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L'actuelle cathédrale Notre-Dame de Rouen est l'une des plus belles réalisations de l'art gothique français. Elle était la structure la plus élevée du monde jusqu'à la construction de la cathédrale Saint-Pierre de Cologne en 1880. Elle possède encore la mention du clocher le plus élevé de France. Les formes gothiques de la tour de Beurre ont influencé la conception de la fameuse tour du Chicago Tribune à Chicago.
Historique
Vers 395, saint Victrice, archevêque de Rouen, édifie une basilique, dédiée à Notre-Dame, à trois nefs complétant un groupe d'églises préexistantes. Elle a été agrandie par St. Ouen en 650 and visitée par Charlemagne en 769. Ses vestiges ont été retrouvés, en particulier lors de la remarquable campagne de fouilles menées par Jacques Le Maho entre 1985 et 1995. Il s'agissait d'un ensemble d'églises dont les deux plus importantes devaient être séparées par une cour (un atrium). Tous les édifices furent détruits lors d'une attaque de la part des Vikings au cours du IXe siècle, Rollo y fut baptisé en 915 et y fut inhumé en 931. Richard I l'agrandit à nouveau en 950.
C'est au XIe siècle qu'il laissa place à une église unique, de style roman. Vers l'an 1000, l'archevêque Robert commença sa construction qui fut terminée par l'archevêque Maurille et dédicacée le 1er octobre 1063. Moins d'un siècle après sa dédicace, on commençait à la remplacer par la cathédrale actuelle. Comme tous les autres grands édifices romans de Normandie, la cathédrale n'avait qu'une charpente de bois sur la nef. En 1145, l'archevêque Hugues d'Amiens prend la décision de transformer la cathédrale en édifice gothique permettant d'avoir de belles voûtes en pierres.
Les travaux de construction de l'édifice actuel débutent par la tour nord (tour Saint-Romain) et les portails latéraux. En 1185, l'archevêque Gautier fait remplacer la nef romane par la nef gothique. Les travaux avançaient lentement et en l'an 1200, on en était à la cinquième travée de la nef. C'est pendant la nuit de Pâques de cette année qu'un incendie ravagea le quartier, endommageant sérieusement la cathédrale et détruisant ce qui restait de la cathédrale romane.
Le XIIIe siècle fut consacré à la reconstruction du gros oeuvre de la cathédrale sous la direction de Jean d'Andely. Il supprime les tribunes et les voûtes qui les supportaient en conservant les baies pour donner aux collatéraux une grande hauteur et permettre un meilleur éclairage des parties basses. Le duc Jean sans Terre finance partiellement les travaux. Le maître-autel est en place dans le choeur en 1207 et les travaux se terminent en 1247. L'archevêque Eudes Rigaud n'ouvre aucun chantier dans la cathédrale entre 1247 et 1270.
De 1270 à 1280, les confréries et les corps de métiers urbains font bâtir des chapelles au nord et au sud de la nef entre les culées des arcs-boutants en reculant les murs gouttereaux de la nef de 4 mètres (13 pieds). De plus, il y a amorce de la construction d'un cloître au nord. En 1280, l'archevêque Guillaume de l'Empire donne au chapitre les terrains nécessaires pour construire le portail nord - portail des Libraires - et confie les travaux à Jean Davy. Ce portail est le symétrique du portail sud - portail de la Calende. Ils seront achevés en 1330.
En 1302, l'ancienne chapelle de la Vierge est démolie et Jean Davi est chargé de construire la chapelle d'axe dédiée à la Vierge donnant sur le déambulatoire. Elle sera complétée en 1360. De 1370 à 1421, les travaux reprennent sur la façade occidentale : Jean Périer y perce une rosace (1370-1380), et décore les espaces situés au-dessus des trois portails. Les travaux sont poursuivis par Jean de Bayeux et Jeanson Salvart. De plus, en 1430, toutes les fenêtres de la nef et du choeur sont agrandies dans un style gothique tardif. En 1468, l'architecte Guillaume Pontifs ajoute un étage à la tour Saint-Romain et y place une toiture en fer de hache. En 1477, il commence la construction de la librairie du chapitre à l'ouest de la cour des Librairies et en réalise l'escalier dans la cathédrale en 1479. Les travaux seront achevés en 1484.
En 1485, Pontifs commence la construction de la tour de Beurre, dont le financement est assuré, en partie, par les aumônes versées en compensation pour l'usage de beurre en période de Carême. La tour, haute de 75 mètres (246 pieds), sera achevée en 1506 par Jacques Le Roux. Elle ne fut pas, faute de fonds, surmontée d'une flèche, mais simplement d'une couronne octogonale. Lors de ces travaux, un léger affaissement de terrain fit pencher l'édifice vers le sud. Quoique peu accentué, ce fléchissement amena une reconstruction totale du portail central y compris les voûtes des premières travées de la nef, par Roulland le Roux, entre 1508 et 1526. À la suite de critiques sur le coût du projet, Roulland Le Roux démissionne en 1526.
En 1544, le charpentier Robert Becquet remplace la flèche gothique incendiée en 1514 par une flèche de bois recouvert de plomb. Elle atteindra une hauteur de 132 mètres (433 pieds). À la fin de ces travaux, on peut considérer que la cathédrale est pratiquement terminée.
Lors des guerres de religion, en 1562, la cathédrale est pillée par les calvinistes. Ils détruisent l'ameublement, les gisants, les verrières et les statues. La cathédrale est frappée par la foudre en 1625 et à nouveau en 1642. Elle est victime d'un ouragan en 1683. En 1727, les boiseries du choeur sont détruites par le feu et le choeur est réaménagé en 1736. Le jubé est reconstruit en 1772.
À la Révolution française, en 1796, la cathédrale est pillée et transformée en « Temple de la Raison ». Lors de la nationalisation de l'édifice, le gouvernement vendit l'ameublement et les statues tandis que les grilles des chapelles furent fondues pour en faire des fusils; le tout, dans le but de supporter les guerres de la République. En 1822, la flèche de la croisée du transept est la proie de la foudre. Elle est remplacée par une flèche métallique, qui culmine à 151 mètres (la plus haute en France), conçue par Jean-Antoine Alvoine. Commencés en 1825, les travaux se poursuivirent après sa mort en 1834. Faute de fonds disponibles, les travaux cessent en 1848 pour ne reprendre qu'en 1876 par le ferronnier Ferdinand Marrou sous la direction de l'architecte Barthélemy. Les travaux seront achevés en 1882. Le jubé est démoli en 1884.
Même si l'essentiel des sculptures et les vitraux ont été protégés, la cathédrale a été lourdement endommagée au cours de la Seconde Guerre mondiale. Le 19 avril 1944, 7 torpilles tombent sur la cathédrale, évitant de justesse un pilier majeur de la tour centrale mais endommageant sérieusement les bas-côtés sud et détruisant deux rosaces. Le 1er juin suivant, l'incendie des quartiers voisins s'étend aux toitures de la tour Saint-Romain et fait fondre la grande cloche Jeanne-d'Arc. Grâce au maître maçon Georges Lanfry, les flammes sont maîtrisées et les premiers étaiements mis en place sous les voûtes.
Après 12 ans de travaux, la cathédrale est rouverte au culte le 17 juin 1956. Le 26 décembre 1999, le clocheton recouvert de cuivre, pesant 26 tonnes, situé au nord-est de la tour lanterne est arraché par une violente tempête de vent et traverse les voûtes du choeur. Si le toit a rapidement été réparé, le clocheton reste malheureusement absent.
Architecture
L'édifice mesure 136,86 mètres (449 pieds) de longueur à l'intérieur et 144 mètres (472,4 pieds) hors oeuvre. La façade occidentale mesure 61,6 mètres (202 pieds) de largeur. Le transept mesure, à l'intérieur, 53,65 mètres (176 pieds) de longueur par 24,6 mètres (80,7 pieds) de largeur et, hors oeuvre, 57 mètres (187 pieds) de longueur. La tour Saint-Romain atteint une hauteur de 82 mètres (269 pieds), la tour de Beurre, 75 mètres (246 pieds) et celle de la croisée, 51 mètres (167 pieds).
La nef gothique mesure 60 mètres (197 pieds) de long, 24,2 mètres (79,4 pieds) de largeur (11,3 mètres / 37 pieds pour le vaisseau central) et 28 mètres (92 pieds) de hauteur. L'intérieur est formé d'une nef de onze travées bordée de collatéraux et de chapelles. Les grandes arcades sont surmontées des baies d'une fausse tribune que dominent une galerie de circulation et des fenêtres hautes, disposition monumentale assez complexe, mais fort originale Elle s'inspire des cathédrales du tout début de l'époque gothique. Cette disposition montre que des tribunes étaient prévues dans le plan initial. Pourtant, elles ne furent jamais construites. On a toutefois conservé les arcatures qui auraient dû communiquer avec elles. Le bas-côté sud souffrit beaucoup du bombardement du 19 avril 1944. Deux bombes pulvérisèrent 5 des 8 arcs-boutants.
La tour lanterne, située à la croisée de la nef et du transept, est une caractéristique de l'art gothique en Normandie. Sa partie inférieure a été construite en même temps que le gros oeuvre de la cathédrale au début du XIIIe siècle, après l'incendie de la nuit de Pâques de l'an 1200. Elle a été en partie abîmée par l'incendie de la flèche médiévale en 1514 et rhabillée par Rouland Le Roux au début du XVIe siècle.
L'étage supérieur est dû à ce même maître d'œuvre. Il envisageait de construire une flèche de pierre à la place de la flèche de bois disparue. Mais il fallait pour cela renforcer la tour lanterne. C'est ce qui nous vaut cet étage éblouissant où le gothique flamboyant se teinte déjà de quelques prémices Renaissance, mais les chanoines furent effrayés par les coûts et la hardiesse du projet et Rouland Le Roux dû arrêter là ses travaux.
La tour lanterne ne sera coiffée qu'à partir de 1540 par une flèche de bois recouvert de plomb doré. Elle-même incendiée en 1822, elle laissa place à la flèche de fonte actuelle accompagnée de ses clochetons recouverts de cuivre.
Le choeur comprend cinq travées droites et un hémicycle à cinq pans. Trois chapelles seulement ouvrent sur le déambulatoire, disposition exceptionnelle au XIIIe siècle. Construit dans la continuité des travaux consécutifs à l'incendie de la cathédrale en l'an 1200, le chœur gothique est un peu plus large (12,68 mètres / 41,6 pieds) que la nef. Pour rattraper cette différence de largeur, le maître d'œuvre dut donner une forme trapézoïdale à la croisée du transept.
Le chœur gothique est plus long de trois travées (34,3 mètres) que le chœur roman. Il est au même niveau que la nef ce qui amena la destruction des parties supérieures de la crypte. L'élévation du chœur comporte trois étages alors que la nef en a quatre. Les tribunes projetées et non construites dans la nef n'avaient plus de sens au début du XIIIe siècle. À la différence des colonnes en faisceau de la nef, les colonnes du chœur sont cylindriques.
Autour du choeur, un déambulatoire contient encore quelques tombeaux. Beaucoup d'autres ont été détruits par les chanoines en 1734.
Les fenêtres du déambulatoire contiennent de superbes vitraux du XIIIe siècle. La chapelle rayonnante sud du déambulatoire est fermée par une admirable clôture de pierre. Elle a été construite par le maître d'œuvre Guillaume Pontifs en 1479 sur la demande d'un archidiacre nommé Philippe de la Rose. La sculpture sur pierre comme le fer forgé de la porte répète un motif de la rose en hommage à ce généreux donateur.
La chapelle de la Vierge, située dans l'axe de la cathédrale, a été reconstruite au début du XIVe siècle par Jean Davy pour le compte de l'archevêque Guillaume de Flavacourt. L'autel est adossé à un puissant retable de style baroque sculpté par Jean Racine entre 1643 et 1645. En son centre a été réinsérée la peinture de Philippe de Champaigne l'Adoration des Bergers, datant de 1629.
Les orgues
L'orgue de tribune
La cathédrale de Rouen est l'une des premières cathédrales d'Occident à avoir possédé un orgue. Elle en possédait un avant 1380. Elle est le berceau de l'école française d'orgue, grâce à Jehan Titelouze (1563-1633), organiste de la cathédrale à partir de 1588. Initialement installé dans le croisillon nord, près de la porte de l'archevêché, il trouve son emplacement actuel, au revers de la façade occidentale, sous la grande rose gothique flamboyante du début du XVIe siècle, dès 1493 sous l'archiépiscopat de Robert de Croixmare.
De nombreux facteurs d'orgues sont intervenus au cours des siècles : Godefroy de Furnes (1386), Oudin Hestre (1491), Ponthus Josseline (1512), Nicolas Dabenet (1565), Crespin Carlier qui restaura l'instrument à la demande de Titelouze (1601). On trouve aussi les noms de Guillaume Lesselier (1620), Claude de Villers (1642-1656), Pierre Thierry et Pierre Desenclos (1657) ainsi que Robert Ingoult (1683).
L'orgue est endommagé lors de l'ouragan de 1683 puis est reconstruit par Robert Clicquot en 1686. Cet instrument, expertisé par Clément et Germain Lefebvre, est restauré en 1703 par Antoine Vincent. Il est ensuite agrandi par François Thierry (1717-1723), restauré par Jean-Baptiste Nicolas Lefebvre (1748) et reconstruit par ce même facteur (1763-1772).
Après la Révolution, un remise en état est confiée à Guillaume Lebreton (1803). Toutefois, il fut sérieusement détérioré par les travaux entrepris dans la cathédrale à la suite de l'incendie de 1822. À la demande du cardinal Henri-Marie-Gaston Boisnormand de Bonnechose, archevêque de Rouen (1858-1883), la maison Merklin et Schütze intervient à deux reprises en 1858 et en 1882, transformation totalement l'orgue de Lefebvre, en un orgue symphonique. Après la première transformation, en 1860, l'orgue est inauguré par l'organiste belge Jacques-Nicolas Lemmens.
Le buffet, classé « Monument historique » en 1862 et partiellement détruit pendant la Seconde Guerre mondiale, nous est parvenu intégralement (au moins pour les façades) à l'exception du soubassement du Grand-Orgue et des éléments décoratifs évocateurs de la Royauté (couronnes surmontant les grandes tourelles). Il est l'oeuvre de Joseph Pilon, fils de Germain Pilon qui le reconstruisit peu après l'ouragan de 1683.
En 1910, l'instrument est l'objet d'un relevage exécuté par le facteur Joseph Gutshenritter. À cette occasion, l'orgue subit quelques modifications principalement dans la partie mécanique avec l'installation d'une soufflerie électrique. L'ancien pédalier est remplacé par un pédalier moderne.
Cet instrument disparut à son tour lors de la Seconde Guerre mondiale. Il a été remplacé par l'instrument actuel, dont la composition est due à Marcel Dupré, provient des ateliers Jacquot-Lavergne. Il a été inauguré le 24 juin 1956 par Marcel Dupré et par le titulaire, Marcel Lanquetuit. Le Positif a été vidé pour laisser place à une console de commandes électropneumatiques.
La console comporte 4 claviers manuels de 61 notes et un pédalier de 32 notes. Les tirants des 68 jeux sont disposés en gradins de part et d'autre des claviers, sous forme de dominos basculants : les fonds de 32', 16', 8' et 4' à gauche, les anches, mutations et mixtures à droite. L'appel des 6 combinaisons fixes générales est commandé par des pistons placés au-dessus du pédalier. Chaque clavier manuel est muni de 6 combinaisons ajustables.
Trois divisions sont expressives : le Positif, installé dans le grand corps du buffet, le Récit et le clavier de Bombarde. Les transmissions des claviers et des jeux sont électropneumatiques.
En 1982, la façade fait l'objet de réfections par la maison Haerpfer.
En 1992, Jean-Marc Cicchero réalise un relevage de l'instrument puis, en 1995, un dépoussiérage et une réharmonisation complète de l'instrument. Il en assure aussi la maintenance.
L'instrument montre, depuis plusieurs années, des signes de fatigue. En particulier, les transmissions électropneumatiques réservent des surprises aux organistes : cornements ou mutisme aléatoires des notes... La tuyauterie de qualité discutable a été enfermée dans cinq compartiments, un par clavier, dont l'étroitesse empêche l'épanouissement sonore. Les timbres, sans grand caractère, contribuent au sentiment de frustration souvent exprimé tant par les organistes que par les auditeurs.
L'orgue de choeur
Robert de Croixmare, archevêque de Rouen (1483-1493), fait réaliser à partir de 1491 la construction d'un orgue comprenant des jeux de 32 pieds pour remplacer celui du chœur de la cathédrale. Placé sur une tribune au début de la nef, il fut utilisé pour la première fois le 25 mars 1494.
Un nouvel instrument est offert par le chanoine Pierre Mésenger. Érigé en 1517 sur la partie centrale du jubé gothique, il est détruit en 1562 lors des guerres de religion.
Un orgue Ducroquet est installé en 1847 lequel a été détruit lors des bombardements de 1944.
En 1945, l'organiste Marcel Dupré fait don à la cathédrale d'un petit orgue Cavaillé-Coll que son père, Albert Dupré, avait acquis pour la somme de 8 600 francs et fait installer dans sa maison à Rouen en 1896. Le buffet comprend trois plates-faces (deux latérales de neuf tuyaux et une centrale de 13 tuyaux) qui encadrent deux tourelles plates de trois tuyaux ajoutées par Cavaillé-Coll à la demande du jeune Marcel Dupré. La plate-face centrale est surmontée d'un blason portant les initiales d'Albert Dupré. Les tuyaux de la façade proviennent de la Montre 8'. La console est indépendante et les tirants de registres sont disposés de part et d'autre sur deux gradins. L'appel des combinaisons se fait par cuillères. Le tirage du Basson de la Pédale se fait par cuillère. La tuyauterie est de Cavaillé-Coll sauf le Basson 16' qui a été ajouté par Mutin en 1908.
L'instrument est classé « Monument historique » depuis le 7 juillet 1987.
Jean-Marc Cicchero effectue un relevage de l'instrument en 1991.
[cliquer sur l'image ou ici pour obtenir une version agrandie]
The actual Notre-Dame Cathedral in Rouen is one of the nicest example of French Gothic art. It was the world's highest structure until the construction of St. Peter's Cathedral in Cologne in 1880. It still holds the mention of France's tallest bell tower. Butter tower's Gothic forms influenced the design of the famous Chicago Tribune Tower in Chicago.
History
Around 395, St. Victrice, archbishop of Rouen, built a three-nave basilica, dedicated to Notre-Dame, completing a group of pre-existing churches. It was enlarged by St. Ouen in 650, and visited by Charlemagne in 769. Its vestiges were discovered, mainly during the remarkable campaign of excavations led by Jacques Le Maho between 1985 and 1995. There was a group of churches among which the two most important ones were separated by a courtyard (an atrium). All the buildings perished during a Viking raid in the 9th century, Rollo was baptized here in 915 and buried in 931, Richard I further enlarged it in 950.
This group was replaced, in the 11th century, with a unique Romanesque church. Around year 1000, Archbishop Robert began its building which was completed by Archbishop Maurille and dedicated on October 1st, 1063. Less than a century after its dedication, it was replaced with the actual cathedral. Like all other Romanesque buildings in Normandy, the cathedral had only a wooden framework on the nave. In 1145, Archbishop Hugues d'Amiens decided to transform the cathedral into a Gothic building in order to have nice stone vaults.
Construction of the current building began with the north tower (St. Romain Tower) and the lateral porches. In 1185, Archbishop Gautier replaced the Romanesque nave with a Gothic one. Works progressed slowly and in year 1200, the construction of the fifth bay was under way. The same year, on Easter night, a fire devastated the area, seriously damaging the cathedral and destroying what remained of the Romanesque cathedral.
The 13th century was dedicated to the reconstruction of the cathedral's structure under the supervision by Jean d'Andely. Galleries and vaults which supported them were eliminated while preserving the bays in order to give a tall height to the side aisles and to allow a better lighting to the lower sections. Duke John Lackland partly financed the works. In 1207, the main altar was in position in the chancel and works were completed in 1247. Archbishop Eudes Rigaud opened no construction site in the cathedral between 1247 and 1270.
Between 1270 till 1280, fraternities and urban brotherhoods built chapels in the north and in the south of the nave between abutment piers of the flying buttresses by moving back the nave's side walls by 13 feet (4 metres). Besides, the construction of a cloister began in the north. In 1280, Archbishop Guillaume de l'Empire gave the Chapter the necessary land to build the north porch - Librarians porch - and works are entrusted to Jean Davy. This porch is symmetrical of the south porch - Calende porch. They will be completed in 1330.
In 1302, the former Lady Chapel was demolished and Jean Davi was entrusted for the construction of a new Lady Chapel overlooking the ambulatory. It will be completed in 1360. From 1370 till 1421, works resume on the western facade: Jean Périer built a rose window (1370-1380) , and decorates areas located above the three porches. Works were carried on by Jean de Bayeux and Jeanson Salvart. Besides, in 1430, all nave and chancel windows are enlargedin a late Gothic style. In 1468, architect Guillaume Pontifs added a floor to St. Romain tower and put an axe-head iron roofing. In 1477, be began the construction of the Chapter's library on the west side of the Librarians' courtyard and executed the staircase in the cathedral in 1479. Works were completed in 1484.
In 1485, Pontifs began the construction of the Butter Tower, whose financing was assured, partly, by monies donated by each diocesan who wished to use butter during Lent. The 246-foot (75-metre) high tower was completed in 1506 by Jacques Le Roux. For lack of fund, it was not topped by a steeple, but simply by an octagonal crown. During these works, a light subsidence occured leaning the building southward. Though not much accentuated, this subsidence led to a complete reconstruction of the central porch including the vaults of the first bay of the nave, by Roulland Le Roux, between 1508 and 1526. Following criticisms about the cost of his project, Roulland Le Roux resigned in 1526.
In 1544, carpenter Robert Becquet replaced the Gothic steeple burned down in 1514 by an wooden lead-covered one. It reached a height of 132 metres. At the completion of these works, one can consider the construction of the cathedral as completed.
During the wars of religion, in 1562, the cathedral was ransacked by Calvinists. They destroyed the furnishings, the tombs, the stained glass windows and the statuary. The cathedral struck by the lightning in 1625 and again in 1642. It was damaged a hurricane in 1683. In 1727, the chancel woodworks were damaged by fire and the chancel was refurbished in 1736. The rood screen was rebuilt in 1772.
At the Revolution, in 1796, the cathedral was ransacked and transformed into a "Temple of Reason". When the building was nationalized, the government sold its furniture and its statues while the chapels' iron gates were melted to make guns; all this, to support the Republican wars. In 1822, the transept sttple was struck by lightning. It was replaced with a metallic steeple reaching 433 feet (151 metres) - the highest in France - designed by Jean-Antoine Alvoine. Begun in 1825, works were pursued after his death in 1834. For lack of available funds, works stopped in 1848 to resume only in 1876 by iron craftsman Ferdinand Marrou under the supervision of architect Barthélemy. Works will be completed in 1882. The rood screen was demolished in 1884.
Even if most of the sculptures and the stained glass windows were protected, the cathedral was heavily damaged during the Second World war. On April 19th, 1944, 7 torpedos fell on the cathedral, narrowly missing destroying a key pillar of the lantern tower, but damaging much of the south aisle and destroying two rose windows. On June 1st next, fire in the neighbouring area stretched to the roofing of St. Romain tower and melted the large Jeanne d'Arc bell. Thanks to master bricklayer George Lanfry, fire was controlled and the first shorings-up set up under the vaults.
After 12 years of reconstruction, the cathedral was reopened to worship on June 17th, 1956. On December 26th, 1999, during a violent wind storm, the northeast copper-clad wooden turret of the central lantern, weighing 26 tons, fell through the roof damaging the chancel vault. If the roof was rapidly repaired, the turret is till absent.
Architecture
The building is 449 feet (136.86 metres) long indoors and 472.4 feet (144 metres) on the outside. The western facade is 202 feet (61.6 metres) wide. The transept is, indoors, 176 feet (53.65 metres) long by 80.7 feet (24.6 metres) wide and 187 feet (57 metres) long on the outside. The St. Romain tower is 269 feet (82 metres) high, the Butter tower, 246 feet (75 metres) high and the one at the transept crossing, 167 feet (51 metres) high.
The Gothic nave ia 197 feet (60 metres) long, 79.4 feet (24.2 metres) wide (37 feet / 11.3 metres for the central nave) and 92 feet (28 metres) high. It is an 11-bay nave with side aisles and chapels. The large archways are topped by false galleries bays, a circulation gallery and the high windows; it is a rather complex monumental layout but very much original just like in cathedrals built in the early days of the Gothic era. This layout shows that galleries were included in the initial plans but they were never built. Archways planned for communication between them were preserved. The southern side aile was severy damaged in the April 14th, 1944 bombing. Two bombs demolished 5 of the 8 slying buttresses.
The lantern tower, located at the transept crossing, is characteristic to Normandy Gothic art. Its lower section was built at the same time as the cathedral structure at the beginning of the 13th century, after Easter night fire in 1200. It was partly damaged, in 1514, by a fire in the medieval steeple and was refurbished by Rouland Le Roux at the beginning of the 16th century.
The upper section was built by the same craftsmen. He planned to build a stony steeple instead of the missing wooden steeple. To do this, it was necessary to reinforce the lantern tower. This gave us this dazzling floor where flamboyant Gothic already becomes tinged with some Renaissance premises, but the Canons were scared by its costs and the audacity of the project and Rouland Le Roux had to stop the works there.
The lantern tower will be topped only in 1540 with a steeple made of wood and covered with gold lead. It burned down in 1822 and was replaced with the actual cast iron steeple along with its little copper-covered turrets.
The chancel is five-bay long ending with a semicircular five-section apse. Only three chapels open on the ambulatory, a special layout in the 13th century. Built after the 1200 fire, the Gothic chancel is a little wider (41.6 feet / 12.68 metres) than the nave. To make up for this difference, the architect had to give a trapezoidal form to the transept crossing.
The Gothic chancel is three-bay longer (112.5 feet / 34.3 metres) than the Romanesque one. It is at the same level as the nave which caused the destruction of the upper sections of the crypt. The chancel elevation includes three levels while the nave has four. Planned and not built galleries in nave made no more sense at the beginning of the 13th century. Unlike bundled columns in the nave, the ones in the chancel are cylindrical.
Around the chancel, an ambulatory still houses some tombs. Many others were destroyed by the Canons in 1734.
The windows of the ambulatory contain superb stained glass windows from the 13th century. The ambulatory's south radiant chapel is closed by a beautiful stony fence. It was built by Guillaume Pontifs in 1479 at the request of an Archdeacon named Philippe de la Rose. The sculpture on stone just like the wrought iron in the door repeats the design of a rose as a memorial to this generous donor.
The Lady Chapel, located in the cathedral's axis, was rebuilt at the beginning of the 14th century by Jean Davy for Archbishop Guillaume de Flavacourt. The altar is put against a Baroque powerful reredos sculpted by Jean Racine between 1643 and 1645. The painting "The Adoration by the Shepherds", by Philippe de Champaigne and dating from 1629, was re-inserted in the center of the reredos.
The Organs
The Gallery Organ
Rouen cathedral was one of the first Occidental cathedrals to have an organ. There was an organ before 1380. It is where the French organ school was born, thanks to Jehan Titelouze (1563-1633), cathedral organist from 1588. Initially installed in the north transept, near the door leading to the archdiocesean offices, it was transferred, in 1493, to its actual site, in the back of the western facade, under the large 14th-century pink flamboyant Gothic rose window, under Robert de Croixmare's archiepiscopate.
Several organbuilders intervened on the instrument over the centuries: Godefroy de Furnes (1386), Oudin Hestre (1491), Ponthus Josseline (1512), Nicolas Dabenet (1565), Crespin Carlier who restored the instrument at Titelouze's request (1601). We also find the names of Guillaume Lesselier (1620), Claude de Villers (1642-1656), Pierre Thierry and Pierre Desenclos (1657) as well as Robert Ingoult (1683).
The organ was damaged by a hurricane in 1683 then was rebuilt by Robert Clicquot in 1686. This instrument, appraised by Clement and Germain Lefebvre, was restored in 1703 by Antoine Vincent. It was then extended by François Thierry (1717-1723), restored by Jean-Baptiste Nicolas Lefebvre (1748) and rebuilt by the same organbuilder (1763-1772).
After the Revolution, repairs were entrusted to Guillaume Lebreton (1803). Nevertheless, it was seriously damaged by works undertaken in the cathedral following the 1822 fire. At the request of Henri-Marie-Gaston Cardinal Boisnormand of Bonnechose, archbishop of Rouen (1858-1883), the Merklin and Schütze firm intervened in 1858 and again in 1882, completely transforming Lefebvre's organ into a symphonic organ. After the first transformation, in 1860, the organ was inaugurated by Belgian organist Jacques-Nicolas Lemmens.
The organcase, classified as "historical monument" in 1862 and partly destroyed during the Second World war, reached us completely (at least for the facades) except for the lower section of the Grand-Orgue and the evocative fancy elements of the Monarchy (crowns overcoming the large turrets). It is the work of Joseph Pilon, son of Germain Pilon who rebuilt it shortly after the 1863 hurricane.
In 1910, the instrument was renovated by organbuilder Joseph Gutshenritter. On that occasion, the organ was modified mainly in the mechanical action with the installation of an electrical blower. The former pedalboard was replaced with a modern one.
This instrument was completely destroyed during the Second World war. It was replaced with the actual instrument, designed by Marcel Dupré, and built by Jacquot-Lavergne workshops. It was inaugurated on June 24th, 1956 by Marcel Dupré and by the titular organist, Marcel Lanquetuit. The Positif case was emptied to make room for wn electropneumatic action console.
The console has four 61-note manuals and a 32-note pedalboard. The rocking tablet drawshop knobs of the 68 stops are laid out on horizontal stop tiers on either side of the manuals: 32', 16', 8' and 4' foundation stops on the left, reeds, mutations and mixtures on the right. Ventils for the 6 general fixed combinations are controlled by pistons located above the pedalboard. Every manual has 6 adjustable combinations.
Three divisions are enclosed: the Positif, located inside the main organcase, the Récit and the Bombarde. Key and stop actions are electropneumatic.
In 1982, the facade was restored by the Haerpfer firm.
In 1992, Jean-Mark Cicchero executed a renovation of the instrument then, in 1995, a general cleaning and a complete revoicing of the instrument. He also responsible for the maintenance.
The instrument shows, for several years now, signs of weariness. Especially, the electropneumatic transmissions are unreliable and often reserve surprises to the organists: ciphers or unpredictable mute notes... Questionable quality pipework is locked up in five compartments, one for each manual; its layout and the tightness of compartments prevent sound from blossoming. The tonal structure, without real character, contributes to a feeling of frustration often expressed by both organists and listeners.
The Chancel Organ
Robert de Croixmare, archbishop of Rouen (1483-1493), in 1491, orders the construction of an organ with 32' stops to replace the one already inuse in the chancel of the cathedral. Located on a platform in front of the nave, it was used for the first time on March 25th, 1494.
A new instrument is given by Canon Pierre Mésenger. Centrally located on the Gothic rood screen in 1517, it was destroyed in 1562 during the wars of religion.
An organ by Ducroquet was installed in 1847. It was destroyed in the 1944 bombing.
In 1945, organist Marcel Dupré gave the cathedral a small Cavaillé-Coll organ which had been built, at the cost of 8,600 francs, for his father, Albert Dupré, and installed in his home in Rouen in 1896. The organcase has three flats (two 9-pipe lateral ones and one 13-pipe central one) which surround two 3-pipe flat turrets added by Cavaillé-Coll at the request of the young Marcel Dupré. The central flat is topped by a blazon carrying the initials of Albert Dupré. The facade pipes come from the 8' Montre. The console is independent and the stop drawknobs are located on two horizontal tiers on either side. Combination ventils ares called through toespoons. Pedal Basson is called by a toespoon. Pipework is from Cavaillé-Coll except the 16' Basson which was added by Mutin in 1908.
The instrument is classified as an "historical monument" since July 7th, 1987.
A renovation was carried out by Jean-Marc Cicchero in 1991.
I. Positif |
II. Grand-Orgue |
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Bourdon | 16' | Montre | 16' | |
Montre | 8' | Bourdon | 16' | |
Flûte harmonique | 8' | Montre | 8' | |
Bourdon | 8' | Flûte harmonique | 8' | |
Gambe | 8' | Bourdon | 8' | |
Prestant | 4' | Salicional | 8' | |
Flûte douce | 4' | Prestant | 4' | |
Nazard | 2 2/3' | Flûte octaviante | 4' | |
Doublette | 2' | Nazard | 2 2/3' | |
Tierce | 1 3/5' | Doublette | 2' | |
Fourniture | IV | Tierce | 1 3/5' | |
Cromorne | 8' | Fourniture | IV | |
Trompette | 8' | Cymbale | III | |
Clairon | 4' | Bombarde | 16' | |
Trompette | 8' | |||
Clairon | 4' |
III. Récit |
IV. Bombarde |
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Quintaton | 16' | Bourdon | 16' | |
Diapason | 8' | Diapason | 8' | |
Flûte harmonique | 8' | Flûte | 8' | |
Bourdon | 8' | Gambe | 8' | |
Gambe | 8' | Unda maris | 8' | |
Voix céleste | 8' | Flûte ouverte | 4' | |
Flûte | 4' | Prestant | 4' | |
Octavin | 2' | Grande Fourniture | IV | |
Fourniture | IV | Cornet | V | |
Bombarde | 16' | Bombarde | 16' | |
Voix humaine | 8' | Trompette | 8' | |
Basson-Hautbois | 8' | Clairon | 4' | |
Trompette | 8' | |||
Clairon | 4' | |||
Tremolo |
Pédale |
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Soubasse | 32' |
Flûte | 16' |
Soubasse | 16' |
Flûte | 8' |
Basse | 8' |
Grosse Quinte | 5 1/3' |
Flûte | 4' |
Quinte | 2 2/3' |
Bombarde | 32' |
Bombarde | 16' |
Trompette | 8' |
Clairon | 4' |
Grand-Orgue |
Récit |
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Montre | 8' | Cor de nuit | 8' | |
Bourdon | 8' | Salicional | 8' | |
Prestant | 4' | Unda Maris | 8' | |
Flûte douce | 4' | |||
Trompette | 8' | |||
Basson-Hautbois | 8' |
Pédale |
|
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Soubasse | 16' |
Basson | 16' |