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Casavant, Opus 1453, 1932 Guilbault-Thérien, 2000
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C’est en 1915 que les pères du Très-Saint-Sacrement s’installent sur le coteau Sainte-Geneviève, près de la côte Bell (aujourd’hui côte Saint-Sacrement). Les Pères érigent une petite église en bois et, en souvenir de la basilique Notre-Dame de Fourvière, élevée sur la colline de Lyon, ils construisent aussi un petit oratoire. Ce deuxième bâtiment, surmonté d’un imposant clocher et d’une statue de la Vierge, a disparu en 1941 lors de l’élargissement de la côte Saint-Sacrement.
Au printemps 1920, lorsque s’ouvre le chantier du nouveau lieu de culte, le journal Le Soleil signale que « les plans de cette église, d’abord élaborés par M. Serracino, ont été complétés par M. Charles Bernier, en collaboration avec les abbés Alphonse Têtu et Jean-Thomas Nadeau ». Comme l’église est construite en dehors du cadre paroissial (la paroisse ne sera érigée qu’en mars 1921), les religieux et les autorités diocésaines qui parrainent le projet bénéficient d’une certaine latitude. L’église est donc conçue comme un prototype, un modèle de bonne architecture. Dès lors, elle fait l’objet d’une promotion exceptionnelle dans L’Action catholique et l’Almanach de l’Action sociale catholique, deux organes de presse des tenants du mouvement de l’Action sociale catholique qui cherchent, entre autres choses, à affirmer la présence de l’Église dans le paysage au moyen d’une architecture « distinctive » et « moderne ».
Même si les concepteurs du bâtiment citent comme source les grandes cathédrales des XIIe et XIIIe siècles, l’architecte s’est plutôt inspiré de l’église Notre-Dame-de-la-Croix, érigée à Paris de 1863 à 1880 sur les plans de l’architecte Louis-Jean-Antoine Héret. Celui-ci avait proposé, dans un esprit très typique du XIXe siècle, une interprétation globalisante de ce glorieux passé, aussi chrétien que français. L’église Saint-Sacrement se révèle d’abord un édifice moderne, en termes de construction. Dotés d’une ossature métallique, enveloppée de brique et de plâtre, ses murs de granit ne sont que des parois. Un treillis métallique enduit de ciment donne forme aux voûtes et des solives d’acier supportent les planchers en ourdis de tuiles creuses. Les escaliers en fer ont des marches d’ardoise, tandis que les portes et les cadres des ouvertures sont revêtus de cuivre. Jamais sur le territoire de la ville de Québec on n’avait porté un tel soin à mettre une église à l’épreuve du feu. De façon générale, on a tiré profit ici du chantier de Saint-Roch, en poussant le souci d’incombustibilité un peu plus loin.
En plan, l’édifice reprend la figure de la croix latine, dans la tradition des églises et cathédrales du XIIe siècle : nef avec bas-côtés, travées et voûtes barlongues, chapelles en échelon de part et d’autre du chœur et déambulatoire utilisé comme sacristie. En élévation, on retrouve les trois étages typiques de l’âge gothique : grandes arcades, triforium et fenêtres hautes. Au chapitre de l’ornementation, la façade présente plusieurs similitudes avec la cathédrale de Laon (France) - grande arcade, tours carrées - mais son portail, comme en général le profil des voussoirs et nervures, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’église, appartient à l’esthétique romane. À l’instar de l’architecte Héret à Paris, les concepteurs de l’église Saint-Sacrement ont voulu établir une synthèse entre le Moyen Âge roman et le gothique, pour consacrer la période de transition de l’un à l’autre comme instant de référence privilégié.
L’église Saint-Sacrement mesure 69,6 mètres (228 pieds) de longueur sur 24 mètres (79 pieds) de largeur dans la nef et 35,4 m (116 pieds) de largeur au transept. Les tours s’élèvent à 43,2 mètres (142 pieds) de hauteur. Elle comprend en sous-sol une crypte, aussi spacieuse que la nef, où peuvent se rassembler 1 400 fidèles. L’église a été bénite le 16 septembre 1924.
Pour des raisons de sécurité, l'église ferme ses portes et est déconsacrée le 1er septembre 2019
L'orgue
L'instrument, l'opus 1453 de Casavant, fut réalisé en 1932 pour l'asile Nazareth (Institut des jeunes aveugles) de Montréal à l'instar des recommandations de monsieur Conrad Letendre. Sa composition sonore reflète bien les idées esthétiques de cette époque; il comporte 45 jeux répartis sur trois claviers et un pédalier.
Quelques années plus tard, il est déjà en vente et la congrégation du Très-Saint-Sacrement s'en porte acquéreur pour remplacer un plus petit orgue (Casavant, 1917, opus 734, de 18 jeux) jugé alors insuffisant pour le vaisseau. C'est monsieur Jean-Marie Bussières, organiste de l'époque et le père Gabriel Chaput s.s.s. qui en font l'expertise à Montréal et en recommandent l'achat à la congrégation. L'installation en sera faite au cours de l'année 1943 sans aucune modification au devis ni à l'harmonisation originale. Depuis lors et malgré l'usure du temps, l'orgue a servi au culte et occasionnellement au concert.
Saluons ici monsieur Danny Belisle, successeur de monsieur Bussières, qui toucha cet instrument pendant 17 ans et qui a toujours eu à coeur son ministère musical et le bon fonctionnement de l'instrument qui lui était confié.
Après plus de 67 ans dont 50 à Québec, il devenait impérieux de restaurer cet orgue qui profite par ailleurs de l'acoustique assez exceptionnelle de l'église. Après avoir obtenu le consentement des autorités diocésaines, la fabrique lança un appel d'offres à quelques facteurs intéressés et dont la nomenclature nous avait été fournie par le diocèse. Les soumissions reçues furent ouvertes en présence du conseil de fabrique et de l'organiste et soumises, pour évaluation, à l'abbé Antoine Bouchard qui a aimablement accepté de nous conseiller dans ce choix.
Après mûre réflexion, le conseil de fabrique opta pour confier le travail à la maison Guilbault-Thérien. Les travaux débutèrent en mai 1999 et ont être complétés en avril 2000. Une restauration complète, des modifications sonores importantes qui n'altéreront cependant pas le caractère symphonique de l'instrument, mais lui confèreront plus de luminosité tout en diversifiant sa palette sonore, la transistorisation de la console (système Solid State Logic, comprenant un combinateur électronique à 16 niveaux de mémoire) font de cet orgue, un fidèle serviteur de la liturgie et un instrument disponible et accessible pour les concerts d'orgue.
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In 1915, the Most Holy Sacrement Fathers established themselves on St. Genevieve hill, near the Bell hill (today St. Sacrement hill). The congregation built a small wooden church and, as a memorial to the Notre-Dame-de-Fourvière basilica, built on a hill in Lyon, they also built a small oratory. This second building, topped by an imposing bell-tower and a statue of the Blessed Virgin, was demolished in 1941 when the St. Sacrement hill was enlarged.
In the spring of 1920, when the construction of the new church started, Le Soleil newspaper reports that « the plans of this church, first designed by Mr. Serracino, were completed by Mr. Charles Bernier, in cooperation with Rev. Alphonse Têtu and Jean-Thomas Nadeau ». As the church is built outside the parish structure (the parish will be establiched only in March 1921), the Fathers and the diocesan authorities who sponsor the project benefit from some latitude. The church is conceived as a prototype, a model of good architecture. From then on, the church is the subject of an exceptional promotion in L’Action catholique and Almanach de l’Action sociale catholique, two magazines managed by the Social Catholic Action mouvement that supports the presence of the Church in the landscape using a « distinctive and modern » architecture.
Even if the designers mention the great 12th and 13th-century cathedral as their source, the architect used, as a model, the Notre-Dame-de-la-Croix church, built in Paris between 1863 to 1880, on plans prepared by architecte Louis-Jean-Antoine Héret. This one proposed, in a very typical 19th-century spirit, a global interpretation of this glorious christian and French past. The church has a metal structure covered with brick and plaster, its granite walls are mere walls. Cement-covered wire-mesh is used to form the vaults while steel joists support plain tile covered floors. Steel stairs have slate stairs while doors and frames are covered by copper. Never in the city of Quebec so much has been done to build a fireproof church. Lessons were learned from the St. Roch project while pushing further the fireproof concept.
The church has the latine cross shape, in the tradition of 12th-century churches and cathedrals: nave with aide aisles, barlong bays and vaults, chapels on both side of the chancel and an ambulatory used as vestry. As elevation, the three typical sections of the Gothic age : large archways, triforium and large windows. The façade has many similarities with the Laon cathedral, in France - large arcade, square towers - but its portal, including interior and exterior voussoir and ribs belong to the Romanesque aesthetics. Just like architect Héret in Paris, the designers of St. Sacrement church tend to present a synthesis between the Romanesque Middle Age and Gothic, to consecrate the transition period from one to the other as a privileged reference.
The church is 228 feet (69.6 m) long by 79 feet (24 m) wide in the nave and 116 feet (35.4 m) wide at the transept. Towers are 142 feet (43.2 m) above the ground. The church also has a crypt, as large as the main nave, that could accommodate 1400 persons. The church was blessed on September 16, 1924.
For safety reasons, the church closed its doors and was deconsecrated on September 1st, 2019.
The Organ
This Casavant instrument, opus 1453, was originally built in 1932 for Nazareth Institute in Montreal (Institute for Young Blinds) upon recommandations from Conrad Letendre. The tonal structure reflects the aesthetics of that period; it has 45 stops divided among 3 manuals and pedal.
A few years later, the instrument was up for sale and the Congregation of Très-Saint-Sacrement purchased it to replace a smaller instrument (Casavant, 1917, opus 734, 18 stops) which was too small for the large church. Organist Jean-Marie Bussières and Rev. Gabriel Chaput s.s.s. inspected the instrument in Montreal and recommended the purchase. The installation was carried out in 1943 without any change to the original tonal structure and the original voicing. Since then and despite wear, the instrument served the liturgy and occasionally, for concert.
We must salute Danny Belisle, successor to Jean-Marie Bussières, who was organist for 17 years and always very keen to his musical ministry and the good functionning of the instrument he was responsible for.
After functionning for 67 years including 50 in Quebec City, it became urgent to restore this organ intalled in a church where acoustics are very exceptionnal. After getting approbation from the diocesan authorities, the church council called for tenders from a few organbuilders chosen from a list drawn up by the diocese. Tenders were received and opened with the church council and the organist in attendance; they were then submitted for evaluation to Antoine Bouchard who accepted to serve as consultant.
After careful study, the church council awarded the contrat to Guilbault-Thérien. Works started in May 1999 and were completed in April 2000. A complete restoration, important tonal changes that will not alter the symphonic character of the instrument while adding more brightness and diversify its tonal structure and, the transitorization of the console (Solid State Logic System which includes a 16-level memory electronic combinator) have produced an organ that is both a faithful servant for the liturgy and a suitable concert instrument.
II. Grand-Orgue |
III. Positif |
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Bourdon | 16' | Diapason | 8' | |
Montre | 8' | Bourdon | 8' | |
Gamba | 8' | Prestant | 4' | |
Flûte double | 8' | Flûte à cheminée | 4' | |
Flûte harmonique | 8' | Nazard | 2 2/3' | |
Prestant | 4' | Doublette | 2' | |
Flûte | 4' | Tierce | 1 3/5' | |
Quinte | 2 2/3' | Larigot | 1 1/3' | |
Doublette | 2' | Plein Jeu | IV | |
Fourniture | IV-V | Clarinette | 8' | |
Trompette | 8' |
I. Récit |
Pédale |
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Quintaton | 16' | Flûte ouverte | 16' | |
Principal | 8' | Violon | 16' | |
Viole de gambe | 8' | Bourdon | 16' | |
Voix céleste | 8' | Principal | 8' | |
Bourdon | 8' | Violoncelle | 8' | |
Prestant | 4' | Bourdon | 8' | |
Flûte traversière | 4' | Octave | 4' | |
Flageolet | 2' | Bombarde | 16' | |
Septième | 1 1/7' | Trompette | 8' | |
1Sesquialtera | II | |||
Mixture | IV | |||
Trompette | 8' | |||
Hautbois | 8' | |||
Voix humaine | 8' |
1 | Nazard 2 2/3', Tierce 1 3/5': accessible de façon séparée / seperately accessible |