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Orgue de tribune / Gallery organ Martin, 1871 / Gonzalez, 1972
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Orgue de choeur / Chancel organ Krischer, 19e siècle
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Les Jésuites s'installent à Paris, en 1581 puis, chassés de France en 1595, ils reprendront possession de leurs biens en 1606. Louis XIII leur offre, en 1619, des terrains jadis occupés par l'enceinte de Philippe-Auguste. En 1627, Jean-François de Gondi, premier archevêque de Paris, assiste Louis XIII pour la pose de la première pierre de église Saint-Louis. La construction est confiée au frère Étienne Ange Martel, appelé Martellange (1569-1641), architecte de la Compagnie, auteur du Gesù (principale église jésuite de Rome). Il dressa les plans de l'église, mais fut remplacé, en 1629, par le père François Derand (1588-1644) qui réalisa la façade, ainsi que le dôme. Pour la décoration intérieure, il fut assisté du père Charles Turmel qui y oeuvra jusqu'en 1647. La première messe est célébrée par le cardinal Richelieu en personne, le 9 mai 1641.
L'église, située dans un quartier aristocratique, jouit de l'aura qui entoure les Jésuites. L'opulence de son mobilier et de ses oeuvres, les grandes cérémonies, le passage d'esprits éminents comme Bossuet, Louis Bourdaloue, et le père François de La Chaise ou les musiciens Charpentier et Delalande, en font l'un des hauts lieux de la noblesse chrétienne de Paris.
Mais, en 1763, le Parlement de Paris décrète la suppression des Jésuites de France, puis les interdira (1773). La maison est attribuée aux religieux du prieuré proche de Sainte-Catherine-du-Val-des-Écoliers.
Pendant la Révolution, l'église, pillée et vidée, sera transformée en un dépôt de livre provenant des couvents détruits du quartier puis sera également affectée au culte de la Raison. Elle reprend vie en 1802 et devient paroissiale sous le vocable de Saint-Paul-Saint-Louis afin de perpétuer le souvenir de l'ancienne église paroissiale Saint-Paul-des-Champs détruite en 1796. Après la renaissance des Jésuites, en 1814, il leur est impossible de reprendre possession de la maison et de l'église.
L'orgue
En 1643, l'église possédait un grand orgue de huit pieds, avec bourdon de 16', placé dans un grand buffet à 5 tourelles sans positif séparé. Il a été agrandi et remanié plusieurs fois, en particulier par Étienne Enocq puis par François-Henri Clicquot en 1760. C'était l'instrument que Dom Bedos avait choisi pour être mis à sa disposition pendant la composition de son grand ouvrage l'« Art du facteur d'orgues » (1766-1778).
Après avoir fait les délices de Marin de la Guerre (vers 1679), de Michel-Richard de Lalande, de Louis Marchand (vers 1704), de Jean-Philippe Rameau (1736), et de Michel Corette qui en était titulaire au temps où Dom Bedos y faisait ses expériences, cet instrument eut un sort malheureux, pendant la Révolution, et disparut sans laisser de traces.
Que l'instrument ait été déposé pour être remonté ailleurs ou abandonné aux marchands d'étain pour être vendu en détail, il n'en restait plus rien en 1805, quand la fabrique voulut le réinstaller sur son ancienne tribune de pierre. On fit alors l'acquisition, pour le prix de 2 100 livres d'un orgue qui se trouvait déposé dans la chapelle de l'Hôtel-Dieu. Il s'y trouvait aussi les débris de l'orgue de la Maison du Saint-Esprit, place de Grève.
Ces deux orgues servirent probablement au facteur Pierre Dallery pour établir à Saint-Paul-Saint-Louis un instrument de trente jeux à 3 claviers lequel devait fonctionner pendant plus de soixante ans grâce à deux relevages effectués par Louis Callinet en 1855, puis de Cavaillé-Coll qui refit le récit vers 1857. Le remaniement du buffet et la réfection complète de cet orgue furent décidés en 1867 par la Conseil de fabrique et une somme de 30 000 francs affectée à ces travaux; mais les dépenses devaient, en réalité, s'élever à la somme de 37 000 francs, dont 26 000 pour la facture, et 10 400 pour la sculpture et la menuiserie.
Le facteur Narcisse Martin, de Rouen, choisi par la fabrique, ne put achever les travaux qu'en 1871; l'orgue fut alors reçu par César Franck, Théodore Dubois et Benjamin Darnault, assistés de Rivet, organiste titulaire, et de Jules Minard, maître de chapelle de la paroisse.
En 1930, un nouveau relevage est effectué par la maison Abbey, et en 1972, l'instrument est recomposé dans un esprit néo-classique par Gonzalez: suppression des gambes, adjonction de mixtures, électrification du tirage des notes et réharmonisation de l'ensemble.
En 1999, puis en 2005, grâce à la Ville de Paris, deux tranches de travaux sont effectuées par le facteur Bernard Dargassies qui remplace le système de traction des notes, installe un combinateur électronique, repense l'instrument dans l'esprit de Narcisse Martin tout en l'agrémentant d'un récit plus romantique, et réharmonise l'ensemble de façon tout à fait homogène.
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Jesuits came to Paris in 1581 but were expelled from France in 1595. They came back in 1606 and went back into their former house. In 1619, King Louis XIII offered them land formerly occupied by the Philippe-Auguste place. In 1627, Jean-François de Gondi, first archbishop of Paris, assisted King Louis XIII to lay the cornerstone of St. Louis church. The construction was supervised by Brother Étienne Ange Martel, called Martellange (1569-1641), Jesuits' architect and builder of the Gesù (main Jesuit church in Rome). He conceived the plans of the church but was replaced, in 1629, by Father François Derand (1588-1644) who executed the façade and the copola. For the interior decoration, he was assisted by Father Charles Turmel who worked until 1647. The first mass was celebrated by Cardinal Richelieu himself, on May 9, 1641.
The church, located in an aristocratic district, benefited from the Jesuits' aura. The oppolence of its furnishings and its art works, splendid celebrations, visiting great minds like Bossuet, Louis Bourdaloue, and Father François de La Chaise or musicians like Charpentier and Delalande makes this church a Mecca for the christian nobility of France.
In 1763, the Parliament of Paris voted the Jesuits' abolition in France, and finally their expulsion (1773). Their house was given to the members of St. Catherine-du-Val-des-Écoliers priory.
During the Revolution, the church, looted and emptied, was used as a warehouse to store books coming from des troyed convents in the district and also as a worship place for the Reason cult. In 1802, the church becomes a parish church under the patronage of St. Paul-St. Louis in order to commemorate the old parish church of St. Paul-des-Champs destroyed in 1796. When the Jesuits are allowed back into France, in 1814, they were not permitted to take back the house and the church.
The Organ
In 1643, there was a large 8-foot organ, with a 16' Bourdon, installed in a 5-turret large organcase without a seperate positif. It was enlarged and modified many times, mainly by Étienne Enocq and by François-Henri Clicquot in 1760. It is the instrument chosen by Dom Bedos as an example while he was writing his work « The Art of organbuilding » (1766-1778).
After been used by Marin de la Guerre (ca. 1679), Michel-Richard de Lalande, Louis Marchand (ca. 1704), Jean-Philippe Rameau (1736), and Michel Corrette who was the organist while Dom Bedos was working on his book, this instrument had a cruel fate, during the Recolution, and vanished without traces.
Whether the instrument was dismantled in order to be installed somewhere else or abandonned to tin dealers to be sold, there was nothing left when, in 1805, when it was decided to reinstall the instrument on its former stone gallery. For the amount of 2,100 pounds, a dismantled organ stored in the Hôtel-Dieu chapel was purchased. In the same location, there were scattered organ parts coming from an instrument that was formerly in St. Esprit House, on de Grève Place.
Parts from these two organs were probably used by organbuilder Pierre Dallery to build an instrument with 30 stops over 3 manuals and pedal. This organ was used for more than sixty years thanks to two renovations executed by Louis Callinet in 1855, and by Cavaillé-Coll who rebuilt the Récit in 1857. Modifications to the organcase and the complete retoration were approved in 1867 by the Churchwardens and the sum of 30,000 francs was budgeted for the operation; but actual expenses reached 37,000 francs, of which 26,000 went for the organ building itself, and 10,400 for sculpting and woodworks.
Organbuilder Narcisse Martin, from Rouen, chosen by the Churchwardens, completed the works only in 1871; the organ was received by César Franck, Théodore Dubois, and Benjamin Darnault, assisted by Rivet, titular organist, and Jules Minard, choir director.
In 1930, a new renovation was carried out by Abbey, and in 1972, the instrument is restructured in neo-classical aesthetics by Gonzalez : removal of gambas, addition of mixtures, installation of electric key action, and complete revoicing of the instrument.
In 1999, and in 2005, thanks to the City of Paris, works are carried out, in two stages, by organbuilder Bernard Dargassies who replaces the key action, installs a new electronic combination system, reconfigures the instrument along Narcisse Martin's original composition while designing a more Romantic-styled Récit, and revoices the complete instrument.
I. Grand-Orgue |
II. Positif |
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Bourdon | 16' | Bourdon | 8' | |
Montre | 16' | Flûte | 8' | |
Bourdon | 8' | Montre | 8' | |
Montre | 8' | Prestant | 4' | |
Prestant | 4' | Nasard | 2 2/3' | |
Doublette | 2' | Doublette | 2' | |
Plein jeu | V | Tierce | 1 3/5' | |
Cornet | V | Plein jeu | III | |
Bombarde | 16-8' | Trompette | 8' | |
Trompette | 8' | Clairon | 4' | |
Clairon | 4' |
III.Récit |
Pédale |
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Bourdon | 8' | Soubasse | 16' | |
Dulciane | 8' | Flûte | 16' | |
Voix céleste | 8' | Bourdon | 8' | |
Flûte à cheminée | 4' | Flûte | 8' | |
Quarte | 2' | Bourdon | 4' | |
Sesquialtera | II | Flûte | 4' | |
Plein jeu | III | Bombarde | 16' | |
Bombarde douce | 16' | Trompette | 8' | |
Trompette | 8' | Clairon | 4' | |
Hautbois | 8' |
I. Grand-Orgue |
II. Récit |
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Montre | 8' | Gambe | 8' | |
Bourdon | 8' | Bourdon | 8' | |
Salicional | 8' | Flûte | 4' | |
Prestant | 4' | Basson-Hautbois | 8' | |
Doublette | 2' | Trompette | 8' | |
Fourniture | IV | Clairon | 4' |
Pédale |
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Soubasse | 16' |