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Casavant, Opus 1144, 1926
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Saint-Denis-sur-Richelieu est une municipalité du comté de La Vallée-du-Richelieu et dans la région administrative de la Montérégie. La rivière Richelieu, autrefois appelée la rivière des Iroquois puis la rivière Chambly et qui prend sa source du lac Champlain, coule vers le Nord et se déverse dans le fleuve Saint-Laurent. Cette rivière a été une voie clé de transport fluvial pour le commerce transfrontalier entre le Canada et les États-Unis, jusqu'à l'arrivée des chemins de fer au milieu du XIXe siècle.
Érigée en municipalité le 1er juillet 1855 sous le nom de la paroisse Saint-Denis-de-la-Rivière-Chambly, elle se subdivise le 26 novembre 1903 en paroisse et village pour s'unifier le 24 décembre 1997 sous le nom de Saint-Denis-sur-Richelieu.
La seigneurie
Le 20 septembre 1694, le gouverneur Louis de Buade, comte de Frontenac et l'intendant Jean Bochard de Champigny concède à Louis de Gannes de Falaise, officier de garnison, une seigneurie (deux lieues de front sur la rivière Richelieu sur deux lieues de profondeur) en face de l'arrière de la seigneurie de Contrecoeur. Le nouveau seigneur lui donne le nom de Saint-Denis en honneur du patronyme de son épouse Barbe Denis. La seigneurie est bornée par la seigneurie de Saint-Ours au nord-est, la seigneurie de Verchères au sud-ouest et la seigneurie de Saint-Hyacinthe au fond.
Le 21 mai 1713, la moitié de la seigneurie est vendue par Louis de Gannes de Falaise et sa fille, Louise, à Jacques Noray de Dumesnil et d'Alencour et à son épouse, Marie-Renée Chorel de Saint-Romain. Le 12 septembre 1731, les héritiers de Jacques Noray (Louis Noray d'Ételan et Philippe Noray) vendent leur partie de la seigneurie à Pierre-Claude Pécaudy de Contrecoeur qui l'adjoint à celle de Contrecoeur. Celui-ci en devient copropriétaire avec Marie Pécaudy de Contrecoeur, veuve de Jean-Louis de La Corne de Chaptes, le 25 mai 1745. Le 2 mai 1750, la partie de la seigneurie appartenant à Pécaudy de Contrecoeur est augmentée par deux lieues de profondeur à prendre au bout de la seigneurie.
Le 17 mai 1758, le seigneur obtient du gouverneur Pierre de Rigaud, marquis de Vaudreuil-Cavagnial et de François Bigot, son intendant, la permission d'ériger un bourg de deux arpents sur quatre arpents.
Le 27 août 1768, à l'occasion du mariage de sa fille Catherine avec Joseph Boucher de Montarville, Pierre-Claude Pécaudy de Contrecoeur leur concède un arrière-fief (dix arpents de front sur une lieue de profondeur). En 1775, Pierre-Claude Pécaudy de Contrecoeur lègue la seigneurie à ses filles, Charlotte (mariée à François-Claude Boucher de La Perrière) et Catherine (mariée à Joseph Boucher de la Bruère de Montarville).
En 1810, la seigneurie est léguée à Françoise Boucher (mariée à Thomas-Pierre Taschereau) et à Gillette Boucher de la Bruère de Montarville (mariée à Louis-Joseph Deschambault).
Le 18 décembre 1854, le régime seigneurial est aboli. Par la suite, le 24 janvier 1861, la seigneurie est vendue à parts égales à Charles-Henri Deschambault et Louis-George Deschambault. Charles-Henri en devient le propriétaire unique en 1864 puis la vend à Henri-Adolphe Mignault en 1877.
Historique
Cette paroisse est incontournable de par les événements de portée historique qui s'y sont déroulés, notamment lors de l'insurrection de 1837-1838.
La rébellion des Patriotes, la rébellion du Bas-Canada ou encore les insurrections de 1837-1838, est un conflit militaire survenu de 1837 à 1838 dans la colonie britannique du Bas-Canada (aujourd'hui le Québec). Elle est l'aboutissement d'un conflit politique larvé qui existe depuis le début du XIXe siècle entre la population civile et l'occupant militaire colonial. Simultanée avec la rébellion du Haut-Canada, dans la colonie voisine du Haut-Canada, les deux constituent les rébellions de 1837.
La rébellion de 1837-1838 dans le Bas-Canada est beaucoup plus violente que celle dans le Haut-Canada. Au cours du printemps et de l'été 1837, les chefs réformistes, dont le principal est Louis-Joseph Papineau, chef du Parti patriote, tirent parti des tensions politiques de longue date pour mettre sur pied une large force rebelle. La situation est tellement tendue qu'en octobre 1837, toutes les troupes britanniques régulières sont retirées du Haut-Canada et transférées dans le Bas-Canada. Les troupes rebelles ne font pas le poids devant l'importante force militaire coloniale, sous la direction du général John Colborne, complétée par un grand nombre de miliciens orangistes loyaux venant du Haut-Canada.
Après le rejet des demandes de réformes, une série d'assemblées publiques par les chefs du Parti patriote enflamme les passions durant l'été de 1837. À la mi-novembre 1837, les Britanniques décident de lancer l'armée contre les Patriotes et ordonnent d'arrêter leurs chefs. Sous la conduite de Thomas Storrow Brown, de Montréal, les Patriotes du comté de Richelieu s'emparent du manoir du seigneur Pierre Debartzch et l'entourent de fortifications, pendant qu'à Saint-Denis, ils se regroupent autour de Wolfred Nelson. Un détachement de l'armée, comprenant 300 hommes répartis en cinq compagnies de fusiliers et un détachement de cavaliers plus une pièce d'artillerie, venant de Montréal et commandé par le lieutenant-colonel Gore, prend la route du nord par Sorel pour attaquer Saint-Charles. Après avoir marché toute la nuit par un temps affreux, les troupes de Gore arrivent à Saint-Denis le matin du 23 novembre et attaquent les rebelles retranchés à l'autre bout du village, à l'endroit où se trouve la maison Saint-Germain. Les murs de la maison Saint-Germain résistent à l'attaque de l'artillerie et ses occupants sont bien placés pour tirer par les fenêtres sur les troupes exposées. Gore doit ordonner la retraite vers 15 heures quand les renforts des patriotes assiégés commencent à affluer dans les villages voisins et menacent de lui barrer la route de Sorel. Bilan : 13 tués chez les patriotes gagnants, une trentaine de tués chez les Anglais perdants. Cette bataille est l'unique succès remporté par les Patriotes lors de ce conflit.
L'église
Le 18 février 1739, le seigneur s'entend avec le Grand Vicaire Louis Normand de Faradon (1681-1759), de Montréal, pour la construction d'une chapelle dans la seigneurie. À cette fin, il fait don d'un terrain. Mais comme la chapelle doit aussi desservir au village Saint-Antoine, situé en face sur l'autre rive, les paroissiens et le Grand Vicaire refusent le terrain offert par le seigneur et acceptent, le 23 juin, celui offert par Pierre Joubert. Les travaux de construction, exécutés par corvées, débutent au début de l'année 1740. L'édifice est bénit par le jésuite Jean-Baptiste Chardon (1839-1898), curé de Contrecoeur, le 9 octobre 1740. Le seigneur assume tous les frais de construction de la chapelle en bois mesurant 9,1 mètres (30 pieds) sur 13,7 mètres (45 pieds) et comportant 23 bancs. Côté administration, Saint-Denis est jumelé avec Saint-Charles de 1740 à 1750, avec Saint-Antoine de 1750 à 1753 et avec Saint-Ours de 1753 à 1754. Le premier curé résident à Saint-Denis est l'abbé Jean-Baptiste Frichet (1717-1774) qui arrive le 10 septembre 1754.
Déjà en mauvais état en 1752, l'édifice est restauré en 1758. La construction d'une première église en pierre débute en 1764. L'édifice est inauguré le 9 octobre 1767 après avoir surmonté de sérieux problèmes financiers et nécessité l'intervention du curé de Saint-Antoine, l'abbé Michel Gervaise (1717-1787). Construit selon le plan récollet, c'est-à-dire sans transept, il était érigé en face de l'église actuelle. Les années qui suivent verront le parachèvement de l'intérieur. C'est ainsi qu'en 1768, une balustrade est installée suivie d'une chaire portative en bois de pin. Un magnifique maître-autel bombé, véritable morceau d'art, sculpté à Montréal et doré par les Sœurs de l'Hôpital-Général de Québec est installé en 1773. Les petits autels des chapelles latérales sont refaits et enfin des stalles, des tableaux, quatre lustres en bois et le symbolique vaisseau de saint Pierre suspendu au-dessus de la nef s'ajoutent vers 1780.
Devant la santé et les capacités physiques déclinantes du curé Frichet, Mgr Jean-Olivier Briand, évêque de Québec, transfère, le 11 mars 1767, les fonctions administratives de la paroisse au curé de Saint-Antoine, l'abbé Michel Gervaise. Celui-ci prend la charge complète de la paroisse le 13 juin 1768. En septembre et octobre 1768, les marguilliers présentent à Mgr Briand une requête lui demandant de nommer un nouveau curé. Celui-ci acquiesce et nomme, le 6 novembre 1769, l'abbé François Cherrier (1745-1809) en tant que vicaire, mais avec la responsabilité des fonctions curiales. Au décès de l'abbé Frichet, le 17 août 1774, l'abbé Cherrier devient curé.
En 1788, devant une augmentation de la population et l'âge vénérable de leur église, les paroissiens songent à la remplacer. Ils choisissent, le 5 février 1792 de construire une nouvelle église. Pour réaliser ce projet, ils pensent utiliser les fonds de la fabrique et à ne procéder qu'au fur et à mesure qu'il y aurait des fonds. Considérant que ce système pouvait engendrer de nombreuses difficultés, ils préconisent la répartition légale qui se chiffre à 3 500 $. Le curé Cherrier se charge de préparer les plans, s'inspirant de quelque modèle européen connu par les traités d'architecture. La construction de l'église actuelle débute le 2 juillet 1792. La bénédiction de la pierre angulaire a lieu le 21 mai 1793. Pour diminuer les dépenses, le curé Cherrier agit comme surveillant du chantier. L'édifice est inauguré et bénit le 30 octobre 1796 même si celui-ci n'est pas achevé. Seuls les travaux de maçonnerie, le toit, les planchers et les bancs sont terminés. L'ameublement liturgique provient de l'ancienne église. Une deuxième répartition légale de 3 300 $ a lieu en 1792 pour parachever l'église. Avec ces montants, ainsi qu'avec les surplus de la fabrique (5 400 $) et des dons particuliers (1 200 $), l'église, sans être terminée, mais suffisamment complétée, coûte 13 400 $.
Oncle maternel de Louis-Joseph Papineau, le curé Cherrier est un homme cultivé et raffiné qui sait se démarquer lorsque vient le temps de faire construire son église paroissiale. Il veut une église qui témoigne de la nouvelle prospérité de son coin de pays et qui serait digne de recevoir le siège épiscopal d'un futur diocèse. Il fait donc ériger un bâtiment monumental d'inspiration néo-classique anglais qui rappelle les temples romains. Le 9 décembre 1797, Mgr Pierre Denaut, évêque de Québec, reconnaît les mérites de l'abbé Cherrier en le nommant vicaire général des paroisses situées au sud de Montréal.
L'édifice original mesure 37,5 mètres (123 pieds) sur 16,8 mètres (55 pieds) et 8,5 mètres (28 pieds) de hauteur des murs à l'intérieur. L'épaisseur des murs des longs-pans est de 1 mètre (3 pieds) et, au pignon, 1,2 mètre (4 pieds). Les chapelles latérales mesurent 7,6 mètres (25 pieds) sur 4,9 mètres (16 pieds) chacune. Le sanctuaire, de la balustrade à la porte de la sacristie, mesure 11,6 mètres (38 pieds). Son plan est en forme de croix latine avec choeur en saillie et abside en hémicycle et avec deux tours débordant de la nef. Les deux tours massives contribuent au caractère monumental de l'édifice en l'élargissant. L'élévation de l'édifice présente deux nouveautés. D'abord le double étagement des fenêtres sur les longs-pans, qui indique bien l'intention de diviser son étagement intérieur. C'est la première apparition d'une telle ordonnance qui se retrouvera de façon courante de 1820 à 1880. Ensuite, la croisée du transept comporte une large coupole qui se veut un retour aux grands modèles de l'architecture classique française.
À l'intérieur, la nef est divisée en trois vaisseaux par l'implantation des piliers devant supporter la voûte principale et sur lesquels s'accrocheraient les tribunes latérales. La sacristie originale mesure 7,6 mètres (25 pieds) sur 12,2 mètres (40 pieds).
Le décor intérieur est entrepris en 1804. Le maître-autel de la première église, acquis en 1773, est installé dans le nouvel édifice. Il y demeure jusqu'en 1883, alors qu'est installé l'autel de marbre offert par un paroissien. En 1884, Louis-Amable Quévillon (1749-1823) livre les deux tombeaux des autels latéraux. C'est le peintre Louis-Augustin Wolff (1760-1818) qui est chargé de les marbrer. Quant aux tabernacles, ils proviennent également de l'église précédente. Le sculpteur François Normand (1779-1854) en sculpte un gradin, les élargit d'une travée et y ajoute une custode en 1803. Le retable est sculpté par Quévillon en 1804-1805 en même temps que les corniches du sanctuaire. Ce premier programme sculpté est complété par un décor peint exécuté par Louis-Augustin Wolff, notamment dans la voûte.
Les tribunes latérales ne sont installées qu'en 1807, ce qui permet à Urbain Brien dit Desrochers (1781-1860), maître-architecte de la Pointe-aux-Trembles de Montréal, d'entreprendre, en 1813, l'ornementation de la nef et des chapelles latérales au coût de 3 536 $. En 1818, il réalise la chaire, le baptistère et le banc d'oeuvre aujourd'hui disparu. Ces travaux sont achevés en 1844, au coût de 4 600 $, par l'ornementation de la voûte confiée à Augustin Leblanc (1799-1882), maître-sculpteur de Sainte-Grégoire près de Nicolet. Cet ouvrage est considérablement modifié, au coût de 3 400 $, en 1881 par le peintre Joseph-Thomas Rousseau (1852-1896), de Saint-Hugues, qui ôte bon nombre de motifs sculptés.
En 1870 et 1871, la sacristie est démolie et reconstruite, dans des proportions plus vastes - allongement de 6,1 mètres (20 pieds) et exhaussement de 1,2 mètre (4 pieds) - sur des fondations plus solides. Les travaux sont réalisés par les entrepreneurs Joseph-Hercule Lapalisse et Élie Girard, au coût de 2 750 $. L'église est consacrée en 1883.
En 1893, les paroissiens songent à remplacer les clochetons par de superbes flèches. Les plans sont dressés, mais à la dernière minute, l'architecte Joseph-Thomas Rousseau (1852-1896) s'aperçoit qu'elles ne peuvent rien supporter de plus que leurs clochetons sans danger de crouler.
Le 13 juin 1905, au milieu d'un violent orage, la foudre frappe la tour du nord, en détache quelques pierres et se promène un peu partout dans l'édifice, réduisant en éclats le support central des tuyaux des poêles qui servaient de chauffage, brisant une fenêtre du chœur, endommageant les moulures de l'autel Sainte-Anne. Trois quarts d'heure plus tard, le feu se déclare dans la lanterne de la tour éprouvée. N'eussent été le sang-froid et la bravoure des paroissiens, c'en était fait de toute l'église, car les flammes se propageaient rapidement.
En 1922, l'état déplorable des tours et l'inclinaison dangereuse de la façade sont à l'origine des projets d'envergure des architectes Dalbé Viau (1881-1938) et Alphonse Vienne (1875-1934). Dans un premier temps, l'église est allongée de 7,3 mètres (24 pieds) et munie d'une nouvelle façade. Celle-ci, de style Beaux-Arts, offre des tours solides, capables de supporter des flèches hautes et élancées. Les deux chemins couverts qui relient, de part et d'autre du choeur, l'église à la sacristie sont rebâtis en pierre. La coupole originale est enlevée et remplacée par une structure plus modeste et, enfin, la couverture entière est renouvelée.
L'intérieur subit aussi d'importantes modifications. La construction des chemins couverts amène la suppression des fenêtres basses du choeur; des panneaux sculptés sont installés au-dessus des nouvelles stalles. Les parties hautes du sanctuaire sont ornées de boiseries pour compléter le retable de Quévillon qui se limitait au décor environnant immédiatement le tabernacle. Une bonne partie des boiseries utilisées à cette fin proviennent de la nef où elles ornaient les piliers des tribunes. Le décor des chapelles latérales est complété dans le même esprit. C'est dans la nef que l'intervention est la plus marquée. Les piliers carrés qui supportaient les tribunes sont supprimés et sont remplacés par des colonnes cylindriques en plâtre. Les mêmes tribunes sont réaménagées en fonction de ce nouveau support. La rampe d'accès et l'escalier de la chaire sont remplacés par un escalier plus ample à balustres. Les tribunes, installées dans les chapelles en 1844, disparaissent. L'allongement de l'église nécessite la reconstruction des tribunes arrière.
L'extérieur est restauré de 2006 à 2009 grâce à des subventions du ministère de la Culture et des Communications du Québec et l'intérieur est repeint en 2010 grâce à de généreux donateurs.
Les oeuvres d'art
L'église est réputée pour la collection de tableaux qu'elle abrite. Tout d'abord, au maître-autel, le Martyre de saint Denis, oeuvre de François Baillargé (1759-1830) acquise par la paroisse vers 1800, malheureusement collée sur le mur. En 1817, la fabrique acquiert six grandes toiles de la collection Desjardins en provenance de la France : La Nativité d'Antoine Coypel (1661-1722), L'Éducation de la Vierge et La Sainte Famille d'Otto Van Veen (1556-1629), Le Martyre de saint Barthélemy de Jacques-Antoine Delaistre (1690-1765) qui ornait jadis l'église Saint-Eustache à Paris, La Pièta et La Fuite en Égypte de l'école française du XVIIIe siècle. Dans la sacristie, la toile représentant >I>Le Baptême du Christ, oeuvre d'Yves Tessier (1800-1847), date de 1823.
Les vitraux, réalisés par la maison J. P. O'Shea, de Montréal, ont été installés en 1923. Quant aux éléments d'orfèvrerie, l'église possède un ciboire de Pierre-Charles-Salomon Lafontaine dit Marion (1782-1830) et trois pièces de François Ranvoysé (1739-1819) : un calice, un encensoir et une ampoule de saintes huiles.
La cloche Marguerite-Michel
La cloche Marguerite-Michel est un instrument sonore fondu par la maison Whitechapel Bell Foundry, de Londres, en 1802. Elle porte l'inscription « Thomas Mears of London Fecit 1802 ». Cette signature est celle du dirigeant de l'entreprise lors de sa réalisation. Thomas Mears (décédé après 1810) appartient à la dynastie de maîtres fondeurs à la tête de la Whitechapel Bell Foundry de 1791 à 1865. La cloche en bronze, pesant environ 630 kg (1 390 livres), donne la note do dièse. Elle présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique, car elle constitue un témoin de la rébellion patriote de 1837-1838 et de la bataille de Saint-Denis, elle a appelé les Patriotes au combat le 23 novembre 1837.
La cloche aurait, à l'origine, été destinée à l'église de Saint-Thomas de Pierreville et acquise par le curé de l'endroit. Devant l'opposition de ses paroissiens, la cloche aurait été laissée sur le quai de Sorel, avant d'être vendue à la fabrique de Saint-Denis. Baptisée le 1er octobre 1806, elle reçoit le nom de Marguerite-Michel. Le prénom Michel lui est probablement donné en l'honneur de l'abbé Michel Gervaise (1717-1787), deuxième missionnaire à desservir Saint-Denis, mais les raisons justifiant le choix de Marguerite sont inconnues. La cloche est installée dans le clocher nord.
En 1922, la cloche Marguerite-Michel et une autre cloche d'environ 335 kg (740 livres) sont installées dans un beffroi temporaire pour permettre la reconstruction de la façade de l'église. Elles sont remontées dans le clocher l'année suivante. Une nouvelle monture en fer est fabriquée par le forgeron Rodolphe Bonin, tandis que la roue et les essieux en bois sont réalisés par le menuisier Alphonse Phaneuf.
Les deux cloches sont redescendues en septembre 1928. La petite étant fêlée, on les remplace par trois nouvelles. Comme la cloche Marguerite-Michel ne s'accorde pas au nouveau carillon, elle est installée dans le clocher sud où elle n'est plus utilisée que pour sonner l'alarme en cas d'incendie. Elle perd cette fonction en 1960, alors que l'hôtel de ville se dote d'une sirène.
La cloche Marguerite-Michel est reconnue comme bien culturel par le ministère de la Culture et des Communications du Québec en 1997. Un nouvel avis de reconnaissance est signé en 2010. Ce bien est devenu classé le 19 octobre 2012 à l'entrée en vigueur de la Loi sur le patrimoine culturel.
L'orgue
Un orgue, fabriqué par Eusèbe Brodeur au coût de 2 100 $, est inauguré le 13 novembre 1873 par Jean-Baptiste Labelle, de Montréal.
Cet orgue est démonté lors de l'allongement de l'église et est remplacé par l'orgue actuel, construit par Casavant Frères. La présence, à la console, d'un tirant « souffleur » indique qu'originalement la soufflerie était manuelle et qu'un ventilateur a été postérieurement installé. L'instrument est dans son état original.
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Saint-Denis-sur-Richelieu is a municipality in the Vallée-du-Richelieu County and in the Montérégie administrative region. The Richelieu River, in the past called the Iroquois River and then the Chambly River and originating in the Champlain Lake, runs northward and enters the St. Lawrence River. This river was a key fluvial transport way for cross-border trade between Canada and the United States, up to the arrival of railways in the middle of the 19th century.
Established on July 1st, 1855, as Saint-Denis-de-la-rivière-Chambly parish municipality, it was subdivided into parish and village municipalities on November 26th, 1903. The municipalities merged on December 24th, 1997, under the name of Saint-Denis-sur-Richelieu.
The Seigniory
On September 20th, 1694, Governor Louis de Buade, count of Frontenac and treasurer Jean Bochard de Champigny granted to garrison Officer Louis de Gannes de Falaise a seigniory (two miles along the Richelieu River by two leagues inland) facing the Contrecoeur seigniory in the rear. The new lord named the seigniory St. Denis to honor the patronymic of his spouse, Barbe Denis. The seigniory was delimited to the northeast by the St. Ours seigniory, in the southwest by the Verchères seigniory and by St. Hyacinthe seigniory in the rear.
On May 21st, 1713, half of the seigniory was sold by Louis de Gannes de Falaise and his daughter, Louise, to Jacques Noray de Dumesnil et d'Alencour and to his spouse, Marie-Renée Chorel de Saint-Romain. On September 12th, 1731, Jacques Noray's heirs (Louis Noray d'Ételan and Philippe Noray) sold their part of the seigniory to Pierre-Claude Pécaudy de Contrecoeur who annexed it to his neighboring Contrecoeur seigniory. He became co-owner with Mary Pécaudy de Contrecoeur, widow of Jean-Louis de La Corne de Chaptes, on May 25th, 1745. On May 2nd, 1750, part of seigniory belonging to Pécaudy de Contrecoeur was enlarged by two miles deep to be taken in the rear of the seigniory.
On May 17th, 1758, Governor Pierre de Rigaud, marquis of Vaudreuil-Cavagnial and treasurer François Bigot authorized the landlord to establish a two by four-acre village.
On August 27th, 1768, on the occasion of the marriage of his daughter Catherine with Joseph Boucher de Montarville, Pierre-Claude Pécaudy de Contrecoeur granted them a sub-fief (ten acres long by one mile deep). In 1775, Pierre-Claude Pécaudy de Contrecoeur bequeathed the seigniory to his daughters, Charlotte (married to François-Claude Boucher de La Perrière) and Catherine (married to Joseph Boucher de la Bruère de Montarville).
In 1810, the seigniory was bequeathed to Françoise Boucher (married to Thomas-Pierre Taschereau) and to Gillette Boucher de la Bruère de Montarville (married to Louis-Joseph Deschambault).
On December 18th, 1854, the seigniorial regime was abolished. Later, on January 24th, 1861, the seigniory was equally sold to Charles-Henri Deschambault and Louis-George Deschambault. Charles-Henri became the sole owner in 1864 then sold it to Henri-Adolphe Mignault in 1877.
The Church
On February 18th, 1739, the landlord reached an agreement with General vicar Louis Normand de Faradon (1681-1759), of Montréal, for the construction of a chapel in his seigniory. For this purpose, he donated a piece of land. But since the chapel was also to be used by the St. Antoine village residents located on the other river bank, the parishioners and the General vicar refused the piece of land donated by the landlord and accepted, on June 23rd, the one donated by Pierre Joubert. Construction works, carried out by chores, started early in 1740. The building was blessed by Jesuit Jean-Baptiste Chardon (1839-1898), parish priest in Contrecoeur, on October 9th, 1740. The landlord fully paid for the construction of the wooden chapel measuring 30 feet (9.1 meters) by 45 feet (13.7 meters) and including 23 pews. On the administrative side, St. Denis was twinned with St. Charles from 1740 till 1750, with St. Antoine from 1750 till 1753 and with St. Ours from 1753 till 1754. The first resident parish priest in Saint-Denis was Fr. Jean-Baptiste Frichet (1717-1774) who arrived on September 10th, 1754.
Already in poor condition in 1752, the wooden church was restored in 1758. The construction of a first stone church started in 1764. The building was inaugurated on October 9th, 1767, after a period of serious financial problems which required the intervention of St. Antoine's parish priest, Fr. Michel Gervaise (1717-1787). Built according to Recollet floor plan, that is without the transept, it was erected in front of the actual church. The interior was completed in the following years. In 1768, a communion rail was installed followed by a portable wooden pulpit. A beautiful main altar, a true piece of art, sculpted in Montréal and gilded by Québec City General Hospital Nuns, was installed in 1773. The small altars in the lateral chapels were rebuilt and finally stalls, paintings, four wooden chandeliers and St. Peter's iconic vessel were added by 1780.
Facing Fr. Frichet's declining health and physical capabilities, Bishop Jean-Olivier Briand, of Québec, transferred, on March 11th, 1767, the parish's administrative functions to Fr. Michel Gervaise, parish priest in St. Antoine. He took on full responsibility over the parish on June 13th, 1768. In September and October 1768, the churchwardens presented a request to the Bishop asking for a new parish priest. He accepted and appointed, on November 6th, 1769, Fr. François Cherrier (1745-1809) as a vicar, but with full responsibility over the parish. When Fr. Frichet died on August 17th, 1774, Fr. Cherrier became parish priest.
In 1788, facing an increase in the population and the church's old age, the parishioners considered its replacement. They decided, on February 5th, 1792, to build a new church. To carry out the project, they thought using the parish funds and to build only when there would be available funds. Considering that this system could create several difficulties, they recommended the legal contribution which amounted to $3,500. Fr. Cherrier designed the building, taking inspiration from some European model described in architecture books. The construction of the actual church started on July 2nd, 1792. The blessing of the cornerstone took place on May 21st, 1793. To reduce costs, Fr. Cherrier acted as the construction site supervisor. The building was inaugurated and blessed October 30th, 1796, even though it was not entirely completed. The liturgical furnishings came from the former church. A second legal contribution of $3,300 was initiated in 1792 to complete the church. With these contributions and including funds from the parish funds surplus ($5,400) and individual donations ($1,200), the church, without being entirely completed, cost $13,400.
Louis-Joseph Papineau's maternal uncle, Fr. Cherrier was a cultured and refined man who knew how to stand out when it was time to build his parish church. He wanted a church which would show the new prosperity of the area and which would be worthy of consideration to receive the episcopal seat of a future diocese. He erected a monumental English neoclassical building which reminds Roman temples. On December 9th, 1797, Bishop Pierre Denaut, of Québec, acknowledged Fr. Cherrier's merits by appointing him General vicar for parishes located south of Montréal.
The original building was 123 feet (37.5 meters) by 55 feet (16.8 meters) and 28 feet (8.5 meters) high for interior walls. The thickness of the walls of the long side walls is 3 feet (1 meter) and, in the gable, 4 feet (1.2 meters). The lateral chapels each measure 25 feet (7.6 meters) by 16 feet (4.9 meters). The sanctuary, from the communion rail to the door of the sacristy, measures 38 feet (11.6 meters). The building uses a Latin cross floor plan, a protruding chancel, a semicircular apse and two towers extending beyond the nave. Both massive towers add to the monumental character of the building by enlarging it. The elevation of the building introduces two innovations. First, the double tiering of the windows on the long side walls which definitely shows the interior tiering. It is the first time that such a disposition was used and which will become commonly used from 1820 till 1880. Second, the transept crossing includes a wide dome which is a remainder of the large models used in classical French architecture.
Inside, it is a three-vessel nave with pillars supporting the main vault and on which the lateral galleries rest. The original sacristy was 25 feet (7.6 meters) by 40 feet (12.2 meters).
The interior decor was undertaken in 1804. The main altar from the first church, acquired in 1773, was installed in the new building. It was used until 1883, that is until the new marble altar, donated by a parishioner, was installed. In 1884, Louis-Amable Quévillon (1749-1823) executed both lateral altar tombs. Painter Louis-Augustin Wolff (1760-1818) was responsible for marbling them. As for the tabernacles, they also came from the previous church. Sculptor François Normand (1779-1854) executed a tier, enlarged them by a bay and added a rear quarter panel in 1803. The reredos was sculpted by Quévillon in 1804-1805 at the same time as the sanctuary cornices. This first sculpted program was supplemented by a painted decor carried out by Louis-Augustin Wolff, mainly in the vault.
The lateral galleries were installed only in 1807, this allowed, in 1813, Urbain Brien dit Desrochers (1781-1860), from Pointe-aux-Trembles near Montréal, to undertake the decoration of the nave and of the lateral chapels, at the cost of $3,536. In 1818, he executed the pulpit, the baptistry and the churchwardens' pew which no longer exists. These works were completed in 1844, at the cost of $4,600, by the decorating of the vault entrusted to Augustin Leblanc (1799-1882), master sculptor from St. Grégoire near Nicolet. This work was considerably modified, at the cost of $3,400, in 1881, by painter Joseph-Thomas Rousseau (1852-1896), from St. Hugues, who removed many sculpted elements.
In 1870 and 1871, the sacristy was demolished and rebuilt - 20 feet (4.1 meters) longer and 4 feet (1.2 meters) higher - on more solid foundations. Works were carried out by Joseph-Hercule Lapalisse and Élie Girard, at the cost of $2,750. The church was consecrated in 1883.
In 1893, the parishioners wanted to replace the little steeples with superb spires. Plans were prepared, but at the last minute, architect Joseph-Thomas Rousseau (1852-1896) realized that the towers can support nothing more than their little steeples without danger to collapse.
On June 13th, 1905, during a violent storm, lightning struck the northern tower, loosening some stones sending them down and then went into the building where it broke the central heating stove pipe support, broke a window in the chancel, and damaged St. Anne altar's moldings. Forty-five minutes later, fire sets out in the lantern of the stricken tower. Without the parishioners' composure and courage, the church would have been completely destroyed because the fire was spreading very rapidly.
In 1922, the deplorable condition of the towers and the dangerous incline of the facade were the main reasons for the large plans prepared by architects Dalbé Viau (1881-1938) and Alphonse Vienne (1875-1934). First, the church was lengthened of 24 feet (7.3 meters) and provided with a new facade. This one, in Beaux-Arts style, offers solid towers, capable of supporting high and slender steeples. Both covered ways which link up, on either side of the chancel, the church to the sacristy were rebuilt in stone. The original dome was taken away and replaced with a more modest structure and, finally, the whole roof was renovated.
The interior also received important modifications. The construction of the new covered ways caused the removal of the lower windows in the chancel; sculpted panels were installed above the new stalls. The high sections of the chancel received woodwork to supplement Quévillon's reredos who limited the decor to the area immediately surrounding the tabernacle. Most of the woodwork used in the chancel came from the nave where they decorated the gallery pillars. The decor of the lateral chapels was supplemented in the same style. The nave was most affected by the modifications. The square pillars which supported the galleries were removed and replaced by cylindrical plaster columns. The galleries were reconfigured to meet the new support. The access ramp and the staircase to the pulpit were replaced with a larger staircase with balusters. The galleries, installed in 1844 in the chapels, were removed. The lengthening of the church required the reconstruction of the back galleries.
The exterior was restored from 2006 till 2009 thanks to grants from the Québec Ministry of Culture and Communications and the interior was repainted in 2010 thanks to generous donations.
The Works of Art
The church is renowned for the art collection it houses. First of all, above the main altar, The Martyrdom of St. Denis, executed by François Baillargé (1759-1830) and acquired by the parish by 1800, unfortunately glued on the wall. In 1817, the church acquired six large paintings from the Desjardins collection and coming from France: The Nativity by Antoine Coypel (1661-1722), and The Holy Family by Otto Van Veen (1556-1629), The Martyrdom of St. Bartholomew by Jacques-Antoine Delaistre (1690-1765) which adorned St. Eustache church in Paris, The Pièta and The Flight into Egypt from the 18th-century French school. In the sacristy, the painting representing The Christening of Christ, by Yves Tessier (1800-1847), dates from 1823.
The stained glass windows, executed by the J.P. O'Shea firm, of Montréal, were installed in 1923. As for the silverware elements, the church owns a ciborium by Pierre-Charles-Salomon Lafontaine dit Marion (1782-1830) and three pieces by François Ranvoysé (1739-1819): a chalice, a censer and a holy oil ampulla.
The Marguerite-Michel Bell
The Marguerite-Michel bell is a sound instrument melted by the Whitechapel Bell Foundry, in London, in 1802. It bears the inscription « Thomas Mears of London Fecit 1802 ». This signature is from the head of the firm when it was created. Thomas Mears (who died after 1810) belongs to the dynasty of masters foundry owners heading the Whitechapel Bell Foundry from 1791 till 1865. The bronze bell, weighing about 1,390 pounds (630 kg), sounds the C sharp. Its patrimonial interest is for its historical value, because it was a witness of the 1837-1838 patriotic rebellion and the St. Denis battle, it called the Patriots to the battle on November 23rd, 1837.
Originally, the bell would have been intended for St. Thomas church in Pierreville and purchased by the local parish priest. Facing the opposition from his parishioners, the bell would have been left on the dock in Sorel, before being sold to the St. Denis parish. Blessed on October 1st, 1806, it was given the name of Marguerite-Michel. The Michel name was probably given to honor Fr. Michel Gervaise (1717-1787), second missionary to serve St. Denis, but reasons justifying the choice of Marguerite are still unknown. The bell was installed in the northern tower.
In 1922, the Marguerite-Michel bell and another bell weighing about 740 pounds (335 kg) were installed in a temporary belfry to allow the reconstruction of the facade of the church. They went back up to the steeple the following year. A new iron setting was produced by blacksmith Rodolphe Bonin, while the wheel and the wooden axles were produced by the carpenter Alphonse Phaneuf.
Both bells went back down in September 1928. The smaller one being cracked, they replaced them with three new bells. As the Marguerite-Michel bell's sound does not fit with the new carillon, it was installed in the southern bell tower where it was used only for fire alarm. It lost this function in 1960, when city hall installed a fire siren.
The Marguerite-Michel bell is recognized as a cultural asset by the Québec Ministry of Culture and Communications in 1997. A new recognition was signed in 2010. This asset became classified on October 19th, 2012, when the Cultural Heritage Law came into force.
The Organ
An organ, built by Eusèbe Brodeur at the cost of $2,100, was inaugurated on November 13th, 1873, by Jean-Baptiste Labelle, of Montréal.
This organ was removed when the church was lengthened and was replaced with the actual organ, built by Casavant Frères. The presence, in the console, of a drawstop called 'souffleur /manual pumper' signaled that originally the blower was manually operated and that a fan was subsequently installed. The instrument is in its original condition.
Grand-Orgue |
Récit |
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Bourdon | 16' | Principal | 8' | |
Montre | 8' | Bourdon | 8' | |
Mélodie | 8' | Viole de Gambe | 8' | |
Dulciane | 8' | 1Voix céleste | 8' | |
Prestant | 4' | Flûte harmonique | 4' | |
Doublette | 2' | Hautbois | 8' | |
Mixture 1 1/3' | III | Tremolo | ||
Trompette | 8' |
Pédale |
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Bourdon (ext) | 16' |
Gedeckt (ext) | 16' |
Flûte | 8' |
1 | à partir du deuxième DO / From tenor C |