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Link, Opus 171, 1891 / Vidal, 1983
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La petite ville de Mirepoix avait été construire sur la rive gauche de l'Hers, à l'ouest de la ville actuelle. Mais, détruite vers l'an 1000 par les Goths, elle fut installée sur la rive droite, au pied du château fort. Elle disparut entièrement le 16 juin 1289 par l'effet d'une inondation. Les survivants bâtirent une nouvelle ville autour d'un prieuré bénédictin qui avait essaimé de l'abbaye de Saint-Victor, à Marseille, dès le Xe siècle, et dont l'église servit de lieu de culte pour la population. La chapelle du prieuré étant trop étroite pour contenir une population rapidement accrue, il fallut l'agrandir. Divers matériaux de l'église détruite de la rive droite servirent à l'édification de la nouvelle église, de style gothique, qui conserva la même vocable et fut inaugurée le 6 mai 1298. Elle avait été construite grâce aux soins du seigneur Jean de Lévis et de sa femme, Constance de Foix.
Le 26 septembre 1317, le pape Jean XXII créa le nouveau diocèse de Mirepoix et l'église prit le rang de cathédrale, d'où la nécessité de disposer d'un choeur pour les chanoines et d'un plus grand sanctuaire. En 1326, l'évêque Jacques Fournier devient l'inspirateur du plan de rénovation de la cathédrale attribué à Pierre Poisson. Le plan de la nouvelle église fut grandiose et les travaux se poursuivirent si longtemps que la cathédrale ne fut terminée qu'en 1865. Le choeur est construit dès 1297 alors que les chapelles rayonnantes sont réalisées entre 1344 et 1349. Puis vinrent les outrages. La ville fut incendiée par les Routiers de Jean Petit, en 1363, et la cathédrale ruinée. La Guerre de Cent ans entraîne une diminution des revenus épiscopaux et le quasi-arrêt du chantier de 1355 jusque vers 1411. De 1402 à 1433, les sommes sont affectées pour restaurer le choeur, reconstruire la sacristie, les quatre premières chapelles entre les contreforts, et les trois arcades de la nef. C'est Philippe de Lévis, nommé évêque en 1497, qui entreprit de relever les ruines de la cathédrale. Il en fit l'église actuelle. Le clocher de la cathédrale apparaît comme l'un des plus beaux de l'architecture méridionale: il est composé d'une basse carrée à deux étages maintenus aux angles par des contreforts dont l'un est constitué par la tourelle de l'escalier; sur cette base s'élèvent deux étages octogonaux éclairés par des fenêtres à meneaux au-dessus desquelles se dresse une élégante flèche à huit pans mesurant 65 mètres de hauteur. La cathédrale fut consacrée le 11 octobre 1506 même si elle reste l'objet de travaux ultérieurs.
À la Révolution, en 1789, la cathédrale devient « Temple de la Raison » ce qui entraîne un véritable désastre pour l'édifice: l'église est pillée, ornements et statues sont enlevés, la grosse cloche de Philippe de Lévis est fondue, et le mobilier est vendu. Ce ne fut que vers 1860 qu'elle fut restaurée, sur les plans de Viollet-le-Duc et la voûte fut enfin construite sur une reprise des murs du choeur et de la nef. En 1890, l'église, ayant cessé d'être cathédrale par la disparition de l'évêché en 1790, le curé-chanoine élargit les fenêtres, installa les orgues, et créa la chapelle des fonts baptismaux qui empiète dans la cour du palais épiscopal voisin, lui-même édifié par Philippe de Lévis.
L'église est bâtie en grès du pays. Elle a une seule nef, sans transept ni bas-côtés, accostée de chapelles comprises entre les contreforts, suivant le plan des églises toulousaines. Cette nef, de cinq travées, mesure 48 m (157 pieds) de long, 24 m (79 pieds) de hauteur et 22 m (72 pieds) de large, ce qui en fait la plus large des églises médiodinales. Le vaste choeur polygonal, du XIIIe siècle, comprend une travée et cinq chapelles rayonnantes.
L'orgue
Un orgue, de dimensions modestes (18 jeux sur deux claviers sans pédalier), était érigé en 1614. Après transformations par le facteur François Dufay, de Lyon, en 1693, puis par Monbrun, en 1739, il faut attendre le XIXe siècle, jusqu'à la restauration de la cathédrale (1858-67) pour apprendre que cet instrument fut démonté et remisé dans les salles de l'évêché pour servir de bois de chauffage.
En 1882, le chanoine Gaston racheta l'orgue Puget des Prémontrés de l'Abbaye de Frigolet alors déserte, instrument d'une vingtaine de jeux que l'on projette d'installer sur le mur occidental. En 1884, ce mur du fond est donc percé pour y loger cet orgue qui en réalité n'y prendra jamais place. En effet, des difficultés survinrent avec la maison Puget et, après la mort du curé en 1886, le chanoine Barbe fut mis en relation avec les frères Link, de Giengen sur Brenz, dans le sud de l'Allemagne, qui proposèrent leur projet.
C'est cet important instrument de 40 jeux et 2400 tuyaux, répartis sur 3 claviers et pédalier, qui trône encore fièrement sur le large emplacement dont les boiseries furent accordées au style gothique de l'ensemble de la cathédrale. Cet instrument fut conçu, réalisé et monté sous la responsabilité de Wilhelm Eugen Link (1855-1940), dont le père, Paul, né en 1821, s'éteignait l'année même de l'achèvement de l'orgue de Mirepoix en 1891.
Curiosité sous le ciel ariégeois, ce orgue est le plus grand instrument allemand de cette période construit pour la France et a, par chance, échappé à toute transformation, conservant sa totale intégrité. Cette réalisation est enfin une oeuvre d'art tout à fait unique, recherche de synthèse équilibrée entre les esthériques française et allemande.
L'orgue fut inauguré par l'organiste Louis Courtade, de Toulouse. L'instrument a été classé « Monument historique » en 1981. Il devrait être restauré en 2006 par la maison Link.
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The small city of Mirepoix was built on the left bank of the Hers, west of the actual city. But, destroyed around 1000 by the Goths, it was rebuilt on the right bank, on the foot of the fortified castle. It completely disappeared on June 16, 1289 due to a flood. Survivors built a new city around a Benedictine priory founded, in the 10th century, by monks who came from St. Victor Abbey, in Marseilles, and was used as a church by the population. It became necessary to enlarge the church because it was too small to accommodate a rapidly growing population. Various materials from the destroyed church on the right bank were used to build the new Gothic styled church that was inaugurated on May 6, 1298. It had been built thanks to donations by lord Jean de Lévis and his wife, Constance de Foix.
On September 26, 1317, Pope John XXII established the new diocese of Mirepoix and the church became the cathedral thus the need to have a larger chancel to accommodate the canons and also a larger sanctuary. In 1326, Bishop Jacques Fournier became the main responsible for the renovation plan attributed to Pierre Poisson. The plans for the new church were grandiose and works went on for such a long time that it was completed only in 1865. The chancel is built from 1297 while radiant chapels are executed from 1344 and 1349. Then came the ravages. In 1363, the cathedral is destroyed as the city is destroyed by fire set by Jean Petit's Routiers. The Hundred Years War dragged along a reduction in episcopal revenues and a quasi-stop of the reconstruction project from 1355 till 1411. From 1402 to 1433, revenues are allocated to the restoration of the chancel, the vestry, the four first chapels between the butterresses, and the three archways of the nave. Bishop Philippe de Lévis, appointed in 1497, undertook the project to rebuild the cathedral from its ruins. It became the actual church. The cathedral's bell-tower emerges as one of the most beautiful in the meridional architecture: it has a two-storey square base supported at the corners by butterresses, one of which is made up by the stairs turret; on this base there are two octogonal storeys illuminated by transom windows above which a 65-meter high 8-sided spire is erected. The cathedral was consecrated on October 11, 1506 even if some works were left to be done.
At Revolution time, in 1789, the cathedral becomes "Temple of Reason" and leads to a real disaster for the building: the church is looted, decorations and statues are removed, Philippe de Lévis' big bell is melted down, and the furnishings are sold. The cathedral will be restored around 1860 upon plans prepared by Viollet-le-Duc and the vault was finally built upon the consolidation of tthe walls of the chancel and the nave. In 1890, the building, no longer a cathedral due to the elimination of the diocese in 1790, the canon-parish priest enlarged the windows, installed the organ, and created a baptismal font chapel that enchroaches upon the neighbouring episcopal palace, itself built by Philippe de Lévis.
The church's exterior is made of sandstone. It has a single nave, without transept and aisles, but with chapels between the butterresses, according to the usual plan of churches from Toulouse. This 5-bay nave is 157 feet (48 m) long, 79 feet (24 m) high and 72 feet (22 m) wide, and is the largest of meridional churches. The large 13th-century one-bay polygonal chancel has five radiant chapels.
The organ
A small organ (18 stops over two manuals and no pedal) was installed in 1614. After modifications executed by organbuilder François Dufay, from Lyon, in 1693 and by Monbrun, in 1739, we have to wait until the 19th century and the restoration of the cathedral (1858-67) for the instrument to be dismantled and stored in the bishop's house to serve as firewood.
In 1882, canon Gaston bough the Puget organ installed in the Frigolet Abbey, now deserted. It was a 20-stop instrument and it was planned to install it on the south wall. In 1884, this wall was opened to install the organ but, in fact, it was never installed. Difficulties arise with organbuilding firm Pueget, and after the death of the parish priest in 1886, canon Barbe met organbuilders Link Brothers, from Giegen an der Brenz, in the south of Germany, who submitted their project.
It is a 40-stop, 2400-pipe instrument over 3 manuals and pedal still present on the large gallery and whose organcase matches the Gothic style of the cathedral. This instrument was designed, executed and installed under the supervision of Wilhelm Eugen Link (1855-1940), whose father, Paul, born in 1821, died the same year as the Mirepoix organ was completed, in 1891.
A curiosity in the Ariège region, this organ is the largest German organ produced, during that period, for a French church and who, by chance, avoided all modifications, and keeping its total integrity. This instrument is an unique art masterpiece, the result of an balanced synthesis between French and German aesthetics.
The organ was inaugurated by organist Louis Courtade, from Toulouse. The instrument has been classified as an "historical landmark" in 1981. A restoration is planned for 2006 to be carried out by the organbuilding firm Link.
I. Grand Orgue |
II. Récit |
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Montre | 16' | Bourdon | 16' | |
Montre | 8' | Montre | 8' | |
Bourdon | 8' | Salicional | 8' | |
Gemshorn | 8' | Voix céleste | 8' | |
Flûte douce | 8' | Flûte octaviante | 4' | |
Gambe | 8' | Flautino | 2' | |
Aeoline | 8' | Cornet | V | |
Flûte harmonique | 8' | Voix humaine | 8' | |
Prestant | 4' | Basson-Hautbois | 8' | |
Dolce | 4' | Clairon | 4' | |
Rohrflöte | 4' | |||
Quinte | 2 2/3' | |||
Octave | 2' | |||
Fourniture 2 2/3' | V | |||
Trompette | 8' |
III. Positif |
Pédale |
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Bourdon doux | 8' | Contrebasse | 16' | |
Flûte harmonique | 8' | Violon basse | 16' | |
Diapason | 8' | Soubasse | 16' | |
Dolce | 8' | Grande Quinte | 10 2/3' | |
Fugara | 4' | Grosse Flûte | 8' | |
Flûte douce | 4' | Violoncelle | 8' | |
Clarinette | 8' | Flûte | 4' | |
Bombarde | 16' |