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Cavaillé-Coll, 1883 / Benoist et Sarelot, 1971
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La construction de la première cathédrale de Sées, due à l'évêque saint Latuin, remonte à 440. Elle est alors dédiée à saint Gervais et saint Protais. Cette première construction est détruite lors des invasions normandes. Jusqu'à la fin du Xe siècle, les éléments historiques manquent, mais on sait qu'un second édifice, qui ne dure pas plus d'un siècle, est construit durant cette période. L'évêque Azon (986-1006) entreprend une troisième construction. Mais cet édifice est malencontreusement incendié en 1047-48 par son propre évêque, Yves de Bellême, qui voulait déloger des pillards. Une nouvelle reconstruction s'achève en 1126.
Elle est détruite à nouveau par un incendie en 1174. La cathédrale actuelle, dédiée à Notre-Dame, est construite au siècle suivant. Faute de moyens, les fondations sont négligées, ce que fragilise l'ensemble de l'édifice, d'autant plus que le terrain est instable. Le choeur, achevé à la fin du XIIIe siècle, a servi de modèle à l'abbaye Saint-Ouen, de Rouen. L'église encore inachevée est consacrée le 27 septembre 1310 par Philippe le Boulenger, 46e évêque de Sées. Elle subit de graves dommages pendant la guerre de Cent Ans. Des réparations sont faites au XVe siècle. Au XVIe, la façade menaçant de s'écrouler, on la dote de puissants contreforts.
La cathédrale souffre ensuite des guerres de religion. La charge financière des restaurations suscite des litiges. On laisse la cathédrale se délabrer, au point que son accès est interdit en 1740 pour des raisons de sécurité. Les travaux de restauration sont interrompus par la Révolution. Il faut attendre l'intervention d'un disciple de Viollet-le-Duc, Victor Ruprich-Robert, en 1849, pour que la cathédrale soit entièrement restaurée, depuis les fondations.
À l'extérieur, la façade harmonieuse est considérablement alourdie par les contreforts qui séparent le portail central des portails latéraux. Les trois portails sont abrités sous un vaste porche. Les portails latéraux supportent deux flèches ajourées, agrémentées de clochetons. Le portail central est surmonté de trois baies et d'une courtine ornée d'arcatures brisées. Les sculptures des portails ont été détruites. Les portes ont des arcs trilobés. Les tympans des portails latéraux sont percés d'oculi tréflés. De puissants arcs-boutants viennent contrebuter la nef à chaque travée. Le pignon, précédé d'une balustrade, est encadré par deux pinacles. Les flèches, restaurées en 1978, s'élèvent à 70 mètres du sol.
À l'intérieur, la nef normande comporte sept travées (narthex compris) voûtées d'ogives. Il y a 24 mètres sous voûtes. L'élévation est à trois niveaux. Les grandes arcades retombent sur des colonnes rondes à chapiteaux à feuillages. Une mince colonnette adossée reçoit les ogives. Au-dessus des arcades, le triforium à mur de fond plein est orné de trois groupes de fines arcades, l'arcade centrale étant plus étroite que les deux groupes latéraux. Les fenêtres hautes sont devancées par une fine arcature brisée qui les dédouble, en quelque sorte. Les bras du transept comportent deux travées voûtées d'ogives. Ils sont éclairés par une grande rose et claire-voie. Le choeur français comporte deux travées droites et un rond-point à cinq pans. L'élévation est à trois niveaux. Les grandes arcades sont surmontées d'arc en mitre. Le triforium est à claire voie. De larges fenêtres hautes fournissent un éclairage abondant. Le déambulatoire ouvre sur quatre chapelles rayonnantes et une chapelle axiale, plus profonde.
Contemporaire de la Sainte Chapelle de Paris (construite par saint Louis, de 1240 à 1248, pour abriter la couronne d'épines du Christ et des reliques insignes de la Passion), la cathédrale Notre-Dame, de Sées, en a l'élégance et la grâce.
L'orgue
Dépourvue d'orgue jusqu'en 1743, ce n'est qu'avec l'arrivée de l'évêque Louis-François Néel de Christot (1740-1775)que la décision de l'acquisition d'un orgue est prise. Un marché est passé le 12 janvier 1743 entre le chapitre de la cathédrale et Claude Parisot, facteur d'orgues lorrain. Suivant le devis, l'orgue de 29 jeux est réparti sur quatre claviers et un pédalier dont le chantier prévu de 14 mois s'élève à 4 000 livres. Le buffet d'orgue est une réalisation de Jacques Chapelain, menuisier à Argentan, suivant un marché passé le 24 janvier 1743 pour un montant de 1 500 livres. Cet orgue devait s'inspirer de celui de l'abbaye de Mondaye.
Dès 1847, les facteurs Claude et Henri Parisot effectuent des réparations sur l'instrument.
Après que le facteur Dominique Huet effectue des réparations en 1812, l'instrument est démonté et remonté sur une nouvelle tribune au même emplacement en 1816. En 1868, les frères Louis et Robert Damiens réalisent un relevage et modifient quelque peu la composition. Franz-Aloys Klein, organiste à la cathédrale de Rouen, inaugure l'instrument le 18 mars 1869.
En 1879, Aristide Cavaillé-Coll examine l'instrument et établit un rapport où il constate l'état de délabrement et propose la construction d'un nouvel instrument pour un montant de 45 000 francs. De 1881 à 1883, il réalise un nouvel orgue de 32 jeux et 40 rangs répartis sur trois claviers et un pédalier. L'inauguration a lieu le 18 janvier 1883 par Alexandre Guilmant, organiste de la Trinité de Paris.
Une restauration complète de l'orgue, après son arrêt pendant une dizaine d'années dû à la reconstruction des voûtes de la nef, est effectuée en 1910 par Charles Mutin, gendre de Cavaillé-Coll. Il est inauguré le 12 juillet 1910 par Louis Vierne, titulaire du grand orgue de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Il est relevé en 1937 par l'entreprise Pleyel.
De 1969 à 1972, les facteurs Louis Benoist et Pierre Sarélot, du Mans, relèvent et agrandissent l'instrument le faisant passer de 32 à 38 jeux. Il est inauguré le 7 mai 1972 par Georges Robert, organiste de l'église Notre-Dame de Versailles.
L'orgue est à nouveau restauré de 2005 à 2009 par la Manufacture d’Orgues Robert Frères, de Nantes, et est inauguré le 20 juin 2009 par Olivier Latry, organiste titulaire de Notre-Dame de Paris.
Le buffet est classé, depuis le 24 mars 1976, en tant que « monument historique ».
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The construction of the first cathedral in Sees, by Bishop St. Latuin, goes back to 440. It was dedicated to St. Gervais and St. Protais. This first building was destroyed during the Norman invasions. Until the 10th century, historic details are missing but it is believed that a second church, which will not last more than a century, is built during that period. Bishop Azon (986-1006) begins the construction of a third church but it is burnt down in 1047-48 by its own bishop, Yves de Bellême, while trying to oust looters. A new building will be completed by 1126.
Again, this new building is destroyed by fire in 1174. The actual cathedral, dedicated to Notre-Dame, is built in the next century. Due to lack of funds, foundations are neglected that weaken the whole building, especially as the land is unstable. The chancel, completed at the end of the 13th century, was used as a model for the St. Ouen Abbey, in Rouen. The still incomplete church was consecrated on September 27, 1310, by Philippe le Boulenger, 46th bishop of Sées. The church was badly damaged during the Hundred Years War. Repairs were carried out in the 15th century. Facing the threat of collapse of the façade, in the 16th century, strong buttresses are added.
The cathedral suffers from the War of religions. The financial cost of the restoration stirred up litigation. The cathedral is left to itself, to a point where access is prohibited, in 1740, due to security reasons. Restoration works are suspended during the Revolution. A complete restoration, from the foundations up, will begin in 1849, under the supervision of Victor Ruprich-Robert, a Viollet-le-Duc's disciple.
On the outside, the balanced façade is considerably made heavier by the addition of buttresses dividing the central portal from the lateral ones. All three portals are included under a huge porch. Lateral portals support two opened spires, decorated with pinnacle turrets. The central portal is topped by three bays and a curtain decorated by broken archways. Portal sculptures have been destroyed. Doors have trefoil archways. The tympanums from the lateral portals are pierced by trefoil oculi. Strong flying buttresses are present on each bay of the nave. The gable, preceded by a railing, is flanked by two pinnacles. The spires, restored in 1978, rise to 70 m above the ground.
In the inside, the 24 m high Norman nave is 7-bay long (including the narthex) and is vaulted with diagonal ribs. The elevation has three levels. The large archways fall on round pillars with leave-decorated chapiters. A slender pillar leaning against the wall received the diagonal ribs. Above the archways, the closed triforium is decorated with three groups of delicate archways, the central one being narrower than the lateral ones. A delicate broken archway is put in front of the high windows. The transept arms are two straight bays long and vaulted with diagonal ribs. There are lighted by a large rose window and clerestory. The French chancel is two straight bay long and ends with a five-wall apse. The elevation has three levels. The large archways are topped by mitered arches. The triforium is clerestory. Large high windows provide abundant light. The ambulatory opens on four radiant chapels and a deeper axial chapel.
Contemporary to the Holy Chapel in Paris (built by St. Louis, from 1240 to 1248, to house Christ's crown of thorn and important relics from the Passion), Notre-Dame cathedral, in Sées, possesses its elegance and charm.
The Organ
Devoid of an organ until 1743, it is only with the arrival of Bishop Louis-François Néel de Christot (1740-1775) that the decision to purchase an organ was made. A contract was signed on January 12th, 1743, between the cathedral chapter and organbuilder Claude Parisot, from the Lorraine region. According to the contract, the 29-stop organ with four manuals and pedal was to be ready in 14 months and cost 4,000 pounds. The organcase was built by carpenter Jacques Chapelain, from Argentan, according to the contract signed on January 24th, 1743, and cost 1,500 pounds. This organ was to be based on the organ in the Mondaye Abbey.
In 1847, organbuilders Claude and Henri Parisot carried out repairs on the instrument.
Following repairs made by organbuilder Dominique Huet in 1812, the instrument was dismantled and erected at the same place on a new gallery in 1816. In 1868, Louis and Robert Damiens carried out a renovation and slightly modified the stoplist. On March 18th, 1869, Franz-Aloys Klein, organist in Rouen Cathedral, inaugurated the instrument.
In 1879, Aristide Cavaillé-Coll examined the instrument and submitted a report where he mentioned the dilapidated condition of the instrument and offered to build a new instrument for a cost of 45,000 francs. From 1881 till 1883, he built a new 32-stop, 40-rank organ with three manuals and pedal. Inauguration took place on January 18th, 1883, by Alexander Guilmant, organist of Trinité Church in Paris.
A complete restoration of the organ was carried in 1910 by Charles Mutin, Cavaillé-Coll's son-in-law, after the organ had been silent for about ten years while the nave vault was being rebuilt. It is inaugurated on July 12th, 1910, by Louis Vierne, main organist at Notre-Dame Cathedral in Paris. It was again renovated in 1937 by the Pleyel firm.
From 1969 till 1972, organbuilders Louis Benoist and Pierre Sarélot, from Mans, renovated and extended the instrument from 32 to 38 stops. It was inaugurated on May 7th, 1972, by Georges Robert, organist at Notre-Dame Church in Versailles.
The organ was again restored from 2005 till 2009 by the Robert Brothers organbuilding firm, from Nantes, and was inaugurated on June 20th, 2009, by Olivier Latry, organist at Notre-Dame Cathedral in Paris.
Since March 24th, 1976, the organcase is classified as a "historical landmark".
I. Positif |
II. Grand-Orgue |
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|---|---|---|---|---|
| Bourdon | 8' | Bourdon | 16' | |
| Salicional | 8' | Bourdon | 8' | |
| Unda Maris | 8' | Montre | 8' | |
| Flûte | 4' | Flûte harmonique | 8' | |
| Nasard | 2 2/3' | Salicional | 8' | |
| Octavin | 2' | Prestant | 4' | |
| Tierce | 1 3/5' | Quinte | 2 2/3' | |
| Cromorne | 8' | Doublette | 2' | |
| Fourniture | V | |||
| Cymbale | IV | |||
| Bombarde | 16' | |||
| Trompette | 8' | |||
| Clairon | 4' | |||
III. Récit |
Pédale |
|||
|---|---|---|---|---|
| Flûte harmonique | 8' | Contrebasse | 16' | |
| Viole de gambe | 8' | Basse | 8' | |
| Voix céleste | 8' | Flûte | 4' | |
| Flûte octaviante | 4' | Bombarde | 16' | |
| Dessus de Cornet | V | Trompette | 8' | |
| Trompette | 8' | Clairon | 4' | |
| Basson-Hautbois | 8' | |||
| Voix humaine | 8' | |||