalypse according to St. John in eighteen pictures executed from drawings by Hennequin de Bruges, and woven by Nicolas Bataille, from Paris. It is now preserved in the Angers Castle in a new specially-built building.
Afterwards, the building suffered from very usual damages: the fire destroyed the bell-tower in 1533, the building was devastated by the Protestants in 1562, and suffered also from imopportune modifications. In 1745, the pier is destroyed and the statues depicting the Apostles that decorated the lintel were replaced by a granite arch. Revolutionaries stole the cathedral's treasure but spared the Apocalypse tapestry.
In the 19th century, restorations are undertaken. Spires were rebuilt early in the 20th century.
The western façade is not harmonious since it contains only a portal that was sculpted from 1155 to 1165. It was preceded by a foreporch that was destroyed in 1807. Above this portal, a large arched bay is surrounded by blind archways. The upper part is made of a galery of eight alcoves housing statues of knights and of two narrow bays surrounded again by blind archways. And, above all that, there is a tower topped by a 16th-century copola. On both sides of the façade, there are two towers whose first stories are decorated with Lombardic bands. The second section contains four large archways. On both towers, the two archways located at the extremities are also blind. But, on the north tower, the two central archways are vertically divided in two and are surrounding four small bays. On the south tower, the two central archways are opened. Both towers are topped by high spires, surrounded by turrets.
Eventhough the portal looks crushed by the height of the façade, it is the most interesting element. The tympanum is dedicated to the Apocalypse: Christ is surrounded by tétramorphe. Old men are located on two of the four arches while angels are depicted on the two others. The lintel was completely demolished in the 18th century.
The south transept has no large entrance. It is dominated by a radiating rose window and located in a broken arch. The gable is decorated with four archways with the two located at the extremities are blind.
The chevet is very restrained. Without any fluing butterresses, it is vertically divided by small butterresses. Two lancets topped by roses located in the bays provide the only decoration. A gallery runs between the butterresses.
The sole nave is three-bay long. The elevation has two sections. A traffic galery, with a wrought iron railing, runs in front of the windows composed of two twin arches in each bay. The first section is made of a blind archway making a kind of a very little deep alcove.
The nave is vaulted with Angers Gothic style (or Plantagenet), meaning that they are cambered in such a way that the vault keystone is located higher that the formeret and doubleaux archways keystone.
Each transept crossbar is one-bay long and the elevation is almost similar to the nave (the large blind archway is replaced by several smaller ones). The end walls use the same elevation except that the windows are replaced by a rose window. The eight-part vaulting were executed at a later date and are using a more complex design.
The chancel was built at the end of the 12th century. It houses a very opulent baldachino, executed between 1754 and 1758, that evaded 20th-century purists. It is divided from the nave and the transept by a Baroque-style altar. The traffic galery, already present in the nave and the transept, is also present. The seven-side crossing is lit by bays containing two lancets topped by roses. It is preceeded by an eight-part vaulted straight bay.
The Organ
The oldest documents relating to the organ in the Angers cathedral date back to 1369. In 1417, Jean Chabenbel installed a completely new instrument, in an organcase executed by Jean Le Flamand, on a corbelled gallery under the façade's stained glass window. But on July 7, 1451, lightning destroyed the bell-towers and the organ. As soon as the cathedral was restored, a new organ was commissionned and installed on a gallery covering the whole width of the nave. This organ will be in use until the 18th century.
From 1507 to 1512, a new organ was commissionned to Ponthus Jousseline, thanks to donations from Anne of Britany, in an organcase executed by Jacques Colleau and bearing the effigy of Queen Anne and King Louis XII, with a back positive and two squinches supporting 32' pipes...
On October 18, 1533, the organ is again destroyed by fire. The restoration is commissionned to Pierre Bert. After the restoration, the instrument had three manuals and 29 stops.
A new fire occurred on May 25, 1617 and organbuilder Jacques Girardet was commission to enlarge the instrument and to create one of France's best with its 47 stops. It seems that the organ had no pedalboard until 1701 when organbuilder Marin Ingoult intervenes on the instrument to add a pedalboard.
The old organcase is replaced in the 18th century with the actual one, commissioned in 1742 to Louis Hamon and executed, following his bankruptcy, by Pierre-Étienne Suruge. The instrumental component, restored by Jean Dangeville, contained 47 stops. The organ was received on May 10, 1748.
The instrument went undamaged through the Revolution and last for many years, thanks to works carried out by various organbuilders: Christian Myssen, Louis Lair, Claude Brothers...
On February 17, 1869, Aristide Cavaillé-Coll submits a restoration proposal, at the cost of 55 900F. The contract is signed on June 14, 1870 for an amount of 60 000F. Three years later, after modifying the instrument's aesthetics, he delivers a practically new instrument: the fourth manual has been removed, Dangeville's truncated Récit is replaced with a 10-stop full manual. Mixtures are replaced with Romantic stops such as Unda Maris in the Positif, and the harmonic flutes. He kept the back Positive division which is contrary to most of his restorations. The inaugural concert was played by Alexandre Guilmant on August 28, 1873.
The two overhauls, executed by organbuilding firm Debierre, from Nantes, in 1901 and 1937, brought only small modifications to Cavaillé-Coll's instrument. Badly damaged during 1944 bombings, the organ was restored, from 1957 to 1959, by organbuilding firm Beuchet-Debierre. This restoration included the electrification of the instrument, the addition of 19 new stops without modifying the voicing of the original stops nor adding a fourth manual. Manual keyboards were enlarged from 54 to 56 notes. It was inaugurated in November 1959 by Marcel Dupré.
Both the gallery and the organcase have been classified as "historical landmarks" in March 1977.
In 1991, organbuilder Yves Sévère releathered the instrument.
I. Positif |
II. Grand-Orgue |
|||
---|---|---|---|---|
Quintaton | 16' | Montre | 16' | |
Montre | 8' | Bourdon | 16' | |
Bourdon | 8' | Montre | 8' | |
Unda Maris | 8' | Bourdon | 8' | |
Prestant | 4' | Flûte harmonique | 8' | |
Flûte douce | 4' | Salicional | 8' | |
Quinte | 2 2/3' | Grosse Quinte | 5 1/3' | |
Doublette | 2' | Prestant | 4' | |
Cornet 8' | V | Flûte | 4' | |
1Fourniture | III | Quinte | 2 2/3' | |
1Cymbale | III | Doublette | 2' | |
Trompette | 8' | Tierce | i 3/5' | |
Cromorne | 8' | Grand Cornet 16' | V | |
Clairon | 4' | 2Plein-jeu | IV | |
1Cymbale | III | |||
Bombarde | 16' | |||
Trompette | 8' | |||
Clairon | 4' | |||
1Trompette en chamade | 8' | |||
1Clairon en chamade | 4' |
III. Récit |
Pédale |
|||
---|---|---|---|---|
1Bourdon | 16' | Soubasse | 32' | |
1Principal | 8' | Contrebasse | 16' | |
Quintaton | 8' | 1Bourdon | 16' | |
Viole de gambe | 8' | Violoncelle | 8' | |
Voix céleste | 8' | Bourdon | 8' | |
3Flûte harmonique | 8' | 1Flûte | 8' | |
1Prestant | 4' | Octave | 4' | |
Flûte octaviante | 4' | 1Doublette | 2' | |
1Nazard | 2 2/3' | 1Plein-jeu | IV | |
Octavin | 2' | 1Bombarde acoustique | 32' | |
1Tierce | 1 3/5' | Bombarde | 16' | |
1Fourniture | IV | Trompette | 8' | |
1Cymbale | IV | Clairon | 4' | |
1Bombarde acoustique | 16' | |||
Trompette | 8' | |||
Basson-Hautbois | 8' | |||
Voix humaine | 8' | |||
Clairon | 4' |
1 | Addition au devis de Cavaillé-Coll / Addition to Cavaillé-Coll's stoplist | |
2 | Originalement harmonique III-VI / Originally harmonic III-VI | |
3 | Remplace Flûte traversière 8' / Replaces 8' Flûte traversière |