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Gonzalez, 1938
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L'église métropolitaine de Reims fut fondée au IIIe siècle, et il serait vain de rappeler la grandeur de son rôle historique, qu'il s'agisse du baptême providentiel de Clovis par saint Rémi ou du sacre des rois de France du XIe au XIXe siècle.
Une première cathédrale fut construite en 401 par saint Nicaise. C'est dans cette cathédrale qu'en 498, saint Rémi procéda au baptême de Clovis. Elle fut remplacée vers l'an 820 par un édifice carolingien presque aussi grand que la cathédrale actuelle. Fait quasi unique, le nom du premier architecte est connu, il s'agit d'un serf nommé Rumald « habile dans l'art de l'architecture ». Cet édifice est terminé vers 860 et consacré en 862 par un archevêque auquel Reims doit d'être devenue ville du sacre, Hincmar.
Plusieurs fois reconstruite, elle fut, dit-on, volontairement incendiée avec une bonne partie de la ville, le 6 mai 1210 par l'archevêque Aubry de Humbert lui-même, seul moyen sans doute de reconstruire en plus beau et surtout en plus grandiose. Il en résulte l'édifice actuel dont les dimensions sont de 138 mètres (455 pieds) de longueur, 38 mètres (125 pieds) de hauteur et 15 mètres (98 pieds) de large au niveau de la nef et dont le plan est dû à Jean d'Orbais. La première pierre est posée le 6 mai 1211 et, trente ans plus tard, le choeur et les trois premières travées de la nef sont achevés et, le 7 septembre 1241, le chapitre y fait son entrée solennelle. Toutefois, de 1233 à 1236, les travaux furent ralentis suite à la révolte des habitants de Reims face aux charges, de plus en plus écrasantes, imposées par l'archevêque Henri de Braisne qui voulait ainsi recueillir plus d'argent pour financer les travaux.
Cinq architectes se succédèrent. D'abord, Jean d'Orbais qui travailla à la construction du choeur jusqu'en 1228, puis Jean Le Loup qui éleva la nef et la façade où son successeur, Gaucher de Reims plaça les statues et réalisa le revers des portails, Bernard de Soissons qui termina les voûtes et dessina et réalisa la rosace (12 mètres de diamètre) et enfin Robert de Coucy, mort en 1311, qui construisit les quatre dernières travées. Ces noms nous ont été transmis grâce à la présence d'un labyrinthe enchâssé dans le plancher de la cathédrale. Ce labyrinthe fut toutefois détruit en 1778.
La nef et la façade occidentale, avec la grande rose, étaient terminées en 1285. Quant aux parties hautes de la façade et aux tours de celle-ci, elles furent élevées au XIVe siècle par Collard de Givry. La tour nord ne fut achevée que durant le prochain quart du siècle suivant. Le 17 juillet 1429, la cathédrale, pour ainsi dire achevée, peinte en blanc et or, voit le sacre et le couronnement triomphal de Charles VII conduit par Jeanne d'Arc.
Le 23 juillet 1481, un poêle qui sert à la fonte du plomb provoque un incendie. Les dégâts sont considérables: la tour du transept est détruite; le plomb des charpentes coule le long des murs et se répand dans les rues. La chaleur est telle que onze cloches fondent. La restauration est extrêmement rapide. Louis XI y consacre une partie des revenus de la gabelle et en 1500, tout est terminé.
En 1744, le chapitre autorisa, sous prétexte d'embellissements, la destruction du jubé de style flamboyant, d'autels, du maître-autel ainsi que des clôtures du choeur. Durant la Révolution, la cathédrale est transformée en magasin de fourrage en plus d'être pillée par les révolutionnaires qui épargnèrent toutefois sa statuaire. La cathédrale fut l'objet d'une des plus systématiques restaurations du Second Empire jusqu'à la première guerre mondiale. À cette fin, le gouvernement français accorda, en 1875, la somme de 180 000$.
En septembre 1914, la tour nord couverte d'échafaudages est le point de mire de l'artillerie allemande. La cathédrale s'embrase. Le feu sera circonscrit après plusieurs jours d'efforts, ne laissant qu'une carcasse noircie. Partis en fumée les combles qu'on appelait avec fierté « la forêt de Reims ». Elle est à nouveau la proie des obus en 1917 et surtout en 1918, à quelques jours de l'armistice. Vingt ans sont nécessaires à sa restauration, dirigée par Henri Deneux et financée par la fondation Rockefeller. Elle est consacrée par le cardinal Emmanuel Célestin Suhard, archevêque de Reims, le 18 octobre 1937.
L'extérieur de la cathédrale est habité par un peuple de statues nichant dans le moindre recoin. Plus de 2,300 ont été dénombrées mais certaines, trop abîmées par la guerre et les intempéries, ont dû être déposées et sont exposées dans le musée du Palais du Tau. Les tours, hautes de 81 mètres (267 pieds), devaient, à l'origine, s'élever à 120 mètres (394 pieds). La tour du sud contient deux grosses cloches dont l'une d'elle se nomme "Charlotte" et pèse plus de 11 tonnes. Au-dessus du choeur s'élève un élégant clocher fait de bois et de plomb. Il atteint 18 mètres (59 pieds) de haut et fut reconstruit au XVe siècle.
L'intérieur se compose d'une vaste nef de dix travées flanquée de collatéraux simples, d'un transept saillant, accompagné de bas-côtés et d'un choeur de trois travées seulement que termine un hémicycle à cinq pans. Le choeur est enveloppé d'un déambulatoire à chapelles rayonnantes et l'élévation comporte trois niveaux. La cathédrale contient des verrières qui remontent au XIIIe siècle.
La cathédrale a été désignée comme lieu du patrimoine mondial de l'UNESCO en 1991.
L'orgue
Après l'incendie de 1481, un premier instrument est construit, de 1487 à 1489, par Oudin de Hestre. Il fut agrandi en 1570-71 par le facteur rémois Denys Collet, sur deux claviers.
En 1619, Nicolas Hocquet exécute une restauration de l'instrument. C'est au cours du XVIIe siècle, au temps où Nicolas de Grigny est titulaire de l'orgue, que la vieille façade gothique est ravalée et recouverte par l'actuel buffet de style Louis XIII. Par la suite, l'instrument est reconstruit par E. Enocq en 1647, suivi d'un premièr agrandissement réalisé par par J. Vuisbecq en 1696 et d'un deuxième, en 1765-75, par Louis Péronard. Enfin, l'instrument fait l'objet, en 1811, de travaux effectués par Pierre-François Dallery suivis d'un relevage de René Cochu.
En 1853, John Abbey reconstruit l'orgue pour en faire un instrument de 3 claviers, 53 jeux et 3 516 tuyaux. Emile Déjardin réalise des travaux sur l'instrument autour de 1874.
En octobre 1908, le buffet est classé par les « Monuments historiques ».
Après les épreuves de la guerre de 1914-18, Victor Gonzales construit, en 1937-38, un instrument de 86 jeux répartis sur 4 claviers. La tuyauterie datant d'avant 1938 est classé par les « Monuments historiques », en juin 1982.
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Reims' metropolitan church was founded in the 3rd century. It would be needless to point out its historic role in the Clovis' providential baptism by St. Remi or the French Kings' anointment from the 11th to the 19th century.
A first cathedral was built in 401 by St. Nicaise. It is in this cathedral that Clovis was baptized by St. Remi in 498. It was replaced, in 820, by a Carolingian building that was almost as large as the actual cathedral. Oddly enough, the architect's name is known, it was a serf names Rumald « skilful in the art of architecture ». The building was completed in 860 and was consecrated in 862 by Archbishop Hincmar who instituted Reims as the Kings' anointmet city.
The cathedral was rebuilt many times and it was, as they say, deliberately set to fire with a large section of the city, on May 6, 1210, by Archbishop Aubry de Humbert himself, in order to rebuilt a larger and more beautiful building. The result is the actual cathedral that measures 455 feet (138 m), 125 feet (38 m) high and 98 feet (15 m) wide at the nave. It was designed by Jean d'Orbais. The cornerstone was laid down on May 6, 1211 and thirty years later, the chancel and the first three bays of the nave were completed and, on September 7, 1241, the chapter officially inaugurated the chancel. From 122 and 1236, construction works were slowed down following a rebellion by the population of Reims that had to cope with ever increasing charges levied by Archbishop Henri de Braisne to finance construction charges.
Five architects followed each other. First, Jean d'Orbais who worked on the chancel until 1238, followed by Jean Le Loup who built the nave and the façade where, his successor, Gaucher de Reims, placed the statues and executed the back of the portals, Bernard de Soissons completed the vaults and designed the rose window (40 feet / 12 meters in diameter) and finally Tobert de Coucy, who died in 1311, built the last four bays. These names are known to us thanks to a labyrinth set in the floor of the cathedral. The labyrinth was destroyed in 1778.
The nave and the western façade, with the large rose window, were compled in 1285. The high sections of the façade and the bell-towers were built during the 14th century by Collard de Givry. The north tower was completed during the first quarter of the next century. On July 17, 1429, the cathedral, almost completed, painted in white and gold, was used for the anointment and the triomphal coronation of Charles VII leaded by Johan of Arc.
On July 23, 1481, a stove used for lead smelting caused a fire. Damages are considerable: the transept tower is destroyed; lead used in the framework runs down walls and is spilled in the streets. The heat is so intense that eleven bells melted. The restoration works were carried rapidly. King Louis XI dedicated part of salt tax recenues and by 1500, everything is completed.
In 1744, the chapter authorized, on the pretext of embellishments, the destruction of the rood screen, altars, main altar and chancel enclosures. During the Revolution, the cathedral, converted into a fodder storage, is looted by revolutionnaries who spared the statuary. From the Second Empire to the World War I, the cathedral received one of the most systematic restoration. In 1875, the French Government allowed $180,000 to this operation.
In September 1914, the northern tower, covered with scaffoldings, is the aim of German artillery. The cathedral is set into fire. The fire was extinguished after several days and only a blackened shell. Gone up in smoke are the attics proudly known as the "forest of Reims". Again, the cathedral is the target of artillery in 1917 and mainly in 1918 just a few days before the Armistice Day. The restoration, supervised by Henri Deneux and financed by the Rockefeller Foundation, lasted twenty years. It was consecrated by Emmanuel Celestine Cardinal Suhard, Archbishop of Reims, on October 18, 1937.
The exterior of the cathedral houses a population of statues nested even in the smallest nook. More than 2,300 of them have been inventoried but some of them, too much damaged by the war and bas weather, have been removed and are on display in the Tau Palace Museum. Bell-towers, 267-feet (81 m) high, were supposed to rise to 394 feet (120 m). The southern tower houses two large beels. One of them is called "Charlotte" and weighs more than 11 tons. An elegant tower, rebuilt in the 15th century, made of wood and lead, raises 59 feet (18 m) above the chancel.
The interior of the cathedral is made of a large 10-bay nave is flanked by single aisles, a protruding transept, a 3-bay chancel completed by a five-wall semi-circular apse. The chancel is surrounded by an ambulatory with radiant chapels while the elevation is made of three levels. The cathedral has stained glass windows that date back to the 13th century.
The cathedral is part of UNESCO's World Heritage since 1991.
The Organ
After the 1481 fire, a first instrument was built, from 1487 to 1489, by Oudin de Hestre. It was enlarged in 1570-71 by organbuilder Denys Collet, from Reims, on two manuals.
In 1619, Nicolas Hocquet executed a restoration. But it is during the 17th century, when Nicolas de Grigny was titular organist, that the old Gothic-style façade is cleaned and covered by the actual Louis XIII styled organcase. Afterwards, the instrument is rebuilt by E. Enocq in 1647, followed by a first enlargement executed by J. Vuisbecq in 1696, and a second ont, in 1765-75, by Louis Péronard. Finally, works were carried out, in 1811, by Pierre-François Dallery followed by a renovation by René Cochu.
In 1853, John Abbey rebuilt the organ into a 53-stop instrument over 3 manuals and 3,516 pipes. Organbuilder Emile Déjardin executed works on the instrument by 1874.
In October 1908, the organcase is classified as an "Historical Landmark".
Following World War I, organbuilder Victor Gonzales built, in 1937-38, an 86-stop instrument over 4 manuals. Pipework dating prior to 1938 is classied as "Historial Landmark" in June 1982.
I. Grand-Orgue |
II. Positif |
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Montre | 16' | Bourdon | 16' | |
Bourdon | 16' | Montre | 8' | |
Diapason | 8' | Flûte | II | |
Grosse Flûte | 8' | Bourdon | 8' | |
Bourdon | 8' | Salicional | 8' | |
Prestant | 4' | Prestant | 4' | |
Flûte à cheminée | 4' | Flûte bouchée | 4' | |
Quinte | 2 2/3' | Nazard | 2 2/3' | |
Doublette | 2' | Doublette | 2' | |
Tierce | 1 3/5' | Tierce | 1 3/5' | |
Grande Fourniture 2 2/3' | VI | Larigot | 1 1/3' | |
Petite Fourniture 1 1/3' | V | Fourniture | IV | |
Cymbale 2/3' | IV | Cymbale | III | |
Cornet 8' | V | Trompette | 8' | |
Bombarde | 16' | Cromorne | 8' | |
Trompette | 8' | Clairon | 4' | |
Clairon | 4' | |||
Trompette en chamade | 8' | |||
Clairon en chamade | 4' |
III. Récit |
IV. Echo |
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Quintaton | 16' | Cor de nuit | 8' | |
Montre | 8' | Quintaton | 8' | |
Flûte harmonique | 8' | Bourdon | 4' | |
Bourdon | 8' | Viole | 4' | |
Dulciane | 8' | Flûte | 2' | |
Voix céleste | 8' | Sesquialtera | II | |
Prestant | 4' | Cymbale | V | |
Flûte creuse | 4' | Ranquette | 16' | |
Quinte | 2 2/3' | Chalumeau | 8' | |
Doublette | 2' | Musette | 4' | |
Tierce | 1 3/5' | |||
Septième | 1 1/7' | |||
Flûte | 1' | |||
Fourniture | IV | |||
Cymbale | III | |||
Bombarde | 16' | |||
Trompette | 8' | |||
Hautbois | 8' | |||
Voix humaine | 8' | |||
Clairon | 4' | |||
Tremblant |
Pédale |
|
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Principal | 32' |
Principal | 16' |
Flûte | 16' |
Soubasse | 16' |
Principal | 8' |
Flûte | 8' |
Bourdon | 8' |
Principal | 4' |
Flûte | 4' |
Nasard | 2 2/3' |
Doublette | 2' |
Tierce | 1 3/5' |
Grande Fourniture | VI |
Petite Fourniture | VI |
Contrebombarde | 32' |
Bombarde | 16' |
Trompette | 8' |
Basson | 8' |
Clairon | 4' |
Buccine | 2' |