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Orgue de tribune / Gallery Organ
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Orgue de choeur / Chancel Organ
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Construite sur la plus haute des collines parisiennes, la butte ou colline de Montmartre, à 129 mètres (423 pieds) au-dessus du niveau de la mer, la basilique Romano-byzantine du Sacré-Coeur domine Paris.
L'étymologie du nom « Montmartre » est un peu floue, certains historiens le font dériver du « Mons Mercurei et Mons Martis », le « Mont de Mercure et de Mars »: des vestiges des temples gallo-romains dédiés à ces divinités ont été découverts. D'autres du « Mons Martyrium », le « mont des Martyrs », à cause de la légende du martyre de Saint Denis et des ses compagnons, Rustique et Eleuthère, conté par l'abbé Hilduin qui souhaitait éclipser les cultes païens.
C'est par Sainte Geneviève, qui vivait au Ve siècle, que nous connaissons l'existence de Saint Denis, premier évêque de Paris. Vers 475, au lieu où Saint Denis fut martyrisé, elle fit construire, à flanc de montagne, un oratoire et y fit transporter son cercueil. Au IXe siècle, alors que la chapelle primitive tombait en ruine, elle fut reconstruite car le lieu était devenu un lieu de pèlerinage très fréquenté. Outre Saint Denis, on y vénérait les ossements d'un grand nombre de chrétiens anonymes martyrisés au cours des persécutions et inhumés sur la butte Montmartre; ce qui a contribué à faire appeler la colline « mont des Martyrs ».
Dès le VIe siècle, en haut de la butte se trouvait un petit hameau, une chapelle et son cimetière. En 1095, les moines de Saint Martin des Champs avaient établi au sommet un prieuré de leur ordre et reçurent, en don, le Martyrium situé plus bas. Ils n'y demeurèrent que peu de temps et ils furent remplacés en 1134. C'est alors que le roi Louis VI racheta les terres aux moines et fit construire une église et un monastère qui sera donné aux Bénédictines de Saint Pierre des Dames. En 1559, un incendie détruisit une grande partie de l'abbaye et ce n'est qu'en 1611, que l'abbesse Marie de Beauvilliers entreprit la restauration du Martyrium en y ajoutant une nouvelle abbaye reliée à celle d'en haut par une galerie longue et voûtée. Petit à petit la partie du haut fut progressivement abandonnée alors que celle d'en bas se développa et s'enrichit d'un cloître. Elle restera le siège des Dames de Montmartre jusqu'à la Révolution.
C'est le 15 août 1534 que Ignace de Loyola et ses six compagnons: Saint François-Xavier, Pierre Fabre, Jacques Lainez, Alphonse Salmeron, Nicolas Bobadilla, Simon Rodriguez gravirent les pentes de la butte Montmartre pour se rendre à la chapelle du Martyrium. Après la messe, ils prononcèrent leurs voeux. Par une bulle de 1540, le pape Paul III approuve cet ordre qu'ils avaient appelé « Compagnie de Jésus ». Le Jésuites ont placé, dans la chapelle du Martyrium, une plaque de cuivre qui disparut à la Révolution.
À la Révolution, le 16 août 1792, les Bénédictines sont dispersées ou guillotinées pendant que le monastère et le Martyrium sont détruits de fond en comble. Les terrains ont été partagés en lots. De cette abbaye, il ne subsiste, à l'heure actuelle, que l'église Saint Pierre. Consacrée en 1147 par le pape Eugène III, c'est la plus vieille église de Paris. Elle était séparée en deux par un mur: le choeur, le transept, et la dernière travée étaient réservés aux religieuses et la partie ouest, constituait l'église paroissiale. C'est pour cette raison qu'elle fut épargnée durant la Révolution.
En 1824, les Jésuites recherchèrent l'emplacement de la chapelle originelle, ils achetèrent le terrain et firent monter une chapelle provisoire. Une copie de la plaque fut posée en 1890, à quelques mètres près sur le lieu de la décapitation de Saint Denis et berceau de la Compagnie de Jésus.
La basilique
En septembre 1870, l'armée impériale de Napoléon III est défaite à Sedan et le roi est fait prisionnier tandis que le peuple de la capitale est soumis à un siège interminable imposé par les Prussiens qui campent aux portes de la ville ravagée par le froid et la faim. Suite à la capitulation de Napoléon III, la IIIe république naît de ce désastre et est proclamée de justesse au grand dam des conservateurs, monarchistes et catholiques.
En janvier 1871, deux notables de Paris, Alexandre Félix Legentil et Hubert Rohault de Fleury, jettent sur papier le brouillon d'un « voeu national » cautionné par un Jésuite, le Père Ramière, d'ériger, à Paris, une église consacrée au Sacré-Coeur de Jésus pour faire amende honorable de nos péchés et en expiation des horreurs de la Commune et du siège de Paris. Le 18 janvier 1872, le nouvel archevêque de Paris, Mgr. Joseph-Hippolyte Guibert approuve le projet et, après consultations et visites, il choisit le sommet de la colline Montmartre comme site. Le 5 mars 1873, il adresse une lettre à Jules Simon, ministre des Cultes, demandant « qu'un temple élevé pour rappeler la protection divine sur la France et la Capitale soit placé sur un lieu qui domine Paris et puisse être vu de tous les points de la Cité ». Le 24 mai 1873, le ministre annonce son avis favorable au projet.
Comme il est pressenti que l'acquisition des terrains puisse donner lieu à des contestations de la part des propriétaires concernés, il ne restait qu'une seule voie possible pour libérer les terrains et mener à bien le projet: c'était que l'Assemblée Nationale déclare d'utilité publique la construction de cette église. Le 11 juillet 1873, Emile Keller dépose un projet de loi visant l'expropriation au profit de l'État et, malgré la résistance au projet, le 24 juillet 1873, l'expropriation publique fut adoptée. Les terrains ont été acquis pour la somme de 833,000 francs. Aussitôt après cette sanction légale, le pape Pie IX, dans un bref daté du 31 juillet 1873, approuve l'érection d'une église au Sacré-Coeur.
Il fut décidé que l'édifice serait digne du Sacré-Coeur et digne de la France; on voulut une basilique superbe, une église aux proportions monumentales. Tous les architectes de France furent invités à présenter leur projet dans un concours public, qui serait ouvert du 1er février au 30 juin 1874 et qui serait jugé par une Commission. Des 78 projets déposés, une élimination en conserva que 15 et, de cette dernière liste, la Commission recommanda le projet Abadie. L'archevêque de Paris, devenu cardinal le 22 septembre 1873, approuva la recommandation.
Le projet Abadie, de son auteur Paul Abadie, âgé de 62 ans, propose un édifice de style roman auvergnat qui a donné Saint-Front de Périgueux, Saint-Nectaire, Notre-Dame du Port de Clermont-Ferrand et qui s'inspire de Sainte-Sophie de Constantinople ou de San Marco de Venice.
Les travaux débutent le 16 juin 1875 et la première pierre posée le 16 octobre 1875. La fragilité du sol formé par les carrières de gypse, obligèrent d'énormes travaux de fondations: 83 puits de 33 m (108 pi.) de profondeur, remplis de béton et reliés par des arcs sont coulés. Devant l'ampleur des travaux requis, il y eut un moment d'hésitation et, après 15 jours de réflexion, le projet fut finalement accepté le 24 mai 1876 et les travaux de fondation purent débuter officiellement. Ces travaux, à eux seuls, coûtèrent la somme de 4,285,000 francs.
En 1878, les travaux de construction de crypte débutent alors que ceux de la basilique proprement dite débutent en 1881. La façade extérieure est construite en calcaire de Château-Landon qui a la propriété de fabriquer du calcin, substance qui blanchit avec l'âge et le contact avec les eaux de pluie.
Paul Abadie meurt en 1884 et cinq architectes (Honoré Daumet 1884-1886, Jean-Charles Laisné 1886-1891, Henri-Pierre-Marie Rauline 1891-1904, Lucien Magne 1904-1916, Jean-Louis Hulot 1916-1924) vont se succéder et plus ou moins modifier le projet initial. Terminée, la basilique mesure 85 m (279 pi.) de long sur 35 m (115 pi.) de large.
Tout au long de la construction, lorsque d'importantes étapes sont franchies, d'imposantes cérémonies ont lieu pour souligner les événements: que ce soit les inaugurations du 19 novembre 1886 et du 5 juin 1891, la bénédiction de la croix du dôme le 17 octobre 1899. Le cardinal Guibert meurt le 8 juillet 1886 et son successeur, le cardinal François-Marie-Benjamin Richard prend la relève. Il mourra le 28 janvier 1908. Enfin, le cardinal Léon-Adolphe Amette verra à terminer le projet.
L'intérieur de la basilique est aussi de style romano-byzantin: la nef présente un plan carré, le choeur, entouré de 7 chapelles, est surplombé d'une vaste coupole haute de 55 m (180 pi.) et de 16 m (52 pi.) de diamètre. On y trouve la plus grande mosaïque du monde (475 m2, 5113 pi2); conçue par Luc-Olivier Merson et exécutée par les ateliers Guilbert-Martin de 1900 à 1922. Quant aux vitraux, ils ont été posés de 1903 à 1920 mais, détruits en 1944 par des bombardements, ils ont été refaits en 1946.
Le campanile, haut de 84 m (276 pi.) et terminé en 1914, est couvert d'un dôme conique et renferme la plus grosse cloche de France. Elle se nomme « la Savoyarde ». Elle a été fondue à Annecy en 1891. Elle pèse 19 tonnes et son battant pèse 850 kg (1874 lbs). Elle a été offerte par la Savoie à la France d'où son nom.
Malheureusement, la consécration prévue pour le 17 octobre 1914 fut reportée après la fin de la première guerre mondiale: le 16 octobre 1919. Les cérémonies de consécration furent présidées par le cardinal Amette entouré du légat papal et de tout l'épiscopat français. Les coûts de construction, évalués en 1923 à 45 millions de francs, ont été financés par toutes les paroisses de France.
Le grand orgue de la basilique a d'abord été celui du baron Albert de l'Espée, wagnérien passionné, qui voulut un troisième orgue encore plus considérable que les deux premiers. Il ne commanda pas seulement le plus monumental orgue de salon d'Aristide Cavaillé-Coll, mais la plus grande de ses constructions (les orgues de Notre-Dame et de Saint-Sulpice étant des reconstructions). À la fin du XIXè siècle, où la folie apparaissait comme un trait de génie, les grandes aspirations, les rêves de grandeur et les exigences du baron rejoignaient ceux d'Aristide Cavaillé-Coll, mais la différence se révélait dans les moyens que possédaient l'un en flots débordants et l'autre au bord de la faillite.
Le baron Albert de l'Espée dépensa 100,000 francs pour ce chef-d'œuvre, couronnement de la carrière d'Aristide Cavaillé-Coll, une véritable Fantaisie-Idylle sonore d'un luxe fantastique pour son château, un vaisseau fantôme à côté de la mer à Ilbarritz. Situé sur la colline, le long de la côte atlantique, au sud de Biarritz, sur la route d'Espagne, le château, construit de 1894 à 1896 pour loger cet orgue monumental, était dû à l'architecte Gustave Huguemin. Celui-ci avait établi 1,200 plans en grand format, destinés à l'aménagement des 600,000 mètres carrés (0.2 mille carré ou 6,458,346 pi2) du domaine. Les premiers plans, datant de 1889 à 1890, mentionnent les dimensions de l'orgue, situé au cœur du château. Sans style particulier, l'intérieur était décoré de marbre et de chêne. D'après Christophe Luraschi,
"la menuiserie seule fut payée 240,000 francs or. Le château, dans son ensemble, en coûta 5 millions. […] La pierre de taille utilisée dans les murs atteignait 1,500 mètres cubes (16,146 pi3), sans compter les 75 m (807 pi3) de marbre brut. La surface des terrasses babyloniennes entourant la demeure était d'un kilomètre carré (0.4 mille2 ou 10,763,910 pi2). Elles étaient toutes dallées tantôt de pierre, tantôt de céramiques de Paray-le-Monial, payées 22 francs or le mètre. Il n'y avait pas une seule vitre ordinaire dans toute la propriété. La surface des glaces de Saint-Gobain dépassait un carré de 650 mètres (2,132 pi) de côté. Derrière les vitres doubles, parfois triples, on ne percevait ni la plainte lugubre du vent marin, ni le bruit monotone des flots fougueux venant percuter le roc. La masse d'Ilbarritz était sensiblement supérieure à 20,000 mètres cubes (706,293 pi3). Les cinq étages du château ne mesuraient pas moins de 40 mètres (131 pi) de hauteur […] L'immense salle d'orgue du premier étage mesurait 22 mètres (72 pi) de long, 14 mètres (46 pi) de large et 17 mètres (56 pi) de haut, offrant 3,360 mètres cubes (118,657 pi3) d'espace acoustique et occupait le centre du château, avec ses cheminées de chêne massif hautes de six mètres, ses parquets à bâtons rompus, ses splendides plafonds à caissons […] "
Un escalier en bois sculpté qui desservait les cinq étages contribuait à une acoustique parfaite. Pour faire résonner au mieux les jeux de l'orgue, le baron avait consulté les plus grands acousticiens contemporains, dont Aristide Cavaillé-Coll.
Le baron commanda une copie du meilleur orgue de concert d'Aristide Cavaillé-Coll, celui de la grande salle de concert Albert Hall, de Sheffield, installé en 1873. L'orgue du baron de l'Espée fut le troisième plus grand orgue d'Aristide Cavaillé-Coll et le quatrième plus important de France: il comportait tous les perfectionnements jamais réalisés par le facteur: 70 jeux, 74 registres (4 jeux divisés en basses et dessus) mis en œuvre par 4 claviers manuels de 61 notes et un pédalier de 32 notes. La console en amphithéâtre (à l'instar de celles des orgues de Notre-Dame et de Saint-Sulpice) comportait le tirage de jeux à double effet et des moteurs pneumatiques actionnaient toutes les transmissions. Trois divisions étaient expressives, et l'instrument comptait 3 jeux ondulants, 3 jeux de 32 pieds à la Pédale et un grand chœur d'anches en chamade.
Transfert à Paris, à la Basilique du Sacré-Cœur
En 1903, le baron, désirant vendre son château, décida alors de revendre son orgue à Charles Mutin pour un prix qui nous est resté inconnu. Cet orgue monumental occupa les ateliers Cavaillé-Coll-Mutin à Paris jusqu'en 1913 lorsqu'il fut installé à la Basilique du Sacré-Cœur de Paris. Trois ans avant la mort du baron de l'Espée, à Nuremberg, le rêve d'Aristide Cavaillé-Coll, qui ambitionnait la construction d'un orgue monumental pour le monde catholique, fut enfin réalisé! L'instrument fut alors logé dans un buffet dessiné par l'architecte Lucien Magne en 1914. L'ancien buffet resta parmi les marchandises en magasin, avenue du Maine.
L'orgue de la Basilique fut inauguré le 16 octobre 1919 par Charles-Marie Widor, Marcel Dupré et le titulaire, Abel Decaux. Restauré par la Société Cavaillé-Coll en 1930-1931, il fut relevé par Jean Perroux en 1948. Le maison Beuchet-Debierre, de Nantes, le restaura en 1959-1960 et il fut classé "monument historique" en 1981. Grâce à l'initiative du titulaire, Daniel Roth, la maison Jean Renaud, de Nantes, le restaura une troisième fois. Il fut inauguré au cours des offices de la fête de la Pentecôte, suivi d'un concert le lundi 27 mai 1985.
Built on the highest Parisian hill, Montmartre hillock, 129 m (423 ft) above sea level, the Roman-byzantine styled Sacré-Coeur Basilica dominates Paris.
Montmatre's etimology is somewhat vague, some historians supports the idea that the name is derived from Mons Mercurei and Mons Martis, Mount Mercury and Mars: remnants of Gallo-roman temples dedicated to these gods were uncovered. Others from Mons Martyrium, Mount of the Martyrs, based on the legend of the martyrdom of St. Denis and his companions, Rustique and Eleuthère, as related by Rev. Hilduin who wished to overshadow pagan cults.
It is through St. Geneviève, who lived in the 6th century, that we know about St. Denis, the first bishop of Paris. About 745, on the site where St. Denis was martyred, she had a chapel built on the hillside and his coffin was brought in. In the 9th century, as the original chapel was falling into ruins, a new one was built because it has become a very popular place of pilgrimage. In addition to St. Denis, the place worshipped also a large number of anonymous martyrs buried in this hillside: this led the place to be known as "Martyrium or Mount of the Martyrs".
On the hilltop, in the 6th century, there was a small hamlet, a chapel and its cemetery. In 1095, the monks of St. Martin des Champs installed a monastery on the hilltop and received, as a gift, the Martyrium located below. They did not stay very long and were replaced in 1134. It was when King Louis VI bought back the land from the monks and had a church and monastery built. They would be given to the Benedictines of St. Pierre des Dames. In 1559, a fire destroyed the major part of the monastery and it is only in 1611, that Abbess Marie de Beauvilliers started to restore the Martyrium and adding a new monastery linked with the one on the hilltop by a long vaulted gallery. Gradually the section located on the hilltop was deserted while the one on the hillside prospered and a cloister was added. It would remain the home of the Dames de Montmartre until the Revolution.
On August 15, 1534, Ignace of Loyola and his six companions, St. Francis Xavier, Pierre Fabre, Jacques Lainez, Alphonse Salmeron, Nicolas Bobadilla, Simon Rodriguez, went to the Martyrium. After the mass, they took their religious vows. In a papal bull, in 1540, Pope Paul III approved this congregation called "The Society of Jesus". The Jesuits unveiled a copper plaque relating this event in the Martyrium but it vanished during the Revolution.
During the Revolution, on August 16, 1792, the Benedictines were dispersed or guillotined while the monastery and the Martyrium were completely destroyed. The land was divided into lots. Actually, all what is left from this monastery is St. Peter church. Consacrated in 1147 by Pope Eugene III, it is the most ancient church in Paris. It was divided in two sections by a wall: the chancel, the transept and the last bay were reserved to the nuns while the western section was used as a parochial church. That was the only reason why it was saved from demolition during the Revolution.
In 1824, the Jesuits looked for the location of the original chapel and after they found it, they purchased the land and built a temporary chapel. A copy of the plaque was unveiled in 1890, a few meters from the site where St. Denis was beheaded and where their society was formed.
The Basilica
In September 1870, the imperial army of Napoleon III was defeated in Sedan and the king was taken prisoner while the capital was beseiged by Prussians who camped on the doorsteps of the city. Following the King's surrender, the Third Republic was created and proclaimed to the great displeasure of the conservatives, the monarchists and the catholics.
In January 1871, two leading citizens of Paris, Alexandre Félix Legentil and Hubert Rohault de Fleury, put down on paper the idea of a "national vow", supported by Jesuit Father Ramière, to build, in Paris, a church dedicated to the Sacred Heart of Jesus « to make amends for our faults and to pay the penalty for the horrors of the Commune and the siege of Paris ». On January 18, 1872, the new archbishop of Paris, Joseph-Hippolyte Guibert, approved the project and after much consultations and visits, he chosed the site of Montmartre to build the church. On March 5, 1873 he wrote a letter to Jules Simon, Minister of Religions, asking for « in order to celebrate the protection given by God to France and its capital, a church is to be built in a place overlooking Paris and easily seen from anywhere in the city ». On May 24, 1873, the Minister agreed to the request.
Beleiving that the process of purchasing the land would trigger uprisings among the landlords, there was only one possible way to free the land and to bring the project to a successful conclusion: it was that the National Assembly to declare that the building of this church was in national interest and a public utility. The expropriation law was tabled down, on July 11, 1873, by Emile Keller. It was approved on July 24, 1873 in spite of the opposition to the project. The expropriation price paid for the land amounted to 833,000 francs. As soon as this legal authorization was obtained, Pope Pius IX approved the building of the church in a brief on July 31, 1873.
It was decided that the building would be worthy of the Sacred Heart and worthy of France. It will a magnificent basilica, a church of monumental proportions. All French architects were invited to present a design as part of a national competition that would last from February 1st to June 30, 1874. All entries will be judged by a Commission. From the 78 entries, a first elimination would select the 15 finalists. From this list, the Commission recommended the Abadie project. The archbishop of Paris, who became Cardinal on September 22, 1873, approved the recommendation.
The Abadie project, by the name of its author Paul Abadie, aged 62, proposed an Auvergne Roman building as in St. Front de Périgueux, St. Nectaire, Notre-Dame du Port in Clermont-Ferrand and inspired after St. Sophie in Constantinople or San Marco in Venice.
Works began on June 16, 1875 and the cornerstone was laid down on October 16, 1875. The fragility of the soil, formed by gypsum quarries, required large foundation works: 83 wells of 33 m (108 ft) deep were filled with concrete and linked between them with arches. Confronted with such a problem, there was a moment of hesitation and, after 15 days of much thought, the project was finally accepted on May 24, 1876 and foundation works could officially begin. These works would cost 4,285,000 francs.
Construction works on the crypt began in 1878 while the ones for the basilica itself started in 1881. The exterior façade is made of calcareous stone from Château-Landon. It has the natural characteristic of producing calcin that whitens over time and when in contact with rain water.
Paul Abadie dies in 1884. Over the following years, five architects (honoré Daumet 1884-1886, Jean-Charles Laisné 1886-1891, Henri-Pierre-Marie Rauline 1891-1904, Lucien Magne 1904-1916, Jean-Louis Hulot (1916-1924) will succeed him and each one will, more or less, modify the original project. Completed, the basilica measures 85 m (279 ft) long by 35 m (115 ft) wide.
During the construction period when major stages were reached, imposing ceremonies were held namely: November 19, 1886 and June 5, 1891 inaugurations, blessing of the dome cross on October 17, 1899. Cardinal Guibert died on July 8, 1886 and his successor, François-Marie-Benjamin Cardinal Richard took over the project. He died on January 28, 1908. Finally, Léon-Adolphe Cardinal Amette would complete the project.
The interior of the basilica is also in the Romano-byzantine style: the nave is square, the chancel, surrounded with 7 chapels, is topped by a large 55 m (180 ft) high by 16 m (52 ft) in diameter cupola on which, from 1900 to 1922, the world's largest mosaic (475 m2 - 5,113 sq.ft.) was applied, designed by Luc-Olivier Merson and produced by Guilbert-Martin workshops. The stained glass windows were executed and installed from 1903 to 1920 but were destroyed by 1944 was bombardments; they were replaced in 1946.
The 84 m (276 ft) high bell-tower was completed in 1914. It has a cone-shaped dome and houses France's largest bell nicknamed « La Savoyarde ». It was cast in Annecy in 1891. It weighs 19 tonnes and its clapper weighs 850 kg (1874 lbs). It was a gift to France from the Savoy region hence its nickname.
Unfortunately, the consecration of the basilica, originally planned for October 17, 1914, had to be postponed until the end of World War I on October 16, 1919. Consecration ceremonies were presided by Cardinal Amette with the papal legate and all members of the French episcopate attending. Construction costs, estimated in 1923, amounted to 45 millions French francs and were financed by all parishes in France.
The gallery organ of the Basilica was previously owned by Baron Albert de l'Espée, a Wagner's enthusiast, who wanted a third organ that would be larger than the two first ones. Not only did he order the largest house organ built by Aristide Cavaillé-Coll but the largest instrument he ever built (organs in Notre-Dame and St. Sulpice were rebuilts). At the end of the 19th century, where extravagance was considered as a flash of inspiration, the large yearnings, the wildest dreams and the Baron's requirements met those of Aristide Cavaillé-Coll but the difference between the two men was that the first one was extremely rich and the other was near bankrupt.
The Baron Albert de l'Espée spent 100,000 francs for this masterpiece, crowning achievement of Aristice Cavaillé-Coll's carreer, a resounding, luxurious Fantasia-Idyll for his castle, a Flying Dutchman, near the sea in Ilbarritz. Located on a hill, on the Atlantic seashore, south of Biarritz, on the road to Spain, the castle, intended to house this monumental instrument, was built between 1894 and 1896 from plans prepared by Gustave Huguemin. 1200 large-format plans have been prepared for the castle's 600,000 m2 (0.2 sq. mile or 6,458,346 sq.ft.) surface area. The first plans, dating from 1889 to 1890, specify the dimensions of the organ to be located in the center of the castle. Without any specific style, the interior was decorated with marble and oak. According to Christophe Luraschi,
"woodworking alone cost 240,000 gold francs. On the whole, the castle cost 5 millions [...] Freestone uased on walls covered 1,500 m3 (16,146 cu.ft.) without taking into account the 75 m3 (807 cu.ft.) of raw marble. Babylonian terraces surrounding the house cover 1 km2 (0.4 sq.mile or 10,763,910 sq.ft.). They were all paved with stone or ceramic tiles from Paray-le-Monial costing 22 gold francs a meter. There was not a single ordinary window pane in the whole castle. The surface of window panes from St. Gobain exceeded a square with sides measuring 650 m (2,132 ft.). Behind the double or triple window panes, it was impossible to hear either the sea breeze or the monotonous sound of waves breaking on the rocks. Ilbarritz's volume was slightly over 20,000 m3 (706,293 cu.ft.). The height of the five stories of the castle was about 40 meters (131 ft.) [...] The large organ room on the first floor, 22 m (72 ft) long by 14 m (46 ft) large and 17 m (56 ft) high, offered 3,360 m3 (118,657 cu.ft.) of sound space in the center of the castle with its solid oak chimneys six meters high, its herringbone floorings, its magnificent caisson ceilings [...]"
A sculpted wooden staircase leading off to all five stories contributed to the perfect acoustics. The baron consulted with leading contemporary acousticians, including Aristide Cavaillé-Coll, in order to achieve the best sound.
The Baron ordered a copy of the best organ concert built by Aristide Cavaillé-Coll, the one installed, in 1873, in the large Albert Concert Hall in Sheffield. Baron de l'Espée's organ was the third largest organ built by Aristide-Cavaillé-Coll and the forth most important in France. It included all the improvements ever produced by the organ builder: 70 stops, 74 ranks (4 stops divided between bass and treble) over 4 61-note manuals and a 32-note pedalboard. The terraced console (following the one in Notre-Dame and St. Sulpice) included double-draw stops and all stop actions were controlled by pneumatic motors. Three divisions were enclosed, and the instrument included three undulating stops, three 32' pedal stops and a large chorus of reeds « en chamade ».
Transfert to Paris, in Sacré-Coeur Basilica
In 1903, the Baron wanted to sell his castle. He sold back his organ to Charles Mutin for an undisclosed amount. This monumental organ stayed in Cavaillé-Coll-Mutin workshops in Paris until 1913 when it was installed in Sacré-Coeur Basilica in Paris. Three years before the Baron's death in Nuremberg, Cavaillé-Coll's dream, who wanted to build a monumental organ for the catholic world, was fulfilled! The instrument was housed in an organ case designed by architect Lucien Magne in 1914. The old organ case remained in the workshops, on Maine Avenue.
The organ was inaugurated on October 16, 1919 by Charles-Marie Widor, Marcel Dupré and Abel Decaux, the titular. Restored in 1930-1931 by Société Cavaillé-Coll, it was renovated in 1948 by Jean Perroux. Organ builders Beuchet-Debierre, from Nantes, restored the instrument in 1959-1960. In 1981, the instrument is listed as « Historical Landmark ». Thanks to Daniel Roth's initiative, organ builders Jean Renaud, from Nantes, restored the instrument for third time. It was re-inaugurated on May 26, 1985, on Pentecost Sunday followed by a concert on the following day.
Grand-Orgue |
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1898 |
1985 |
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Montre | 16' | Montre | 16' | |
Gambe | 16' | Gambe | 16' | |
Bourdon | 16' | Bourdon | 16' | |
Montre | 8' | Montre | 8' | |
Flûte harmonique | 8' | Flûte harmonique | 8' | |
Bourdon | 8' | Bourdon | 8' | |
Salicional | 8' | Salicional | 8' | |
Unda maris | 8' | Viole de gambe | 8' | |
Prestant | 4' | Prestant | 4' | |
Flûte harmonique | 4' | Viole | 4' | |
Cornet | V | Nasard | 2 2/3' | |
Fourniture | V | Doublette | 2' | |
Cymbale | IV | Fourniture | V | |
Basson | 16' | Cymbale | IV | |
Trompette | 8' | Cornet | V | |
Clairon | 4' | Bombarde | 16' | |
Trompette | 8' | |||
Clairon | 4' |
Positif expressif |
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1898 |
1985 |
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Quintaton | 16' | Quintaton | 16' | |
Violoncelle | 8' | Principal | 8' | |
Flûte harmonique | 8' | Flûte harmonique | 8' | |
Bourdon | 8' | Salicional | 8' | |
Unda maris | 8' | Cor de nuit | 8' | |
Dulciane | 4' | Dulciane | 4' | |
Bourdon | 4' | Flûte | 4' | |
Octavin | 2' | Octavin | 2' | |
Carillon | III | Carillon | III | |
Cor anglais | 8' | Cornet | V | |
Voix humaine | 8' | Basson | 16' | |
Trompette harmonique | 8' | Cromorne | 8' | |
Voix humaine | 8' | |||
Trompette | 8' |
Récit expressif |
||||
---|---|---|---|---|
1898 |
1985 |
|||
Bourdon | 16' | Bourdon | 16' | |
Violoncelle | 8' | Diapason | 8' | |
Unda maris | 8' | Bourdon | 8' | |
Nachthorn | 8' | Viole de gambe | 8' | |
Flûte traversière | 8' | Flûte traversière | 8' | |
Viole d'amour | 4' | Voix céleste | 8' | |
Flûte harmonique | 4' | Octave | 4' | |
Octavin | 2' | Flûte octaviante | 4' | |
Clarinette | 16' | Doublette | 2' | |
Trompette | 8' | Plein-Jeu | III-V | |
Clarinette | 8' | Bombarde | 16' | |
Basson-Hautbois | 8' | Basson-Hautbois | 8' | |
Trompette harmonique | 8' | |||
Clairon harmonique | 4' |
Solo expressif |
||||
---|---|---|---|---|
1898 |
1985 |
|||
Bourdon | 16' | Bourdon | 16' | |
Corno dolce | 8' | Diapason | 8' | |
Flûte harmonique | 8' | Flûte harmonique | 8' | |
Flûte octaviante | 4' | Flûte octaviante | 4' | |
Octavin | 2' | Octave | 4' | |
Clarinette | 16' | Octavin | 2' | |
Cromorne | 8' | Fourniture | II-IV | |
Trompette | 8' | Cornet | VIII | |
Clairon | 4' | Clarinette | 16' | |
Basson-Hautbois (chamade) | 8' | Cor anglais | 8' | |
Trompette (chamade) | 8' | Trompette | 8' | |
Clairon (chamade) | 4' | Tuba magna (chamade) | 16' | |
Tuba mirabilis (chamade) | 8' | |||
Cor harmonique (chamade) | 4' |
Pédale |
||||
---|---|---|---|---|
1898 |
1985 |
|||
Flûte | 32' | Flûte | 32' | |
Soubasse | 32' | Soubasse | 32' | |
Flûte | 16' | Flûte | 16' | |
Violoncelle | 16' | Violonbasse | 16' | |
Soubasse | 16' | Soubasse | 16' | |
Quintaton | 16' | Quinte | 10 2/3' | |
Violoncelle | 8' | Violoncelle | 8' | |
Flûte | 8' | Flûte | 8' | |
Bourdon | 8' | Bourdon | 8' | |
Quinte | 5 1/3' | Tierce | 6 2/5' | |
Corno dolce | 4' | Quinte | 5 1/3' | |
Basson | 32' | Septième | 4 4/7' | |
Bombarde | 16' | Corno dolce | 4' | |
Basson | 8' | Bombarde | 32' | |
Basson | 4' | Bombarde | 16' | |
Basson | 16' | |||
Trompette | 8' | |||
Clairon | 4' |
Grand Orgue |
Récit |
|||
---|---|---|---|---|
Bourdon | 16' | Cor de nuit | 8' | |
Montre | 8' | Viole de gambe | 8' | |
Bourdon | 8' | Voix céleste | 8' | |
Flûte harmonique | 8' | Flûte traversière | 8' | |
Salicional | 8' | Flûte octaviante | 4' | |
Prestant | 4' | Plein-Jeu | IV | |
Nazard | 2 2/3' | Basson | 16' | |
Basson-Hautbois | 8' | |||
Trompette | 8' | |||
Soprano harmonique | 4' |
Pédale |
|
---|---|
Flûte | 16' |
Soubasse | 16' |
Flûte | 8' |
Flûte | 4' |