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Cavaillé-Coll, 1865
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Selon la légende, l'abbatiale aurait été fondée par Clovis en personne au lendemain d'une victoire remportée ici sur le Wisigoths en 506. Mais en réalité, Moissac peut être considéré comme l'un des nombreux monastères établis dans l'Aquitaine du VIIe siècle avec l'appui de souverains mérovingiens, tel Dagobert, et sous l'impulsion sans doute de l'évêque de Cahors, saint Didier (630-655). Le privilège de la protection royale fut renouvelé au début du IXe siècle par Louis le Pieux, alors roi d'Aquitaine, protection remplacée bientôt par celle des comtes de Toulouse. La situation de la ville sur la grande voie de passage, routière et fluviale, reliant Bordeaux et Toulouse, la rendait particulièrement vulnérable aux invasions. Ainsi, l'abbaye fut-elle saccagée par les arabes d’al-Andalus, une première fois lorsque ceux-ci assiégèrent Toulouse, une seconde fois après leur défaite de Poitiers en 732. Un siècle plus tard, de nouveaux pillages furent le fait des pirates normands qui remontaient la Garonne puis, au Xe siècle, des Hongrois.
En 1031, la toiture de l'église s'effondre et, en 1042, ce qui reste de l'église est détruit par le feu. Pendant ce temps, sous la direction de l'abbé Étienne, la discipline s'est considérablement relâchée et, selon un chroniqueur, l'abbaye était devenue « un repaire de brigands ». À la mort de cet abbé, le comte de Toulouse demande à saint Odilon, 4e abbé de Cluny, en août 1047, d'affilier l'abbaye à celle de Cluny. Cette affiliation est ratifiée, le 29 juin 1053, devant saint Hugues, 5e abbé de Cluny. En 1059, Dom Durand de Bredon (mort en 1072) est nommé premier abbé clunisien de Moissac et évêque de Toulouse. Il a mission, en priorité, de relever les bâtiments qui menacent de s'effondrer.
Le choix de Moissac comme étape majeure sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle entraîna une brillante renaissance spirituelle et artistique et marqua le début de l'âge d'or du monastère. Il devient, dès le XIIe siècle, le plus éminent centre monastique du sud-ouest de la France et étendit ses possessions dans tout le Midi languedocien et jusqu'en Espagne. Au cours des ans, l'abbaye fut gouvernée par de grands abbés : dom Hunaud (1072-1085) à qui l'on doit le début des travaux de l'église actuelle et du clocher-porche, dom Ansquitil qui fait réaliser la construction du cloître (1115) et accueille, en 1097, le pape Urbain II venu consacrer le maître-autel de l'église, et le bienheureux Roger qui fait terminer la tour-porche et réaliser le portail avec son célèbre tympan (1135).
En 1212, pendant la croisade contre les Albigeois, la ville et le monastère sont pillés par Simon de Monfort. Les parties hautes de l'église, du cloître et d'autres bâtiments sont détruites par les incendies, mais les sculptures sont sauvegardées. Par la suite, l'abbatiale perd progressivement de son influence.
À la fin du XIIIe siècle, les grands abbés bâtisseurs Raymond de Montpezat (1229-1245), puis Bertrand de Montaigu (1260-1295) purent relever les ruines, leur œuvre fut anéantie au XIVe siècle par la guerre de Cent Ans et son cortège de désolations. De 1449 à 1501, les abbés Pierre et Antoine de Caraman doivent reconstruire presque entièrement leur abbatiale ruinée; ils font terminer la partie gothique de la nouvelle église abbatiale commencée par L'Espine de Roquemaurel puis restaurent le réfectoire et le palais abbatial. En 1466, l'abbaye est détachée de Cluny.
En 1626, l'abbaye est sécularisée, les bénédictins sont remplacés par des chanoines augustins. Sous la Révolution, en 1789, le cloître est vendu comme bien national et est, d'abord, transformé en fabrique de salpêtre, puis en cantonnement militaire. C'est alors que des soldats martelèrent systématiquement les têtes des personnages des chapiteaux historiés. Enfin, en octobre 1793, le mobilier de l'église et ses vitraux, les ornements et les pièces d'orfèvrerie du trésor, furent saccagés et livrés au pillage au cours d'une émeute.
Au Concordat, en 1805, l'église abbatiale devient église paroissiale puis, jusqu'en 1847, elle fait l'objet de restaurations au terme desquels, elle est classée « monument historique ».
De 1910 à 1914, la voûte de l'église est repeinte puis le clocher est renforcé en 1937. De 1945 à 1951, la tour occidentale est rénovée et surélevée de 2 mètres (6,5 pieds). L'intérieur de l'église est restauré de 1965 à 1971 puis c'est au tour des toitures et coupole de 1980 à 1990.
L'édifice
L'église clunisienne, consacrée solennellement par Dom Durand de Bredon le 6 novembre 1063 selon une inscription lapidaire conservée dans le choeur, repose sur des bases romanes antérieures. Elle est agrandie à la fin du XIIème siècle et le nouvel édifice est alors couvert de coupoles tandis qu'au XVème siècle, elle est profondément remaniée. Le style gothique s'impose dans les parties hautes de la nef et dans tout le chœur, alors que les parties basses des murs demeurent, ainsi que le portail, le narthex et le clocher. Dans le droit fil de la tradition languedocienne, l'architecte a réalisé un splendide vaisseau à nef unique.
Si l'abbaye et le cloître offrent un exemple remarquable de mélange des styles roman et gothique, c'est le tympan du portail sud qui constitue le véritable chef-d'œuvre de Moissac et l'un des meilleurs exemples du style roman français. Celui-ci, mesurant 4,4 mètres (14 pieds) de hauteur par 6,6 mètres (21,6 pieds) de largeur et réalisé entre 1110 et 1130, s’inspire de l'Apocalypse de Jean et présente en son centre un Christ en majesté, les pieds reposant sur la mer de cristal. Cette figure, couramment utilisée pour le décor des tympans romans, est entourée des symboles des quatre évangélistes (Marc, Matthieu, Luc et Jean), tandis que les vingt-quatre vieillards de l'Apocalypse prennent place dans le bas et sur les côtés de la scène. Les côtés du porche sont aussi sculptés. Les reliefs de droite montrent, sur trois registres : l'Annonciation et la Visitation, l'Adoration des Mages et la Présentation au Temple, la Fuite en Égypte et la Chute des idoles. Le côté opposé illustre la parabole du pauvre Lazare et du mauvais riche, voué aux supplices infernaux réservés aux luxurieux et aux avares, figurant à la partie inférieure.
De l'édifice d'origine, il ne subsiste que le clocher-porche qui fut fortifié vers 1180. La fortification comporte un chemin de ronde, un parapet crénelé, des archères et une galerie à mâchicoulis.
La voûte du narthex repose sur huit puissantes colonnes engagées à grands chapiteaux très stylisés du XIe et XIIe siècle, soutenant la retombée de quatre nervures en croisée d'ogives.
La nef a conservé une partie de son mobilier, dont une « Vierge de Pitié » de 1476, une charmante « Fuite en Égypte » de la fin du XVe siècle, ainsi qu'un admirable Christ roman du XIIe siècle, et enfin une « mise au tombeau » de 1485. Le chœur est entouré d'une clôture en pierre sculptée, du XVIe siècle, tandis que les stalles datent du XVIIe siècle. L'intérieur est décoré de fresques qui ont été restaurées en 1963. De l'extérieur, on voit apparaître nettement les deux périodes de construction de la nef avec une partie romane (en pierre) et une autre gothique (en brique). On retrouve la partie romane dans le soubassement des murs de la nef et dans les fenêtres en plein cintre des parties basses. Le reste fut exécuté au XVe siècle, dans le style gothique méridional.
Le cloître
Le magnifique cloître date de 1100. C’est le seul cloître historié qui nous parvient dans son intégralité. 46 des 76 chapiteaux du cloître illustrent des thèmes provenant des Écritures saintes ou de la vie des saints. Ceux-ci ont subi d’importants dommages au moment de la Terreur de 1793-1794. Mais le pire a été évité au siècle suivant. En l’espace de 20 ans, il échappa à deux projets de destruction. En 1830, la municipalité avec l’aval du conseil paroissial, faute de moyens pour l’entretenir, envisage de s’en défaire en transformant ses galeries en marché couvert. En 1850, c’est la Compagnie de Chemin de Fer du Midi qui envisage de le supprimer pour faire passer la ligne ferroviaire Bordeaux–Toulouse. Les interventions de Ludovic Vitet, puis de Prosper Mérimée, inspecteurs des Monuments historiques furent décisives pour sa conservation.
L'orgue
On attribue l'origine de cet orgue à un don de l'Abbé Mazarin, alors commendataire du monastère de l'abbatiale. Celui-ci avait des dettes envers l’abbatiale et en 1663, le mandataire du chapitre obtient de Mazarin la somme de 3000 livres. Cette somme permit de financer la construction d’un orgue.
En 1665, le syndic du chapitre confie la confection du buffet à Jean Dussault, sculpteur montalbanais, sur les plans de Jean Haou, facteur d‘orgue réalisant la partie instrumentale. Le prix est fixé à 600 livres. C'est ce même facteur qui réalisera l'instrument de la cathédrale de Montauban en 1672 dans un buffet très proche de celui de Moissac. L'emplacement sur une tribune latérale dans un des côtés de la nef semblait alors favoriser l'expansion des sons dans tout l'édifice.
À partir de 1699, Jean de Joyeuse est chargé de l'entretien de l’orgue. De 1706 à 1710, François Dufayet, facteur de la ville de Lyon, effectue divers travaux et réparations pour un coût de 290 livres. Tout ce qui nous reste de cet orgue construit au milieu du XVIIe siècle est le grand corps du somptueux buffet. Le positif dorsal, vide depuis le XIXe siècle, fut construit au cours du XVIIIe siècle.
En 1842, l’orgue est en mauvais état et on envisage de le déplacer au-dessus du portail d’entrée de l’abbatiale. En 1863, Aristide Cavaillé-Coll est mandaté pour réaliser les travaux. Il s'ensuit une reconstruction totale de l'instrument. Cavaillé-Coll ne conserve de l'instrument du XVIIe siècle que son somptueux buffet. Tout est refait à neuf. L’instrument neuf possède alors 24 jeux répartis sur 2 claviers de 54 notes et un pédalier de 27 notes. L’instrument est parfaitement équilibré et possède un nombre de jeux de fonds de 8 pieds et un nombre de jeux d'anches impressionnants pour un orgue de cette taille. Le prix s’élève à 25 000 francs soit un dépassement de 7000 francs sur la somme prévue au départ. L'orgue terminé est inauguré le 29 juin 1864 par Ignace Leybach (1811-1897), organiste et compositeur toulousain.
Vers les années 1920, des travaux sont effectués dans l’abbatiale sans que des mesures de protection soient prises envers l’orgue. C'est pourquoi, en septembre 1921, une pétition transmise au Ministre de l'instruction publique et des Beaux-arts indique des travaux urgents à faire sur le buffet et la partie instrumentale. Le montant des travaux est estimé à 6 990 francs. Maurice Puget est alors chargé d'effectuer un relevage de l'instrument et la soufflerie est modifiée et électrifiée.
Vers 1950, Léopold Trosseille remplace le Basson 16' du Grand-Orgue par un Nasard et supprime un rang du Plein jeu à des fins de néo-classisation. Fort heureusement, ce seront les seules modifications apportées à l'orgue de Cavaillé-Coll.
Dès les années 1970, l'état de l'orgue déjà centenaire se dégrade rapidement et en 1975, un devis est présenté par Paul Manuel. Les crédits ne sont pas votés et il faut attendre 1985 pour leur obtention. Entre temps, l'orgue est classé « monument historique » en 1977, autant pour sa partie instrumentale que son buffet.
La restauration est lancée en 1985 sous la conduite de Jean-Pierre Decavèle, technicien conseil. Elle est confiée à la Manufacture Languedocienne de Grandes Orgues, de Lodève, qui réalise les travaux entre 1986 à 1988, pour la somme de 800 000 francs. Les travaux consistent en un relevage complet de l'instrument sans aucune modification de l'œuvre de Cavaillé-Coll. On restitue alors le Basson 16' (en copie de bassons de Cavaillé-Coll), le Plein jeu est remis dans sa disposition originale et les pressions multiples sont restituées. L'orgue est inauguré le 17 septembre 1989 par Philippe Bachet.
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According to the legend, the abbey church would have been founded by Clovis himself just after a victory against the Wisigoths in 506. But in reality, Moissac can be considered as one of many monasteries established in Aquitaine by the 7th century with the help of Merovingian kings, such as Dagobert, and under impulse probably from the bishop of Cahors, St Didier (630-655). The privilege of royal protection was renewed at the beginning of the 9th century by Louis le Pieux, then king of Aquitaine, protection soon replaced by the counts of Toulouse. The city located, by road and water, between Bordeaux and Toulouse, made it particularly vulnerable to invasions. They abbey was vandalized by the Arabs leaded by al-Andalus, a first time when they besieged Toulouse and a second time after their defeat in Poitiers in 732. A century later, new looting was carried out by Norman pirates who sailed up the Garonne then, in 10th century, by Hungarians.
In 1031, the church's roofing collapsed and, in 1042, what was left of the church is burnt down. During that time, led by the Abbot Étienne, discipline considerably loosened and, according to a chronicler, the abbey had become a "brigands' den". Upon this abbot's death, the count of Toulouse asks St Odilon, the 4th abbot of Cluny, in August 1047, to affiliate the abbey to the one in Cluny. This affiliation is ratified, on June 29th 1053, by St Hugues, 5th abbot of Cluny. In 1059, Dom Durand de Bredon (who died in 1072) is named first Clunisian Abbot of Moissac and bishop of Toulouse. His first and foremost mission is to reconstruct the buildings which threaten to collapse.
The choice of Moissac as a major stop on the way to St Jacques-de-Compostelle brought an outstanding spiritual and artistic revival and marked the beginning of the golden age for the monastery. In 12th century, it became the most distinguished monastic centre in the southwest of France with belongings spreaded in all Languedoc region and down to Spain. Over the years, the abbey was directed by big Abbots: dom Hunaud (1072-1085) who started the construction of the actual church and the steeple-porch, dom Ansquitil who built the cloister (1115) and received Pope Urbain II, in 1097, for the dedication of the church's high altar, and Blessed Roger who completed the tower-porch and executed the portal with its famous tympanum (1135).
In 1212, during the crusade against the Albigensians, the city and the monastery are ransacked by Simon de Monfort. The upper sections of the church, the cloister and other buildings are destroyed by fires, but sculptures are saved. In the following years, the abbey loses progressively its influence.
By the end of the 13th century, the important master-builders and abbots Raymond de Montpezat (1229-1245) and Bertrand de Montaigu (1260-1295) re-erect the buildings but their work is ruined in 14th century during the One Hundred Years war and its series of desolation. From 1449 till 1501, Abbots Pierre and Antoine de Caraman rebuild their ruined abbey church almost entirely, complete the Gothic section of the new abbey church begun by L'Espine de Roquemaurel, and then restore the refectory and the abbey residence. In 1466, the abbey is disaffiliated from Cluny.
In 1626, the abbey is secularized, the Benedictines are replaced by Augustine canons. Under Revolution, in 1789, the cloister is sold as a state asset and is transformed, first, into a saltpetre factory and then into a military billeting. It is during that time that soldiers systematically destroyed the figure heads of historical capitals. Finally, in October 1793, the church's furniture, the stained glass windows, the ornaments and the silver pieces are vandalized and committed to depradation during a riot.
At the Concordat, in 1805, the abbey church becomes a parish church and, until 1847, it is restored at which time it is listed as an "historical monument".
From 1910 till 1914, the church's vault is repainted and the steeple is reinforced in 1937. From 1945 till 1951, the western tower is renovated and its height is raised by 6.5 feet (2 meters). The church's interior is restored from 1965 till 1971 while the roofing and the dome are restored from 1980 till 1990.
The building
The Clunisian church, solemnly dedicated by Dom Durand de Bredon on November 6th 1063 according to an inscription preserved in the chancel, rests upon old Romanesque foundations. At the end of the 12th century, the abbey church is enlarged and the new building is covered with domes while in the 15th century, it is heavily altered. Gothic style is applied to the high sections of the nave and to the chancel while the low sections of the walls, the portal, the narthex and the steeple remain as they were. In line with Languedoc tradition, the architect designed a single nave.
If the abbey church and the cloister are a remarkable example of mixture of Romanesque and Gothic styles, the tympanum of the south portal constitutes Moissac's true masterpiece and one of the best examples of French Romanesque style. It measures 14 feet (4,4 metres) high by 21.6 feet (6,6 metres) wide and executed between 1110 and 1130. It draws its inspiration from John's Apocalypse and introduces, in its center, a Christ standing in majesty with feet resting upon a sea of crystal. This figure, often used in the decor of Romanesque tympanums, is surrounded with the symbols of the four Evangelists (Mark, Matthew, Luke and John), while the Apocalypse's twenty four oldsters are set up at the bottom and on the sides of the scene. The porch's sides are also sculpted. The right raised reliefs depict, on three levels: the Annunciation and Visitation, the Adoration of the Magi and Presentation in the Temple, the Escape in Egypt and the Fall of idols. The other side illustrates, in its lower section, the parable of poor Lazare and the bad rich man doomed to helllish sufferings reserved for the lustfuls and misers.
Of the building of origin, there remains only the steeple-porch which was strengthened by 1180. The fortification includes a path round the battlements, a crenellated parapet, a loophole and a gallery with machicolation.
The narthex vault rests on eight large pillars with large 12th and 13th-century stylized capitals supporting the fall of four diagonal ribs.
The nave still has part of its furniture, among whom a "Virgin of Pity" dating from 1476, a delightful "Escape in Egypt" from the end of the 15th century, as well as a magnificent Romanesque Christ from the 12th century, and finally an "entombment" from 1485. The chancel is surrouned with a sculpted stone fence, from the 16th century, while the stalls date from the 17th century. The initerior is decorated with frescoes which were restored in 1963. Outside, the two building periods of the nave are distinctly oberved: the (stone) Romanesque section and the (brick) Gothic section. Romanesque style is found in the lower sections of the walls of nave and in the semi-circular windows. The rest was executed in the 15th century, in the southern Gothic style.
The cloister
The magnificent cloister dates from 1100. It is the only historical cloister that reaches us in its entirety. 46 of the 76 capitals of the cloister illustrate scenes from from the Holy Scriptures or from the life of saints. These were subjected to important damage in 1793-1794 at the time of the Dread. But the worst was avoided in the following century. Within 20 years, it avoided two destruction projects. In 1830, the municipality, with the endorsement of the parish who lacks financial means to maintain the building, plans to get rid of it by transforming its galleries into a covered market. In 1850, the South of France Railway Company plans to demolish the building in order to install the Bordeaux–Toulouse rail line. Interventions by Ludovic Vitet and by Prosper Mérimée, both inspectors for historical monuments, were decisive for its preserving.
The Organ
The origin of this organ is allocated to a donation of the Rev Mazarin, then monastery commendatory. He owed money the abbey church and in 1663, the chapter deputy obtains the sum of 3000 pound from Mazarin. This sum is allowed to finance the building of an organ.
In 1665, the chapter syndic entrusts the building of the organcase to Jean Dussault, a sculptor from Montauban, on the plans of Jean Haou, the organbuilder who will execute the instrumental section. Price is set at 600 pounds. The same organbuilder will build the instrument in the Montauban cathedral in 1672 in an organcase very similar to the one in Moissac. The installation on a lateral gallery in one of the sides of the nave then seemed to favour the expansion of sounds into the whole building.
From 1699, Jean de Joyeuse is responsible for the maintenance of the organ. From 1706 till 1710, François Dufayet, organbuilder from Lyon, executed various works and repairs at the cost of 290 pounds. All that remains from this organ built in the middle of the 17th century is the main section of this magnificent organcase. The back Positive, empty since the 19th century, was built in the 18th century.
In 1842, the organ is in poor condition and it is planned to move it above the entrance portal of the church. In 1863, Aristide Cavaillé-Coll is commissioned to execute the job. What follows is the complete reconstruction of the instrument. From the 17th-century instrument, Cavaillé-Coll keeps only the sumptuout organcase. Everything is new. The instrument has 24 stops over two 54-note manuals and a 27-note pedalboard. The instrument is perfectly balanced and features, for an organ of this size, a number of 8-foot foundation stops and an impressive number of reeds stops. The instrument costs 25,000 francs, a 7,000-franc overrun over the estimate. The completed organ is inaugurated on June 29th 1864 by Ignace Leybach (1811-1897), organist and composer from Toulouse.
In the 1920s, works are executed in the abbey church without protection measures for the organ. In September 1921, a petition is transmitted to the Minister of public education and Fine arts pointing out urgent works to be carried on the organcase and on the instrument. The cost is estimated at 6,990 francs. Maurice Puget is commissioned to execute a renovation and the blower is changed and electrified.
In the 1950s, with the aim of adding a neo-classic touch to the instrument, Léopold Trosseille replaces the 16' Basson of the Grand-Orgue division with a Nasard and removed a rank from the Plein-Jeu. Fortunately, these will be the only modifications executed on the Cavaillé-Coll organ.
In the 1970s, the condition of the hundred-year-old organ is degrading rapidly and, in 1975, a restoration plan is sumbitted by Paul Manuel. Funds are not then allocated and they will be available only in 1985. Meanwhile, the instrument and its organcase are classified as "historical monument" in 1977.
Restoration starts in 1985 under the direction of technician adviser, Jean-Pierre Decavèle. Manufacture Languedocienne de Grandes Orgues, of Lodève, is commissioned to execute the works between 1986 in 1988, for the sum of 800,000 francs. Works include the complete restauration of the instrument without any modification of Cavaillé-Coll's instrument. The 16'Bassoon is re-installed (from a copy of Cavaillé-Coll's bassoons), the Plein-Jeu is restored to its original composition and variable wind pressures are restored. The organ is inaugurated on September 17th 1989 by Philippe Bachet.
I. Grand-Orgue |
II. Récit |
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Bourdon | 16' | Flûte traversière | 8' | |
Montre | 8' | Viole de gambe | 8' | |
Flûte harmonique | 8' | Voix céleste | 8' | |
Salicional | 8' | Flûte octaviante | 4' | |
Bourdon | 8' | Octavin | 2' | |
Prestant | 4' | Trompette | 8' | |
Doublette | 2' | Basson-Hautbois | 8' | |
Cornet | V | Voix humaine | 8' | |
Plein-Jeu harmonique | III-V | |||
Basson | 16' | |||
Trompette | 8' | |||
Clairon | 4' |
Pédale |
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Soubasse | 16' |
Basse | 8' |
Bombarde | 16' |
Trompette | 8' |