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Casavant, Opus 2152, 1952
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Historique
Le 1er avril 1647, Jacques de la Ferté, abbé de la Madeleine, chanoine de la Sainte-Chapelle de Paris, l’un des membres de la Compagnie des Cent Associés, donne un arrière-fief aux Jésuites. Cette nouvelle seigneurie est issue du démembrement de la seigneurie de La Citière que détient François de Lauson depuis 1635. « Ce que l’on appellera la seigneurie de La Prairie, constitue, après celle de La Citière, la première concession en fief sur la rive sud du gouvernement de Montréal ». Les Jésuites planifient, d’une part, d’utiliser la seigneurie comme un lieu de retraite pour leurs missionnaires et comme lieu d’isolement pour les Iroquois convertis, la mission Saint-François-Xavier-des-Prés et, d’autre part, d’y attribuer des terres aux Français nouvellement arrivés.
En 1667, les Jésuites ouvrent les registres de la mission Saint-François-Xavier-des-Prés, devenue paroisse en 1692, ce qui en fait la quatrième plus ancienne du gouvernement de Montréal et l’une des plus populeuses de la région avant 1752, juste avant l’ouverture d’autres paroisses dans la seigneurie. C’est aussi en 1670 que l’on érige une chapelle de bois à même le manoir seigneurial à deux ou trois cents pas du fleuve.
En 1686, les Jésuites cèdent la cure aux Sulpiciens. Ceux-ci font construire la première église en 1687. Elle est en bois et mesure 6 mètres (20 pieds) sur 9 mètres (30 pieds). La paroisse dessert alors 200 habitants. Quelques années auparavant, les Amérindiens avaient quitté La Prairie pour s'installer sur les rives du Saint-Laurent, en direction de l'actuel Kahnawake. Lorsqu'ils y érigent un lieu de prières, ils choisissent saint François-Xavier comme patron. Les Sulpiciens changent le patronyme de la paroisse pour celui que l’on connaît encore aujourd’hui soit La Nativité-de-la-Bienheureuse-Vierge-Marie-de-La Prairie et qui sera érigée canoniquement le 21 mai 1835 sous le nom de La Nativité-de-la-Sainte-Vierge-de-La-Prairie-de-la-Madeleine. Le 7 juin 1697, les Jésuites concèdent à la Fabrique des emplacements pour les besoins de l'église, du cimetière, et pour le presbytère et son jardin.
En 1705, pour satisfaire la population qui croît rapidement, une nouvelle église est érigée en pierre cette fois, implantée sensiblement au même endroit que la première, mais avec le portail donnant maintenant vers le fleuve. En 1725, on y ajoute un choeur et une sacristie. En 1774, des bas-côtés de 4,6 mètres (15 pieds) sont construits. En 1784, la façade avant se pare d’une tour. En 1813, la sacristie est agrandie.
En 1773, la seigneurie est saisie par la Couronne comme tous les autres biens des Jésuites au Canada et, le 18 décembre 1854, le régime seigneurial est aboli.
En 1835, on projette de remplacer l’église maintes fois agrandie puisqu’elle commande de dispendieuses réparations et que « c’était une question de nécessité comme de légitime orgueil. Les ressources des habitants étaient beaucoup plus considérables et il était juste qu’ils eussent une église proportionnée à leurs moyens et qui pût rivaliser avec tant de beaux édifices qui, à l’époque, s’élevaient sur tous les points du pays ». Ce n’est qu’en mai 1840 que les travaux de démolition de l’église commencent pour faire place à la nouvelle construction qui sera implantée de façon différente; la façade principale donnant sur le chemin de Saint-Jean. De plus, Mgr Ignace Bourget, évêque de Montréal, insiste pour que l'on construise un temple qui peut recevoir 900 fidèles. L'église sera inaugurée l’année suivante et, en 1856, la nouvelle façade de Victor Bourgeau est achevée.
L'édifice
L'architecte de l'église est Pierre-Louis Morin, un Français venu au Canada sous les auspices de Mgr Norbert Provencher, évêque de Saint-Boniface, qui reconnaissait chez ce jeune séminariste un attrait particulier pour la vie de missionnaire. Une fois arrivé au Canada, il reconnut que la vie de missionnaire ne lui convenait pas et alla se réfugier chez les Sulpiciens à Montréal qui trouvèrent en lui un bon sujet français et catholique qui avait même fait des études d'architecture en Europe. Il fut dont tout désigné pour oeuvrer dans un monde où il n'y avait pas de véritable architecte catholique francophone pour édifier les églises, mais que des artisans autodidactes.
Une de ses grandes réalisations est l'église de La Prairie, considérée à l'époque comme la plus grande église construite à la campagne dans le diocèse de Montréal : ses dimensions sont de 49,4 mètres (162 pieds) de longueur sur 18,9 mètres (62 pieds) de largeur et les murs de 12,2 mètres (40 pieds) de hauteur, soit sensiblement les mêmes dimensions que la première cathédrale Saint-Jacques à Montréal, construite en 1825. De forme rectangulaire, l'édifice possède un choeur en saillie et une abside en hémicycle. Le projet de Pierre-Louis Morin était assez dispendieux puisqu'il a coûté à l'époque près de 50 000 $, ce qui n'inclut pas la finition intérieure ni la construction du clocher.
La première façade de cette église était magnifique, composée de pilastres d'ordre ionique et de volutes de chaque côté d'un oculus et couronné d'un fronton, un peu dans l'esprit de la façade de l'église Notre-Dame-de-Grâce, à Montréal, qui est l'oeuvre de John Ostell. Autre particularité, l'architecte a jugé bon d'intégrer dans l'organisation spatiale de cette église un déambulatoire, un corridor qui conduit de la sacristie à la nef sans qu'on ait à passer par le choeur, un peu comme dans les cathédrales européennes.
Vus les coûts énormes de construction, on dut se passer de décor intérieur pendant 25 ans. En 1864-1865, Victor Bourgeau fait les plans d'un décor intérieur qui est empreint de l'architecture néo-classique inspirée par l'église St. Martin-in-the-Fields, de Londres, notamment pour l'organisation des voûtes.
Le projet initial prévoyait l'installation d'un maître-autel en marbre de Carrare, mais l'église s'est dotée d'un mobilier tout aussi honorable après un voyage en Europe du curé Isidore Gravel, en 1870. En effet, il rapporte un magnifique maître-autel en bronze doré de la maison Pousseilgue-Rusand, de Paris. Lors de sa mise en place, on doit faire intervenir un orfèvre, de la maison Hendery & Leslie, de Montréal, pour installer cette magnifique structure de bronze.
La chaire est en bois; réalisée d'après les plans de Victor Bourgeau, elle a été sculptée par les frères François-Xavier et Louis-Laurent-Flavien Berlinguet. Ce dernier va également concevoir les matrices des moulages de plâtres qui ornent la voûte. L'église est dotée de deux vitraux importés d'Angleterre, en 1865, par la maison J.C. Spence, de Montréal. Parmi les autres pièces intéressantes, signalons le chandelier pascal, une magnifique pièce sculptée qui provient de l'ancienne église construite en 1705; c'est une oeuvre de Joseph Goguet.
La façade actuelle et son clocher ont été refaits en 1855-1856 par Victor Bourgeau. Ce clocher est une copie du dôme du deuxième palais épiscopal de Montréal, oeuvre de l'architecte John Ostell, qui fut détruite lors du grand incendie de Montréal, en juillet 1852.
L'orgue
L'orgue actuel, un Casavant, comporte 16 jeux. Il a remplacé un orgue plus ancien, un Warren, d'une dizaine de jeux.
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History
On April 1st, 1647, Jacques de la Ferté, Abbot of the Madeleine, Canon of the Holy Chapel in Paris and one of the members of the Hundred Associates Company, granted a back fief to the Jesuits. This new seigniory came from the division of the Citière seigniory owned by François de Lauson since 1635. « What will be known as the La Prairie seigniory is, after the Citière seigniory, the first fief concession on the south shore by the Montréal government ». The Jesuits planned, on the one hand, to use the seigniory as a retirement place for their missionaries and as an isolated location for the converted Iroquois, the St. François-Xavier-des-Prés mission and, on the other hand, to allocate pieces of land to the newly arrived settlers from France.
In 1667, the Jesuits set up the registers for the St. François-Xavier-Des-Prés mission. The mission, who became a parish in 1692, was the fourth most ancient one in the Montréal area and one of the most heavily populated one in the region before 1752, just before the establishment of other parishes in the seigniory. A wooden chapel was erected in 1670 as part of the seigniorial manor located two or three hundred steps from the river.
In 1686, the Jesuits gave up the parish administration to the Sulpicians who will build a first church in 1687. It was a wooden structure measuring 20 feet (6 meters) by 30 feet (9 meters). The parish served 200 residents. Some years before, the Iroquois had left La Prairie to settle on the St. Lawrence, near the actual Kahnawake. When they set up a worship place, they chose St. François-Xavier as a patron saint. Sulpicians then changed the parish patronymic for the one we now know as Nativité-de-la-Bienheureuse-Vierge-Marie-de-La Prairie (Nativity of the Blessed Virgin Mary) and which will be canonically erected on May 21st, 1835, under the name of Nativité-de-la-Sainte-Vierge-de-La-Prairie-de-la-Madeleine. On June 7th, 1697, the Jesuits transferred to the churchwardens the land titles for the church, the graveyard, the presbytery and its garden.
In 1705, to meet the needs of a fast-growing population, a new stone church was built more or less on the same site as the first church but with the portal facing the river. In 1725, a chancel and a sacristy were added. In 1774, the church was enlarged by adding 15-foot (4.6-meter) side aisles. In 1784, a bell tower was added on the facade. In 1813, the sacristy was enlarged.
In 1773, the seigniory was seized by the crown along with all Jesuit properties in Canada and, on December 18th, 1854, the seignorial regime was abolished.
In 1835, it was planned to replace the several times enlarged church because expensive repairs would have to be carried out and because « it was a question of necessity and of legitimate pride. The financial resources of the residents were much more considerable and it was fair that they should own a church more proportional to their means and which could compete with so many nice buildings being erected, at that time, all over the country ». Church demolition works began in May 1840, to make room for the new building which will be built differently; the main facade now facing St. Jean Road. Besides, Bishop Ignace Bourget, of Montréal, insisted that the church should accommodate 900 persons. The church was dedicated the following year and, in 1856, the new facade, designed by Victor Bourgeau, was completed.
The Building
The church architect was Pierre-Louis Morin, a Frenchman who came to Canada under the patronage of Bishop Norbert Provencher, of St. Boniface, who saw in this young seminarian a particular attraction for missionary life. However, once in Canada, he found out that missionary life was not suitable for him and went to take refuge with the Sulpicians in Montréal who found in him a good French Catholic person who had even studied architecture in Europe. He was then the right person to work in a world where there was no real French Catholic architect to build churches, but only self-educated artisans.
One of his main projects was the La Prairie church, once considered as the largest church built in Montréal diocese's countryside: its dimensions are 162 feet (49.4 meters) long and 62 feet (18.9 meters) wide with 40-foot (12.2-metre) high walls, or roughly the same dimensions as the first St. Jacques cathedral in Montréal, built in 1825. The rectangular building has a protruding chancel and a semicircular apse. Pierre-Louis Morin's project was rather expensive since it cost, at the time, around $50,000 excluding the interior decoration and the construction of the bell tower.
The church's first facade was magnificent, made of ionic order pilasters and volutes on each side of an oculus and crowned with a pediment, slightly like the facade of the Notre-Dame-de-Grâce church, in Montréal, built by John Ostell. Another feature is the construction of an ambulatory, a corridor leading to the nave from the sacristy without going through the chancel, as found in European cathedrals.
Due to the high construction costs, the building had to go without interior decoration for 25 years. In 1864-1865, Victor Bourgeau designed the plans for an interior decoration based on neoclassical architecture inspired by St. Martin-in-the-Fields church, in London (England), mainly for the vault design.
The initial plan called for the installation of a Carrara marble high altar but, after a European trip by the parish priest Isidore Gravel, in 1870, the church acquired fairly decent furnishings. In fact, he brought back a magnificent gold-bronze high altar executed the Pousseilgue-Rusand firm, of Paris. During its installation, a goldsmith, from the Montréal firm of Hendery & Leslie, had to call to install this magnificent bronze structure.
The pulpit is made of wood; designed by Victor Bourgeau, it was sculpted by brothers François-Xavier and Louis-Laurent-Flavien Berlinguet. This last one also designed the die casts of the plaster moldings which adorn the vault. The church is endowed with two stained glass windows imported from England, in 1865, by the Montréal firm of J.C. Spence. Among other interesting items: the Easter candlestick, a splendid sculpted piece which comes from the former 1705 church; it was executed by Joseph Goguet.
The actual facade and its bell tower were built in 1855-1856 by Victor Bourgeau. This bell tower is a copy of the cupola on the Montréal's second episcopal palace, work of architect John Ostell, which was destroyed during a large fire in July 1852.
The Organ
The actual Casavant organ has 16 stops over two manuals and pedal. It replaced an old 10-stop Warren instrument.
Grand-Orgue |
Récit |
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Montre | 8' | Principal | 8' | |
Mélodie | 8' | Bourdon | 8' | |
Dulciane | 8' | Viole de gambe | 8' | |
Prestant | 4' | Voix céleste | 8' | |
Quinte | 2 2/3' | Gemshorn | 4' | |
Doublette | 2' | Trompette | 8' | |
Hautbois | 8' | |||
Tremolo |
Pédale |
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Bourdon | 16' | Violoncelle | 8' |
Bourdon | 8' |