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Orgue de tribune / Gallery Organ Cavaillé-Coll, 1852 / Gonzalez, 1970 Hedelin, 1990
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Orgue de choeur / Chancel Organ Cavaillé-Coll, 1858
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L'église Saint-Vincent-de-Paul constitue une réalisation très marquante de l'architecture religieuse parisienne de la première moitié du XIXe siècle, la traduction la plus monumentale du vieux modèle rajeuni des basiliques romaines. C'est, en fait, la dernière grande église « classicque » de Paris.
L'endroit était, depuis le début du XIIe siècle, une léproserie administrée par des chanoines réguliers de Saint-Augustin et dont la chapelle était placée sous l'invocation de saint Lazare. Désaffectée, elle fut alors donnée, en 1632, à Vincent de Paul et aux prêtres de la Mission qui prirent ainsi le nom de Lazaristes. Pillée en 1789, transformée en prison (1791) pour contre-révolutionnaires, puis pour femmes (1794) après la chute de Robespierre, l'édifice est démoli en 1935.
La paroisse de Saint-Vincent-de-Paul, fondée en juillet 1804, après le Concordat, reçoit ce nom parce qu'elle occupe une partie du terrain du prieuré saint-Lazare où saint Vincent-de-Paul s'est éteint en 1660. Une très modeste chapelle paroissiale provisoire fut construite qui reprit l'ancien vocable de saint Lazare auquel fut substitué, en 1815, celui de saint Vincent de Paul. Elle servira au culte jusqu'en 1825.
Devenue rapidement insuffisante, cette chapelle céda la place à l'église actuelle, dressée sur une éminence où l'on gardait le souvenir d'un ermitage qui avait abrité les méditations de « monsieur Vincent ». Commencés le 25 août 1824 par Jean-Baptiste Lepère, les travaux, qui s'éternisent faute d'argent, sont encore retarfés par la révolution de juillet 1830. Ils furent repris avec ampleur en 1831 par Jacques-Ignace Hittorff, gendre du premier architecte, et achevés en 1844. L'église fut consacrée par Mgr. Denys-Auguste Affre, archevêque de Paris, le 21 octobre 1844.
L'édifice est fortement inspiré des basiliques romaines, excepté les deux tours carrées et espacées qui encadrent la façade. Un large perron entoure la façade que précède un portique de style grec formé de douze colonnes ioniques cannelées assez lourdes qui supportent un fronton triangulaire, oeuvre de Charles-François Leboeuf-Nanteuil, rerésentant la « Glorification de saint Vincent de Paul ». Au-delà du vestibule s'étent une vaste nef rectangulaire de trouze travées, longue de 80 mètres (262,5 pieds), couverte d'une charpente apparente chargées de moulures polychromées: les collatéraux, couverts de plafonds à caissons sculptés et surmontés de hautes tribunes à colonnes corinthiennes, sont bordés d'une rangée de chapelles. Des colonnes ioniques revêtues de stuc divisent les cinq nefs. Enfin, le choeur en hémicycle, couronné d'un cul-de-four et précédé d'un arc triomphal, est entouré d'une large colonnade correspondant à celle qui borde les chapelles.
Les murs sont recouverts de peintures où figurent quelque deux cents personnages, exécutées de 1849 à 1852 par Hippolyte Flandrin et qui, sous les tribunes de la nef, se déroulent sur un espace de plus de 267 mètres carrés (2874 pieds carrés). On les a considérées comme « une des merveilles de la peinture française ». La coupole est ornée d'une peinture de François-Édouard Picot. Le maître-autel, richement sculpté par Astyanax-Scaevola Bosio, est pourvu d'un baldaquin qui abrite une des oeuvres majeures de François Rude, à savoir un calvaire en bronze qui fut exécuté entre 1848 et 1852.
L'orgue de tribune
Aristide Cavaillé-Coll, après avoir soumis deux popositions le 5 septembre 1845, signe le contrat de construction le 20 avril 1849. L'instrument, tel que sorti des ateliers en 1851, comptait 47 jeux, répartis sur trois claviers de 56 notes et un pédale de 25 notes, et 2,669 tuyaux. Il a été inauguré le 26 janvier 1852 par le titulaire Peters Cavallo et l'organiste Louis-James-Alfred Lefébure-Wély. C'est sur cet instrument que Jacques-Nicolas Lemmens se fit entendre à plusieurs reprises au cours du mois de février 1852 devant un auditoire d'élite, émerveillant par la perfection de sa technique autant que par la grandeur et la sévérité de son style.
Cet instrument était sans doute l'un des plus remarquables de Cavaillé-Coll comme le démontre un rapport de la société d'Encouragement en 1854 qui souligne la qualité et l'ingéniosité mécanique. Parmi les particularités de sa facture, signalons l'une des rares applications en France du sommier à pistons, mis au point par Eberhard-Friedrich Walcker, de Ludwigsburg vers 1845, et l'emploi du verre pour les parois de la boîte expressive.
Le buffet, dessiné par l'architecte de l'église, Jacques-Ignace Hittorff, et exécuté par Napoléon Liénard pour la sculpture et par Poncet pour la menuiserie, présente une disposition originale avec ses deux corps séparés pour laisser voir la rosace percée dans l'axe de la façade. En réalité, l'orgue entoure la tribune: un buffet de part et d'autre, relié par une tuyauterie au-dessus de l'ouverture de la rosace. Les retours des façades encadrent les tribunes en étant ornées de superbes tuyauteries formées de chanoines. À l'intérieur, Cavaillé-Coll avait disposé l'instrument comme suit: le buffet de gauche comprend la tuyauterie du Positif, du Récit, le sommier UT de la Montre du Grand-Orgue (Montre 16, Gambe 16, Montre 8, Gambe 8, Montre 4, Voix céleste 8) ainsi que le sommier UT de la Pédale tandis que le buffet de droite comprend le sommier UT# de la Montre du Grand Orgue, les deux sommiers des autres jeux du Grand-Orgue divisés en basses et dessus ainsi que le sommier UT# de la Pédale. Dans cette articulation, Cavaillé-Coll avait multiplié les recherches de vent. Outre les accouplements et tirages par machine Barker, le facteur avait disposé la Montre postée sur deux sommiers à soupapes et à pressions spéciales. Les autres jeux du clavier de Grand-Orgue étaient disposés sur deux sommiers munis chacun d'une pression différente.
Le 26 janvier 1859, Cavaillé-Coll soumet une proposition pour une restauration comprenant un nettoyage et un réglage de la traction pour la somme de 4 450 francs. À l'origine, la console était sur la tribune, de côté par rapport à l'église, l'organiste, en jouant, voyait parfaitement l'autel à sa droite. Suite à une restauration, la console est maintenant placée sur une tribune latérale.
La partie intrumentale est classée « monument historique ».
L'orgue de choeur
Cavaillé-Coll soumet, le 3 octobre 1853, une première proposition pour un orgue de 18 jeux sur deux claviers avec pédale en tirasse au coût de 12 000 francs plus 6 000 francs pour le buffet qui sera construit d'après les plans de Jacques-Ignace Hittorf. Une deuxième proposition, datée du 3 mars 1855, est pour un orgue de 14 jeux avec pédale en tirasse pour un coût de 12 424 francs et, une troisième, datée du 12 août 1856, pour un orgue de 18 jeux avec pédale en tirasse pour un coût de 14 670 francs.
Enfin, le contrat est signé pour un orgue de 20 jeux sur deux claviers avec pédale en tirasse. Le 18 août 1857, l'orgue est prêt mais l'installation est remise à plus tard car le buffet n'est pas prêt. L'inauguration de l'orgue a lieu le 12 février 1858.
Le 4 juillet 1870, Cavaillé-Coll signe un contrat pour la restoration de l'instrument au coût de 1 800 francs.
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The church of St. Vincent de Paul is a noteworthy achievement in the Parisian religious architecture in the first half of the 19th century, the largest modern expression of the Romanesque basilica's old model. In fact, it is the last Classic large church in Paris.
The location was, since early 12th century, a leper hospital administered by the regular canons of St. Augustine and whose chapel was dedicated to St. Lazare. Unused, it was given, in 1632, to Vincent de Paul and to the Mission priests who were called the Lazarists. Looted in 1789, converted into a prison (1791) for counterrevolutionnaries, then into a women's prison (1794) after Robespierre's fall, the building was demolished in 1935.
The parish of St. Vincent de Paul, established in July 1804 after the Concordat, received this name because its territory includes part of St. Lazare's priory where St. Vincent de Paul died in 1660. A temporary modest small chapel was built and dedicated to St. Lazare whose name was substituted, in 1815, for St. Vincent de Paul. It will be used for services until 1825.
Soon too small, the chapel was replaced with the actual church, built upon an hill where used to be a retreat where Mr. Vincent used to come for meditation. The construction of the church began on August 25, 1824 upon plans prepared by Jean-Baptiste Lepère. Works went along alowly due to lack of money and the July 1830 revolution. Works resumed in 1831 under the supervision of Jacques-Ignace Hittorff, fist architect's son-in-law, and were completed in 1844. The church was consecrated by Archbishop Denys-Auguste Affre, of Paris, on October 21, 1844.
The building's architecture is strongly inspired by Romanesque basilicas, with the exception of the two spaced out square towers framing the facade. Large steps, surrounding the facade, lead to a Greek-styled portico made of twelve fluted Ionic heavy columns supporting a triangular pediment, made by Charles-François Leboeuf-Nanteuil, depicting "St. Vincent de Paul's Glorification". Beyond the vestibule is a huge 262.5-foot (80-meter) long rectangular 12-bay nave covered with a visible structure loaded with polychromed mnouldings: the aisles, covered with sculpted coffer ceilings and topped by high galleries with Corinthian columns, are lined with a series of chapels. Stucco-covered Ionic columns are used to divide the five naves. Lastly, the semi-circular chancel, topped by a copola and preceeded by a triumphal arch, is surrounded by a large series of columns reminding the one lining the chapels.
Walls are covered by painting depicting over two hundred saints, executed between 1849 and 1852 by Hippolyte Flandrin, that cover a space of 2,874 sq.ft. (267 sqare meters) under the nave's galleries. The are considered as a treasure of the French painting. The copola is decorated with a painting executed by François-Édouard Picot. The high altar, lavishly sculpted by Astyanax-Scaevola Bosio, endowed with a baldachino, houses a bronze Calvary, executed between 1848 and 1852 by François Rude.
The Gallery Organ
After submitting two proposal for a new organ on September 5, 1845, Aristide Cavaillé-Coll is commissionned to build a new organ on April 20, 1849. The instrument, as it left the workshops in 1851, had 47 stops over three 56-note manuals and a 25-note pedal and 2,669 pipes. It was inaugurated on January 26, 1852 by titular organist Peters Cavallo and organist Louis-James-Alfred Lefébure-Wély. It is on this instrument that Jacques-Nicolas Lemmens played many times during the month of February 1852 in front of the elite, filling them with wonder by the perfection of his technique as much as by his the grandeur and the severity of his style.
This instrument was, without doubt, one of the most outstanding instruments produced by Cavaillé-Coll as indicated in a report issued by the Encouragement society in 1854 that emphasizes the quality and the mechanical ingenuity. Among the instrument's characteristics: one of the rare application, in France, of the cone-valve chest, invented around 1845 by Eberhard-Friedrich Walcker, from Ludwigsburg, and the use of glass in the walls of the enclosed swell box.
The organcase, designed by the church's architect, Jacques-Ignace Hittorff, and executed by sculptor Napoléon Liénard and woodworker Poncet, introduces an original layout with its two seperate cases in order to allow the rose window to be seen in the facade axis. In fact, the organ surrounds the gallery: a case on each side, linked by pipework over the rose window opening. The face returns frame the galleries while being decorated by beautiful dummy pipes. On the inside, Cavaillé-Coll laid out the pipeworks as follows: on the left side, the case houses pipework from the Positif, the Récit, the Great's Montre C windchest (16' Montre, 16' Gambe, 8' Montre, 8' Gambe, 4' Montre, 8' Voix céleste) and the Pedal's C windchest while on the right side, the case houses pipework from the Great's Montre C# windchest, two other windchests for the other stops of the Great divisions but divided into bass and treble, and the Pedal's C# windchest. In this layout, Cavaillé-Coll had multiplied the wind supply. Apart from the couplers and the stop action that use Barker machines, the organbuilder had divided the Montre on two cone-valve windchests and using special wind pressures. The other Great stops used two windchests and each one had a different wind pressure.
On January 26, 1859, Cavaillé-Coll submited a proposal for a restoration that would include a cleaning and a regulation of the action for the amount of 4 450 francs. Originally, the console was on the gallery, sideways to the church so that the organist, while playing, was able to follow what was going on at the altar. Following a restoration, the console is now located on a lateral gallery.
The instrument is classified as an "historical landmark".<"P>
Chancel Organ
On October 3, 1853, Cavaillé-Coll sumbits a first proposal for a choir organ with 18 stops over two manuals and a pulldown pedal at the cost of 12,000 francs plus 6,000 francs for the organcase that will be built using plans prepared by Jacques-Ignace Hittorff. A second proposal, dated March 3, 1855, is for a 14-stop organ with pulldown pedal at the cost of 12,424 francs and, a third one, dated on August 12, 1856, for an 18-stop organ with pulldown pedal at the cost of 14,670 francs.
Finally, the signed contract calls for a 20-stop organ over two manuals and pulldown pedal. On August 18, 1857, the organ is ready but the installation is delayed because the organcase is not ready. The inauguration took place on February 12, 1858.
On July 4, 1870, Cavaillé-Coll is commissionned to restore the instrument at the cost of 1,800 francs.
I. Positif |
II. Grand-Orgue |
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Bourdon | 16' | Montre | 16' | |
Principal | 8' | Bourdon | 16' | |
Bourdon | 8' | Montre | 8' | |
Flûte harmonique | 8' | Bourdon | 8' | |
Salicional | 8' | Flûte harmonique | 8' | |
Unda maris | 8' | Salicional | 8' | |
Principal | 4' | Grande Quinte | 5 1/3' | |
Flûte | 4' | Prestant | 4' | |
Quinte | 2 2/3' | Flûte | 4' | |
Doublette | 2' | Grande Tierce | 3 1/5' | |
Tierce | 1 3/5' | Quinte | 2 2/3' | |
Larigot | 1 1/3' | Octavin | 2' | |
Plein-Jeu | IV | Tierce | 1 3/5' | |
Trompette | 8' | Fourniture | V | |
Cromorne | 8' | Cymbale | III | |
Clairon | 4' | Bombarde | 16' | |
Trompette | 8' | |||
Basson | 8' | |||
Clairon | 4' |
IV. Récit |
IV. Solo |
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Quintaton | 16' | aucun jeu / no stop | ||
Diapason | 8' | |||
Bourdon | 8' | |||
Gambe | 8' | |||
Voix céleste | 8' | |||
Flûte | 8' | |||
Principal | 4' | |||
Flûte | 4' | |||
Nasard | 2 2/3' | |||
Octavin | 2' | |||
Tierce | 1 3/5' | |||
Plein-Jeu | V | |||
Cymbale | IV | |||
Bombarde | 16' | |||
Trompette | 8' | |||
Cor anglais | 8' | |||
Voix humaine | 8' | |||
Clairon | 4' |
Pédale |
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---|---|
Bourdon | 32' |
Soubasse | 16' |
Gambe | 16' |
Flûte | 16' |
Bourdon | 8' |
Gambe | 8' |
Flûte | 8' |
Flûte | 4' |
Gambe | 4' |
Plein-Jeu | V |
Bombarde | 16' |
Trompette | 8' |
Clairon | 4' |
I. Grand-Orgue |
I. Récit |
|||
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Bourdon | 16' | Gambe | 8' | |
Montre | 8' | Voix céleste | 8' | |
Bourdon | 8' | Flûte traversière | 8' | |
Salicional | 8' | Flête octaviante | 4' | |
Prestant | 4' | Octavin | 2' | |
Dulciane | 4' | Trompette | 8' | |
Quinte | 2 2/3' | Voix humaine | 8' | |
Doublette | 2' | Cor anglais-Hautbois | 8' | |
Trompette | 8' | |||
Clairon | 4' |
Pédale |
|
---|---|
Soubasse | 16' |
Flûte | 8' |