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Orgue de tribune / Gallery Organ Kuhn 2009 (d'après Bossard 1721 / After Bossard 1721)
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Orgue de choeur / Chancel Organ Kuhn 2014
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Orgue de table / Table Organ Kuhn 2014
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L'ancienne église abbatiale de l'Assomption fait partie de l'ancienne abbaye de l'ordre des Prémontrés, devenue clinique psychiatrique, dans la localité de Bellelay intégrée aujourd’hui dans la commune de Saicourt (Canton de Berne),dans le Jura bernois.
Il existe de nombreuses orthographes issues des premiers temps du monastère : Balelaia, Belelagia, Belelai, Belilaia, Bellale, Bella Lagia, Bellelagia et Bellilagia. Le nom vient du latin vulgaire « bella lagia » (jolie forêt).
Historique
Selon l'une des légendes, le monastère aurait été construit sous l'impulsion de l'évêque de Bâle à la frontière sud-ouest de l'évêché sur les terres de l'abbaye Moutier-Grandval. L'autre légende, la plus répandue et la plus crédible, veut que le monastère ait été fondé en 1136 par Siginand, prévôt de l'abbaye de Moutier-Grandval et grand amateur de chasse. Celui-ci s'étant mis à la poursuite d'une laie (femelle du sanglier), il s'égare dans de vastes forêts et dans des lieux sauvages encore inhabités. Après avoir cherché en vain, pendant trois jours, le chemin de sa maison, il se retrouve toujours du point de départ. Après d'ardentes prières pour conjurer Dieu de lui sauver la vie, il fait vœu de construire un monastère, dans cet endroit même, s'il arrive à rejoindre Moutier sain et sauf. Sa prière est exaucée et il retrouve son chemin qui le mène sain et sauf au milieu de ses frères consternés de son absence.
Siginand s'empresse d'accomplir son voeu, et, en 1126, il fait construire, sur le terrain même où il avait tué la laie, une chapelle en l'honneur de saint Augustin. Pour rappeler à la postérité le souvenir de son malheur et de sa délivrance miraculeuse, il voulut que ce lieu portât le nom de "Belle-laie". On sait aujourd’hui que "belle laie" désigne plutôt une belle forêt d’après le latin vulgaire "bella lagia". Quelques années après, Siginand fait construire un monastère et une église dédiée à saint Imier.
Des documents historiques mettent la fondation de l’abbaye entre 1140 et 1142. L’abbaye est d’abord habitée par des chanoines venus de l’abbaye du Lac de Joux, des Prémontrés qui, fidèles à la règle de saint Norbert, recherchent des marécages sauvages pour les transformer en contrées fertiles. Toutefois, contrairement à la légende, l’endroit où est érigée l’abbaye a été soigneusement choisi. Elle se trouvait sur la voie romaine Petinesca (près de Bienne) – Pierre-Pertuis – Mont-Relais (Les Rangiers) – Mandeure (10 km au sud de Montbéliard, au bord du Doubs).
Le 25 mars 1142, le pape Innocent II confirme les possessions de l'abbaye : les églises de Boécourt, de Saint-Ursanne, de Nugerol (qui deviendra plus tard la « Blanche-Église » de La Neuveville) et des vignes au bord du lac de Bienne. La bulle papale assure au prince-évêque de Bâle la fonction de protecteur et de seigneur temporel de Bellelay. Durant le Moyen Âge, les relations se passent bien entre la cour épiscopale et l'abbaye; seul l'évêque Henri d'Isny tente, sans succès, à la mort de l'Abbé Conrad, de s'approprier le droit d'élire les abbés de l'abbaye.
Une administration avisée et de nombreuses faveurs font de l'abbaye un établissement riche et considéré. C’est ainsi qu’en 1414, le Concile de Constance, auquel participe l’Abbé Henri Nerr, accorde à ce dernier et à ses successeurs le droit de porter l’anneau, la mitre et la crosse. L’Abbé de Bellelay obtient en quelque sorte le rang d’évêque. L'abbaye signe un "droit de cité" avec Berne et Soleure (1414) tout comme avec Bienne (1516).
L’abbaye est ravagée par un incendie en 1402 et est immédiatement reconstruite. Pendant la guerre de Souabe, en 1499, un nouvel incendie, allumé par des soldats pillards, détruit l’église abbatiale qui sera reconstruite dans le style gothique en 1513. Vers la Pentecôte de 1556, un troisième incendie dévasta l’abbaye qui se relève de son malheur grâce à des contributions venues des paroisses de Soleure et de Delémont. Le monastère reste cependant épargné des effets de la guerre de Trente Ans grâce à son contrat avec Soleure.
La fin du XVIIe siècle marque le début de l’époque la plus glorieuse l'abbaye, avec l’édification des constructions grandioses que l’on peut encore voir aujourd’hui. L’auberge (l’actuel « hôtel de l’Ours ») date de 1698 et a été construite sous la direction de l’Abbé Frédéric de Staal, dont les armoiries se trouvent au-dessus de la porte d’entrée. Le 19 mars 1709, l'Abbé Jean-Georges Voirol et l'architecte Franz Beer von Blaichten signent le contrat pour la construction de l'église abbatiale. Celle-ci, de style baroque sur le modèle du Vorarlberg, est construite de 1710 à 1714. Le 23 septembre 1714, le prince-évêque Jean-Conrad de Reinach consacre l'église.
De 1728 à 1736, l’abbaye est construite à neuf, sous l’Abbé Jean-Baptiste Sémon de Montfaucon. Des conflits éclatent entre l'abbé et le prince-évêque touchant des questions concernant la direction du monastère, notamment les élections des abbés. En 1741, le monastère est exclu des états épiscopaux. L’Abbé Grégoire Joliat, qui dirige l’abbaye de 1743 à 1771, fait édifier le mur d’enceinte, le moulin, le grand jardin et deux magnifiques fermes dont l’une a malheureusement brûlé en 1959. Le portail d’entrée est réalisé sous la direction du 42e et dernier Abbé, Ambroise Monnin.
Au début du XVIIIe siècle, l’abbaye joue un rôle considérable, son abbé préside les états de la principauté épiscopale de Bâle pour les questions de droit. L’abbaye est riche, mais fait de sa fortune un noble usage. La partie du bâtiment appelée « hostellerie » a les dimensions d’un des grands hôtels de l’époque. On n’y présente toutefois pas d’addition aux nombreux voyageurs hébergés. Chaque jour, on offre du pain à la porte de l’abbaye à quiconque en demande. L’abbaye entretient et éduque les orphelins provenant des paroisses où était perçue la dîme. Les bâtiments conventuels sont reconstruits entre 1728 et 1736 sous l’Abbé Jean-Baptiste Sémon de Montfaucon. Des conflits éclatent entre l'abbé et le prince-évêque touchant des questions concernant la direction du monastère, notamment les élections des abbés. En 1741, le monastère est exclu des états épiscopaux. L’Abbé Grégoire Joliat, qui dirige l’abbaye de 1743 à 1771, fait édifier le mur d’enceinte, le moulin, le grand jardin et deux magnifiques fermes dont l’une a malheureusement brûlé en 1959. Le portail d’entrée est réalisé sous la direction du 42e et dernier abbé, Ambroise Monnin. En 1772, l’Abbé Nicolas de Luce ouvre un pensionnat destiné à l’éducation des laïcs. Des familles nobles de Bourgogne, d’Alsace, de Paris n’hésitent pas à confier leurs fils à ce collège.
Le 15 décembre 1797, Bellelay est occupé par les troupes françaises de la Révolution sous la conduite du général Gouvion-Saint-Cyr. Religieux et élèves sont chassés et le pillage, les scènes irréligieuses se succèdent. Les fresques du sanctuaire sont criblées de balles de plomb retrouvées lors de la restauration de l’édifice. Au matin du 6 février 1798, les derniers Prémontrés quittent Bellelay pour toujours.
En mars 1798, les biens de l'abbaye sont vendus comme biens nationaux et dispersés. Le maître-autel se trouve, par exemple, actuellement à l'église paroissiale Notre-Dame-de-l'Assomption de Saignelégier. Les bâtiments et le domaine de Bellelay passent ensuite aux mains de différents propriétaires et l’église désaffectée devient tour à tour brasserie, verrerie, écurie, grange et entrepôt. Elle tombe dans un état de décrépitude lamentable.
En 1891, lors de la liquidation de la verrerie, le canton de Berne rachète toute la propriété de l'abbaye pour la somme de 150 000 francs. En 1898, l’ancienne abbaye devient une clinique psychiatrique.
L'église
Au cours des siècles, l'abbaye a eu trois églises placées sous des vocables différents mis à part la chapelle originale dédiée à saint Augustin par Siginand. La première, construite du temps du premier Abbé Gérolde, est placée sous le vocable de saint Imier. La seconde, qui remplace la première détruite et incendiée en même temps que le monastère en 1499 par les troupes d'Autriche, est dédiée à saint Pierre et est inaugurée en 1513 par l'Abbé Nicolas Schnell. Enfin, la belle et magnifique église bâtie sous l'Abbé Jean-Georges Voirol, solennellement consacrée le 27 septembre 1714 et placée sous le patronage de l'Assomption de Marie.
Cette dernière église est construire de 1708 à 1714 selon les plans de l'architecte Franz Beer von Blaichten. Elle se remarque par ses deux tours trapues frontales, qui sont, à l’origine, coiffées de deux bulbes. L’intérieur est très richement décoré et les stucs de l'école de Wessobrunn, qui datent de 1713, constituent un véritable chef-d’œuvre de l’art baroque.
Vidée de son contenu à la Révolution et, par la suite, utilisée à diverses fins, elle tombe dans un état lamentable, lorsque rachetée par le canton de Berne en 1891. Le 29 août 1898, Samuel Schwab propose la restauration complète de l'ancienne église abbatiale. Une première opération de restauration a lieu en 1919-1920 où le Grand Conseil bernois autorise la restauration de la tour et du portail au coût de 25 000 francs.
Le 19 septembre 1925, un comité est formé pour réaliser la restauration de l'église. Une demande d'inscription au registre des monuments historiques est acheminée le 3 septembre 1927. L'inscription se réalise le 9 décembre 1949. La Commission des monuments historiques du canton de Berne prend en mains la réalisation de la restauration de l'église. Une première phase se réalise à l'hiver 1955-1956 alors que des fondations de l'ancienne abbaye sont découvertes. La seconde phase se déroule de 1957 à 1960. Des crédits gouvernementaux de 398 000 francs sont consacrés à cette opération. Un concert de l'Orchestre symphonique de Delémont marque la fin des travaux le 21 septembre 1958. L'inauguration officielle de l'église restaurée a lieu le 1er juillet 1961. Elle devient désormais un centre culturel et une salle d'expositions.
En 2014, un projet de restauration des tours à bulbe en cuivre est mis de l'avant et n'est pas encore réalisé.
L'édifice est une émanation spectaculaire, dans le Jura suisse, de l'architecture baroque la plus grandiose. Si l'édifice offre une façade plutôt austère, on reste vraiment confondu devant la beauté de la nef vide. Des peintures murales sont encore visibles dans le choeur. Deux magnifiques autels latéraux rappellent la splendeur passée, ainsi que la grille du choeur en fer forgé.
Les orgues
L'église abbatiale possède un orgue au XVIIe siècle, offert en 1649 par l’évêque suffragant Thomas Henrici. Plusieurs instruments se succèdent au XVIIIe siècle, dont un grand-orgue et un orgue de chœur construits entre 1715 et 1720 par le facteur Joseph Bossard (1665-1748), installé à Baar (Suisse) depuis 1700. Lorsque les soldats français envahissent le monastère en décembre 1797, ils y dénombrent cinq orgues : un grand orgue et deux orgues de choeur dans l'église et deux orgues d'étude dans les bâtiments conventuels. Un des orgues de chœur est transféré, en 1798, au Grand Temple de La Chaux-de-Fonds (Suisse) où il disparaît dans l’incendie du Temple en 1919. Le grand orgue fut probablement revendu par morceaux, dispersé ou détruit en 1798, lors de la liquidation des biens de l'abbaye.
En 2000, l’abbatiale reçoit un orgue de chœur de 16 jeux construit en 1985 par le facteur Oskar Metzler, de Dietikon (Suisse), pour le Temple du Pasquart de Bienne (Suisse). Ce très bel instrument baroque est revendu en 2008 au Temple protestant de Valleraugue (Gard, en France).
L'orgue de tribune
C'est aux organistes Bernard Heiniger et François Seydoux (1949-2015) que l'on doit d'abord l'initiation d'un projet de reconstruction du grand orgue dans une disposition similaire à celle d'origine. Les inlassables recherches menées par François Seydoux dans les archives Bossard et Silbermann, dans celles l'Abbaye, et celles de la ville de La Chaux-de-Fonds permettent de retrouver divers indices qui rendent des reconstitutions plausibles. Il y a aussi celles menées par l'organologue Werner Endger, de Lucerne, et par Wolfgang Rehn qui dirigeait le département des restaurations à la manufacture Kuhn.
Les éléments suivants sont retrouvés :
En 2008 et 2009, la maison Kuhn, de Männedorf (Suisse), réalise ce magnifique grand orgue, sous la supervision de François Seydoux et sous la direction technique de Wolfgang Rehn. Le dessin du buffet est réalisé par Uwe Schach et l'harmonisation de l'instrument est l'oeuvre de Rudolf Aebischer. Une statue mobile de Saint-François, placée au sommet du buffet, bouge avec l'utilisation du Rossignol.
La soufflerie est composée de quatre soufflets cunéiformes actionnés soit manuellement soit par un ventilateur électrique.
L'instrument est inauguré le 6 juin 2009 par François Seydoux.
L'orgue de choeur
Dans la foulée de la reconstruction du grand orgue, la maison Kuhn reconstruit, en 2014, l'orgue de choeur, placé sur une tribune latérale du côté gauche. Le buffet est reconstruit sur la base de deux photos retrouvées par François Seydoux à la bibliothèque municipale de La Chaux-de-Fonds. La partie instrumentale s'inspire principalement des deux orgues de choeur de Muri, érigés par Joseph et Viktor Ferdinand Bossard en 1743. Ces modèles pratiques ont permis d'étudier les détails de la construction du buffet, des tractions, des sommiers et des souffleries. Les tailles en particulier et la sonorité des tuyaux ont servi d'exemples pour le nouvel orgue de choeur dont la conception du buffet est l'oeuvre de Robert Kleine.
L'instrument est inauguré le 19 octobre 2014 par François Seydoux. L'année 2014 marque le 300e anniversaire de construction de l'église abbatiale.
L'orgue de table
L'église abbatiale reçoit, en 2014, un troisième orgue. Il s'agit d'une copie, par la maison Kuhn, de l'orgue de table conservé au musée historique de Bâle, construit vers 1600 par un facteur anonyme pour la famille Ab Yberg. L'original a été restauré en 1981 par Kuhn tout en conservant les modifications ultérieures. Cette copie reflète l'état supposé d'origine avec une Régale dépourvue de résonateurs.
L'inauguration de cet instrument a été jumelée avec celle de l'orgue de choeur.
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The Assumption Abbey Church was part of the former Premonstratensian abbey now a psychiatric clinic, in the locality of Bellelay now part of the Saicourt Village (District of Bern), in Bernese Jura.
Several orthographies were used over the years for the monastery: Balelaia, Belelagia, Belelai, Belilaia, Bellale, Bella Lagia, Bellelagia and Bellilagia. The name comes from vulgar Latin « bella lagia » (French: jolie forêt; English: nice forest).
History
According to one of the legends, the monastery would have been built by the bishop of Basel on the southwest border of his diocese on lands belonging to the Moutier-Grandval Abbey. The other legend, the most widespread and the most credible, suggests that the monastery was founded in 1136 by Siginand, provost of the Moutier-Grandval Abbey and big hunting enthusiast. One day, he was in pursuit of a wild sow (female of the boar), he got lost in the vast forests and in the still deserted places. Looking in vain for his way back home, for three days, he always came back to his starting point. After ardent prayers begging God to save his life, he made a vow to build a monastery, on this location, if he goes back to Moutier safe and sound. His prayers were answered and he found his way back safe and sound to his brothers who were appalled by the absence.
Siginand hastened to fulfill his vow, and, in 1126, he built, on the ground where he had killed the wild sow, a chapel dedicated to St. Augustine. To remind the posterity of his misfortune and his miraculous deliverance, he wished this place to be named Belle-laie (Nice-sow; a sow in French is laie). Today, "belle laie" would mean a nice forest according to vulgar Latin "Bella lagia". A few years later, Siginand built a monastery and a church dedicated to St. Imier.
Historical documents set the foundation of the abbey between 1140 and 1142. Canons came from the Lac de Joux Premonstratensian Abbey. They lived, according to St. Norbert's rule, near wild marshes transforming them into fertile lands. Contrary to the legend, the location of the abbey was carefully chosen. It was on the Roman way linking Petinesca (near Bienne) – Pierre-Pertuis – Mont-Relais (Les Rangiers) – Mandeure (10 km south of Montbéliard, near the Doubs River).
On March 25th, 1142, Pope Innocent II confirmed the possessions of the abbey: the churches in Boécourt, St. Ursanne, Nugerol (which will become later the "Blanche-Église" of Neuveville) and grapevines by Bienne Lake. The papal bull appointed the prince-bishop of Basel as protector and temporal landlord of Bellelay. During the Middle Ages, the relations between the episcopal court and the abbey were friendly; except for Bishop Henri d'Isny who attempted, unsuccessfully, after Abbot Conrad's death, to appropriate for himself the right to elect the abbots of the abbey.
A wise administration and several favors will make the abbey a rich and considered institution. That's how in 1414, the Council of Constance, attended by Abbot Henri Nerr, granted the abbot and his successors the right to wear the ring, the miter and the crosier. In a way, the abbot of Bellelay acquired the bishop's rank. The abbey signed a 'city rights' agreement with Bern and Soleure (1414) as well as with Bienne (1516).
The abbey was devastated by a fire in 1402 and was immediately rebuilt. During the Swabian war, in 1499, a new fire, lit by loitering soldiers, destroyed the abbey church which was rebuilt in the gothic style in 1513. Towards Whitsunday 1556, a third fire devastated the abbey who got up again from its misfortune thanks to contributions from the Soleure and Delémont parishes. The monastery remained spared by the Thirty Years' War thanks to its contract with Soleure.
The end of the 18th century marks the beginning of the most glorious era for the abbey with the construction of the grandiose buildings seen today. The inn (the actual « Bear hotel / hôtel de l'Ours ») dates from 1698 and was built under the supervision of Abbot Frédéric de Staal, whose coast of arms appear above the front door. On March 19th, 1709, Abbot Jean-Georges Voirol and architect Franz Beer von Blaichten signed the contract for the construction of the abbey church. The latter, in baroque style like Vorarlberg, was built from 1710 till 1714. On September 23rd, 1714, Prince-Bishop Jean-Conrad de Reinach consecrated the church.
Early in the 18th century, the abbey played a major role, its abbot chaired the legal department for the Basel episcopal estates. The abbey was rich, but used its fortune in the noble way. The section of the building called the 'inn' had the dimensions of one of the large hotels of the time. They nevertheless did not present bills to the numerous passengers they accommodated. Every day, they gave away bread at the door of the abbey to whoever asked for it. The abbey supported and educated the orphans coming from the parishes under its responsibility. The conventual buildings were rebuilt between 1728 and 1736, under Abbot Jean-Baptiste Sémon de Montfaucon. Conflicts burst between the abbot and the prince-bishop concerning questions about the management of the monastery, mainly the elections of the abbots. In 1741, the monastery was excluded from the episcopal estates. Abbot Grégoire Joliat, who headed the abbey from 1743 till 1771, built the surrounding wall, the mill, the large garden and two splendid farms one of which unfortunately burned down in 1959. The entrance portal was executed under the 42nd and last abbot, Ambroise Monnin. In 1772, Abbot Nicolas de Luce opened a boarding school intended for the education of laypersons. Noble families from Burgundy, Alsace, and Paris did not hesitate to entrust their sons to this college.
On December 15th, 1797, Bellelay was occupied by French Revolution troops headed by General Gouvion-Saint-Cyr. Monks and pupils were expelled and looting and irreligious scenes succeeded one another. The sanctuary frescoes were riddled with lead bullets, some of which were found during the restoration of the building. In the morning of February 6th, 1798, the last Premonstratensian monks left Bellelay forever.
In March 1798, the abbey properties were sold as national assets and disseminated. The main altar is, for instance, now in the Notre-Dame-de-l'Assomption parish church in Saignelégier. The buildings were sold to different owners and the abandoned church was used as a brewery, a glassware manufacture, a stable, a barn and a warehouse. It fell into a pitiful crumbling condition.
In 1891, when the glassware manufacture went into liquidation, the Bern District bought back all the abbey properties at the cost of 150,000 francs. In 1898, the former abbey became a psychiatric clinic.
The Church
Over the centuries, the abbey had three churches all differently dedicated put aside the original chapel dedicated to St. Augustine by Siginand. The first one, built in first Abbot Gérolde's time, was dedicated to St. Imier. The second, which replaced the one destroyed and burned down at the same time as the monastery in 1499 by Austrian troops, was dedicated to St. Peter and was inaugurated in 1513 by Abbott Nicolas Schnell. Finally, the beautiful and splendid church built under Abbott Jean-Georges Voirol, solemnly consecrated on September 27th, 1714, and dedicated to Mary's Assumption.
This last church was built from 1708 till 1714 according to the plans by architect Franz Beer von Blaichten. It features two frontal stocky towers, which were, originally, topped by two bulbs. The interior is very richly decorated and the stucco from the Wessobrunn school and which date from 1713 are a true baroque art masterpiece.
Emptied at the Revolution and, later, used for various purposes, the church fell in a pitiful condition, when bought back by the Bern District in 1891. On August 29th, 1898, Samuel Schwab proposed a full restoration of the former abbey church. A first restoration operation took place in 1919-1920 when the State Council of Berne authorized the restoration of the tower and the portal at the cost of 25,000 francs.
On September 19th, 1925, a committee was set up to oversee the restoration of the church. A request for the abbey to be included into the register of historic monuments was sent out on September 3rd, 1927. The inscription came true on December 9th, 1949. The Berne District Historic Monuments Commission took the restoration of the church into its own hands. A first operation was carried in the winter of 1955-1956 when foundations of the former abbey were discovered. The second operation took place from 1957 till 1960. 398,000 francs in governmental credits were dedicated to this operation. A concert by the Delémont Symphonic Orchestra marked the end of works on September 21st, 1958. The official inauguration of the restored church took place on July 1st, 1961. It is now a cultural center and an exhibition hall.
In 2014, a project to restore the brass bulbs on the towers is set forth and it has not yet been executed.
The building is a spectacular product, in Bernese Jura, of the baroque architecture at its best. If the building presents a rather severe facade, we are really bewildered in front of the beauty of the empty nave. Wall paintings are still visible in the chancel. Two nice lateral altars are reminders of the past splendor, as well as the wrought-iron gate leading to the chancel.
The Organs
The abbey church had an organ in the 17th century, donated in 1649 by suffragan Bishop Thomas Henrici. Several instruments succeeded one another in the 18th century, of which a main organ and a chancel organ built between 1715 and 1720 by organbuilder Joseph Bossard (1665-1748), installed in Baar (Switzerland) since 1700. When the French soldiers invaded the monastery in December 1797, they found five organs : a large organ and two chancel organs in the church and two study organs in the conventual buildings. One of the chancel organs was transferred to the Grand Temple of La Chaux-de-Fonds (Switzerland), in 1798, where it disappeared in the fire of the Temple in 1919. The large organ was probably sold for its pieces, scattered or destroyed in 1798, during the liquidation of the abbey properties.
In 2000, the abbey church received a 16-stop chancel organ built in 1985 by organbuilder Oskar Metzler, of Dietikon (Switzerland), for the Temple du Pasquart in Bienne (Switzerland). This very nice baroque instrument was sold in 2008 to the Protestant Temple in Valleraugue (Gard, in France).
The Gallery Organ
Organists Bernard Heiniger and François Seydoux (1949-2015) are responsible for the reconstruction project of the galley organ in a disposition similar to the original one. Tireless research led by François Seydoux in the Bossard and Silbermann archives, in the Abbey archives, and in the city of La Chaux-de-Fonds archives allowed to find various indications supporting credible reconstitutions. There were also those carried by organologist Werner Endger, from Lucerne, and by Wolfgang Rehn who headed the restoration department in the Kuhn factory.
The following elements were retrieved:
In 2008 and 2009, the Kuhn firm, of Männedorf (Switzerland), executed this splendid main organ, under the supervision of François Seydoux and under the technical direction of Wolfgang Rehn. The drawing of the organcase was executed by Uwe Schach and the voicing of the instrument was the work of Rudolf Aebischer. A St. Francis mobile statue, installed at the top of the organcase, moves with the use of the Nightingale.
The wind system uses four cuneiform bellows manually operated or using an electrical fan.
The instrument was inaugurated on June 6th, 2009, by François Seydoux.
The Chancel Organ
In the wake of the reconstruction of the gallery organ, the Kuhn firm rebuilt the chancel organ, installed on a lateral gallery on the right-hand side, in 2014. The organcase was rebuilt using two photographs retrieved by François Seydoux in the La Chaux-de-Fonds local library. The tonal structure comes mainly from two chancel organs in Muri, built by Joseph and Viktor Ferdinand Bossard in 1743. These practical models allowed to study the details of the construction of the organcase, of the action system, the windchests and the wind system. Pipe sonority and their sizes acted as examples for the new chancel organ whose organcase was designed by Robert Kleine.
The instrument was inaugurated on October 19th, 2014, by François Seydoux. The year 2014 marked the 300th anniversary of the construction of the abbey church.
The Table Organ
The abbey church received a third organ, in 2014. It is a copy, by the Kuhn firm, of the table organ preserved in the Basel historic museum, built by 1600 by an anonymous organbuilder for the Ab Yberg family. The original was restored in 1981 by Kuhn while preserving subsequent modifications. This copy reflects the supposed original composition with one Regal stop without resonators.
The inauguration of this instrument took place at the same time as the chancel organ.
I. Positif |
II. Grand-Orgue |
|||
---|---|---|---|---|
Bourdon | 8' | Principal | 8' | |
Principal | 4' | Bourdon | 8' | |
Flûte doux | 4' | Viole | 8' | |
Flageolet | 2' | Flutte traversière | 4'-8' | |
Fourniture 1' | III | Prestant | 4' | |
Cymbale 1' | II | Flutte sylvestre | 4' | |
Voix humaine | 8' | Flutte d'amour | 4' | |
Tremblant | Quinte | 2 2/3' | ||
Doublette | 2' | |||
Fourniture 2' | IV | |||
1Cornet 8' | V | |||
Gros Cymbale 1' | III | |||
Trompette | 8' | |||
Clairon | 4' |
III. Écho |
Pédale |
|||
---|---|---|---|---|
Cornet d'écho 8' | V | Soubasse | 16' | |
Contra basse | 16' | |||
Principal | 8' | |||
Fagot | 8' |
1 | à partir du deuxième DO / From tenor C |
I. Manuel |
Pédale |
|||
---|---|---|---|---|
Principal | 8' | Soubasse | 16' | |
Bourdon | 4' | |||
Salicional | 8' | |||
1Suavial | 8' | |||
Octave | 4' | |||
Flutte bouchée | 4' | |||
Quinte | 3' | |||
Superoctave | 2' | |||
Flageolet | 2' | |||
Tierce | 1 3/5' | |||
Quinte | 1 1/2' | |||
Fourniture 2' | III | |||
Mixture 1 1/3' | III | |||
Tremblant |
1 | à partir du deuxième DO / From tenor C |
Manuel |
|
---|---|
Flöte | 4' |
Principal | 2' |
Octave | 1/2' |
Regal | 8' |
Tremblant |