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Cavaillé-Coll, 1898
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L'abbaye bénédictine de Saint-Sever fut fondée en 988 par Guillaume Sanche, duc de Gascogne sur le tombeau de Severus, évangélisateur et martyr, décapité au Ve siècle.
En 1028, Grégoire de Montaner, moine de Cluny, vint la diriger. À la suite d'un incendie en 1060, elle fut reconstruite sur le modèle de Cluny. Elle a été achevée vers 1120 puis connait un rayonnement qui s'étendait de l'Aquitaine au coeur de l'Espagne.
Les nombreux sièges, entre les XIIIe et XVe siècles, puis un tremblement de terre en 1372 la détruisirent partiemment. Elle fut restaurée, une deuxième fois, au XVe siècle et, en 1569, les huguenots de Montgomery la détruisirent à nouveau.
Ce n'est qu'au XVIIe siècle que la congrégation de Saint-Maur entreprit une nouvelle restauration qui sera achevée au siècle suivant. L'abside et son baldaquin furent restaurés, une première fois, après le sac de l'abbatiale lors de la guerre des religions.
La révolution française décida la désaffectation de l'abbatiale et les bâtiments conventuels de l'abbaye furent attribués et vendus. Rendue au culte en 1795, l'abbatiale est un exceptionnel témoignage historique, architectural et artistique malgré la restauration douteuse des architectes du XIXe siècle. On y retrouve 150 chapiteaux dont 77 authentifiés comme étant gallo-romains et romans. Elle possède un exceptionnel échantillonnage de médaillons des 7 absidioles comprises dans le choeur. Ses dimensions sont impressionnantes: 71m (233 pi) de long, 31m (102 pi) de large pour la nef et 41m (134,5 pi) pour le transept. Quant à l'abbaye elle-même, une partie du cloître appartient à des particuliers.
L'abbatiale est classée « monument historique » en 1911 puis inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO en 1998.
L'orgue
On connaît l'existence de quatre instruments successifs dans l'abbatiale bénédictine de Saint-Sever. Le premier fut construit vers 1500, vraisemblablement par le Frère Jean d'Abadie. Il fut détruit par les Huguenots en 1569. Un nouvel orgue est construit par François Lépine, en 1712, sous le prieuré de Charles Armand De La Vie. C'est cinquante ans plus tard que le moine bénédictin Dom Bédos de Celles y construisit un nouvel instrument dont nous avons conservé le buffet. Il a travaillé quatre ans sur cet instrument, juste avant de se pencher sur la rédaction de son Art du facteur d'orgues. On peut constater une ressemblance frappante entre le grand seize pieds décrit dans l'ouvrage et celui réalisé à Saint-Sever.
En 1842, l'instrument fut restauré par Daublaine et Callinet. Une expertise des travaux fut d'abord faite par d'Anjou. À la demande de la fabrique, une contre-expertise fut effectuée par Simon, organiste de l'église royale de Saint-Denis et de la basilique Notre-Dame-des-Victoire à Paris. Divers projets de restauration, à partir de 1850, tentèrent de maintenir intégralement l'instrument du célèbre bénédictin.
En 1885, il fut décidé de confier à Aristide Cavaillé-Coll un travail qui fut, cette fois, une reconstruction complète de l'orgue. C'est donc dans le buffet du dix-huitième siècle cependant que sera construit l'instrument que nous connaissons aujourd'hui. Seuls quelques tuyaux de bourdon furent conservés. Il fut inauguré par Alexandre Guilmant le 9 octobre 1898. Cela prouve que de nombreuses difficultés surgirent avant l'achèvement du projet étant donné cette date de 1898 et la réception officielle des travaux le 20 février 1896. Ernest Bouilloux finira les travaux en 1900. C'est un des derniers instruments construits par la maison Cavaillé-Coll, du vivant d'Aristide, et avant la reprise de celle-ci par Charles Mutin. C'est aussi le plus important orgue Cavaillé-Coll d'Aquitaine et aussi un des plus authentiques au monde car il n'a jamais été modifié.
L'orgue est situé au fond de la nef principale, contre le mur ouest, sur une tribune de pierres, soutenue par un arc en plein cintre. L'instrument est un 16 pieds en montre. Il comprend deux buffets: le positif aujourd'hui vide, à trois tourelles, la plus petite au centre, et le Grand-Orgue à cinq tourelles. Le massif est limité aux faces-plates extérieures, les deux tourelles latérales en ressaut dominant les culs de lampe et des rinceaux figurant des harpies. Sur tout l'orgue, les lignes accentuées des divers niveaux, les dômes à imbrications, les pots-à-feu, l'allure générale du décor, la logique des articulations nous laissent penser, contrairement aux affirmations de pseudo-experts, que nous avons le buffet de 1710 et non point celui de Dom Bédos. L'ensemble est charpenté en bois; la partie arrière du buffet primitif a été découpée lors de la reconstruction par Aristide Cavaillé-Coll afin de dédoubler l'espace sonore.
La console, séparée et face à la nef est placée à l'emplacement du positif. Elle comprend trois claviers manuels entourés de gradins portant les tirants de jeux.
La soufflerie, située dans le soubassement l'orgue comprend un grand réservoir primaire à pompes, alimentant six soufflets pour les manuels et la machine Barker. On trouve, en outre, deux soufflets pour la pédale.
L'étage de la tuyauterie se présente de la façon suivante:
En 1911, les buffets sont classés « monuments historiques » et, en 1976, c'est au tour de la partie instrumentale d'être classifiée « monument historique ». En 1980, il a fait l'objet d'une soigneuse restauration à l'identique par Robert Chauvin, facteur d'orgues de Dax.
The Benedictine abbey of St. Sever was founded in 988 by Guillaume Sanche, Duke of Gascogne upon the grave of Severus, avangelist and martyr, beheaded in the 5th century.
In 1028, Grégoire de Montaner, monk in Cluny, became the abbot. Following a fire in 1060, it was rebuilt using the Cluny abbey a model. It was completed by 1120 and became a center of influence stretching from Aquitaine to the center of Spain.
The many sieges, between the 13th and the 15th centuries, and then an earthquake in 1372 partially destroyed the abbey. It was restored, a second time, in the 15th century and, in 1569, it was again destroyed by Montgomery's Huguenots.
A new restoration, that would last a century, began in the 17th century by the St. Maur congregation. The apse with its baldachino were, for a first time, restored, following the sack of the abbey after the war of religions.
The Revolution ordered the church's secularization and the conventual buildings were sold. The church was returned to worship in 1795 as an exeptional historial, architectual and artistical witness in spite of questionable restoration carried out by 19th-century architects. There are 150 chapiters of which 77 are authenticated as dating back to the Gallo-Roman and Roman eras. An exceptional selection of medallions is found in the 7 apsidioles located in the chancel. Its dimensions are also sensational: 71m (233 ft) long, 31m (102 ft) large at the nave and 41m (134.5 ft) large at the transept. As for the abbey itself, part of the cloisters is now owned by private individuals.
The abbey church is classified as an "historical monument" in 1911 and then part of the World Heritage by UNESCO in 1998.
The organ
Four instruments are known to have been installed in the Benedictine abbey of St. Sever. The first one was built around 1500, built very likely by brother Jean d'Abadie. Il was destroyed by the Huguenots in 1569. While Charles Armand De La Vie was abbot, a new organ was built by François Lépine in 1712. Fifty years later, Benedictine monk Dom Bedos de Celles will build a new instrument in the preserved organcase we know. He worked four years on this instrument just before writing his "Art of the organbuilder" treatise. There is a striking similarity between the large 16-foot organ described in his book and the one built in St. Sever.
In 1842, the instrument was restored by Daublaine and Callinet. A first evaluation was carried out by d'Anjou. Upon the churchwardens' request, a second evaluation was carried out, this time by Simon, organist in St. Denis Royal church and Notre-Dame-des-Victoires basilica in Paris. From 1850, many restoration projects tried to fully preserve the instrument built by the renowned Benedictine monk.
In 1885, it was decided to commission Aristide Cavaillé-Coll to completely rebuild the instrument. The instrument, we know today, was built inside the 18th-century organcase. Only a few Bourdon pipes were reused. It was inaugurated by Alexandre Guilmant on October 9, 1898. This fact shows that many problems occurred between the date the project was completed (1898) and the date (February 20, 1896) the official reception of the instument. Ernest Brouilloux would complete the instrument in 1900. It is one of the last instruments built by Cavaillé-Coll, when Aristide was alive, and before the takeover by Charles Mutin. It is the most important Cavaillé-Coll organ in Aquitaine and also one of the most authentic Cavaillé-Coll instrument in the world because it has never been modified.
The organ is located at the end of the main nave, against the western wall, on a stone gallery supported by an semi-circular arch. The instrument has a 16' front display. There are two organcases: the 3-turret positif now empty and the 5-turret Grand Orgue. The main organ case is limited by the exterior flats while the two lateral turrets are installed over cul-de-lampes and rinceaus depicting harpies. Many items like accentuated lines on different levels, overlapping domes, ornaments on top of the turrets, general ornementation, and logic of the mechanical action, lead us to think that, contrary to what pseudo-experts have reported, the organcases date back to Lépine's instrument and not to Dom Bedos' instrument. The back of the wooden structure has been cut out when Aristide Cavaillé-Coll rebuilt the instrument in order to double the available space.
The datached console faces the nave and is located in the positif organcase. The three manuals are surrounded by terraced stopknobs.
The wind system, located in the lower case, is made of a large primary reservoir feeding six windchests for the manuals and the Barker machine. The Pedal division is winded by two winchests.
The layout of the pipework is as follows:
The organcases were classified as "historical monuments" in 1911 and, in 1976, the same was applied to the instrumental part. In 1960, a careful restoration to identical was carried out by Robert Chauvin, organbuilder from Dax.
I. Grand-Orgue |
II. Positif |
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|---|---|---|---|---|
| Montre | 16' | Cor de nuit | 8' | |
| Bourdon | 16' | Salicional | 8' | |
| Montre | 8' | Unda maris | 8' | |
| Flûte harmonique | 8' | Dulciane | 4' | |
| Bourdon | 8' | Flûte douce | 4' | |
| Prestant | 4' | Carillon | III | |
| Quinte | 2 2/3' | Trompette | 8' | |
| Doublette | 2' | Voix humaine | 8' | |
| Plein Jeu | V | Tremblant | ||
| Bombarde | 16' | |||
| Trompette | 8' | |||
| Clairon | 4' | |||
III. Récit |
Pédale |
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|---|---|---|---|---|
| Quintaton | 16' | Flûte | 16' | |
| Flûte traversière | 8' | Soubasse | 16' | |
| Gambe | 8' | Flûte | 8' | |
| Voix céleste | 8' | Bourdon | 8' | |
| Flûte octaviante | 4' | Bombarde | 16' | |
| Octavin | 2' | Trompette | 8' | |
| Basson-Hautbois | 8' | |||
| Clarinette | 8' | |||
| Trompette harmonique | 8' | |||
| Clairon | 4' | |||
| Tremblant | ||||