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Casavant, Opus 534, 1913
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La formation de la paroisse Saint-Édouard et la construction de son église témoigne d'une des périodes d'expansion les plus marquantes de la ville de Montréal. Au cours des années 1890, deux compagnies immobilières, la compagnie d'immeubles de la rue Saint-Denis et celle du parc Amherst sont particulièrement actives dans le secteur nord de la paroisse du Saint-Enfant-Jésus du Mile-End et y construisent les duplex et triplex qui constituent, encore aujourd'hui, le tissu urbain des quartiers qui entourent l'église Saint-Édouard.
L'église
En 1895, les résidents du secteur présentent une requête à Mgr Édouard-Charles Fabre (1827-1896), archevêque (1876-1896) de Montréal, pour obtenir la permission de construire une chapelle temporaire, rue Saint-Denis et la présence d'un prêtre résidant.
Quelques mois plus tard, une assemblée est convoquée par le chanoine Paul Bruchesi (1855-1939), qui deviendra plus tard archevêque (1897-1939) de Montréal, au cours de laquelle la formation d'une paroisse est demandée à la quasi-unanimité. Le 14 décembre 1895, Mgr Fabre érige canoniquement la paroisse sous le vocable de son saint patron, saint Édouard le confesseur, roi de l'Angleterre de 1047 à 1066. Il autorise la construction d'une chapelle temporaire sur la rue Saint-Denis et nomme l'abbé Joseph Albert-Napoléon Morin (1860-?) en tant que premier curé (1896-1922).
Au moment où la chapelle sur la rue Saint-Denis ouvre ses portes au mois de mai 1896, la paroisse compte 120 familles. La chapelle, quelque peu isolée au milieu d'un ensemble de terrains à peine lotis, répond à la demande pendant quelques années, mais la croissance démographique fulgurante de cette fin de siècle impose bientôt une nouvelle construction. En 1897, la paroisse compte déjà 400 familles et atteint 1 200 familles en 1905.
En 1901, les paroissiens décident que la construction d'une église et d'un presbytère est nécessaire et choisissent l'architecte Joseph-Arthur Godin (1879-1949) pour en préparer les plans. Dans un premier temps, seule la crypte est construite. La chapelle est alors démolie et le terrain de la chapelle est par la suite vendu à la Commission scolaire Saint-Édouard pour faire une école. Lorsque vient le temps de construire l'église supérieure, les paroissiens décident d'ignorer les plans de l'architecte Godin et confient la préparation de nouveaux plans à l'architecte Joseph-Ovide Turgeon (1875–1933) qu'ils acceptent en 1906.
La construction de l'église supérieure débuta en 1907. La pierre calcaire est extraite de la carrière Martineau où se situe aujourd'hui le parc Père-Marquette. L'église est ouverte au culte et bénite le 19 décembre 1909 par Mgr Paul Bruchési.
Au cours des ans, les paroisses Saint-Jean-Berchmans (1908), Saint-Étienne (1912), Saint-Marc (1913), Saint-Ambroise (1923), Saint-Jean-Vianney (1925), Sainte-Bernadette-Soubirous (1937), Saint-Eugène (1954), Saint-Bonaventure (1956) et Notre-Dame-d’Haïti (1982) sont créées sur le territoire initial de la paroisse Saint-Édouard.
L'édifice
L'édifice est dans le style gothique flamboyant. L'ensemble du parement des façades de l'église est constitué d'éléments de pierre calcaire bosselée, rythmés par des contreforts de pierre sciée surmontés de pinacles. L'élan vertical créé par ces contreforts, surtout en façade principale, se poursuit dans les flèches recouvertes de cuivre qui surmontent les clochers. Les deux clochers, qui s'élèvent à 64 mètres (210 pieds) du sol, ont été achevés en 1917 par la firme Filion & Frères. Les cloches, fabriquées par la maison Georges Pacard D'Annexy-le-Vieux en Haute-Savoie (France), y sont installées en 1922 et inaugurées le 6 avril 1924. Les grandes ouvertures en ogive des portes principales et les grandes verrières qui leur sont superposées participent à cet élan qui rend très convaincante cette interprétation du gothique flamboyant. Le réseau de bois des baies vitrées finement détaillé, lui aussi dans un esprit gothique flamboyant, accentue le mouvement général de la façade. Le portique du transept a été construit en 1927 selon les plans de l'architecte Louis Parant (1890-1958).
À l’extérieur de l’église, du côté de la rue Beaubien, l’imposant monument dédié au Sacré-Cœur, érigé en 1919, rend grâce de la fin de deux fléaux : la guerre de 1914-1918 et l’épidémie de grippe qui a sévi à Montréal à l’automne 1918.
L'architecture intérieure comprend une nef à trois vaisseaux avec choeur en saillie et abside à pans coupés, deux tribunes arrières et des tribunes latérales. Elle est rythmée par une série d'ogives qui portent, pour la plupart, sur des piliers à quatre colonnes engagées; une exception, remarquable, près du choeur: de part et d'autre de la nef, les deux arcs se rencontrent sur une retombée pendante. Au-dessus de cette arcade qui sépare la nef des bas-côtés, des corbeaux supportent les nervures de la voûte dont la polychromie accentue la géométrie. Les peintures ornant les voûtains ont été exécutées, en 1922, par Joseph Richer (1867-1946), un peintre de Saint-Hyacinthe. Elles ont été restaurées deux fois : en 1945 par E. Meneghini, et au tournant des années 1980 sous la direction de l'architecte John Bland (1911-2002). La riche décoration de chêne, réalisée entre 1907 et 1909, est l’oeuvre de l’artisan Ferdinand Tremblay tandis que l'ameublement (bancs et confessionnaux) est l'oeuvre de Louis Caron, de Nicolet.
Quant aux autels, ils ont été confectionnés par Lucien Benoît (1850-1936), un élève de Victor Bourgeau (1809-1888). Le maître autel, de facture néogothique, expose la statue patronale de Saint-Édouard ainsi que celles d'Abraham et d'Isaac, de Melchisédech et du Christ en croix tandis qu'à la base, au tombeau, se trouve une reproduction la Dernière Cène.
Le pourtour supérieur de la nef est orné par les statues des douze apôtres auxquelles s'ajoutent 11 autres soit celles de saints et saintes des dévotions les plus populaires de l’époque.
Au milieu des années 1970, l'architecte John Bland procède à la restauration de l'ensemble des coloris et dessine, dans un esprit contemporain, l'autel de célébration et l'ambon.
L’église a reçu la cote « supérieure » du Conseil du patrimoine religieux du Québec.
L'orgue
Construit en 1913 par la maison Casavant Frères, de Saint-Hyacinthe, l'orgue est l'un des beaux exemples de la facture symphonique de l'époque.
À la suite du Concile Vatican II, l'instrument connaît des années difficiles. Il est démonté, enlevé de la tribune arrière et entreposé en vue d'être vendu. Ce n'est qu'une dizaine d'années plus tard, et la venue d'un nouveau curé, que l'orgue est retrouvé dans la crypte de l'église. La paroisse décide alors de le faire réinstaller dans la tribune gauche dans le but de rapprocher la chorale de l'assemblée, mais sans le splendide buffet d'origine qui n'a pas survécu à son entreposage.
En 1997, le facteur Aurèle Laramée entreprend des travaux mineurs qui visent à redonner voix à quelques jeux muets et à effectuer un recuirage complet des sommiers. L'instrument est, aujourd'hui, dans un état de conservation surprenant, mais un grand relevage serait tout de même souhaitable.
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The development of St. Édouard parish and the construction of its church bears witness to one of Montréal's most impressive periods of growth. In the 1890s, two construction companies (one on St. Denis Street, the other one at Amherst Park) were particularly active in the north end of the St. Enfant-Jesus (Holy Infant Jesus) parish in Mile-End. They were responsible for the construction of duplexes and triplexes which still constitute the neighborhoods surrounding St. Édouard church.
The Church
In 1895, residents in the area sent a petition to Édouard-Charles Fabre (1827-1898), archbishop (1876-1898( of Montréal, for the construction of a temporary chapel on St. Denis Street and the presence of a resident priest.
A few months later, an assembly of residents was convened by Canon Paul Bruchesi (1855-1939) who later will become archbishop )1897-1939) of Montréal, and the attendees almost unanimously voted for the establishment of a new parish. On December 14, 1875, Archbishop Fabre canonically established the parish he dedicated to his patron saint, St. Edward the Confessor, King of England from 1047 to 1066. He authorized the construction of a temporary chapel on St. Denis Street and appointed Fr Joseph Albert-Napoléon Morin (1860-?) as the first parish priest (1896-1922).
At the time the chapel was inaugurated on St. Denis Street in May 1896, the parish had 120 families. The chapel, located in an isolated area among unsubdivided lots, met the needs for few years. But with the population boom at the end of the century, a new church was soon needed. In 1898, the parish had 400 families, and by 1905, it reached 1,200.
In 1901, the parishioners decided to build a church and a presbytery and commissioned architect Joseph-Arthur Godin (1879-1949) to prepare the plans. As a first step, only the crypt was built. The chapel is then demolished and the land was sold to the St. Édouard School Commission for the construction of a school. When it was time to build the upper church, the parishioners decided to forego Godin's plans, and commissioned architect Joseph-Ovide Turgeon (1875–1933) to prepare new plans which were accepted in 1906.
The construction of the upper church started in 1907. The limestone was mined from the Martineau quarry where now stands Father Marquette Park. The church was inaugurated and blessed on December 19, 1909, by Archbishop Paul Bruchési.
Over the years, the St. Jean-Berchmans (1908), St. Étienne (1912), St. Marc (1913), St. Ambroise (1923), St. Jean-Vianney (1925), St. Bernadette-Soubirous (1937), St. Eugène (1954), St. Bonaventure (1956) et Our Lady of Haiti (1982) parishes were established from the original St. Édouard parish territory.
The Building
The building is in the flamboyant Gothic style. The exterior of the church is covered with rusticated limestone, punctuated by cut stone buttresses topped by pinnacles. The vertical thrust created by the buttresses, especially in the facade, is enhanced by the copper-covered spires of the towers. Both towers, which are 210 feet (64 meters) high, were completed in 1917, by contractor Filion & Frères. The bells, cast in 1922, by Georges Paccard in Annecy-le-Vieux in Haute-Savoie (France), were inaugurated on April 6, 1924. The large openings created by the arches over the front doors, and the large stained glass windows above them, also contribute to the vertical thrust, creating an undeniable version of the Flamboyant Gothic style. The wooden network in the finely detailed glass panes, also inspired by the Flamboyant Gothic style, accentuates the general composition of the facade. The transept portal was built in 1927 upon plans prepared by architect Louis Parant (1891-1958)
Outside the church, on Beaubien Street, the imposing monument dedicated to the Sacred Heart was installed in 1919 to give thanks for the end of two evils : the 1914-1918 First World War and the influenza epidemic which clamped Montréal in autumn 1918.
The interior architecture includes a three-vessel nave with a protruding chancel and canted apse, two rear galleries, and transept galleries. It is punctuated by a series of archways resting mostly on pillars made of four engaged columns; a remarkable exception near the sanctuary on either side of the nave are two archways merging on a hanging spring. Above the arcade separating the nave from the side aisles, corbels support the vault ribs of which the polychromy enhances the geometry. Paintings in the segments of the vault were executed by Joseph Richer (1867-1946) from St. Hyacinthe. They have been twice restored: first in 1945 by E. Meneghini, and in the 1980s under the supervision of architect John Bland (1911-2002). The rich oak decoration, executed between 1907 and 1909, est executed by artist Ferdinand Tremblay while the furnishing (pews and confessionals) was produced by Louis Caron, of Nicolet.
Concerning the altars, they were built by Lucien Benoit (1850-1936), a pupil of Victor Bourgeau (1809-1888). The main altar, in neo-Gothic style, displays St. Édouard's statue followed by those of Abraham and Isaac, of Melchisedech, and A Christ on the cross. At its base, a Last Supper scene.
The nave's upper perimeter is adorned by the statues of the twelve apostles and 11 others representing most popular saints at the time.
In mid-1970s, architect John Bland restored, with a contemporary view, the church's colorings, and designed the celebration altar and the ambo.
The church is classified as « superior » by the Québec Religious Heritage Commission.
The organ
Built in 1913 by Casavant Frères, of St. Hyacinthe, the organ is one of the best examples of the symphonic organbuilding tradition.
Following Vatican Council II, the instrument went through difficult times. First, it was dismantled, removed from the rear gallery, and stored in order to sell it. About ten years later and the arrival of a new parish priest, the organ was discovered in the crypt of the church. The churchwardens decided to reinstall the organ in the church but this time, on the left transept gallery to be closer to the choir and the assembly but without its original beautiful organcase that did not survive the storing conditions.
In 1997, Aurèle Laramée undertook minor repairs so that silent stops could be used again. A complete releathering of windchests was also carried out. The instrument is now in a surprising preservation condition although a complete rebuilding would be greatly desirable.
Grand-Orgue |
Récit |
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Montre | 16' | Bourdon | 16' | |
Montre I | 8' | Principal | 8' | |
Montre II | 8' | Viole de gambe | 8' | |
Gambe | 8' | Flûte harmonique | 8' | |
Gemshorn | 8' | Bourdon | 8' | |
Flûte ouverte | 8' | Viole d'orchestre | 8' | |
Bourdon | 8' | Voix céleste | 8' | |
Prestant | 4' | Principal | 4' | |
Flûte harmonique | 4' | Flûte traverse | 4' | |
Quinte | 2 2/3' | Octavin | 2' | |
Doublette | 2' | Cornet | V | |
Mixture | IV | Basson | 16' | |
Trompette | 8' | Trompette | 8' | |
Posaune | 8' | Hautbois | 8' | |
Voix humaine | 8' | |||
Trémolo |
Positif |
Pédale |
|||
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Principal | 8' | Flûte | 32' | |
Mélodie | 8' | Flûte ouverte | 16' | |
Dulciane | 8' | Violon | 16' | |
Violina | 4' | Bourdon | 16' | |
Flûte douce | 4' | Bourdon doux | 16' | |
Piccolo | 2' | Flûte | 8' | |
Clarinette | 8' | Violoncelle | 8' | |
Cor anglais | 8' | Bourdon | 8' | |
Trémolo | Flûte | 4' | ||
Bombarde | 16' | |||
Trompette | 8' |