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Astruc, 1625 / Scherrer, 1748 / Aubertin, 1992
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L'église abbatiale Saint-Antoine-l'abbaye est l'un des lieux les plus chargés d'histoire en Isère, fleuron gothique du Dauphiné, elle abrite les reliques de Saint Antoine l'Égyptien.
Vers 1070, le seigneur local, un certain Jocelin, rapporte de croisade les reliques de Saint Antoine, ermine égyptien né au IIIe siècle. Très vite, les pèlerins affluent pour implorer le saint, d'autant plus que le village se trouve sur la route de Compostelle.
En 1208, l'évêque de Vienne autorise l'ordre des hospitaliers à construire une église qui est érigée en abbaye, en 1297, par le pape Boniface VII. Durant la fin du Moyen Âge, l'ordre des Antonins comptera, dans ses rangs, des mathématiciens, des historiens, des philosophes, des mécènes, des diplomates. Les derniers Antonins quittèrent l'abbaye au XVIIe siècle.
L'église est classée « monument historique » en 1840 sur proposition de Prosper Mérimée. Elle contient des peintures murales, des boiseries, des tapisseries d'Aubusson et des objets de culte dont un Christ en ivoire, classé « monument historique ».
L'orgue
Il est mention d'un orgue dans les archives de l'abbaye dès 1491 et celui-ci est remplacé par un instrument plus important en 1515. Au cours des guerres de religion, au XVIe siècle, on perd trace de l'instrument.
C'est l'aumonier Jean-Laurent Astruc, profès de l'Ordre des Chanoines Antonins qui a construit, entre 1620 et 1625, le grand orgue de l'église abbatiale de Saint-Antoine, en Isère. En 1639, on lui ajoute un positif réalisé avec le concours de l'ébéniste Jérémie Carlin et « du faiseur d'orgue à Paris » monsieur Joly.
Le registre des délibérations capitulaires nous apprend que:
« en 1639, le frère Antoine de Lestan, sous-prieur de l'abbaye et en même temps organiste, dirigea de nouveaux aménagements exécutés aux orgues par le facteur Louis Baron au prix de 160 livres ».
Nous n'avons aucune précision sur ces «aménagements».
Les actes du chapitre donnent, en 1700, une information surprenante:
« Orgue à réparer. À cette époque, les orgues étant en mauvais état, on les fit visiter par un homme de l'art qui les trouva inserviables et déclara qu'il faudrait, pour les réparer, de quatre à cinq mille livres; mais vu le peu de ressources et la misère du moment, on décida d'y employer quatre à cinq cents livres, en attendant mieux ».
En 1748, nouveaux travaux exécutés par Samson Scherrer, facteur suisse de grande réputation:
« Quittance passée au profit de ce chapitre par Sieur S. Scherrer de la somme de 504 livres pour les réparations de l'orgue de cette église. Du 12 avril 1748 ».
C'est à lui que nous devons l'apogée sonore de l'orgue de Saint-Antoine. C'était alors un orgue « de huit pieds, sonnant seize, à quatre claviers et deux octaves de pédales, avec un positif en saillie sur la tribune du grand portail» et environ 40 jeux. Les Fabriciens de Saint-Antoine écriront, en 1806, que la tribune était aussi « occupée par quatre soufflets ».
Le 22 novembre 1805, jour de la fête de Sainte Cécile, par décision du Préfet de l'Isère et malgré l'opposition de la population locale, les orgues de Saint-Antoine sont démontées et transportées en l'église Saint-Louis de Grenoble...
En 1903, la traction mécanique de l'instrument est remplacée par une traction pneumatique. En 1911, les buffets sont classés « monuments historiques ». En 1936, les transmissions sont électrifiées et l'instrument est agrandi.
177 ans après son transfert à Grenoble, soit en 1972, le ministre de la Culture, André Malraux, ordonne le retour de l'instrument à son lieu d'origine. Ce n'est qu'en 1981 que les éléments anciens sont ramenés et entreposés à l'abbaye. En 1984, les buffets restaurés sont remis en place. De 1990 à 1992, la firme Manufacture d'Orgues Bernard Aubertin procède à la reconstruction mécanique et sonore de l'orgue qui possède 4 claviers, pédalier et 44 jeux, dont 5 en attente.
L'orgue est inauguré, les 16 et 19 septembre 1992, par Michel Chapuis et André Isoir.
Le 4 octobre 2001, les jeux en attente ayant été installés, le projet de restauration de l'orgue est maintemant complété.
Bernard Aubertin
Facteur d'orgues
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The abbey church in St. Antoine-l'abbaye is one of the most historic location in the Isère department, Gothic jewel in Dauphiné, it houses relics from St. Antoine the Egyptian.
By 1070, the local lord, someone called Jocelin, brought back from the Crusades the relics of St. Antoine, egyptian hermit born in the 3rd century. Very soon, pilgrims were flocking to pray the saint, all the more because the village was located on the way to Compostelle.
In 1208, Vienne Bishop authorized the Hospitaller Order to build a church that would become an abbey, in 1297, upon a decision by Pope Boniface VII. At the end of the Middle Ages, the Antonian Order would include, amongst his members, mathematicians, historians, philosophers, patrons, diplomats. The last Antonians will leave the abbey in the 17th century.
The church is classified, in 1840, as an "historival landmark" upon a recommendation by Prosper Mérimée. The church contains mural paintings, pannellings, Aubusson tapestries and various cult objects among which an ivory Christ classified as an "historical landmark".
The organ
An organ is mentionned in the abbey archives as soon as 1491 and it is replaced by another larger instrument in 1515. During the Wars of religion, in the 16th century, we lost track of the instrument.
Chaplain Jean-Laurent Astruc, regular member of the Antonian Order, built, between 1620 and 1625, the large organ in St. Antoine abbey church, in Isère. In 1639, a Positif is added. It was built by cabinetmaker Jérémie Carlin and Parisian organbuilder Joly.
Records of capitular meetings unveals that:
" in 1639, brother Antoine de Lestan, abbey sub-prior and organist, supervised the works carried on the organ by organbuilder Louis Baron for a price of 160 pounds ".
Nothing is known about the works that were carried out.
In 1700, capitular proceedings contain this amazing information:
« Organ to be repaired. On this date, the organ was in very bad shape, it was visited by an organbuilder who found that it was unusuable and declared that it would cost 4,000 to 5,000 pounds to repair it; due to lack of financial resources and misery of the moment, it was decided to allocate 400 to 500 pounds, while waiting for better times".
In 1748, works were carried out by Samson Scherrer, renowned Swiss organbuilder:
" Chapter's acquittal for the amount of 504 pounds by Sir S. Scherrer for organ repairs. April 12, 1748"
We owe Scherrer for the apogee of the organ in St. Antoine. It was an "40-stop, 4-manual and 2-octave pedal 8-foot organ, sounding 16', with a projecting Positif over the main portal gallery. Members of St. Antoine's chapter will write, in 1806, that there were also four bellows on the gallery.
On St. Cecilia day, November 22, 1805, the Isère Préfet decided, against the will of the local population, that the organ in St. Antoine should be dismantled and transferred to St. Louis church in Grenoble...
In 1903, the mechanical action was replaced by a pneumatic action. In 1911, organcases are classified "historical landmarks". In 1931, transmission was electrified and the instrument was enlarged.
177 years after its transfer to Gronoble, in 1972, Culture minister, André Malraux, decided the instrument be returned to its original location. But it is only in 1981 that old elements are brought back and stored in the abbey. In 1984, the organcases were restored and reinstalled. From 1990 to 1992, organbuilding firm Manufacture d'Orgues Bernard Aubertin proceeded to restore the mechanical action and the tonal structure of the 44-stop, 4-manual instrument. There were 5 stops prepared for.
The organ was inaugurated, on September 16 and 19, 1992, by Michel Chapuis and André Isoir.
On October 4, 2001, the stops prepared for are installed and the restoration project was finally completed.
Bernard Aubertin
Organbuilder
Grand-Orgue |
Positif |
|||
---|---|---|---|---|
Bourdon-Montre | 16' | Flûte allemande | 8' | |
Montre | 8' | Bourdon | 8' | |
Dessus de flûte | 8' | Montre | 4' | |
Bourdon à cheminée | 8' | Nazard | 3' | |
Prestant | 4' | Doublette | 2' | |
Flûte à cheminée | 4' | Tierce | 1 3/5' | |
Double Tierce | 3 1/5' | Larigot | 1 1/3' | |
Quinte | 3' | Fourniture 1' | III | |
Doublette | 2' | Cymbale 1/3' | II | |
Quarte | 2' | Trompette | 8' | |
Tierce | 1 3/5' | Cromorne | 8' | |
Flageolet | 1' | |||
Fourniture 2' | IV | |||
Cymbale 2/3' | IV | |||
Cornet | V | |||
1re Trompette | 8' | |||
2e Trompette | 8' | |||
Voix humaine | 8' | |||
Clairon | 4' |
Récit |
Écho |
|||
---|---|---|---|---|
Cornet | V | Bourdon | 8' | |
Trompette | 8' | Prestant | 4' | |
Cornet | III | |||
Plein Jeu | III | |||
Cromorne | 8' |
Pédale |
|
---|---|
Bourdon | 16' |
Flûte | 8' |
Gros Nazard | 6' |
Flûte | 4' |
Bombarde | 16' |
Trompette | 8' |
Clairon | 4' |