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Anonyme 1501 / De Fontaine 1681 / Koening 1974
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Lorris est située à environ 130 km (80 milles) au sud de Paris et à 60 km (37 milles) d'Orléans. Depuis le XIIe siècle, elle est une ville royale puisque les rois de France y possédaient une résidence : le Château des Salles. Elle est aussi le rendez-vous de chasse des premiers Capétiens. Une cour assez réduite y était maintenue et on y signait « moult parchemins » souvent entre deux chasses à courre, dont la Charte de Lorris et la Paix de Lorris.
La charte de Lorris fut promulguée en 1134 par le roi de France Louis VI le Gros (1108-1137). Elle donnait à Lorris « privilèges et franchises » connus sous le nom de coutumes, ce qui fit de Lorris la première commune libre de France. Quant à elle, la paix de Lorris fut signée le 30 octobre 1242 entre Raimon VII, comte de Toulouse, et le roi de France, saint Louis. Les deux hommes renouvelaient ainsi le traité de Paris qu'ils avaient déjà conclu le 12 avril 1229 sous l'égide de la mère de saint Louis, Blanche de Castille. Raimon VII renonça aux villes de Narbonne et d'Albi et promit de faire, lui-même, la chasse aux hérétiques, les « cathares ». Ce traité mit fin définitivement aux souffrances des Albigeois et à la fronde des barons du midi contre saint Louis.
L'église
L'église, de style roman, date des XIIe et XIIIe siècles. Elle a été édifiée sous l'influence des moines de Saint-Benoît. Au cours des siècles, elle a été modifiée et agrandie. Saint Louis la plaça sous la protection de Notre-Dame. Selon l'abbé Patron, elle aurait été construite au Xe siècle en l'honneur de Saint-Etienne.
En 1111, Louis VI le Gros l'agrandit, elle ne sera terminée qu'un siècle plus tard sous le règne de saint Louis. En 1170/1180, une grande fenêtre est percée dans la façade occidentale. À la suite de l'incendie de 1187, Philippe Auguste l'entoure d'un rempart qui résiste jusqu'aux guerres de religion du XVIe siècle.
En 1297, la chapelle Saint-Louis est fondée dans l'église paroissiale par Philippe le Bel au moment de la canonisation de son grand-père, Louis IX.
En 1339, Philippe VI fait ajouter aux collatéraux deux chapelles consacrées à saint Louis et à saint Loup. Plusieurs styles tout à fait différents y apparaissent et donnent une idée de son histoire.
Une charte de Charles VII, datée de Montils-les-Tours en 1448, nous apprend, sans preuve, qu'en l'église de Lorris sont "inhumés le corps de la reine Constance, épouse de Robert le Pieux et décédée en 1032, ainsi que ceux de plusieurs enfants de rois".
En mars 1562, les troupes du Prince de Condé n'épargnent pas la ville. Elles pénètrent dans l'église, s'emparent des vases sacrés, entassent dans le sanctuaire livres, bancs, chaire, et détruisent ce mobilier dans un immense bûcher. Cependant quelques parties du mobilier sont respectées et sauvées du désastre, comme l'orgue, les stalles et surtout la statue de la Vierge.
Par lettres patentes du 8 janvier 1607, Henri IV ordonne que les églises qui avaient été entièrement ou en partie démolies soient réédifiées ou réparées.
L'édifice a conservé sa façade romane et sa nef avec triforium. Elle a également gardé des stalles datant du XVIe siècle. De plus, la chapelle latérale, du XVIe siècle, abrite des statuettes locales polychromes et une Vierge patronale en albâtre du XIVe siècle.
L'orgue
L'ensemble buffet-tribune et une partie de la tuyauterie date de 1501 tandis que la partie mécanique de l'orgue date partiellement du XVIIe siècle.
Selon les historiens, la première construction de l'orgue remonte à 1501, sous le règne de Louis XII. Les seuls documents encore existants sont le buffet et sa tribune. L'instrument lui-même a été reconstruit mais le buffet garde heureusement des traces évidentes de l'instrument d'origine qui était construit selon l'esthétique italienne.
L'orgue porte la marque royale. Dans la fine pointe de la corbeille de sa tribune, deux chérubins présentent un blason sur lequel on peut encore discerner les fleurs de lys, emblèmes des rois de France. Autour de ce blason, il est encore possible de reconnaître la présence du collier de l'Ordre de Saint-Michel.
En 1681, les marguilliers décident de faire exécuter des travaux sur l'orgue puisque celui-ci, en fonction depuis assez longtemps, nécessite des travaux importants de restauration. Un facteur est choisi, le Père De Fontaine, un religieux cordelier. Un devis est établi et un contrat est signé le 15 août. Ce document contient la description des jeux de l'orgue à cette date et confirme que l'orgue a été reconstruit "à la française" et qu'il correspond à l'instrument actuel.
Des documents du XIXe siècle permettent de constater que l'orgue était parvenu jusqu'à la fin de ce siècle en état de marche. Il était toujours utilisé pour les cérémonies religieuses. Il était régulièrement entretenu et la fonction d'organiste était un poste officiel, reconnu et appointé par le conseil de fabrique de l'église. C'est alors que le drame se produisit. Vers les années 1890, un organiste jaloux vint percer les tuyaux à coups de couteau. Ce fut la fin de l'instrument : l'orgue est abandonné, sa tuyauterie livrée au pillage et saccagée est jetée dans le comble de l'église mais toute la mécanique est restée en place.
En 1967, les différents éléments de l'orgue sont exhumés, inventoriés et identifiés. La partie instrumentale est classifiée par la Commission des Monuments historiques en mars 1971.
En 1970, le facteur Jean-Georges Koenig, de Sarre-Union, est choisi pour effectuer les travaux de restauration qui s'échelonneront de 1972 à 1974. L'orgue est officiellement inauguré le 4 septembre 1974.
Selon Norbert Dufourcq, cet instrument est l'un des plus gracieux ensembles que nous ait légué la Renaissance.
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Lorris is located about 80 miles (130 km) south of Paris and 37 miles (60 km) from Orléans. Ever since the 12th century, it is a royal city since the kings of France had a residence there: the Castle of Rooms. It it also the huntins rendez-vous of the first Capetians. A quite reduced court was maintained and the site was the location where many parchments were signed often between two hunting sessions, among which the Lorris Charter and the Lorris Peace Treaty.
The Lorris Charter was promulgated in 1134 by the king of France, Louis VI le Gros (1108-1137). It gave Lorris « privileges and exemptions » also known as usages, which made Lorris the first free village in France. As for the Lorris Peace Treaty, it was signed on October 30th, 1242 between Raimon VII, count of Toulouse, and the king of France, St. Louis. Both men repeated the Paris Treaty which they had already concluded on April 12th, 1229 under the aegis of the mother of St. Louis, Blanche de Castile. Raimon VII abandoned the cities of Narbonne and Albi and promised to make, himself, war to the heretics, "the Cathares". This treaty definitely ended the sufferinsg of the Albigensians and the south France barons revolt against St. Louis.
The church
The Romanesque style church dates from the 12th and 13th centuries. The construction was influenced by the Benedictine monks. Over the centuries, it was modified and enlarged. St. Louis dedicated it to the Virgin Mary (Notre-Dame). According to Rev. Patron, the building would have been built in the 10th century and dedicated to St. Stephen.
In 1111, Louis VI le Gros enlarges it, it will be completed only a century later under the reign of St. Louis. In 1170/1180, a large window is pierced in the western facade. Following a fire in 1187, Philippe Auguste surrounds it with battlements which will withstand up to the wars of religion in the 16th century.
In 1297, the St. Louis chapel is established in the parish church by Philippe le Bel as a memorial for the canonization of his grandfather, Louis IX.
In 1339, Philippe VI adds two lateral chapels dedicated to St. Louis and to St. Loup. Several completely different styles are present and its history may be appreciated.
A charter by Charles VII, dated in Montils-les-Tours in 1448, informs us, without any proof, that in the Lorris church "are buried the body of the Queen Constance, wife of Robert le Pieux and who died in 1032, as well as those of several children of kings".
In March 1562, the Prince de Condé's troops did not spare the city. They enter the church, sacred vases are taken hold of, books, pews and pulpit are stacked up in the chancel and are destroedy in a huge stake. However some furniture are saved from this disaster; the organ, the stalls and especially the statue of the Virgin.
On January 8th, 1607, by letters patent, Henri IV orders that the churches which had been entirely or partly demolished by re-built or repaired.
The building has kept its Romanesque facade and its nave with triforium. It also kept its stalls dating the 16th century. The 16th-century the lateral chapel houses local polychromed statuettes and the alabaster statue of the Virgin dating from the 14th century.
The Organ
The organcase-gallery unit and a part of the pipework date from 1501 while the action partly dates from the 17th century.
According to historians, the first organ was built in 1501, under the reign of Louis XII. The only extant documents are the organcase and its gallery. The instrument was rebuilt but the organcase still has obvious traces of the original instrument which was built according to the Italian aesthetics.
The organ bears the royal mark. In the bell's top of the gallery, two cherubs present a coat of arms on which it is possible to detect the fleurs-de-lys, emblems of the kings of France. Around this coat of arms, it is also still possible to see the strand from the St. Michael's Order.
In 1681, the churchwardens decide to have works done on the organ since it has been in use for a long time and it requires an important restoration. An organbuilder is chosen, Father De Fontaine, a Cordelier monk. Specifications are established and a contract is signed on August 15th. This document contains the description of the organ stops at that time and confirms that the organ was rebuilt according to French aesthetics corresponding to the actual instrument.
Documents from the 18th century confirm that the organ had reached the end of that century in working condition. It was always used for religious services. It was regularly maintained and the position of organist was an official recognized post and appointed by the churchwardens. It is when the tragedy struck. Around the 1890s, a jealous organist came to pierce holes in the pipework with a knife. It was the end of the instrument: the organ is abandonned, its pipework left in depredation and vandalized was thrown into the church's attics but the action remained in place.
In 1967, the different organ elementsare exhumed, inventoried and identified. Instrumental elements are classified by the Ancient monuments Commission in March 1971.
In 1970, organbuilder Jean-Georges Koenig, from Saare-Unionn, is chosen to execute the restoration works which will be carried out from 1972 till 1974. The organ is officially inaugurated on September 4th, 1974.
According to Norbert Dufourcq, this instrument is one of the most graceful groups left from the Renaissance.
Clavier / Manual |
Pédale |
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Montre | 8' | En tirasse / Pulldown | ||
Bourdon | 8' | |||
Prestant | 4' | |||
Nazard | 2 2/3' | |||
Doublette | 2' | |||
Tierce | 1 3/5' | |||
Fourniture | III | |||
Cymbale | II | |||
1Dessus de Cornet | V | |||
2Trompette | 8' | |||
2Voix humaine | 8' |
1 | À partir / From c1 | |
2 | Basses et dessus entre ré# et mi / Bass and Treble between D# and E |