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Riepp, 1745 Richard, 1788 Schmid, 1996
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Fondée au VIe siècle autour du tombeau de saint Bénigne, une première basilique fut édifiée par saint Grégoire, de 511 à 535. L'abbaye, placée sous la règle de saint Benoît, a été fondée en 871. En 990, Guillaume de Volpiano est élu abbé; le 14 février 1002, il pose la première pierre de la nouvelle église abbatiale. Le vaste édifice de style roman, consacré le 13 mai 1018, était constitué de trois églises: l'église abbatiale proprement dite, la rotonde et la chapelle Sainte-Marie. L'ensemble s'étendait sur une longueur de 100 mètres environ et une largeur de 25 mètres. La hauteur sous voûtes de la nef principale de l'église était de 13,5 mètres, elle atteignait 17,6 mètres à la croisée du transept que dominait une tour carrée. La rotonde avait un diamètre de 17 mètres. Le 14 février 1272, la tour carrée qui s'élevait à la croisée du transept s'écroula brutalement sur la nef romane de l'église qui fut ainsi complètement détruite après seulement 270 ans d'existence.
Le 8 février 1281, la première pierre de la nouvelle église, de style gothique, était posée: la reconstruction commença par le choeur, communiquant avec l'ancienne rotonde, conservée dans le plan du nouvel édifice. Le 27 avril 1287, le choeur et les murs orientaux du transept étaient terminés, et l'édifice solennellement bénit. Les deux tours occidentales furent élevées autour de 1308, puis la nef, et l'ensemble achevé seulement vers 1325. La nouvelle église ne fut consacrée que le 9 avril 1394.
L'église, longue de 68 mètres et large de 29, est, de tous les bâtiments de l'abbaye, celui dont la structure générale a le moins changé depuis sa construction. Le grande nef, à cinq travées dont la voûte culmine à 27,5 mètres, est flanquée de deux collatéraux moins élevés. La transept non saillant a la même hauteur que la grande nef. Le choeur, à deux travées inégales, peu profond et dépourvu de déambulatoire, se termine par une abside à cinq pans, de même que les bas-côtés au-delà du transept. L'abside est flanquée de deux absidioles, traits communs à toutes les églises dijonnaises. Autour de la nef, du transept et du choeur court un triforium qui, dans la nef, est surmonté d'une galerie haute sous les baies des murs et du pignon occidental. La façade occidentale est précédée d'un porche qui abritait un illustre portail roman, anéanti par les révolutionnaires: elle est pourvu de deux tours qui sont maintenues par des contre-forts extrêmement saillants et qui sont terminées par deux étages octagonaux coiffés de toits coniques en charpente. La haute flèche de la croisée fut reconstruite en 1894.
Le jubé, construit en même temps que le choeur, c'est-à-dire vers 1290, a été démoli en 1792. C'était un simple mur élevé entre les deux piles occidentales de la croisée du transept le long desquelles montaient deux escaliers à vis qui donnaient accès à la partie supérieure au niveau des grandes arcades où se trouvait une galerie à balustrade avec deux ambons. Il fermait complètement le choeur des religieux, qui ne communiquaient avec la nef que par une ouverture munie d'une grille en fer forgé et d'une porte en bois de chaque côté de laquelle se trouvait un autel.
Saint-Bénigne devint cathédrale dès 1792, remplaçant ainsi l'église Saint-Étienne qui avait reçu ce titre en 1731, lors de la création de l'évêche de Dijon.
L'orgue
La mention la plus ancienne concernant les orgues est de 1572, elle indique la réparation du petit orgue placé sur le jubé par François des Oliviers. En avril 1632, Simon Duprey traite avec les religieux pour leur fournir un nouvel orgue; il meurt quelques mois plus tard et le marché est repris par ses héritiers et Jean d'Herville. Cet instrument de 15 jeux sur un clavier et pédale, reçu le 12 septembre 1632, est placé sur le jubé. Le prix du marché s'élevait à 3 500 livres ou 1 700 livres sans le buffet. D'abord destiné aux religieux, le buffet présentait souvent deux façades: l'une du côté de la nef, l'autre du côté du choeur.
En 1740, les moines décident de faire construire un nouvel orgue. Une tribune de pierre, avec un décor d'anges musiciens, est élevée au fond de la nef. Le buffet est réalisé par les menuisiers et sculpteurs dijonnais, Edme et Guillaume Marlet. Ce meuble, en chêne, de style Louis XV s'élève presque jusqu'à la voûte, il est orné d'un concert d'anges musiciens et ses proportions témoignent de la vigueur du dessin de son concepteur, Karl-Joseph Riepp, qui a construit l'instrument de 1740 à 1745, en association avec son frère Rupert, tous deux originaires d'Ottobeuren en Souabe. Cet instrument, le plus important alors réalisé en province, comporte 45 jeux et ses quatre claviers et pédalier ainsi qu'un jeu de Montre de 32 pieds au clavier de Grand-Orgue. Il a été reçu par Dom Bédos et Claude Rameau, le premier titulaire de l'instrument.
En 1787-8, Jean Richard, de Troyes, reconstruit l'instrument: augmentation de l'étendue des claviers de 51 à 54 notes, remplacement des sommiers et de la soufflerie, reconstruction complète de la mécanique, ajout de deux rangs au Plein-Jeu, et le choeur d'anches est refait à neuf.
En 1798, l'organiste titulaire Joseph Dominique Parin fait réaliser par François Callinet quelques transformations qu'il paie lui-même: en échange des trois grands tuyaux de ravalement des jeux d'anches de Pédale, il fait installer, au Positif, un jeu de Carillon. François Callinet en profite pour incorporer la Doublette du Positif à la Fourniture, comme il en avait l'habitude.
Durant la restauration de 1846-48 par la maison Daublaine-Callinet, l'orgue conserve la majeure partie de son matériel sonore bien que les jeux de tierces ont disparu au profit de jeux de Flûtes et de Gambes, un Récit expressif a pris la placfe des deux dessus de Récit et d'Écho. En 1860, Joseph Merklin, préféré à Aristide Cavaillé-Coll, effectue un grand relevage: la Montre de 32' du Grand-Orgue, transférée à la Pédale, est remplacée par une Flûte harmonique 8' et des machines Barker sont installées.
En 1902, la soufflerie est électrifiée par la manufacture Kuhn et le facteur Dreschler. En 1908, le buffet ainsi que la partie instrumentale de Riepp sont classifiés en tant que « monuments historiques ».
En 1953, avec l'arrivée d'André Fleury en tant qu'organiste titulaire, une grande restauration est effectuée, sous le contrôle de la Commission des Orgues Historiques et sous la direction de Félix Raugel, par la maison Roethinger qui transforme l'instrument. La transmission devient une transmission électro-pneumatique, plusieurs jeux d'anches disparaissent, le plein jeu est recomposé en gardant les tuyaux en meilleur état du Grand-Orgue et du Positif avec échange de tuyaux entre ces deux claviers. L'instrument est recomposé sur trois claviers et pédale, et réharmonisé dans le style néoclassique par Robert Boisseau.
Envisagé dès la fin des années 1970, le projet d'une nouvelle restauration, porté par Maurice Clerc, organiste titulaire depuis 1972, aboutit aux travaux effectués de 1987 à 1996 par Gerhard Schmid, de Kaufbeuren, sous le contrôle de la Commission Supérieure des Monuments Historiques. Les buffets anciens contiennent l'orgue tel qu'il était composé à la fin du XVIIIe siècle après la reconstruction par Richard, avec une soufflerie de six soufflets cunéiformes. Un plan séparé de Récit expressif, situé derrière le grand buffet, en boîte expressive, regroupe les jeux du XIXe et ceux de Roethinger. L'instrument, qui a retrouvé son 32 pieds manuel, comporte cinq claviers et compte 73 jeux. La transmission est mécanique pour les claviers et le tirage des jeux mais ce dernier cas, celui-ci est doublé par un tirage de jeux électrique associé à un combinateur.
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Founded in the 6th century around St. Bénigne's tomb, a first basilica was built by St. Gregory, from 511 to 535. The Abbey, placed under St. Benedict's rule, was founded in 871. In 990, Guillaume de Volpiano is elected Abbot; on February 14, 1002, he lays the cornerstone of the new abbey church. The large Romanesque building, consecrated on May 13, 1018, is composed of three churches: the abbey church itself, the rotonda, and the St. Mary's chapel. The complex was 100 m long and 25 m wide. The height, 13.5 m under the main nave's vault, peaks at 17.6 m at the transept crossing under the square tower. The rotonda was 17 m in diameter. On February 14, 1272, the square tower, above the transept crossing, collapsed on the church's Romanesque nave. The church was completely destroyed only 270 years after its construction.
On February 8, 1281, the cornerstone was laid for a new Gothic-styled church. Construction began with the chancel, interconnecting with the old rotonda, preserved in the plans of the new building. On April 27, 1287, the chancel and eastern walls of the transept were completed, and the church was solemnly blessed. The two western towers were built around 1308, and then the nave. The building was completed only around 1325. The new church was consecrated on April 9, 1394.
The church, 68 m long and 29 m wide, is, of all abbey's buildings, the one whose general structure was least modified since its construction. The large five-bay nave, whose vault peaks at 27.5 m, is flanked with two lower aisles. The non-protruding transept has the same height as the large nave. The unequal two-bay shallow chancel does not have an ambulatory and ends with a five-wall apse, just as the aisles past the transept. The apse is flanked with two apsidioles, a common feature of all Dijon churches. Around the nave, a triforium runs from the transept and the chancel into the nave where it is topped by a high gallery under the walls' bays and the western gable. The western facade is preceded by a porch that housed a famous Romanesque portal, destroyed during the Revolution: it contains two towers that are strengthened by very visible butterresses and topped by two octogonal stories covered with wooden conical roofs. The transept crossing's high spire was rebuilt in 1894.
The rood screen, built at the same time as the chancel, i.e. around 1290, was demolished in 1792. It was a mere wall erected between two western pillars at the transept crossing along which two spiral staircases were leading to the top section at the level of the large archways where there was a gallery bordered with a balustrade with two pulpits. It completely closed the chancel. Monks could get to the nave only by going through an opening equipped with a wrought iron gate and a wooden door with an altar on each side.
St. Benigne became a cathedral in 1792, replacing St. Étienne church who was granted that title in 1731 when the diocese of Dijon was erected.
The Organ
The earliest mention about an organ dates back to 1572 when repairs were carried out on the small organ located on the rood screen by François des Oliviers. In April 1632, Simon Duprey is commissionned to build a new organ; he dies a few months later but the instrument was built by his heirs and Jean d'Herville. This 15-stop one-manual and pedal instrument, received on September 12, 1632, was installed on the rood screen. The contract cost was for 3,500 pounds or 1,700 pounds without the organcase. Mainly used by the monks, the organcase often had two facades: one on the nave side, and the other on the chancel side.
In 1740, the monks decided to get a new organ. A stone gallery, decorated with musician angels, was built at the end of the nave. The organcase is executed by cabinetmakers and sculptors from Dijon, Edme and Guillaume Marlet. The Louis XV-styled oak organcase reaches almost the vault. It is decorated with musician angels and its proportions testifies to the qualifications of its designer, Karl-Joseph Riepp, who built the instrument, from 1740 to 1745 with the help of his brother Rupert, both from Ottobeuren, in Swabia. This instrument, the largest instrument in provincial France, has 45 stops over four manuals and pedal and a 32' Montre stop in the Grand-Orgue manual. It was received by Dom Bédos and Claude Rameau, the first titular organist of the instrument.
In 1787-8, Jean Richard, from Troyes, rebuilt the instrument: manual compass was increased from 51 to 54 notes, windchests and bellows are replaced, the mechanical action is completely rebuilt, two ranks are added to the Plein-Jeu, and the reed battery is completely rebuilt.
In 1798, titular organist Joseph Dominique Parin had organbuilder François Callinet to execute several modifications he paid for himself: in exchange for three large extension pipes for the reed stops in the Pedal, he had a Carillon stop installed in the Positif. François Callinet used the occasion to add the Doublette in the Positif to the Fourniture, as he used to do.
In the 1846-8 restoration executed by Daublaine-Callinet, most of the pipework is preserved while Tierces are removed to be replaced by Flutes and Gambas, a new enclosed Récit division replaces the Récit and Écho divisions. In 1860, Joseph Merklin, chosen over Aristide Cavaillé-Coll, executes a large renovation: the 32' Montre in the Grand-Orgue division, transferred to the Pedal, is replaced by an 8' Flûte harmonique, and Barker machines are installed.
In 1902, the wind system was electrified by the Kuhn firm and organbuilder Dreschler. In 1908, the organcase and Riepp's pipework were classified as "historical landmarks".
In 1953, with André Fleury's appointment as titular organist, a large restoration, carried out under the authority of the Historical Organs Commission and under the supervision of Félix Raugel, by the Roethinger firm transformed the instrument. The mechanical action becomes a electro-pneumatic action, several reed stops are removed, a new "plenum" is created using the best pipework available in the Grand-Orgue and Positif divisions by switching pipework from one division to the other. The organ is rebuilt over three manuals and pedal, and revoiced in the neo-Classical style by Robert Boisseau.
Planned since the end of the 1970's, the project of a new restoration, originated by Maurice Clerc who became titular organist in 1972, resulted in the works carried out from 1987 to 1996 by Gerhard Schmid, from Kaufbeuren, under the authority of the Superior Commission for Historical Landmarks. Old organcases now houses the organ as it was at the end of the 18th century after it was rebuilt by Richard, with a six cuneiform bellows. A seperate enclosed Récit, located behind the large organcase. contains all 19th century stops plus those from Roethinger. The instrument got its 32' stop back in the Grand-Orgue division, now is a 5-manual 73-stop instrument. Mechanical action is used for both the manuals and stops; the latter is doubled with an electric action system associated with a combinator.
I. Positif |
II. Grand-Orgue / Bombarde |
|||
---|---|---|---|---|
3Bourdon | 16' | 1,2Montre | 32' | |
Montre | 8' | 1Montre | 16' | |
Prestant | 4' | 1Bourdon | 16' | |
1Bourdon | 8' | 1Montre | 8' | |
3Flûte | 8' | 1Bourdon | 8' | |
1Prestant | 4' | Flûte | 8' | |
1Flûte | 4' | 1Gros Nasard | 5 1/3' | |
Nasard | 2 2/3' | 1Prestant | 4' | |
4Doublette | 2' | Grande Tierce | 3 1/5' | |
Tierce | 1 3/5' | 1Nasard | 2 2/3' | |
Larigot | 1 1/3' | 1Doublette | 2' | |
1,5Cornet | V | Quarte de nasard | 2' | |
Carillon | III | Tierce | 1 3/5' | |
1Fourniture 1/2' | IV | 7,8Grand Cornet | VI | |
1Cymbale 1/4' | III | 1,5Cornet | V | |
1Trompette | 8' | 1Grande Fourniture 1 1/3' | III | |
1Cromorne | 8' | Fourniture 1/3' | IV | |
Voix humaine | 8' | Cymbale 1/4' | V | |
1Clairon | 4' | 1,8Bombarde | 16' | |
11ere Trompette | 8' | |||
82e Trompette | 8' | |||
83e Trompette | 8' | |||
1,8Clairon | 4' |
IV. Récit |
V. Écho |
|||
---|---|---|---|---|
Bourdon-Flûte 8' | II | 1Flûte | 8' | |
Cornet | V | Cornet | V | |
Hautbois | 8' | 1Trompette | 8' |
III. Récit |
Pédale |
|||
---|---|---|---|---|
4Gambe | 16' | 1,4,6Principal (GO) | 32' | |
4Flûte harmonique | 8' | 1Flûte | 16' | |
4Bourdon | 8' | 1Flûte | 8' | |
4Salicional | 8' | 1Flûte | 4' | |
4Gambe | 8' | 1Bombarde | 16' | |
4Voix céleste | 8' | 1Trompette | 8' | |
Octave | 4' | 1Clairon | 4' | |
4Gambe | 4' | |||
Octavin | 2' | |||
Piccolo | 1' | |||
Sesquialtera | II | |||
Plein Jeu | V | |||
Fourniture | III | |||
4Bombarde | 16' | |||
4Trompette | 8' | |||
4Basson-Hautbois | 8' | |||
4Voix humaine | 8' | |||
4Clairon | 4' |
1 | Jeux contenant des tuyaux du XVIIIe siècle, de Riepp ou Richard / Stops containins pipes from the 18th century, from Riepp or Richard |
|
2 | F-g3 | |
3 | From c | |
4 | Jeux contenant des tuyaux du XIXe siècle, de Ducroquet ou Merklin / Stops containins pipes from the 19th century, from Ducroquet or Merklin |
|
5 | b-g3 | |
6 | C-f1 | |
7 | A partir de d# / From d# | |
8 | Division de Bombarde / Bombarde division |