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Casavant, Opus 577, 1914
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L'église Saints-Martyrs-Coréens, anciennement Sainte-Cunégonde, surnommée la cathédrale de l'Ouest, est située dans la secteur Petite-Bourgogne de l'arrondissement du Sud-Ouest de la ville de Montréal. Les théories diffèrent quant à l'origine du nom Petite-Bourgogne. Une carte cadastrale de 1855 identifie, dans le secteur, un terrain connu sous le nom de Bourgogne comme appartenant aux héritiers du défunt notaire, juge de paix et homme politique Louis Guy (1768-1850).
Historique
Au début de la colonie, le secteur est la propriété des Sulpiciens et des Soeurs de la Charité (Grises) de Montréal. Jusqu'en 1810 et essentiellement voué à l'agriculture, le quartier connaît les débuts de son urbanisation sous le nom de faubourg Saint-Joseph, une expansion de la ville de Montréal en dehors des murs de la cité. Seuls quelques riches citadins y possédent des terrains.
Vers 1850, Alexandre-Maurice Delisle (1810-1880), fonctionnaire et homme d'affaires, et William Workman (1807-1878), homme d'affaires et maire de Montréal (1868-1871), achètent conjointement de Frédéric-Auguste Quesnel (1785-1866), politicien, avocat et homme d'affaires, un grand terrain s'étendant des limites Ouest de Montréal jusqu'à la gare de Saint-Henri. Les nouveaux propriétaires divisent le terrain en lots, tracent des voies publiques, installent des services publics (égouts), et construisent même un marché, et ce, dans le but d'attirer des personnes à venir s'y établir. Le succès est au rendez-vous : des maisons, humbles et modestes, surgissent et le tout forme un faubourg qui est baptisé du nom de "Village Delisle". Pour les fins municipales, scolaires et religieuses, cette population fait partie de Saint-Henri dont les premières tanneries remontent à 1685 et dont le secteur est érigé en village en 1813 puis en tant que ville le 28 décembre 1876, en tant que cité le 8 janvier 1894, avant d'être annexé à la ville de Montréal le 27 décembre 1905.
Le Village Delisle est constitué en municipalité, le 28 décembre 1876 sous le nom de Village Sainte-Cunégonde. Le village obtient le statut de ville le 24 juillet 1887 et celui de cité le 21 mai 1890. Finalement, il est annexé à la ville de Montréal le 4 décembre 1905 quelques jours avant celle de Saint-Henri.
L'église
En 1874, les résidents demandent à Mgr Ignace Bourget (1799-1885), évêque (1840-1876) de Montréal, de leur donner un prêtre et d'ériger une mission. Mgr Bourget accepte et nomme, le 29 mai 1874, l'abbé François-Joseph Prud'homme (1824-1904), alors curé (1867-1874) de Sainte-Sophie, pour desservir le nouveau faubourg. Dès l'été 1875, il est remplacé par l'abbé Alphonse Séguin (1842-1893), alors curé (1872-1875) de Saint-André-d'Argenteuil qui arrive à la fin d'octobre 1875. La paroisse est canoniquement érigée le 11 décembre 1875, et est placée sous le vocable de sainte Cunégonde en honneur de Cunégonde de Luxembourg (975-1033), épouse du saint roi Henri II (979-1024), empereur (1014-1024) du Saint-Empire romain germanique, puisque la nouvelle paroisse est voisine et détachée de celle de Saint-Henri.
Une première chapelle, installée dans un ancien temple protestant (Windstaley Hall), est bénite, le 12 avril 1874, par Mgr Edouard-Charles Fabre (1827-1896), alors évêque coadjuteur (1873-1876) de Montréal. Comme cet édifice était, précédemment, un lieu de réunions profanes, il n'obtient pas la faveur des paroissiens. Comme le nombre de paroissiens augmente, la chapelle devient trop petite et les fidèles réclament une église digne de ce nom.
Déjà en 1874, le curé Prud'homme avait acheté un terrain qui devait servir d'emplacement à une future église. Les faibles ressources financières alors disponibles retardent le projet, et ce n'est qu'au printemps de 1877 qu'une élégante église (45,7 mètres / 150 pieds de long sur 22 mètres / 72 pieds de large), sur la plan jésuite, est érigée d'après les plans des architectes Joseph-Roch Poitras (1844-1885) et Victor Roy (1837-1902) par les entrepreneurs M. Roy, H. Fauteux et Joseph Giroux. La pierre angulaire est bénite le 13 mai 1877 par Mgr Fabre. Le 30 septembre 1877, une première messe est célébrée dans la crypte. Dès lors, l'ancienne chapelle est abandonnée et devient un théâtre. Les travaux s'échelonnent jusqu'en 1887 pour un coût total de 60 000 $. Le clocher s'élève à 69,8 mètres (229 pieds) du sol. La décoration intérieure est confiée à François-Xavier-Édouard Meloche (1855-1914). Cette décoration comprend une série de 10 tableaux relatant des scènes de la vie de sainte Cunégonde en plus d'une apothéose dans la voûte. L'église est complètement détruite par le feu le 19 janvier 1904.
En 1906, l'architecte Joseph-Omer Marchand (1872-1936), qui sera l'associé de Joseph Venne (1858-1925), est chargé de préparer les plans pour une nouvelle et vaste église de 4 700 mètres carrés (50 572 pieds carrés).
Cette église, l'un des trésors méconnus de Montréal, est un autre exemple de ces énormes temples aux clochers de cuivre coloré par le vert-de-gris. À l'extérieur, cette église de pierre bosselée semble massive. Sa façade, en pierre de taille, est impressionnante. Surmontée de deux clochers identiques, de type pavillon, elle est puissamment articulée par un portail monumental qui encadre l'entrée principale et une vaste rosace située directement au-dessus.
Avec son style particulier et son toit mansardé, cette église présente un intérêt architectural certain. Elle se distingue par un plan basilical, donc sans transept, à abside cintrée. Sa voûte très haute, 29,9 mètres (98 pieds) est dépourvue de colonnes et la nef est généreusement éclairée par une série de fenêtres hautes comme des édifices de trois étages qui en font tout le tour.
L'intérieur, de style néo-baroque exprimé à la manière de l’École des Beaux-Arts de Paris, est richement décoré. Faite de tableaux et de fresques, elle reflète les goûts de l'époque. La chaire et les fonts baptismaux, réalisés en 1934, sont l'oeuvre d'Elzéar Soucy (1876-1970), un sculpteur de talent. Elle possède l'un des plus beaux tableaux de Georges Delfosse (1869-1939) : une immense toile marouflée, c'est-à-dire collée directement sur la maçonnerie, représentant l'apothéose de sainte Cunégonde couvrant presque la totalité de la voûte de l'église. Les voûtes sont entièrement décorées de peintures marouflées qui s'insèrent dans des décors en plâtre ouvragé.
Le carillon de cinq cloches, fondu par la firme Crouzet-Hildebrand, de Louviers (France), est bénit en 1907. En 1932, le toiture du dôme, en cuivre, est restauré selon les plans de l'architecte René Charbonneau (1881-1969). L'église est située dans un quartier qui fut, pendant plusieurs années, prospère et qui a été détruit par la construction de l'autoroute Ville-Marie et la rénovation urbaine qui s'en suivit. Sa population, d'environ 21 000 personnes, chûte à environ 7 000. Après avoir été épargnée de la démolition, l’église ferme en 1971 et est alors cédée à l’archidiocèse de Montréal pour la somme symbolique de 1 $ tandis que la paroisse est supprimée et se joint à celle de Saint-Irénée.
Comme l'édifice est classé « exceptionnel » par le Conseil du patrimoine religieux du Québec, il est admissible à des subventions octroyées dans le cadre du « Programme de soutien à la restauration du patrimoine religieux ». C'est ainsi qu'il est renové, en 1984, aous la direction de l'architecte Claude Beaulieu. En 2001, le territoire de la paroisse est annexé à celui de de la Bienheureuse Anne-Marie-Blondin. Depuis 2003, l'édifice est assigné à une communauté catholique coréenne qui modifie son appellation en celui de Saints-Martyrs-Coréens.
L'orgue
Il est raisonnable de supposer qu'un premier orgue ait été installé lors de l'inauguration de l'église en 1906 (II/P, 35 jeux, 39 rangs) car, selon le devis de Casavant, daté du 20 décembre 1912 (ajout de 2 claviers et de jeux), cet instrument serait le deuxième à être installé dans cette église.
L'orgue Casavant, opus 577, compte 56 jeux. Il est installé en 1914 et est le plus ancien orgue Casavant à quatre claviers dans le diocèse de Montréal encore dans son état original et intégral.
L'orgue, qui est installé dans les deux tours du clocher, est gravement endommagé par l'eau au fil des années, notamment du côté Est. En 1992, la maison Casavant procède à une évaluation de l'instrument et déjà, il n'est plus jouable. La console avait été démontée et depuis, elle a "disparue".
Il n'y a aucun projet de restauration de cet orgue.
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The Sts. Korean Martyrs Church, formerly St. Cunegonde Church, nicknamed the western cathedral, is located in the Petite-Bourgogne (Little Burgundy) District in the South-West borough of the City of Montréal. There are several theories concerning the name Bourgogne (Burgundy). An 1855 cadastral map identifies a piece of land in this area by the name of Bourgogne belonging to the heirs of the late notary, peace justice and politician Louis Guy (1768-1850).
History
At the beginning of the colony, the area was owned by the Sulpicians and the Sisters of Charity (Grey Nuns) of Montréal. Until 1810, and mainly dedicated to agriculture, the area was first urbanized under the name of St. Joseph suburb, an extension of the city of Montréal outside its walls. Only a few rich townspeople owned land in the area.
By 1850, Alexandre-Maurice Delisle (1810-1880), a civil servant and businessman, and William Workman (1807-1878), a businessman and a mayor of Montréal (1868-1871), jointly purchased from Frédéric-Auguste Quesnel (1785-1866), a politician, lawyer and businessman, a large piece of land stretching from Montréal's west borders up to the St. Henri railway station. The new owners divided the land into lots, built public roads, installed public utility (sewers), and even built a market, all this to draw people to come and settle. It was a success: houses, humble and modest, took shape and formed a suburb which was called 'Delisle Village'. For municipal, educational and religious needs, the population was part of St. Henri where tanneries were first installed in 1685, and whose area was established as a village in 1813, then as a town on December 28, 1876, as a city on January 8, 1894, before being annexed to the City of Montréal on December 27, 1905.
The Delisle Village was established as a municipality on December 28t, 1876, as St. Cunegonde Village. It was granted the town status on July 24, 1887, and the city status on May 21, 1890. Finally, it was annexed to the City of Montréal on December 4, 1905, a few days before St. Henri was annexed.
The Church
In 1874, the area residents asked Ignace Bourget (1799-1885), bishop (1840-1876) of Montréal, for a priest to be assigned to them and to establish a mission. Bishop Bourget accepted and appointed, on May 29, 1874, Fr François-Joseph Prud'homme (1824-1904), then parish priest (1867-1874) in St. Sophie, to serve the new suburb. In the summer of 1875, he was replaced by Fr Alphonse Séguin (1842-1893), then parish priest (1872-1875) in St. André-d'Argenteuil who arrived at the end of October 1875. The parish was canonically established on December 11, 1875, and was dedicated to St. Cunégonde to honor Cunégonde of Luxembourg (975-1033), wife of King St. Henri II (979-1024), emperor (1014-1024) of the Holy Roman Empire of Germany, because the new parish was located next to and detached from St. Henri.
A first chapel, installed in a former Protestant church (Windstaley Hall), was blessed, on April 12, 1874, by Edouard-Charles Fabre (1827-1896), then coadjutor bishop (1873-1876) of Montréal. As this building used to be a secular meeting place, it did not please the parishioners. As the population increased, the chapel became too small and the parish8ioners called for a real church building.
Already in 1874, Fr Prud'homme had purchased a piece of land to become the site of a future church. Due to the lack of financial resources, the project was postponed. It was revived in the spring of 1877, when a nice Jesuit-styled church (150 feet / 45.7 meters long by 72 feet / 22 meters wide), was built according to plans prepared by architects Joseph-Roch Poitras (1844-1885) and Victor Roy (1837-1902) and built by contractors M. Roy, H. Fauteux and Joseph Giroux. The cornerstone was blessed on May 13, 1877, by Bishop Fabre. On September 30, 1877, a first mass was celebrated in the crypt. From that date, the former chapel was let go of and became a theater. Work last until 1887, and the total cost was $60,000. The steeple was 229 feet (69.8 meters) above the ground. The interior decoration was entrusted to François-Xavier-Édouard Meloche (1855-1914). Part of this decoration was a series of 10 paintings depicting scenes of St. Cunégonde's life besides an apotheosis in the vault. The church was completely destroyed by fire on January 19, 1904.In 1906, architect Joseph-Omer Marchand (1872-1936), who will become an associate of Joseph Venne (1858-1925), was commissioned to prepare the plans for a new and large (50,572 sq. ft. / 4,700 sq. m.) church.
This church, one of Montréal's unknown treasures, is another example of those large churches with copper bell tower roofs colored by verdigris. On the exterior, this embossed stone church looks impressive. Topped by two identical pavilion-styled spires, its facade has a monumental portal framing the main entry and a large rose window located right above it.
With its distinctive style and its mansard roof, the architecture of this church is very interesting. It stands out by its basilical layout, without the transept, and with a vaulted apse. Its very high vault (98 feet / 29.9 meters) has no pillars and its nave is generously lighted by a series of windows that are three-story high and are located all around the building.
The neo-baroque interior, inspired by the Fine Arts School of Paris, is sumptuously decorated by paintings and frescos. The pulpit and the baptismal fonts were sculpted, in 1934, by Elzéar Soucy (1876-1970). It houses one of the most beautiful paintings by Georges Delfosse (1869-1939): a very large backed painting, a painting pasted up directly on masonry, representing the apotheosis of St. Cunegonde covering almost completely the entire church's vault. The vaults are completely decorated with backed paintings that are inserted into ornate plaster decorations.
The five-bell carillon, cast by the Crouzet-Hilldebrand firm, of Louviers (France), was blessed in 1907. In 1932, the copper roof was restored based on plans by architect René Charbonneau (1881-1969). The church is located in a district that was, for many years, prosperous but destroyed by the construction of the Ville-Marie highway and the urban renovation projects that followed. Its population has gone from 21,000 to 7,000 persons. After being spared from demolition, the church closed in 1971 and was divested to the Montréal archdiocese for the nominal sum of $1 while the parish was suppressed and annexed to St. Irénée parish.
Due to the fact that the building is classified as « exceptional » by the Québec Religious Heritage Commission, it was eligible for grants within the « religious heritage restoration program ». This is the reason why it was restored in 1984 under the supervision of architect Claude Beaulieu. In 2001, the parish was annexed to the Blessed Anne-Marie-Blondin parish. Since 2003, the building is assigned to a Catholic Korean congregation who changed the church's name into Sts. Korean Martyrs Church.
The Organ
It is reasonable to assume that a first organ was installed in the church in 1906 (II/P, 35 stops, 39 ranks) when it was inaugurated because, according to Casavant's records dated December 20, 1912 (addition of 2 manuals and stops), this instrument would be the second instrument to be installed in this church.
The Casavant organ, opus 577, has 56 stops. It was installed in 1914 and is the most ancient 4-manual Casavant organ in the Montréal diocese, still completely original.
The organ, installed inside the church's two bell towers, was badly damaged by water leaks over the years, mainly in the eastern bell tower. When Casavant evaluated the instrument in 1992, the instrument was already unplayable. The console has been dismantled and has since vanished.
There is no planned restoration project.
Grand-Orgue |
Récit |
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Montre | 16' | Bourdon | 16' | |
Montre I | 8' | Principal | 8' | |
Montre II | 8' | Bourdon | 8' | |
Principal | 8' | Flûte harmonique | 8' | |
Flûte double | 8' | Gambe | 8' | |
Gemshorn | 8' | Céleste | 8' | |
Dulciane | 8' | Aéoline | 8' | |
Prestant | 4' | Flûte octaviante | 4' | |
Flûte harmonique | 4' | Octave | 4' | |
Quinte | 2' | Octavin | 2' | |
Doublette | 2' | Cornet | III | |
Mixture | III | 1Basson | 16' | |
Posaune | 8' | Cor | 8' | |
Trompette | 8' | Hautbois-Basson | 8' | |
Clairon | 4' | Voix humaine | 8' | |
Tremolo |
Positif |
Solo |
|||
---|---|---|---|---|
Principal | 8' | Stentorphone | 8' | |
Mélodie | 8' | Grosse flûte | 8' | |
Dulciane | 8' | Violoncelle | 8' | |
Violina | 4' | Viole d'orchestre | 8' | |
Flûte douce | 4' | Flûte traverse | 4' | |
Flautino | 2' | Piccolo harmonique | 2' | |
Clarinette | 8' | Mixture | IV | |
Tremolo | Tuba mirabilis | 8' | ||
Cor anglais | ||||
Tremolo |
Pédale |
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1,7Flûte | 32' | Flûte ouverte | 16' |
Bourdon | 16' |
1Violon | 16' |
2Gedeckt | 16' |
3Violoncelle | 8' |
4Flûte | 8' |
5Bourdon | 8' |
1Bombarde | 16' |
1,6Trompette | 8' |
1 | Ajouts 1914 / 1914 Additions | |
2 | Bourdon 16' du Récit / Récit 16' Bourdon | |
3 | Extension du Violon 16' de la Pédale / Extension Pedal 16' Violon | |
4 | Extension de la Flûte 16' de la Pédale / Extension Pedal 16' Flûte | |
5 | Extension du Bourdon 16' de la Pédale / Extension Pedal 16' Bourdon | |
6 | Extension de la Bombarde 16' de la Pédale / Extension Pedal 16' Bombarde | |
7 | Résultante / Resultant |