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Joyeuse, 1680 / Cavaillé, 1772 Roger, 1900 / Formentelli, 1982
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La première église aurait été bâtie au VIe siècle, sous le règne de Théodoric, régent du royaume des Wisigoths. Le premier acte enregistré dans les documents date de 925, sous l'épiscopat de l'évêque Gimer, qui transféra le siège épiscopal de l'église Sainte-Marie et du Sauveur à l'église Saint-Nazaire et Saint-Celse qui était située à l'intérieur des remparts.
L'église primitive fut remplacée au XIIe siècle par un édifice roman. Le pape Urbain II, en revenant de prêcher la croisade à Clermont, en Auvergne, s'arrêta à Carcassonne le 11 juin 1096 pour y bénir les matériaux. Cet édifice se compose d'une nef avec deux collatéraux, d'une abside à trois chapelles et d'un transept débordant. Le nef romane, construite entre 1095 et 1150, présente une disposition qui a été adoptée fréquemment dans les églises du Bas-Languedoc. La voûte centrale est en berceaux avec des arcs doubleaux alors que les collatéraux, très étroits, reçoivent une voûte à plein ceintre qui vient contrebuter la voûte centrale. Il faut noter l'alternance des piliers ronds et carrés. Les carrés sont flanqués, aux quatre faces, par des colonnettes cylindriques terminées par des chapiteaux de diverses formes. Quant aux piliers ronds, ils sont unis et ne s'élèvent que jusqu'à la naissance des arcs qui séparent la nef des bas-côtés, à la différence des piliers carrés qui montent jusqu'à la corniche de la voûte.
Cette belle église romance n'existe plus que dans sa nef. Sa splendeur première ne dura que le temps de l'indépendance de Carcassonne. Lors que le Nord eut vaincu le Midi et que le roi de France fut devenu aussi le roi de Carcassonne, l'église porta aussi, jusque dans ses murs, le contrecoup du changement politique.
Les archives révèlent qu'en 1269, le roi de France, saint Louis, concéda du terrain pour réparer ou plus sûrement en fonder le chevet. Cette fois, un architecte du Nord fut chargé de diriger les travaux destinés à remplacer l'église romane par une église gothique, plus grande et... forcément plus belle!
Une bonne partie de l'église romane tomba. Elle aurait dû disparaître au complet mais les crédits manquants, la nef fut épargnée. Il restait à unir les deux parties de styles différents: une nef romane, longue de six travées, fait pour une église aux dimensions assez restreintes et un choeur gothique, construit entre 1269 et 1330 et dont les vitraux furent exécutés entre 1300 et 1334, conçu pour un édifice plus vaste. Quant au transept, il mesure 36 mètres (118 pieds) de largeur et chaque bras est composé de trois travées rectangulaires terminées à l'est par trois chapelles à chevet plat. Cette jonction fut opérée de façon magistrale, fruit non d'une simple juxtaposition mais d'un accord voulu dans une harmonie de contrastes. Le résultat est un pur chef d'oeuvre d'élégance et de richesse.
Tout au long du XVIIe siècle, la cthédrale connaît de nombreux réaménagements. L'évêque Louis-Joseph de Grignan, influencé par le modèle italien, fait mettre en place un choeur « à la romaine » avec un autel de marbre, entouré de grilles en fer forgé portant ses armoiries.
Cette église restera cathédrale jusqu'en 1803, date à laquelle Mgr. Arnaud-Ferdinand de La Porte, premier évêque concordataire, transféra le siège épiscopal dans l'église Saint-Michel, en ville basse. L'église Saint-Nazaire fut érégiée en basilique mineure en 1898 par le pape Léon XIII.
L'orgue
En 1637, Mgr. Vitalis de Lestang fait don à la cathédrale d'un orgue neuf dont il confie la construction à un facteur d'orgue originaire de Poitiers: Crespin Verniole. L'instrument possède un grand sommier sur lequel prennent place neuf jeux avec un seul clavier et un pédalier de 12 marches. Il est alimenté par trois grands soufflets. La menuiserie (la partie centrale du grand corps du buffet actuel) avec ses trois tourelles et ses doubles plates-faces est confiée à des artistes locaux: Jean Rigail et Jean Melair.
Cet instrument, trop modeste pour une cathédrale, est assez rapidement remplacé par un de plus grandes proportions. Les travaux sont alors confiés à Jean de Joyeuse, facteur originaire des Ardennes qui, après diverses expertises et travaux dans la capitale, vient d'arriver à Carcassonne à l'été 1677. Le chapitre de la cathédrale conclut avec ce dernier, le 18 mars 1679, le marché d'un orgue de 24 jeux sur deux claviers principaux (Grand-Orgue et Positif), un clavier d'Écho ainsi qu'un pédalier de deux octaves en tirasse. Jean de Joyeuse utilise le buffet déjà existant et dispose à l'intérieur de celui-ci un instrument de 8 pieds en montre avec bourdon de 16 pieds.
Entre 1772 et 1775, un relevage complet de l'orgue est confié à Jean-Pierre Cavaillé, facteur originaire de Gaillac. Sur les conseils de ce facteur et de l'organiste Joseph Laguna, le chapitre de la cathédrale accepte l'agrandissement de l'instrument. Cavaillé ajoute alors au grand corps, deux plates-faces et deux tourelles afin de recevoir les nouveaux jeux de la pédale. Il fait construire par l'ébéniste Louis Courdeau un buffet de positif de dos dans lequel il place les jeux de Jean de Joyeuse, qui se trouvaient à l'origine sur le sommier à double gravures à l'intérieur du grand corps. L'orgue possède toujours trois claviers mais avec 32 jeux dont 4 jeux de pédale indépendants.
La période difficile de la Révolution pour les lieux de culte et les orgues qu'ils abritent ne porte pas de sérieux préjudices à l'instrument. Toutefois, il faut attendre la fin du XIXe siècle pour que l'on restaure une nouvelle fois l'instrument.
Entre 1900 et 1904, le facteur Michel Roger, natif de Carcassonne et élève de Vincent Cavaillé-Coll (petit fils de Jean-Pierre Cavaillé) refait toute la partie instrumentale en instroduisant ici et là quelques éléments issus des progrès de la facture d'orgue du siècle précédent. Par chance, les crédits accordés par le ministère des cultes sont relativement faibles et peu de nouveautés, hormis quelques jeux ondulants et une machine Barker, altèrent le caractère classique de l'instrument.
Dans les années 1950, l'orgue est en très mauvais état. L'Association des Amis de l'orgue, créée en 1962, lance une grande campagne de restauration qui s'échelonnera sur plusieurs années.
Classé « monument historique » en 1970, l'instrument bénéficie de subventions tant de la part du ministère de la culture que de la ville de Carcassonne pour être finalement restauré par Barthélémy Formentelli de 1982 à 1985. L'orgue de Jean de Joyeuse et celui de Jean-Pierre Cavaillé sont reconstitués en un seul et même instrument offrant la synthèse des deux esthétiques qui l'ont marqué. Ses 40 jeux, répartis sur quatre claviers et un pédalier à la française, permettent aux organistes d'interpréter avec le maximum d'authenticité, l'ensemble du répertoire consacré à l'orgue français des XVII et XVIIIe siècles. L'orgue restauré a été inauguré en mai 1985 par Michel Chapuis.
Jean-Louis Bergnes
Organiste titulaire
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The first church has been built in the 6th century, under the reign of Theodoric, regent of Wisigoths' kingdom. The first documented act dates from 925 and relates the decision made by the bishop, Gimer, to transfer the episcopal see from St. Mary and Saviour church to St. Nazaire and St. Celse church located inside the walls of the city.
The original church was replaced by a Romanesque building in the 12th century. Pope Urbain II, on his way back from preaching the Holy Crusades in Clermont, in Auvergne, stopped in Carcassonne, on June 11 1096, to bless the materials to be used in the construction of the new church. The building had a nave and two aisles, three apsidal chapels and a projected transept. The Romanesque nave, built between 1095 and 1150, showed a layout frequently used in churches in Lower Languedoc. The central barrel vault had double archways while the very narrow aisles had a groined vault that buttressed the central vault. The alternate use of round and square pillars is worthy of notice. The square ones have, on all four daces, cylindrical colonnettes topped by different styled chapters. The round one are not decorated and raise up to the archways that divide the nave from the aisles, while the square raise up only to the vault's cornice.
This nice Romanesque church no longer exists except in the nave. Its original magnificence last until Carcassonne lost its independence. When the North won over the South and the King of France became also the King of Carcassonne, even the church, within its walls, felt the aftereffect of this political change.
Documents show that in 1269, the King of France, St. Louis, gave land in order to repair or more cetainly to build the chevet. This time, an architect from the North was appointed to supervise the project intended to replace the Romanesque church by a Gothic church, larger and... necessarily nicer!
Large portions of the Romanesque church was destroyed. It was to be completely replaced but, due to lack of funds, the nave was not rebuilt. The junction of the both sections of different styles was left to be done: a Romanesque six-bay nave adequate for a small sized church and a Gothic chancel, built between 1269 and 1330, with stained glass windows executed between 1300 and 1334, designed for a larger building. The transept is 118 feet (36 m) wide and each arm is formed with three rectangular bays and the east arm ends with three chapels with flat chevets. This junction was masterly executed, it is not just a mere juxtaposition but a careful blend of contrasts. The result is a perfect masterpiece of elegance and splendour.
All along the 17th century, the cathedral is refurbished many times. Bishop Louis-Joseph de Grignan, influenced by the Italian style, lays out a Roman chancel complete with a marble altar surrounded with wrought iron gates carrying his coat of arms.
This church remains as a cathedral until 1803, time when Mgr. Arnaud-Ferdinand de La Porte, first concordat bishop, transferred the episcopal see to St. Michel church, in the lower town. St. Nazaire church was elevated as a minor basilica in 1898 by Pope Leon XIII.
The Organ
In 1637, Mgr. Vitalis de Lestang gave the cathedral a new organ built by Crespin Verniole, an organbuilder from Poitiers. The instrument has a large windchest on which the nine stops, over a single keyboard and a 12-note pedalboard, are installed. It is fed by three large bellows. The woodwork (the central section of the actual main organcase), with its three turrets and its double flats, is executed by locat artists: Jean Rigail and Jean Melair.
This isntrument, too small for a cathedral, was rapidly replaced by a larger one. The construction is commissionned to Jean de Joyeuse, an organbuilder from the Ardennes region, who, after carrying out works in the capital, just moved in Carcassonne in the summer of 1677. On March 18, 1679, the cathedral's Chapter signed a contract calling for an instrument with 24 stops over two main keyboards (Grand-Orgue and Positif), an Echo keyboard and a Pedal division with two octaves in pulldown. Jean de Joyeuse uses the existing organcase and installs an 8' instrument with a 16' Bourdon.
Between 1772 and 1775, a complete renovation of the instrument is carried out by Jean-Pierre Cavaillé, an organbuilder from Gaillac. Acting upon recommendations put forward by this organbuilder and the organist, Joseph Laguna, the Chapter accepts the enlargement of the instrument. Cavaillé then adds two flats and two turrets to the main organcase in order to house the new stops of the Pedal division. The back Positif organcase is built by cabinetmaker Louis Courdeau and Cavaillé transfers all Jean de Joyeuse's stops that were originally on the double-slider winchest inside the main organcase. The organ still has three manuals but with 32 stops including 4 independent stops in the Pedal division.
During the difficult times of the Revolution, no serious dammage was done to the instrument. However, we must wait until the end of the 19th century for a new revonation to be executed on the instrument.
Between 1900 and 1904, organbuilder Michel Roger, from Carcassonne and pupil of Vincent Cavaillé-Coll (grandson of Jean-Pierre Cavaillé) rebuilds the instrumental portion briging in, here and there, elements issued from modern organbuilding techniques. Fortunetaly, funds allocated by the Ministry of Cults were relatively small and few new elements, apart from a few undulating stops and a Barker machine, alter the Classic aesthetics of the instrument.
In the 1950's, the organ is in a very bad condition. The Association of Friends of the Organs, founded in 1962, launched a vast restoration campaign that will last over many years.
Classified as "historical landmark" in 1970, grants were received from the Ministry of Culture and the City of Carcassonne to allow the restoration to take place between 1982 and 1985 and executed by Barthélémy Formentelli. Both Jean de Joyeuse's and Jean-Pierre Cavaillé's instruments are reconstructed into a single instrument offering the synthesis of both aesthetics. Its 40 stops over four manuals and "à la française" pedal allow the organist to perform, with the maximum of authenticity, litterature dedicated to 17th and 18th century French organ. The restored organ was inaugurated in May 1985 by Michel Chapuis.
Jean-Louis Bergnes
Organist
II. Grand-Orgue |
I. Positif de dos |
|||
---|---|---|---|---|
Bourdon | 16' | 1Montre | 8' | |
Montre | 8' | Bourdon | 8' | |
Bourdon | 8' | Prestant | 4' | |
Prestant | 4' | Nazard | 2 2/3' | |
Nazard | 2 2/3' | Doublette | 2' | |
Doublette | 2' | Tierce | 1 3/5' | |
Quarte de nazard | 2' | Larigot | 1 1/3' | |
Tierce | 1 3/5' | Plein-Jeu | V | |
Fourniture | IV | Cromorne | 8' | |
Cymbale | III | |||
2Grand Cornet | V | |||
Trompette | 8' | |||
Voix humaine | 8' | |||
Clairon | 4' |
III. Positif intérieur |
IV. Récit |
|||
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Bourdon | 8' | Flûte à cheminée | 8' | |
Prestant | 4' | Cornet | IV | |
Flûte à fuseau | 4' | Hautbois | 8' | |
Nazard | 2 2/3' | |||
Doublette | 2' | |||
Tierce | 1 3/5' | |||
Flageolet | 1' | |||
Plein-Jeu | IV | |||
Trompette | 8' |
Pédale |
|
---|---|
Flûte | 8' |
Flûte | 4' |
Bombarde | 16' |
Trompette | 8' |
Clairon | 4' |
1 | À partir de g / From g | |
3 | À partir de c1 / From c1 |