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L'Église de Toulouse a été fondée au IIIe siècle par saint Saturnin, son premier évêque, qui subit le martyre vers l'an 250. Quant à cathédrale Saint-Étienne, on n'en connaît pas vraiment les origines exactes. D'après certains historiens, elle aurait été bâtie sur les fondations d'une chapelle construite par saint Saturnin et reconstruite par saint Exupère, cent cinquante ans plus tard. Toutefois, la première mention que l'on en connaisse est fournie par une chartre de Charles le Chauve donnée, en l'an 844, au profit des églises de la ville.
À l'époque de la réforme grégorienne, en 1073, l'évêque Isarn décida de construire une grande église sur l'emplacement de la nef actuelle au lieu et place de la vieille église romane alors en ruine (dont il ne reste aujoud'hui que des vertiges à la base du clocher et des chapiteaux dans la nef). Magnifiquement adaptée pour la liturgie et la prédication, cette vaste construction, divisée actuellement en 3 travées, est recouverte d'une voûte aux puissantes croisées d'ogives de section carrée.
Haut et large de plus 19 mètres, l'ouvrage est la première grande manifestation unissant les tendances locales aux formes du répertoire français. Le dépouillement des parois de brique, la beauté et la puissance des lignes évoquent les constructions de l'ordre cistercien alors représenté sur le siège épiscopal toulousain par l'évêque Foulques. La grande rose, similaire dans le tracé à la rose occidentale de Notre-Dame de Paris, serait postérieure à 1229.
Vers 1275, Bertrand de l'Isle-Jourdain fut élu au siège épiscopal et décida d'édifier une église grandiose qui supposait la démolition de la cathédrale d'Isarn et aurait rivalisé avec celles d'Ile de France ou du Nord du pays. Il s'adressa à Jean Deschamps, maître d'oeuvre de la cathédrale de Narbonne, qui avait aussi travaillé sur les cathédrales de Clermont-Ferrand, Limoges et Rodez.
Après avoir fait raser le chevet de l'ancienne cathédrale, il commença d'entreprendre un immense choeur, deux fois plus large que la nef d'Isarn et aussi long qu'elle. Son idée était de démolir l'une au fur et à mesure que l'autre avancerait. Si son projet avait été entièrement réalisé, Toulouse aurait aujourd'hui une cathédrale équivalente à celle de Reims ou d'Amiens. Le transept aurait été au niveau du choeur de la cathédrale d'Isarn et la vieille nef aurait certainement été détruite. La mort de Bertrand de l'Isle et des difficultés financières interrompirent les travaux et le choeur fut couvert d'une charpente provisoire qui brûla en 1609. Après cet incendie, qui détruisit également le mobilier, on abandonna le projet d'un étage très élevé (40 m) qui fut remplacé par une voûte hâtivement dressée à 28 m par l'architecte Pierre Levesville.
Par la suite, divers travaux exécutés selon des plans parfois radicalement différents, apportent la fantaisie de réalisations quelque peu énigmatiques. Ce sont, entre autres, le portail de l'archevêque Denis Du Moulin (1447), le gros pilier du transept et le clocher du cardinal Jean d'Orléans (XVIe siècle). Au XIXe siècle, on songea même, dans un élan rationaliste et au nom de l'unité de style, à « achever » l'édifice, prévoyant de jeter bas les parties les plus anciennes. Le XXe siècle a, quant à lui, vu la construction du portail nord et d'un inutile bras de transept réalisé au détriment d'une chapelle du XVe siècle.
La principale originalité de l'édifice est de présenter deux parties très distinctes: une partie romane, la nef et l'arrière de l'église et une partie gothique, le choeur. Ces deux églises ont été reliées au XVIe siècle par le cardinal Jean d'Orléans. À l'instar de sa petite jumelle, l'église gothique a subi de nombreux ajouts et a donné lieu à de nombreux projets, souvent abandonnés en cours de route. L'histoire de cette église est tellement émaillée de modifications, de rénovations et de reconstructions qu'on pourrait la surnommer la « cathédrale inachevée ».
L'orgue
Orgue construit par Antoine Lefebvre entre 1612 et 1650. En 1677, Jean de Joyeuse procède à une réparation; relevage de Monbrun en 1738; travaux de Jean-François Lépine en 1761; reconstruction de l'instrument par Jean-Baptiste Micot en 1772 et Grégoire Rabiny en 1787. Des travaux sont entrepris par Pierre Campardon entre 1810 et 1829 et par les frères Claude en 1835.
En 1848, Aristide Cavaillé-Coll refait entièrement l'instrument en gardant quelques jeux anciens. Le coût des travaux fut estimé à 29 290 francs. Suite au démontage, plusieurs jeux importants et les grands tuyaux d'anches étaient dans un état hors récupération et durent être refaits à un coût supplémentaire de 6 600 francs. Suite à cette transformation, l'orgue est inauguré par Louis-James-Alfred Lefébure-Wély en 1852.
En 1970, l'instrument est en très mauvais état. Sollicitée, la maison Kern va entreprendre une reconstruction de l'instrument à partir des éléments historiques à conserver. L'instrument actuel, outre son très beau buffet, conserve huit jeux anciens dont le très beau cornet probablement d'origine et quatorze jeux d'Aristide Cavaillé-Coll. C'est un instrument d'une très grande poésie et d'une grande clarté. Il a été l'instrument du concours de musique d'orgue contemporaine en juin 1986.
Le buffet a été classé « monument historique » le 19 mars 1971.
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The Toulouse Church was founded in the 3rd century by St. Saturnin, its first bishop, who died as a martyr around 250. Concerning the cathedral itself, no one knows exactly its origins. According to some historians, it would have been built on foundation of a chapel built by St. Saturnin and replaced 150 years later by St. Exupere. The first known document is a charter signed by Charles the Bald in 844 concerning the city churches.
During the Gregorian reform era, in 1073, Bishop Isarn decided to build a large church on the site of the actual nave and to replace the old Roman style church that was going to ruin (the only remnants are vestiges at the bottom of the bell tower and capitals in the nave). Beautifully adapted to the liturgy and preaching, this large building, actually divided into 3 bays, is topped by a powerful square diagonal rib vault.
The 19m tall and wide building is the first expression that brings together local leanings to French traditional shapes. The bareness of brick walls, the beautiful and powerful line is reminiscent of Cistercian order buildings represented on those days by Toulouse Bishop Foulques. The large rose window, similar to the western rose window in Notre-Dame in Paris, was installed after 1229.
By 1275, Bertrand de l'Isle-Jourdain is elected bishop and decides to build a grandiose church implying the demolition of Isarn's cathedral, a church that would rival those in Ile de France and northern France. He asked Jean Deschamps, master builder of the Narbonne cathedral and who also worked on Clermont-Derrand, Limoges, and Rodez cathedrals.
After throwing down the chevet of the old cathedral, he began the construction of a large sanctuary, twice as large and as long as Isarn's nave. His idea was to gradually demolish the old cathedral as the new one was being built. If his project would have been completed, Toulouse would have today a cathedral equivalent to the ones in Reims or Amiens. The transept would have been located where Isarn's cathedral sanctuary was and the old nave would have been demolished. Bertrand de l'Isle's death and financial difficulties stopped the project and the sanctuary was topped with a temporary framework that buurned down in 1609. After that fire, that consumed also the furniture, the project to have a 40m vault was discarded and a 28 m vault was designed and installed in a rush by architect Pierre Levesville.
Later, various construction works, carried out according to plans sometimes completely different, led to a fantasy of executions somewhat puzzling. These are, among others, Archbishop Denis Du Moulin's portal in 1447, Cardinal Jean d'Orleans' large transept pillar and bell tower during the 16th century. In the 19th century, in a rational impetus and in the name of unity of style, it was thought to « complete » the building, expecting to demolish the most ancient structures. In the 20th century, the northern portal was built just as the useless transept arm that replaced a 15th century chapel.
The main feature of thie building is to present two very different sections: a Roman style section that includes the nave and the back of the church, and a Gothic style section, the sanctuary. These two churches were connected in the 16th century by cardinal Jean d'Orleans. Following the exemple of its twin section, the Gothic church underwent many additions and led to many projects often abandonned on the way. This history of this church is so scattered with modifications, renovations, and rebuildings that it could be nicknamed the « unfinished cathedral ».
The organ
The organ was built by Antoine Lefebvre between 1612 and 1650. After repairs exécuted by Jean de Joyeuse in 1677 there was a renovation by Monbrun in 1738 then works by Jean-François Lépine in 1761 then a rebuilding the instrument by Jean-Baptiste Micot in 1772, and another one by Grégoire Rabiny in 1787. Miscellaneous works were also carried out by Pierre Campardon between 1810 and 1829, and by the Claude brothers in 1835.
In 1848, Aristide Cavaillé-Coll completely rebuilt the instrument while preserving a few old stops. The cost of rebuilding amounted to 29, 290 francs. When the dismantling took place, many of the principal pipework and most of the reeds pipework proved to be unsalvageable, they had to be rebuilt at an additional cost of 6 600 francs. Following this rebuilding, the instrument was inaugurated, in 1852, by Louis-James-Alfred Lefébure-Wély.
In 1970, the instrument was in a very bad shape. Organbuilding firm Kern was commissionned to rebuild the instrument while integrating historical elements. The actual instrument, apart from its very beautiful organ case, has 8 old stops, amongst them the likely original Cornet and 14 stops from Aristide Cavaillé-Coll. The instrument is remarkable for its poetry and its brilliance.
On March 19, 1971, the organ case was classified as an « historical landmark ».
II. Grand-Orgue |
III. Récit |
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Montre | 16' | Salicional | 8' | |
Montre | 8' | Prestant | 4' | |
Prestant | 4' | Doublette | 2' | |
Grosse Fourniture | II | Sifflet | 1' | |
Petite Fourniture | III | Flûte à cheminée | 8' | |
Cymbale | IV | Cornet | III | |
Cornet | V | Trompette | 8' | |
Bourdon | 16' | Hautbois | 8' | |
Bourdon | 8' | Voix humaine | 8' | |
Viole de Gambe | 8' | Tremblant | ||
Flûte | 4' | |||
Quarte de Nasard | 2' | |||
Nasard | 2 2/3' | |||
Tierce | 1 3/5' | |||
1ère Trompette | 8' | |||
2è Trompette | 8' | |||
Clairon | 4' |
IV. Écho en fenêtre |
I. Positif de dos |
|||
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Cornet | V | Montre | 8' | |
Trompette | 8' | Prestant | 4' | |
Doublette | 2' | |||
Plein jeu | V-VI | |||
Bourdon | 8' | |||
Flûte à cheminée | 4' | |||
Nasard | 2 2/3' | |||
Tierce | 1 3/5' | |||
Larigot | 1 1/3' | |||
Trompette | 8' | |||
Clairon | 4' | |||
Tremblant |
Pédale |
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Flûte | 16' |
Flûte | 8' |
Flûte | 4' |
Gros Nasard | 5 1/3' |
Grosse Tierce | 3 1/5' |
Bombarde | 16' |
Trompette | 8' |
Clairon | 4' |
I. Grand-Orgue |
II. Récit |
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Bourdon | 16' | Viole de gambe | 8' | |
Montre | 8' | Flûte octaviante | 8' | |
Salicional | 8' | Voix céleste | 8' | |
Flûte harmonique | 8' | Basson | 16' | |
Prestant | 4' | Trompette | 8' | |
Plein jeu | II-IV | Voix humaine | 8' | |
Trémolo |
Pédale |
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Soubasse (GO) | 16' |
Basson (REC) | 16' |
Trompette (REC) | 8' |