Description [Français / English] |
Composition sonore Stop List |
Enregistrements Recordings |
Références References |
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Orgue de tribune / Gallery organ Lesclop, 1739 / Barker 1870 Abbey 1898 / Kern, 1973
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Orgue de choeur / Chancel organ Gonzalez, 1937
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En 1619, les Augustins déchaussés, dits « petits pères » installent leur couvent sur les trois hectares qu'ils ont acquis entre la Porte de Montmartre et la Porte de Saint-Honoré. En 1629, ils en appellent au roi pour obtenir l'argent nécessaire à la construction d'un nouveau couvent. Louis XIII accueille leur requête à condition que l'église porte le nom de Notre-Dame des Victoires, en action de grâces pour la victoire des troupes royales à La Rochelle. Le souverain attribue la reddition des huguenots à la prière et à la protection de la Vierge.
Le samedi 8 décembre 1629, le premier archevêque de Paris, Jean-François Gondi, bénit les fondations de l'église. Le dimanche 9 décembre, le roi en pose solennellement la première pierre, en présence des seigneurs de la Cour et des magistrats de la ville. Pierre Le Muet conçoit les plans de l'église. Celle-ci, trop petite, est reconstruite dès 1642 par Libéral Bruant, Robert Boudin et Gabriel Le Duc. Bien qu'inachevée, l'église est bénie en 1666. Le chantier ne se poursuit qu'en 1737 sous l'oeil vigilant de Sylvain Cartaud. Il termine la nef en y ajoutant trois travées, élève la façade actuelle, construit les voûtes, et couvre le carré du transept d'une calotte sphérique assez remarquable.
L'église, débarrassée de ses oeuvres, est transformée en siège de la Loterie nationale, en Bourse sous le Directoire, puis retrouve le culte et sa paroisse sous l'Empire. Doté d'un vaste jardin et d'un double cloître superposé, le couvent est confisqué à la Révolution. En 1858, ce qui reste du couvent est abattu, laissant place à une caserne et la mairie d'arrondissement.
L'orgue
C’est aux environs de 1732, croit-on, que l’usage des orgues y fut introduit. Mais c’est en 1739 que le maître-menuisier Louis Régnier construisit le splendide buffet actuel, à vrai dire un ensemble comportant le grand corps de l’instrument, le positif, toute la tribune galbée et la porte d’entrée sur la nef. Voilà donc un ensemble rare, peut-être unique par la cohésion de toutes ses parties, l’envergure de la conception, la qualité de ses sculptures, et qui compte « parmi les plus beaux qui se puissent voir en France » aux dires d’Aristide Cavaillé-Coll lui-même.
On pense donc que c’est précisément à cette époque que François-Henri Lesclop construisit le premier orgue de tribune, un 16 pieds avec 32 jeux et 4 claviers manuels déjà réputé « excellent et harmonieux ». On note qu’y fut organiste François Roberday, connu encore aujourd’hui pour ses « Fugues et Caprices », et qui fut aussi orfèvre du Roy, valet de chambre des Reines Anne d’Autriche et Marie-Thérèse, et probablement l’un de professeurs de Jean-Baptiste Lully. C’est alors que commencèrent de nombreux avatars, d’ailleurs difficiles à démêler en ce lieu où l’histoire fit naître et se succéder bien des évènements imprévus et très particuliers.
En 1851, Aristide Cavaillé-Coll effectue un petit relevage de l'instrument. En 1870, le facteur Charles Spackmann Barker reconstruit l'instrument en le réduisant à 30 jeux et 3 claviers manuels. Il remplace le Cromorne par une Clarinette, installe un pédalier à l’allemande mais laisse la console en fenêtre, ne prévoit aucune Mixture mais conserve une mécanique directe et qui, pour tout dire, construit un instrument de style romantique mais de structure encore tout à fait rattachée à la grande tradition française. Beaucoup plus tard, Alfred Kern conservera quelques tuyaux de Barker pour la beauté de leur sonorité.
En 1898, le facteur John Abbey supprime le positif dont la façade devient alors inutile, dresse une console séparée tournée vers l’autel, installe une machine pneumatique et répartit les gros jeux de pédale à l’extérieur de l’instrument sur le mur du fond de la nef, nouvelle disposition en éventail ouvert de part et d’autre du buffet, très spectaculaire en soi mais écrasant regrettablement la belle harmonie originale, et donnant un décalage sonore intempestif. Cette disposition fut visible jusqu’en 1973.
En 1973, le maître organier Alfred Kern, 10 ans après Saint-Séverin, reconstruit entièrement l’instrument, le rétablit dans son état royal d’origine (fasciné qu’il est par la splendeur du buffet), et choisit délibérément une esthétique classique française, à laquelle il ajoute quelques couleurs un peu allemandes, ainsi qu’un Récit assez fourni pour répondre à diverses nécessités. Il en résulte un instrument « Kern » valable d’abord par la qualité de ses timbres, mais aussi par l’étendue et la souplesse de ses possibilités. Le nombre de jeux passe de 33 à 49, le nombre des claviers de 3 à 4, la mécanique suspendue donne un toucher extrêmement agréable, le Récit reste expressif, l’accouplement du Positif sur le Récit s’avère d’une indiscutable utilité, et l’on peut dire aussi, comme certains, que c’est un orgue de style alsacien…
En 1995, Georges Walther et André Schaerer, de la maison Mulheisen, exécutèrent un démontage, un nettoyage et une révision complète de l'instrument.
In 1619, discalced Augustines, also known as "little fathers", install their monastery upon the three hectares of land they have purchased between the Montmartre Gate and the St. Honoré Gate. In 1629, they call upon the King to obtain money to build a new monastery. Louis XIII agrees to their request on the condition that the church would be dedicated to Our Lady of Victories, in memory of the victory of the Royal armies in La Rochelle. The King believed that the Huguenots' surrender was due to prayer and protection from Our Lady.
On Saturday December 8, 1629, Archbishop Jean-François Gondi, first archbishop of Paris, blessed the church's foundations. On Sunday December 9, the King solemly lays the cornerstone in presence of the Court's seigneurs and the city's officials. Architect Pierre Le Muet prepared the plans of the church. The latter, being too small, was rebuilt starting in 1642 by Libéral Bruant, Robert Boudin and Gabriel Le Duc. Even though not completed, the church was blessed in 1666. Works were carried out until 1737 under Sylvain Cartaud's supervision. He completed the nave by adding three bays, erected the actual façade, built the vaults, and topped the transept's square with quite a remarkable spherical roof.
The church, cleared of his furnishings, was converted into the home of the national loto, into a stock exchange house during the French Directory, and returned to worship during the Empire. Provided with a large garden and a two-level cloister, the monastery was confiscated during the Revolution. In 1858, what was left from the monastery was destroyed and the space was used to build a police station and the district mayor's office.
The Organ
It is believed that the use of an organ was introduced in this church around 1732. In 1739, master carpenter Louis Régnier built the magnificent organcase including the main organcase, the back positive, the curved gallery and the entry door to the nave. It is a rare collection, maybe unique due to the cohesion of its parts, the large-scale design, the quality of the sculptures and, according to Aristide Cavaillé-Coll himself, "one of the most beautiful in France".
At about the same time, it is also believed that François-Henri Lesclop built a first gallery organ, a large 16-foot instrument with 32 stops over 4 manuals and pedal that was reputed to be "excellent and harmonious". François Roberday, known again today for his "Fugues and Caprices", who was King's goldsmith, manservant to Queens Anne of Austria and Marie-Thérèse, and probably one of Jean-Baptiste Lully's teacher, used to be organist at this church. It is when many misadventures began, very difficult to clear up, in a location where history brought many unexpected and very peculiar events.
In 1851, Aristide Cavaillé-Coll executed a small renovation of the instrument. In 1870, organbuilder Charles Spackmann Barker completely rebuilt the instrument reducing the number of stops of 30 stops over three manuals and pedal. He replaced the Cromorne by a Clarinet, installed a flat pedalboard but kept the attached console, did not plan to use Mixtures but preserved the direct mechanical action and, to sum it all, he built a Romantic-style instrument while using a structure that is respectful of the French organbuilding tradition. Very much later, Alfred Kern will preserve Barker's pipeworks for its beauty and sound.
In 1898, organbuilder John Abbey eliminated the back positive whose façade became useless, installed a detached console facing the altar, installed a pneumatic machine and distributed the large Pedal pipes outside the organcase against the back wall of the nave. This new very spectacular opened layout spread out on both sides of the organcase proved to be unfortunate for the beautiful original sound and produced an inopportune sound gap. This layout was visible until 1973.
In 1973, organbuilder Alfred Kern, ten years after completing St. Séverin, completely rebuilt the instrument bringing it back to its original condition (he was fascinated with the organcase's magnificence), and deliberately choose a French classis aesthetics to which he will add a few German sounds and a quite complete Récit to meet requirements. The result is a Kern instrument that is exceptionnal for the quality of its voices but also for the extent and flexibility of all its possibilities. The number of stops is extended from 33 to 49, the number of manuals is increased from 3 to 4, the suspended mechanical key action provides a very pleasant keys, the Récit remains enclosed, and the Positif to Récit coupler is very useful. For many organists, it is an Alsacian-styled organ.
In 1995, Georges Walther and André Schaerer from the Mulheisen organbuilding firm executed a dismantling, cleaning and a complete revision of the instrument.
II. Grand-Orgue |
III. Récit |
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Bourdon | 16' | Quintaton | 16' | |
Montre | 8' | Principal | 8' | |
Bourdon | 8' | Bourdon | 8' | |
Gros Nazard | 5 1/3' | Unda maris | 8' | |
Prestant | 4' | Prestant | 4' | |
Grosse Tierce | 3 1/5' | Doublette | 2' | |
Doublette | 2' | Sifflet | 1' | |
Cornet 8' | V | Cymbale | IV | |
Grosse Fourniture | II | Bombarde | 16' | |
Fourniture | III | Trompette | 8' | |
Cymbale | IV | Hautbois | 8' | |
Trompette | 8' | Clairon | 4' | |
Clairon | 4' |
I. Positif |
IV. Solo |
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Bourdon | 8' | Flûte à cheminée | 8' | |
Montre | 4' | Flûte à fuseau | 4' | |
Flûte à cheminée | 4' | Cornet | III | |
Nasard | 2 2/3' | Voix humaine | 8' | |
Doublette | 2' | |||
Tierce | 1 3/5' | |||
Larigot | 1 1/3' | |||
Cymbale | III | |||
Cromorne | 8' |
Pédale |
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Soubasse | 16' |
Principal | 16' |
Quinte | 10 2/3' |
Flûte | 8' |
Prestant | 4' |
Nachthorn | 2' |
Fourniture | IV |
Bombarde | 16' |
Trompette | 8' |
Clairon | 4' |
Chalumeau | 4' |
I. Grand-Orgue |
II. Récit |
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Bourdon | 16' | Diapason | 8' | |
Flûte harmonique | 8' | Gambe | 8' | |
Bourdon | 8' | Cor de nuit | 8' | |
Montre | 8' | Voix céleste | 8' | |
Prestant | 4' | Flûte octaviante | 4' | |
Sesquialtera | II | Octavin | 2' | |
Plein Jeu | IV | |||
Trompette | 8' | |||
Basson-Hautbois | 8' | |||
Clairon | 4' |
Pédale |
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Soubasse | 16' |
Bourdon | 8' |
Flûte | 8' |