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Danion-Gonzalez, 1971 Cicchero, 1996
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Chartres est la cathédrale qui inspire les superlatifs et il existe peu d’historiens de l’architecture qui ne l’ont pas louangée pour ses allées élancées et ses fines sculptures. Ces éloges sont grandement mérités par ce que Chartres est certainement une des plus spendides cathédrales gothiques de France. Vue d’une certaine distance, la cathédrale semble suspendue en plein ciel au-dessus des champs ondulants de blé d’inde, et ce n’est que lorsque le visiteur s’approche que le ville devient visible, une agglomération entourant la colline où se dresse la cathédrale. Ses deux clochers contrastants - l’un, une pyramide sans décoration haute de 105 mètres (349 pieds) datant des années 1140, et l’autre, une flèche de style flamboyant du XVIe siècle haute de 113 mètres (377 pieds) et placée sur une tour plus ancienne - s’élèvent au-dessus du toit de couleur vert pâle alors que, tout autour de l’extérieur on y trouve des arcs-boutants.
On raconte que depuis 876, la cathédrale abrite une tunique de la Vierge Marie - appelée la « Sancta Camisia » - que Charlemagne aurait reçue en cadeau lors d’une croisade à Jérusalem. En réalité, cette relique était un présent de Charles le Chauve et on a pu démontrer que l’étoffe provenait en fait de Syrie et avait certainement été tissée au cours du Ier siècle de notre ère. Pendant des centaines d’années, Chartres fut un très important centre de pèlerinage marial et aujourd’hui encore les fidèles se déplacent du monde entier pour honorer la relique.
L’actuelle cathédrale de Chartres est une autre des chefs-d’œuvre gothiques français construits parce que le feu avait détruit les prédécesseurs. Après que la première cathédrale ait été incendiée en 1020 (avant cette date, les autres églises bâties sur ce site sont toutes disparues à cause du feu), une nouvelle grande basilique de style romanesque, qui incluait une crypte massive, fut construite sous l’égide de l’évêque Fulbert et, plus tard sous la direction de Geoffroy de Lèves. En 1134, la cathédrale survécut à un feu qui la ravagea en plus d’une majeure partie de la ville. De nouveau, dans la nuit du 10 au 11 juin 1194, la foudre s’abattit sur la cathédrale et créa un incendie qui ne laissa que les tours du sud, la façade entre les deux tours ainsi que la crypte.
Les fidèles désespérèrent croyant que leur sainte relique, la Sancta Casimia, avait péri dans la désastre. Mais, après trois jours, la relique fut retrouvée intacte parmi les trésors que les prêtres eurent temps de mettre en sécurité lorsque le feu débuta et qu’ils enfermèrent derrière des portes de métal. Le cardinal annonça aux fidèles que la relique avait été sauvée et que c’était un signe de Marie elle-même et qu’une autre cathédrale, encore plus magnifique, devrait être construite à Chartres.
La reconstruction, avec l’aide de dons qui parvinrent de partout en France, commença presque immédiatement selon les plans préparés par le premier architecte, toujours inconnu, afin de préserver l’aspect harmonique de la cathédrale. L’enthousiasme pour le projet fut telle que les habitants de la ville se sont volontairement réunis pour transporter la pierre nécessaire à la construction à partir d’une carrière locale sise à 8km (5 milles) de la ville.
Les travaux débutèrent par la nef et vers l’an 1220, la structure principale était complétée laquelle incorporait la vieille crypte ainsi que le portail royal datant du milieu du XIIe siècle et qui fut lui-aussi sauvé des flammes. Le plan est cruciforme avec une nef longue de 128m (427 pieds) ainsi que de courts transepts vers le sud et le nord. L’extrémité est, de forme ronde, comprend un déambulatoire donnant accès à cinq chapelles semi-circulaires placées tout autour. La cathédrale fut finalement consacrée le 24 octobre 1260 en présence du roi Louis IX et de sa famille.
Même l’élégance de son extérieur ne prépare pas le visiteur aux merveilles que contient son intérieur. La nef spacieuse possède une hauteur de 36m (121 pieds), et ce qui s’offre à nos yeux est une vue continue allant de l’extrémité ouest jusqu’au magnifique dôme de l’abside à l’est. Un ensemble de colonnes se dresse de manière spectaculaire allant de bases simples vers des arches à longue pointe au plafond et dirigeant l’œil vers les claires-voies massives de fenêtres de l’abside.
Partout, des couleurs vives se répandent sur le plancher provenant des superbes verrières. Datant du début du XIIIe siècles, ces verrières ont échappé aux dommages durant les guerres de religion du XVIe siècles; cet ensemble constitue une des collections les plus complètes de verrières médiévales au monde, et ce, malgré la « modernisation » de 1753 où plusieurs verrières furent retirées par un clergé bien intentionné mais conseillé de façon peu judicieuse. Des 186 verrières originales, 152 ont survécues.
Les portes et les porches sont ornés de sculptures médiévales comprenant des statues de personnages tenant épées, croix, livres et outils de travail dont l’expression est aussi claire que lorsqu’elles furent sculptées il y a 700 ans.
La cathédrale de Chartes n’a jamais été détruite ou vandalisée durant la Révolution Française et les nombreuses restaurations n’ont jamais altéré sa beauté. Elle est toujours demeurée la même : le triomphe de l’art gothique.
L’orgue
L’histoire de l’orgue de la cathédrale de Chartres débute au milieu du XIVe siècle alors qu’une commande fut faite en 1349 pour la construction d’un instrument. Rien n’est présentement connu concernant cet instrument dans son état original, excepté qu’il sut reconstruit en 1574 par le frère Gombault Rogerie, il s’agissait alors d’un instrument d’un seul clavier. Une reconstruction ultérieure fut entreprise en 1542 par Robert Filleul laquelle fut terminée en 1551 alors que l’instrument possédait deux claviers manuels. Le buffet de cet orgue, qui subsiste toujours, a été classé «Monument historique» en 1840.
D’autres travaux furent entrepris en 1614 et 1615 par Crespin Carlier qui ont dû être très importants si l’on considère le montant impliqué (4000 livres); durant les XVIIe et XVIIIe siècles, deux demi-claviers manuels furent ajoutés de même qu’un pédalier. Avec la venue de la Révolution Française, l’orgue fut rarement utilisé et subit des dommages considérables. Des dommages subséquents survirent lors du terrible incendie de 1836 dans la cathédrale.
En 1844, Gadault restaura l’instrument. Il en résulta un orgue possédant trois claviers manuels et pédalier. Cet instrument forma la base de l’orgue de la cathédrale pour les 125 prochaines années; il est intéressant de noter que malgré son âge, une partie de vieille tuyauterie était utilisée, bien qu’adaptée pour survenir aux besoins du nouvel orgue. Une restauration majeure fut entreprise en 1911 par la firme Gutschnritter-Mercklin qui impliqua une modification considérable à une partie de vieille tuyauterie; cette intervention prolongea la vie de l’instrument pour une durée de 58 ans, mais en 1969, il devint évident qu’un nouveau départ devait être fait et que le vieil instrument devait être démantelé. La firme Danion-Gonzalez fut chargée de construire et d’installer un nouvel orgue. De style néo-classique, il est l’instrument qui est présentement utilisé.
En 1995, Joël Pétrique installa un combinateur électronique et, en 1996, le facteur Jean-Marc Cicchero restaura l’instrument.
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Chartres is a cathedral that inspires superlatives, and there are few architectural historians who have not waxed lyrical about its soaring aisles and delicate carving. These eulogies are richly deserved, for Chartres is truly one of the greatest of all French Gothic cathedrals. From a distance it seems to hover in mid-air above waving fields of corn, and it is only when the visitor draws closer that the city comes into view, clustering around the hill on which the cathedral stands. Its two contrasting spires - one, a 349-foot (105m) plain pyramid dating from the 1140s, and the other a 377-foot (113m) tall early 16th-century Flamboyant spire on top of an older tower - soar upwards over the pale green roof, while all around the outside are complex flying buttresses.
The legends relates that since the year 876, the Cathedral houses a tunic that had belonged to the Blessed Virgin Mary, called « Sancta Camisia ». The relic had been given to the Cathedral by Charlemagne who has received it as a gift during a crusade in Jerusalem. In fact, the relic is a gift from Charles the Bald and it has been asserted that the fabric was coming from Syria and that it had been woven during the first century of our era. For hundreds of years, Chartres has been a very important Marian pilgrimage center and again today, faithful are coming from the world over to honour the relic.
The existing cathedral at Chartres is another of the French Gothic masterpieces built because fire had destroyed its predecessors. After the first cathedral of any great substance burnt down in 1020 (prior to this, other churches on the site had disappeared in smoke), a glorious new Romanesque basilica, which included a massive crypt, was built under the direction of Bishop Fulbert and later under the direction of Geoffroy de Lèves. However, having survived a fire in 1134 which destroyed much of the rest of the town, disaster struck yet again in the night from the 10th to the 11th of June 1194 when lightning created a blaze that left only the west towers, the façade between them and the crypt.
The people despaired when they believed that their sacred relic, the Sancta Casimia, had perished too. But three days later it was found unharmed in the treasury along with the priests who had taken it there for safety when the fire broke out and locked themselves in behind the iron trapdoors. The cardinal told the people that the survival of the relic was a sign from Mary herself and that another, even more magnificent, cathedral should be built in Chartres.
Rebuilding, with the help of donations from all over France, began almost immediately, using the plans laid out by the first architect, still anonymous, in order to preserve the harmonious aspect of the Cathedral. The enthusiasm for the project was such that the people of the city voluntarily gathered to haul the stone needed from local quarries 5 miles (8km) away.
Work began first on the nave and by 1220 the main structure was complete, with the old crypt, along with the mid-12th-century Royal Portal which had also escaped the fire, incorporated into the new building. The plan is cruciform, with a 427-foot (128m) long nave, and short transepts to the south and north. The east end is rounded with an ambulatory which has have five semi-circular chapels radiating from it. On October 24, 1260 the cathedral was finally dedicated in the presence of King Louis IX and his family.
Even the elegance of the exterior does not prepare the visitor for the wonders that lie within. The spacious nave stands 121 feet (36m) high, and there is an unbroken view from the western end right along to the magnificent dome of the apse in the east. Clustered columns rise dramatically from plain bases to the high pointed arches of the ceiling, directing the eye to the massive clerestory windows in the apse.
Everywhere vivid colour splashes on to the floor from the superb stained glass windows. Dating from the early 13th century, the glass largely escaped harm during the religious wars of the 16th century; it is said to constitute one of the most complete collections of medieval stained glass in the world, despite “modernization” in 1753 when some of it was removed by the clearly well-intentioned but misguided clergy. From the original 186 stained-glass windows, 152 have survived.
On the doors and porches medieval carvings of statues holding swords, crosses, books and trade tools parade around the portals, their expressions as clear today as when first carved 700 years ago.
The Chartres Cathedral was never destroyed nor looted during the French Revolution and the numerous restorations never have altered its glorious beauty. It always stayed the same: the triumph of the Gothic art.
The Organ
The history of the organ of Chartres Cathedral beings in the middle of the 14th century, as an order was made in 1349 for the construction of an instrument. Nothing is currently known about the original, except that it was reconstructed in 1475 by Brother Gombault Rogerie, and that this latter instrument had just on manual. A further reconstruction was undertaken in 1542 by Robert Filleul, the work was finished in 1551, by which time the number of manuals had increased to two. The organ case is still extant and has been classified, in 1840, as «Historical Monument».
Further work was undertaken in 1614 and 1615 by Crespin Carlier, which must have been quite substantial considering the high price involved (4000 livres); during the 17th and 18th centuries two half-length manuals were added, together with a pedalboard. With the advent of the French Revolution, the organ was barely used and suffered severely; further damage occurred in 1836 when there was a terrible fire in the Cathedral.
In 1844, Gadault restored the instrument, resulting in an organ with three manuals and a pedalboard. This instrument was to form the basis of the Cathedral organ for the following 125 years; it is interesting to note that despite its age, some of the old pipework was used, albeit adapted to meet the needs of the new organ. A major renovation by Gutschnritter-Mercklin took place in 1911 which involved considerable alteration to part of the old pipework; this extended the life of the instrument for a further 58 years, but by 1969, it was clear that a fresh start had to be made and the old instrument was taken out. The firm of Danion-Gonzalez was commissioned to build and install a new organ. It is the neo-Classical style instrument which exists today.
In 1995, Joël Pétrique installed an electronic combinatory, and, in 1996, organbuilder Jean-Marc Cicchero restored the instrument.
I. Grand Orgue |
II. Positif de dos |
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Montre | 16' | Montre | 8' | |
Bourdon | 16' | Flûte | 8' | |
Montre | 8' | Bourdon | 8' | |
Flûte | 8' | Prestant | 4' | |
Bourdon | 8' | Flûte | 4' | |
Prestant | 4' | Nasard | 2 2/3' | |
Flûte | 4' | Doublette | 2' | |
Doublette | 2' | Tierce | 1 3/5' | |
Grosse Fourniture | II | Larigot | 1 1/3' | |
Fourniture | III | Plein-jeu | IV | |
Cymbale | IV | Cymbale | III | |
1Cornet | V | 2Dessus de Cornet | V | |
Bombarde | 16' | Trompette | 8' | |
Trompette | 8' | Cromorne | 8' | |
Clairon | 4' | Clairon | 4' |
III. Récit |
IV. Écho |
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Principal | 8' | 4Principal | 8' | |
Cor de nuit | 8' | Bourdon | 8' | |
Gambe | 8' | Flûte | 4' | |
Voix céleste | 8' | Nasard | 2 2/3' | |
Flûte | 4' | Doublette | 2' | |
Viole | 4' | Tierce | 1 3/5' | |
Doublette | 2' | Piccolo | 1' | |
Sesquialtera | II | Cymbale | III | |
Plein-jeu | IV | Trompette | 8' | |
Cymbale | III | Clairon | 4' | |
3Bombarde | 16' | |||
Trompette | 8' | |||
Basson-Hautbois | 8' | |||
Voix humaine | 8' | |||
Clairon | 4' | |||
Tremolo |
Pédale |
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Principal | 32' |
Montre (GO) | 16' |
Soubasse | 16' |
Montre | 8' |
Bourdon | 8' |
Principal | 4' |
Flûte | 4' |
Flûte | 2' |
Plein-jeu | V |
Bombarde | 16' |
Trompette | 8' |
Clairon | 4' |
Légende / Legend
1 | À partir de Ténor G / From Ténor G | |
2 | À partir de C central / From Middle C | |
3 | Demi-longueur/ Half-length | |
4 | 12 premières notes du Bourdon 8' / Low 12 from Bourdon 8' |
Autres caractéristiques / Other details