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Orgue de tribune / Gallery Organ Clicquot 1788 / Suret 1855 / Mutin 1912
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Orgue de choeur / Chancel Organ Suret 1855 / Gutschenritter 1975 / Dargassies 1990
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Dans les années 960, un évêque breton se réfugie à Paris pour échapper aux envahisseurs danois. Il amène avec lui les reliques de plusieurs saints, dont celles de Magloire. Avec son précieux trésor, il est installé dans la chapelle Saint-Barthélemy sur la base de laquelle naît bientôt l'abbaye Saint-Barthélemy-Saint Magloire. En 1138, les bénédictins de l'abbaye sont transférés sur la rive droite, près de l'église Saint-Georges, située rue Saint-Denis. De nombreuses personnes s'installent dans les environs pour y travailler la terre. Pour répondre aux besoins de ces fidèles, une petite chapelle dédiée à saint Gilles est construite en 1235. Par la suite, le quartier se développe beaucoup avec l'implantation de nombreux artisans qui se groupent dans des rues avoisinantes. La chapelle devient trop petite et menace de tomber en ruine. De plus, l'assistance de plus en plus nombreuse faisait du bruit pendant les offices et gênait les moines!
L'importance de la population du quartier au début du XIVe siècle et la petitesse de la chapelle Saint-Gilles rendent nécessaire la construction d'une église plus adaptée : on édifie donc, en 1319 et à l'emplacement de la nef actuelle, une église qui prend le nom de Saint-Leu-Saint-Gilles. À ces deux patrons, il faut ajouter une troisième, sainte Cordule. Certains documents portent la trace de cette sainte peu connue qui semble avoir été la troisième patronne de l'église. L'église prend régulièrement part aux grandes manifestations de la rue Saint-Denis, à savoir entre autres les entrées et obsèques des rois et reines de France. Elle participe également aux processions solennelles qui ont lieu lors du départ de saint Louis en Croisade en 1248, ainsi que lors du retour de son corps.
En 1325, les membres d'une confrérie, les Chevaliers du Saint-Sépulcre, bâtissent, rue Saint-Denis, une église à laquelle ils donnent le nom de Saint-Sépulcre. En 1780, celle-ci ayant été détruite, ils choisissent, pour église capitulaire, l'église Saint-Leu sise à quelques 200 mètres de la leur : une crypte est aménagée sous le chœur par eux, sous la direction de Wailly, pour leur permettre d'y tenir chapitre et d'y célébrer des offices. Ils y déposent quelques tableaux provenant de leur ancienne église. Cette église, supprimée vers 1790, devient propriété nationale, et est vendue le 7 mai 1797 (18 floréal an V). La ville de Paris, en vertu du décret du 20 juin 1810, prend possession de cet édifice. À partir de 1828, et surtout après la Révolution de 1830, les Chevaliers se dispersent. Ce n'est que 100 ans plus tard, presque jour pour jour, qu'ils réintégreront solennellement leur église capitulaire.
Le cardinal Henri de Gondi, archevêque de Paris, l'érige en paroisse en 1617 soit la même année que le choeur est construit; celui-ci s'élève plus haut que la nef. Plusieurs réparations considérables sont réalisées en 1727. La charpente du clocher de l'horloge est transportée la même année, de la tour sur laquelle elle était et qui menaçait ruine, sur une autre tour nouvellement construite. Cette délicate opération est exécutée avec le plus grand talent par le charpentier, Guillaume Guérin.>/P>
Entre 1612 et 1762, plusieurs de ses curés sont arrêtés et interdits de fonctions ecclésiastiques pour avoir émis des théories théologiques jugées hérétiques, ou pour avoir refusé d'administrer des sacrements. Lors de la Révolution, la loi du 4 février 1791 divise Paris en 33 paroisses au lieu des 52 existant auparavant. Saint-Leu fait partie des nouvelles paroisses. Les prêtres sont élus et doivent prêter serment. En 1793, tous les signes de royauté ou de féodalité sont enlevés : suppression des épitaphes, des mausolées, des fleurs de lys du clocher, des armoiries ainsi que deux cloches, car les églises ne sont plus autorisées à en avoir plus d'une! Le Comité révolutionnaire des Lombards décide la fermeture de l'église le 14 novembre (24 Brumaire). Elle est alors transformée en dépôt pour les réserves de salaisons des charcutiers de la section des Lombards, ce qui laisse imaginer les ravages qu'ont dû provoquer l'humidité sur les pierres et les piliers de l'église. L'église est ensuite louée et vendue à plusieurs reprises malgré les vigoureuses interventions de son curé d'alors, l'abbé Morel, qui en mourut de chagrin, et ruiné pour avoir essayé, en la louant, de garder l'église au culte catholique.
La paix religieuse ne reviendra qu'avec le Concordat en 1801, mais à Saint-Leu, l'autorisation de pratique du culte ne survient qu'en 1804. La restauration en sera plus longue à cause des loyers exorbitants qui étaient demandés aux curés pour y assurer leurs fonctions ecclésiastiques. En 1811, ces mêmes problèmes financiers font qu'elle menace d'être supprimée et l'église n'a pu être conservée que grâce aux interventions de son curé, l'abbé Martinet, qui alla plaider la cause de l'église auprès de l'empereur Napoléon Ier.
L'église connaît alors une période de quelques années un peu plus calmes, marquée surtout par les réparations des dommages entraînés par la Révolution et par la translation des reliques de sainte Hélène par les Chevaliers de l'Ordre du Saint-Sépulcre de Jérusalem, le 29 novembre 1819. L'architecte Étienne-Hippolyte Godde prodigue de soins d'urgence à l'édifice en 1823 et 1824. Cette période de paix est de courte durée puisqu'en 1830 la rue Saint-Denis est remplie de barricades et connaît de violentes émeutes : l'église, située au beau milieu de la bataille, permet d'y soigner de nombreux blessés. Les petites boutiques entourant le portail de l'église sont démolies en 1845. Le portail est alors complètement remis à neuf et un second clocher est érigé. Mais, lors de la Révolution de 1848, l'église est envahie plusieurs jours par un corps de gardes qui y causent de nombreux dommages. Mais les mutilations les plus importantes seront, sans nul doute, causées en 1855, dans le cadre du plan Haussmann, par le percement du boulevard Sébastopol. En effet, l'architecte Victor Baltard décide de réduire le chevet d'environ 5 mètres (16 pieds), de le refaire ainsi que le déambulatoire. Il supprime trois chapelles, crée des chapelles latérales et engage une importante restauration des vitraux. En contrepartie, l'architecte édifie la grande salle adjacente à l'église, pour servir de chapelle de la Vierge.
Pendant la Commune, en 1871, l'église est à nouveau fermée et son curé, l'abbé Lartigue, est arrêté. Durant cette période, l'église est de nombreuses fois profanée, et subit même un bombardement volontaire à l'intérieur même de l'église, ce qui provoque un véritable carnage de toutes les statues qui s'y trouvaient.
L'année 1905 est marquée par la loi sur la séparation de l'Église et de l'État ainsi que la suppression des marguilliers qui composaient les Conseils de Fabrique (devenus ensuite Conseils Paroissiaux, puis Conseils de Communauté et les actuels Conseils Pastoraux). La ville de Paris récupère tous les locaux attenants aux églises et, faute de moyens suffisants, l'église ne peut conserver le grand presbytère dont elle disposait.
L'édifice est classé « monument historique » le 20 mai 1915. De style gothique, l'édifice dispose d'une façade principale avec deux tourelles caractéristiques. Son intérieur relativement modeste présente de nombreux vitraux. L'édifice est organisé en nef unique sans transept et flanquée de collatéraux. Son chœur, entouré d'un déambulatoire, coiffe une crypte creusée au XIXe siècle.
L'éclairage électrique est installé en 1923. Le curé, le chanoine G. Panel, s'efforce de faire revenir les Chevaliers du Saint-Sépulcre de Jérusalem : leur réintégration est solennellement célébrée en octobre 1928, sous la présidence du cardinal Louis-Ernest Dubois, archevêque de Paris. En 1935, le 7e centenaire de l'église est célébré par de grandes manifestations solennelles présidées par le cardinal Jean Verdier, archevêque de Paris.
En 1975-1976, une communauté d'élection, composée de prêtres, de religieuses dominicaines et de laïcs, prend charge de la paroisse. Certains de ceux-ci vivent dans le quartier, d'autres viennent de différents lieux de Paris et de la banlieue. La communauté est née avec le désir du cardinal Gabriel-Auguste-François Marty, archevêque de Paris, de témoigner d'une présence chrétienne dans ce quartier. Dès le départ, l'accent est mis sur la prière, la vie fraternelle, une disponibilité et un accueil à l'égard du quartier et de ceux qui y passent.
L'orgue
Il existe mention d'un orgue dans cette église dès 1603. Le buffet date du milieu de XVIIe siècle et a été construit par Nicolas Rimbert. Il a été classé « monument historique » le 20 mai 1915.
Le facteur François-Henri Clicquot construit un instrument neuf en 1788. Il a été restauré par Antoine-Louis Suret en 1855 et par Bernard Dargassies en 1990. L'instrument est classé « monument historique » depuis le 7 juin 1967.
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In the 960s, a Breton bishop took refuge in Paris to avoid Danish invaders. He brought with him the relics of several saints, among them those of Magloire. With his precious treasure, he is installed in the St Barthélemy Chapel where soon after the St Barthélemy-St Magloire abbey was formed. In 1138, the Benedictine monks of the abbey were transferred on the right bank, near St Georges church, located on St Denis street. Numerous persons settled hereabouts to work on the abbey fields. To meet the needs of these prople, a small chapel dedicated to St Gilles was built in 1235. Later, the area expands with the establishment of numerous craftsmen who settle on neighbouring streets. The chapel became too small and threatened to fall in ruins. Besides, the large assistance made noise during services which bothered the monks!
The importance of the population of the area at the beginning of the 14th century and the smallness of the St Gilles chapel led to the construction of a more convenient church: a new church dedicated to St Leu-St Gilles is built in 1319 on the site of the present nave. To these two patron saints, it is necessary to add a third one, St Cordule. Certain documents refer to this much unknown saint who seems to have been the third patron saint of the church. The church regularly participates in the large demonstrations held on St Denis street, either for the entries and funerals of the kings and queens of France. It also participates in the solemn processions which took place when St Louis left in the 1248 Crusade, as well as for the return of his body.
In 1325, the members of an order, the Knights of St Sepulchre, built, on St Denis street, a church which was called St Sepulchre. Destroyed in 1780, the order choosed, as capitulary church, St Leu church located some 200 metres of theirs: they dug, under the supervision of Wailly, a crypt under the chancel in order to hold chapter and to celebrate services there. They brought with them some paintings coming from their former church. This church, abolished in 1790, became a national asset and was sold on May 7th, 1797 (18th Floréal of Year V). The city of Paris, in accordance with the June 20th, 1810 decree, takes possession of the building. From 1828, and mainly after the 1830 Revolution, the Knights dispersed. One hundred years later, almost to the day, they will solemly return to their capitulary church.
Henri Cardinal de Gondi, archbishop of Paris, erected the church as a parish chuch in 1617 the same year the chancel was built rising higher than the nave. Many major repairs are carried out in 1727. The same year, the clock framework was moved from one bell tower which threatened to fall to another newly built bell tower. This delicate operation was carried out with great skill by carpenter, Guillaume Guérin.>/P>
Between 1612 and 1762, some of its parish priests are arrested and forbidden to perform ecclesiastical functions because they have spoken out on theological theories considered heretical, or they have refused to administer sacraments. During the Revolution, under the February 4th, 1791 law, Paris is divided into 33 parishes instead of the former 52. St Leu is one of the new parishes. The priests are elected and have to take oath. In 1793, all remonder of monarchy or feudalism are removed: removal of epitaphs, mausoleums, fleurs-de-lys of the bell tower, coat of arms as well as two bells since churches are now authorized to have only one! The Lombardic Revolutionary Committee decided to close the church on November 14th (24 Brumaire). For a time, it is transformed into a store for Lombardic butchers' salting stock; imagine the humidity damages on the pillars and stones. Then, the church is rented and sold again and again in spite of the vigorous interventions from the parish priest, Father Morel, who died of grief and ruined to have tried, through rentals, to save the church for the Catholic religion.
Religious peace will return only with the 1801 Concordat, but for St Leu, the authorization for worship was granted only in 1804. Restoration will take longer due to the exorbitant rental charges imposed on parish priests in order for them to carry out their ecclesiastical functions. In 1811, these same financial problems threatened the parish to be abolished but it was saved thanks to interventions from its parish priest, Father Martinet, who went to plead the church's cause before emperor Napoléon Ier.
The church then enters a period of a few calmer years, mainly dedicated to repairs the damages caused by the Revolution and by the translation of the relics of St Helen by the Knights of the Order of St Sepulchre of Jerusalem, on November 29th, 1819. Architect Étienne-Hippolyte Godde supervised urgent building repairs in 1823 and 1824. This period of grace is short-lived because, in 1830, St Denis street is filled with barricades and violent riots erupt: the church, located right in the middle of the battle zone, is used as an hospital for treating the numerous injured persons. The small boutiques surrounding the portal of the church are demolished in 1845. The portal is then completely restored and second bell tower is erected. But, during the 1848 Revolution, the church is invaded several days by guards who seriously damaged the church. But the most important mutilations will be caused, undoubtedly, in 1855, as part of the Haussmann plan, by the building of Sébastopol boulevard. In fact, architect Victor Baltard decides to reduce the apse by about 16 feet (5 metres), to rebuild it along with the ambulatory. He demolished three chapels, created lateral chapels and began an important stained glass windows restoration. By way of compensation, the architect built the large room adjacent to the church to act as a Lady Chapel.
During the Commune period, in 1871, the church is again closed and its parish priest, Father Lartigue, is arrested. During this period, the church is profaned many times and is even subjected to a voluntary indoor bombing which destroyed all the statues.
In 1905, the law instituting the separation of Church and State as well as the abolition of churchwardens who were replaced by Parish Councils, then Community Councils and the actual Pastoral Councils. The city of Paris took over all buildings annexed to churches and, due to lack of sufficient funds, the parish could not retain control of its large presbytery.
The building was classified as an "historical monument" on May 20th, 1915. The building, in Gothic style, has a main facade with two characteristic towers. Its comparatively modest interior presents numerous stained glass windows. The building has a unique nave without transept and flanked by side aisles. Its chancel, surrounded by an ambulatory, tops a 19th-century dug crypt.
Electricity was installed in 1923. The parish priest, canon G. Panel, tries hard to bring back the Knights of St Sepulchre of Jerusalem: their return was solemnly celebrated in October 1928, presided by Louis-Ernest Cardinal Dubois, archbishop of Paris. In 1935, the 7th centenary of the church was celebrated by large solemn demonstrations chaired by Jean Cardinal Verdier, archbishop of Paris.
In 1975-1976, an elective community, made of priests, of dominican nuns and lay people, took charge of the parish. Some of them live in the area, others come from different places in Paris and the suburbs. The community was born from a wish of Gabriel-Auguste-François Cardinal Marty, archbishop of Paris, as a testimony of a Christian presence in this area. Since the beginnings, the emphasis is put on prayer, fraternal life, availability and a welcoming presence for those who live in the area and for those who pass through it.
The Organ
There is mention of an organ in this church as early as 1603. The organcase dates the middle of the 17th century and was built by Nicolas Rimbert. It was classified as an "historical monument" on May 20th, 1915.
Organbuilder François-Henry Clicquot built a new instrument in 1788. It was restored by Antoine-Louis Suret in 1855 and by Bernard Dargassies in 1990. The instrument is classified as an "historical monument" since June 7th, 1967.
I. Positif |
II. Grand-Orgue |
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Montre | 8' | Dessus de Flûte | 16' | |
Bourdon | 8' | Montre | 8' | |
Keraulophone | 8' | Bourdon | 8' | |
Salicional | 8' | Flûte allemande | 8' | |
Prestant | 4' | Flûte octaviante | 4' | |
Nasard | 2 2/3' | Plein Jeu | IV | |
Doublette | 2' | Trompette harmonique | 8' | |
Trompette | 8' | Basson | 8' | |
Cromorne | 8' |
III. Récit |
Pédale |
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Bourdon | 8' | Soubasse | 16' | |
Gambe | 8' | Basse | 8' | |
Voix céleste | 8' | |||
Flûte douce | 4' | |||
Hautbois | 8' | |||
Tremblant |
Grand-Orgue |
Récit |
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Flûte | 8' | Bourdon | 8' | |
Bourdon | 8' | Flûte | 4' | |
Keraulophone | 8' | Cornet | III | |
Unda maris | 8' | Hautbois | 8' | |
Prestant | 4' | |||
Doublette | 2' | |||
Plein Jeu | IV | |||
Trompette | 8' |
Pédale |
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Soubasse | 16' |