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La cathédrale protestante Saint-Pierre est, depuis 1535, l'église protestante principale de Genève. Auparavant, elle fut pendant mille ans, dès la fin du IVe siècle, l'église cathédrale de l'évêque catholique de Genève.
À travers les siècles, la cathédrale a été toutefois davantage qu’un lieu de culte, elle est aussi un « temple civique » où se tient l'assermentation du gouvernement cantonal.
Depuis juillet 2009, la cathédrale est inscrite dans la liste d'honneur « du patrimoine européen » en raison de son importante valeur historico-culturelle pour l’histoire européenne.
Historique
La première cathédrale, appelée « cathédrale nord » par les archéologues, remonte à la fin du IVe siècle (350-375). Elle est intégrée dans un ensemble qui comprend en outre un baptistère et une église, des édifices d'habitation et d'administration pour l'évêque qui est l'homme le plus important de la cité.
Aux alentours de 380, cette cathédrale mesure 32 mètres (105 pieds) de longueur par 15 mètres (49 pieds) de largeur. Elle se dresse sur les fondations du grand bâtiment résidentiel dont les axes ne se coupent pas à angle droit, ce qui explique la tenue légèrement en biais de l'église. Elle ne possède qu'une entrée latérale précédée d'un vestibule. La nef est séparée en deux par une légère barrière dans le but de créer une scission entre les fidèles privilégiées et les autres, le choeur est également séparé de la nef par une barrière.
En 390, l'évêque fait construire une nouvelle cathédrale au sud. Le baptistère est alors déplacé pour l'harmonie de l'ensemble. Entre les trois bâtiments se loge un atrium permettant de circuler d'une cathédrale à l'autre. Cette cathédrale est construite en tant qu'église secondaire et est destinée aux enseignements religieux et aux lectures de textes sacrés. Elle mesure approximativement la taille de sa jumelle et son architecture paraît plus soignée. La nef, dotée de deux rangées de colonnes, est à nouveau séparée en deux, délimitant ainsi les zones entre les deux classes de fidèles. Le choeur, quant à lui, est totalement interdit aux laïcs par un mur.
En 443, l'augmentation du nombre de moines pousse l'évêque à faire agrandir le choeur de la cathédrale nord de 11 mètres (36 pieds).
En 500 et 501, l’incendie provoqué à Genève par la guerre fratricide opposant Gondebaud à Godégisile, cause de sérieux dégâts aux bâtiments. Les frères s’allient pour la reconstruction de la ville et apportent des modifications à certains bâtiments. En 513-514, Sigismond, fils de Gondebaud, reconstruit la cathédrale nord et demande au pape Symnaque des reliques de saint Pierre.
De 550 à 600, le choeur de la cathédrale nord-est entièrement reconstruit. L’abside est rebâtie et les annexes latérales sont associées au chœur pour former un transept à croisée. Un baptistère est aménagé près du choeur de la cathédrale nord à la fin du VIe siècle.
La reconstruction de la cathédrale sud nécessite le démantèlement de plusieurs édifices, car l'emplacement privilégié est très dense et les terrains difficiles à trouver. Le caractère architectural de cette troisième cathédrale varie beaucoup des édifices antérieurs. Cependant, son abside monumentale ressemble fortement à celle de la cathédrale nord, elle aussi dotée de contreforts. Au début de la construction, des piliers carrés, bâtis sur une solide maçonnerie formant un chaînage horizontal et séparant la cathédrale en trois nefs, supportent les grandes arcades de la cathédrale. Le chœur, légèrement surélevé par rapport aux nefs, est accessible à travers deux portiques latéraux et fermé par une barrière.
Au IXe et Xe siècles, la troisième cathédrale est agrandie par-dessus les baptistères et, vers l'an 1000, l’ensemble du groupe épiscopal est à nouveau réorganisé et restauré. Les changements viennent sans doute d’une envie d’unifier le complexe architectural à travers un seul et unique bâtiment. Tout commence avec le prolongement à l’est du plan à trois nefs par de très puissantes fondations et une crypte voit le jour. Le plan de ce deuxième chœur indépendant s’inspire sans doute de la célèbre crypte du monastère Saint-Bénigne de Dijon, restaurée au XIe siècle et dotée elle aussi d’un double déambulatoire.
En 1160, le premier prince-évêque de Genève, Arducius de Faucigny, entame la construction de l’actuelle cathédrale romano-gothique, étape qui s’étendra jusqu'à la fin du XIIIe siècle.
En 1232, l'édifice menace de ruine à la suite d'un arrêt des travaux à cause d'un désaccord entre l'évêque Aymon de Grandson et un dignitaire ecclésiastique. Celui-ci en informe le pape, mais les travaux ne reprennent pas. En 1234, l'archevêque de Vienne décide que l’évêque doit faire reprendre les travaux. Par la suite, la construction de la cathédrale s’achève presque à la fin du XIIIe siècle, à l'exception des tours.
Placée au cœur des conflits qui opposent les seigneurs locaux, la cathédrale devient une citadelle entre 1289 et 1300. L'office religieux cesse d'y être célébré et le bâtiment est endommagé par les pierres catapultées depuis le Bourg-de-Four et par les nombreux incendies qui ont lieu au XIVe siècle.
En 1441, une catastrophe détruit une partie de la cathédrale. Le mur septentrional de la nef s'effondre, entraînant dans sa chute les voûtes de la nef, écrasant la salle capitulaire et une partie du cloître. La majeure partie de la nef est reconstruite, excepté les grandes arcades et la travée I jusqu'au niveau des coursières de la claire-voie. Une partie de la voûte est également refaite. Dans le chœur des dommages importants sont remarqués, ceux-ci ayant dû être provoqués par un important mouvement d'est en ouest, puis de son retour. Les grands piliers du transept et du chœur réagissent avec élasticité ce qui a minimisé les dégâts dans cette part de la cathédrale. Seules les coursières de triforium et de la claire-voie et les claveaux des arcs formerets se sont effondrés ou se sont décalés les uns par rapport aux autres. Pour la réfection, les responsables choisissent de remplacer les éléments les plus endommagés et en retaillant simplement le déplacés, ce qui n'a pas pris beaucoup de temps.
Le chœur, la croisée du transept et la travée I sont reconstruits en 1444 et le vaisseau central l'est en 1449.
Avec l'arrivée de la Réforme protestante, le destin de la cathédrale change brutalement. Le 8 août 1535, Guillaume Farel y prêche la Réforme pour la première fois devant une foule immense. C'est l'après-midi de ce même jour, durant les vêpres, que des iconoclastes dévastent la cathédrale en y brisant les statues, en détruisant tout le mobilier, les ornements liturgiques et les vases sacrés et en lacérant les images ou en badigeonnant les scènes historiées qui n'étaient pas en conformité avec le nouveau culte réformé. À la suite de cet événement, le Conseil décide, le 10 août 1535, de suspendre la messe provisoirement. Cette précaution ne sera en réalité pas relevée, et la messe sera ainsi abolie. La Réforme sera officielle à Genève le 21 mai 1536. Par ailleurs, durant 23 ans, Jean Calvin y lit et explique les Saintes Écritures.
Lors des révolutions de Genève, dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle, la cathédrale est le théâtre de troubles importants et sert de dépôt de munitions. Un tribunal révolutionnaire, donnant à la cathédrale le nom de Temple des Lois, y est mis en place en 1794 et les cultes n'y sont plus célébrés jusqu'à l'occupation française de 1798.
De 1878 à 1888, sous la direction de l'architecte Louis Viollier, des travaux en sous-sols et une restauration de la chapelle des Macchabées sont exécutés. Des travaux supplémentaires en sous-sols et la restauration de la cathédrale sont exécutés de 1890 à 1901.
Après la séparation de l’Église et de l’État en 1907, le bâtiment devient propriété de l’Église protestante de Genève.
Des travaux de restauration sont entrepris en 1973 suivis de travaux archéologiques en 1976.
Architecture extérieure
La cathédrale subit de nombreuses modifications à la suite de travaux de restauration et de reconstruction, des guerres et des incendies successifs. Au fil du temps, les ajouts et les rénovations ont modifié l'intérieur et l'extérieur du bâtiment. À l'extérieur, les changements les plus visibles, sinon les plus importants, sont certainement la construction de la tour sud, l'ajout du portique, l'adjonction de la chapelle des Macchabées, expression du gothique flamboyant réalisée vers 1400-1405 à l'initiative du cardinal Jean de Brogny, la reconstruction de la tour nord et la mise en place de la flèche est plus moderne, elle date de 1895.
Au XVIIIe siècle, comme la partie occidentale de l'édifice menaçait ruine, la décision est prise de substituer une façade néoclassique à la façade romane. Elle fut réalisée sur les plans de l'architecte Benedetto Alfieri entre 1752 et 1756.
En général, l'extérieur présente une confusion de styles : une église romane avec une façade comprenant des colonnes néoclassiques, deux tours carrées qui ne sont pas identiques et enfin un clocher moderne qui s'élève par-dessus le tout.
Le premier carillon de la cathédrale date de 1749. Il comportait alors huit cloches. Restauré en 1850 puis à nouveau en 1897, il cesse définitivement de fonctionner en 1930. Le carillon actuel fut construit en 1931 en collaboration par la fonderie Rüetschi, d'Aarau, et la maison Paccard, d'Annecy-le-Vieux. Jusqu'en 2011, il comportait 19 cloches. Depuis, il en compte 37.
Architeture intérieure
Construite pour le rite catholique, l'avènement de la Réforme, avec sa philosophie d'austérité bouleverse l'intérieur de l'édifice, le vidant de tout ornement et recouvrant les décors polychromes du Moyen Âge. Les dernières œuvres d'art qui ont orné cette cathédrale, à l'origine entièrement peinte à l'intérieur, incluent le premier tableau de paysage réaliste : le retable de Konrad Witz (1444) avec une représentation de la rade de Genève comme cadre de la pêche miraculeuse avec le Christ et saint Pierre. Ce tableau est maintenant au Musée d'Art et d'Histoire.
datant du XVe siècle, possèdent des miséricordes fascinantes. Celles-ci ont survécu, car elles n'étaient pas dans la cathédrale à ce moment-là, elles proviennent de la Chapelle des Florentins (aujourd'hui détruite). Une partie du mobilier a aussi été épargné, car leur destruction aurait été alors coûteuse en réparations.
La nef est austère, mais présente un mélange plaisant d'architecture romane et gothique. On y retrouve le plus vaste ensemble de chapiteaux romans et gothiques de Suisse tandis que les vitraux remontent aux travaux de restauration du XIXe siècle.
La chapelle des Macchabées
Anciennement appelée « chapelle de la Vierge », elle devient chapelle des Macchabées en raison de la présence possible de reliques des frères Macchabées. La construction de la chapelle est décidée en 1397 et sa construction débute en 1406 et est achevée en 1411. Son commanditaire, le cardinal Jean de Brogny la conçoit comme une chapelle funéraire. Après sa mort en 1426, son tombeau, aujourd'hui disparu, est l'oeuvre du sculpteur bourguignon Jean Prindale. L'orgue se trouve probablement à l'emplacement probable du tombeau du cardinal.
Le style architectural de cette chapelle était, lors de sa réalisation, dans le plus pur style du gothique flamboyant. La Réforme transforma cette chapelle en entrepôt puis, du XVIIe au XIXe siècle, elle accueille des salles de classe sur trois étages créés dans cette optique. Au XIXe siècle, la chapelle récupère le statut d'édifice religieux. En 1878, une vaste campagne de rénovation est entreprise rendue nécessaire par les adaptations architecturales et artistiques peu respectueuses des siècles précédents.
Les derniers vestiges encore en état de conservation sont des fresques représentant des anges musiciens. Conservées au Musée d'art et d'histoire, elles sont remplacées par des copies à l'identique réalisées par Gustave de Beaumont. Les vitraux datent de la même époque. Enfin, la chapelle comporte un grand nombre d'éléments rappelant la Réforme dans son aspect politique: écussons de cantons combourgeois, symboles héraldiques de Genève, etc. Elle abrite l'autel de Saint-Pierre exécuté par Konrad Witz en 1444. À la Réforme, cet autel fut épargné.
La chapelle constitue depuis sa restauration un très bel exemple de style néogothique.
Les orgues
L'orgue de tribune
Il y eut un orgue dans la cathédrale dès le XVIe siècle. Mais le premier instrument important fut celui construit par le facteur Samson Scherrer, en 1757. C'était un grand orgue avec Positif de dos et une partie instrumentale de type classique français.
Le deuxième grand orgue fut un orgue du facteur français Joseph Merklin, inauguré en 1866. Ce fut un instrument symphonique français à traction mécanique avec quatre claviers et utilisant une machine Barker.
Le troisième grand orgue fut un orgue de la maison Tschanun, inauguré en 1907. C'était un instrument à traction pneumatique avec trois claviers, un buffet de style gothique et pédale basée sur une Soubasse de 32'. C’était un exemple typique de ces instruments romantiques construits du début du XXe siècle jusque vers 1930 et qui foisonnaient encore dans les années 1960.
Comme le système de traction commence à se détériorer, deux expertises sont commandées, en 1957, au musicien Viktor Schlatter, organiste du Grossmünster de Zurich, et au facteur Ernst Mulheisen, de Strasbourg. L'un et l'autre sont catégoriques : une réparation et une électrification seraient, à long terme, plus onéreuses que la construction d'un nouvel instrument.
Une campagne de financement est organisée en 1960 et 1961 pour recueillir les sommes nécessaires. La composition de l'instrument s'élabore et un appel d'offres est lancé. Deux firmes répondent et, après études, le contrat est accordé à la firme Metzler & Fils, de Dietikon (Suisse) le 8 janvier 1962. La conception du buffet est confiée à Poul-Gerhard Andersen, de Copenhague (Danemark). Le nouvel instrument comprend 67 jeux répartis sur quatre claviers avec traction mécanique des claviers et électrique des jeux.
Fin août 1963, le vieil orgue est démonté et un orgue de choeur de 11 jeux prend la relève en attendant le nouvel instrument.
Les choses n'avancent pas aussi vite que prévu. Il y a du retard. D'une part, le 21 janvier 1963, une conduite d'eau mal protégée contre le gel crève. Une partie de la voûte est abîmée. D'autre part, lors du démantèlement de l'orgue Tschanun, on s'aperçoit que le mur du fond avait été véritablement massacré lors de l'installation de l'orgue en 1907. Il faut le remettre en état.
En avril-mai 1965, l'ancienne tribune est démolie et une dalle de béton, ancrée seulement dans le mur de fond, est coulée. Le montage du nouvel instrument a lieu en juillet, la peinture en juillet-août et l'harmonisation se déroule d'août à octobre.
L'orgue est inauguré le 21 novembre 1965.
Le Grand-Orgue est situé au centre de l'instrument. Sa façade est formée par la Montre 8'. Sa pyramide sonore est basée sur une Montre 16', laquelle se situe devant le Récit. À côté des jeux habituels d'un orgue de cette taille, mentionnons les Chamades 8' et 4'. La Trompette 8' et la Bombarde 16' situées dans le buffet sont d'esthétique allemande classique.
Le buffet du Positif est une réplique en plus petit de celui du Grand-Orgue. C'est la Montre 8' qui est en façade. À côté du Plein-jeu et du Cornet, il y a un Cromorne.
Le Récit est placé plus haut, un peu en retrait. Oberwerk allemand, Récit romantique français? C'est le clavier qui a donné le plus de souci à ceux qui ont pensé l'orgue, à ses constructeurs et qui a été le plus discuté. Plusieurs jeux proviennent des orgues de Tschanun et même de Merklin. Ce sont le Salicional, la Voix céleste et les anches 8' et 4'. Le Hautbois s'appelait Hautbois-Basson; c'étaient en fait deux demi-jeux. Metzler a atténué la rupture de timbre entre le Hautbois et le Basson.
Juste au-dessous du Grand-Orgue et juste au-dessus de la console sont logés les petits tuyaux que fait parler le quatrième clavier : l'Écho. À côté du Bourdon 8', de la Flûte 4' et de la Cymbale claire et menue qui s'appuie sur un Principal 2', une Petite-Sesquialtera de caractère nordique peut colorer le Plein-jeu ou servir à former un Cornet 4'. Deux belles anches à l'allemande complètent l'ensemble: une Voix humaine 8' et une Régale 16'.
Les deux grandes tourelles qui encadrent le corps du buffet logent les tuyaux de la Pédale. Le Plein-jeu est basé sur le Principal 16' dont on admire les gros tuyaux en façade.
La composition sonore de cet instrument s'inspire de l'orgue nord-allemand de la fin du XVIIe siècle (style néo-baroque), mais il incorpore quelques jeux d'inspiration française (Cornet, Cromorne) et quelques jeux d'anches de l'époque romantique (1907).
À l'origine, le système Orégis, inventé quelques années auparavant par le Genevois Pierre Riondel, avait été choisi pour gérer les combinaisons. Il pouvait garder en mémoire 72 combinaisons. Ce système a donné toute satisfaction pendant de nombreuses années. Puis, à cause de l'usure, il est devenu moins fiable. Finalement, il est remplacé par un nouveau combinateur, plus performant, nommé Incoset, et qui permet d’enregistrer 256 combinaisons.
De janvier à avril 2003, l’orgue a été complètement démonté, tous les tuyaux ont été nettoyés, les sommiers, qui avaient quelques fuites, ont été réparés. La mécanique a été entièrement revue et, dans la mesure du possible, améliorée. La maison Metzler a chargé le facteur Johannes Roehrig de la direction du chantier. Certains jeux ont été réharmonisés, pour donner plus de rondeur à la sonorité, mais dans l’ensemble, l’orgue n’a pas été modifié.
L'orgue de choeur
L'acquisition d'un orgue de chœur a toujours été envisagée. Au moment de la construction de l'orgue de tribune en 1965, ce projet a été mis en veilleuse pour des raisons financières.
En 1970, la paroisse demande un devis au facteur Xavier Silbermann, de Thonon. L'offre de ce dernier étant intéressante, elle lui passe commande. Le financement a été assuré presque totalement par la Fondation des Concerts de la Cathédrale.
Les jeux de 8' et 4' sont divisés en basse et dessus. La séparation est située entre le do3 et le do#3. La pédale est en tirasse obligée. Cet orgue est placé sur un chariot et peut être facilement déplacé.
Cet orgue a été utilisé pour la première fois le 26 octobre 1972, dans un concert où participaient la Psallette et l'Orchestre de la Suisse romande. L'inauguration officielle eut lieu le 18 janvier 1973.
L'orgue de la chapelle
Commandé à la firme Walcker, de Ludwigsburg (Allemagne), l’orgue fut construit et installé au cours de l’année 1888 et inauguré le 3 février 1889.
À part le remplacement de la soufflerie manuelle par un moteur électrique, l’orgue de la chapelle nous est parvenu dans son état d’origine. Logé dans un buffet néogothique, qui s’intègre parfaitement à l’ensemble du décor de la chapelle, l’orgue est placé sur le côté gauche du chœur, dans une niche qui était destinée à contenir le tombeau du Cardinal de Broigny. C’est pour abriter son tombeau que ce prélat avait fait construire la chapelle, mais ses restes n’y ont jamais séjourné!
Le buffet se développe tout en hauteur. La console est située sous les sommiers, dans une sorte d’alcôve. Les sommiers sont à pistons.
C’est le plus ancien orgue à traction mécanique de Genève. Il est témoin de la bonne facture allemande de la fin du XIXe siècle. Les timbres ont du caractère, et, malgré ses dimensions restreintes, il possède une puissance sonore remarquable.
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St. Peter Protestant cathedral is the main Protestant church of Geneva, since 1535. Before, it was for a thousand years, since the end of the 4th century, the church cathedral of the Catholic bishop of Geneva.
Across centuries, the cathedral was more than a place of worship, it is also a « civic temple » where the swearing of the cantonal government takes place.
Since July 2009, the cathedral is listed as "European heritage monument" owing to its important historic-cultural role in European history.
History
The first cathedral, called the "northern cathedral" by the archaeologists, goes back up 10 the end of the 4th century (350-375). It was part of a group of buildings which included a baptistry and a church, residence and administration buildings for the bishop who was the most important man of the city.
Around 380, this cathedral was 105 feet (32 metres) long by 49 feet (15 metres) wide. It was erected on the foundations of the large residential building whose axis was not at right angles, which explains the church's slight bias. There was only one lateral entrance preceded by a hall. The nave was separated in two by a light barrier to create a division between favored worshippers and the others, the chancel was also separated from the nave by a barrier.
In 390, the bishop had a new cathedral built south of the existing one. The baptistry was displaced for a better layout. Between the three buildings an atrium allowed to circulate from one cathedral to the other. This new cathedral was built as a secondary church and intended for religious education and for reading of sacred texts. Its size was similar to the other one but its architecture seemed more polished. The nave with its two rows of columns was again separated in two, delimiting zones between both classes of worshippers. Access to the chancel by the lay people was completely forbidden and was separated by a wall.
In 443, the increase number of monks led the bishop to extend the chancel of the northern cathedral by 36 feet (11 metres).
In 500 and 501, the fire triggered in Geneva by the fratricidal war between Gondebaud to Godégisile, caused serious damage to the buildings. The brothers agreed to rebuild the city and modifications were executed to certain buildings. In 513-514, Sigismond, Gondebaud's son, rebuilt the northern cathedral and asked Pope Symnaque for relics of St. Peter.
From 550 to 600, the northern cathedral chancel and apse were completely rebuilt. The lateral annexes were linked to the chancel to form a transept with a crossing. A baptistry was built near the northern cathedral chancel at the end of the 6th century.
The reconstruction of the southern cathedral required the destruction of several buildings, because the chosen site was very populated and empty lots were difficult to find. The architectural character of this third cathedral varies considerably from the previous buildings. However, its monumental apse is very similar to the northern cathedral's with its buttresses. Originally, square pillars, built on solid foundation forming a horizontal chain and separating the cathedral into three naves, support the large archways. The chancel, slightly raised from the naves, is accessible through two lateral porticos and closed by a barrier.
In the 9th and 10th centuries, the third cathedral was enlarged over the baptistries and, around the year 1000, the whole episcopal building group was again reorganized and restored. Changes probably come from a desire to unify the architectural complex across only one building. Everything begins with the eastern extension with very strong foundations and a crypt was created. The design for this second independent chancel probably came from the 11th-century restored famous St. Bénigne monastery crypt in Dijon which included a double ambulatory.
In 1160, the first prince-bishop of Geneva, Arducius de Faucigny, started the construction of the actual romano-gothic cathedral, construction which will stretch till the end of the 13th century.
In 1232, the building faced collapse following a work stoppage due to a disagreement between Bishop Aymon de Grandson and an ecclesiastical dignitary. This one informed the pope, but works did not resume. In 1234, the archbishop of Vienna decided that the bishop must resume the works. The construction of the cathedral was completed almost at the end of the 13th century, except for towers.
Set in the middle of conflicts which opposed local lords, the cathedral became a citadel between 1289 and 1300. Religious services ceased and the building was damaged by stones flung since Bourg-de-Four and by numerous fires which took place in the 14th century.
In 1441, a disaster destroyed part of the cathedral. The northern wall of the nave collapsed, drawing away in its fall the vault, crushing the chapter room and part of the cloister. Most of the nave was rebuilt, except the large archways and the first bay up to the level of the passageway of the clerestory. Part of the vault was also rebuilt. In the chancel, serious damage was noticed, these must have been caused by an important east-west movement and its return. The large pillars of the transept and the chancel reacted with elasticity which minimized damage in this portion of the cathedral. Only the passageways of the triforium and the clerestory and the archway keystones collapsed or shifted among themselves. In the reconstruction, only the most damaged elements were replaced and those who shifted were recut; this operation did not take a lot of time to carry out.
The chancel, the transept crossing and the first bay were rebuilt in 1444 and the central nave in 1449.
With the arrival of the Protestant Reform, the future of the cathedral dramatically changed. On August 8th, 1535, for the first time, Guillaume Farel preached the Reform in front of a large crowd. In the afternoon of the same day, during evensong, iconoclasts devastated the cathedral by breaking the statues, by destroying all furniture, liturgical ornaments and sacred vases and by lacerating paintings or by whitewashing historied scenes that were not in accordance with the new worship. Following this event,the town council decided, on August 10th, 1535, to provisionally suspend the celebration of the mass. This precaution will not be really lifted, and mass was abolished. Reform was official in Geneva on May 21st, 1536. Moreover, for 23 years in this cathedral, Jean Calvin read and explained the Scriptures.
During the Geneva uprisings, in the second half of the 18th century, the cathedral was the theater of important disturbances and was used as an ammunition depot. A revolutionary court, giving to the cathedral the name of Temple of Laws, was set up in 1794 and worship was suspended up to the French occupation of 1798.
From 1878 till 1888, under the supervision of architect Louis Viollier, works were carried out in the basements and the Maccabees chapel was restored. Additional works in the basements and restoration of the cathedral were carried out from 1890 till 1901.
After the separation of Church and State in 1907, the building became owned by the Protestant Church of Geneva.
Restoration works were undertaken in 1973 followed by archeological works in 1976.
Exterior Architecture
The cathedral was subjected to numerous modifications following restoration and reconstruction works, wars and successive fires. Over time, additions and renovations changed both the interior and the exterior of the building. Outside, the most visible changes, if not the most important, are certainly the construction of the southern tower, the addition of the portal, the addition of the Macchabees chapel, a flamboyant Gothic building erected around 1400-1405 on Jean Cardinal de Brogny's initiative, the reconstruction of the northern tower and the installation of the modern steeple in 1895.
In the 18th century, as the western section of the building faced collapse, it was decided to substitute a neoclassical facade to the Romanesque one. It was executed based on plans prepared by architect Benedetto Alfieri between 1752 and 1756.
In general, the exterior presents a confusion of styles: a Romanesque church with a facade featuring neoclassical columns, two square towers which are not identical and finally a modern steeple which rises over the whole structure.
The cathedral's first carillon dates from 1749. It included eight bells. Restored in 1850 then again in 1897, it definitely ceased working in 1930. The actual carillon was installed in 1931 in collaboration by the Rüetschi Foundry, from Aarau, and the Paccard firm, of Annecy-le-Vieux. Until 2011, it included 19 bells. Today, there are 37 bells.
Interior Architecture
Designed for the Catholic worship, the introduction of the Reform, with its philosophy of austerity disrupted the building interior, removing all ornament and covering the medieval polychrome decor. The last works of art which decorated this cathedral, originally completely painted, include the first painting of realistic landscape: the reredos by Konrad Witz (1444) with a rendering of the Geneva bay as background for the miraculous catch with Christ and St. Peter. This painting is now in the Museum of Art and History.
Only the stained glass windows in the chancel were spared. The chancel stalls, dating the 15th century, have intriguing mercies. These survived, because they were not in the cathedral at that time, they come from the Florentine Chapel (now destroyed). Part of the furnishings was also spared, because their destruction would have been too costly in repairs.
The nave is austere, but presents an agreeable mixture of Romanesque and Gothic architecture. It includes the largest group of Romanesque and Gothic capitals in Switzerland there while the stained glass windows go back up to restoration works carried out in the 19th century.
The Macchabees Chapel
Originally called the Lady Chapel, it became the Macchabees chapel owing to the possible presence of relics from the Macchabees brothers. The construction of the chapel was decided in 1397 and the works started in 1406 and were completed in 1411. Its sponsor, Jean Cardinal de Brogny designed it as a funeral chapel. After its death in 1426, his tomb, now vanished, is the work of the Burgundian sculptor Jean Prindale. The organ is probably located where the cardinal's tomb should have been.
The architectural style of this chapel was, during its construction, in the purest flamboyant Gothic style. Reform transformed this chapel into a warehouse then, from the 17th century till the 19th century, it receives schoolrooms on three floors. In the 19th century, the chapel recovered its religious building. In 1878, a large renovation campaign was undertaken to modify structural and artistic adaptations carried out over the previous centuries.
The last preserved extant relics are the frescoes representing musician angels. Kept in the Museum of Art and History, they are replaced with identical copies executed by Gustave de Beaumont. The stained glass windows date from the same era. Finally, the chapel includes a large number of elements reminding the Reform in its political dimension: Burgrecht district crests, heraldic symbols of Geneva, etc. It houses St. Peter altar executed by Konrad Witz in 1444. At the Reform, this altar was spared.
Since its restoration, the chapel is a very nice example of the neo-Gothic style.
The Organs
The Gallery Organ
The second large organ was an instrument by French organbuilder Joseph Merklin, inaugurated in 1866. It was a French symphonic mechanical action instrument with four manuals using by a Barker machine.
The third large organ was an instrument by the Tschanun firm, inaugurated in 1907. It was a pneumatic action instrument with three manuals, a Gothic-style organcase and a pedal based on 32' Soubasse. It was a typical example of these romantic instruments built at the beginning of the 20th century until 1930 and which still abounded in the 1960s.
In 1957, as the action began deteriorating, two expertise was sought from musician Viktor Schlatter, organist of the Grossmünster in Zurich, and from organbuilder Ernst Mulheisen, of Strasbourg. Both were absolutely categorical: repairs and an electrification of the actual instrument would be, on the long run, more expensive than the cost of a new instrument.
A fund-raising campaign was organized in 1960 and 1961 to gather the required funds. The design of the instrument was established and an invitation to tender was made. Two firms answered and, after studies, the contract was awarded to the Metzler et Fils firm, of Dietikon (Switzerland) on January 8th, 1962. The organcase design was entrusted to Poul-Gerhard Andersen, of Copenhagen (Denmark). The new instrument will have 67 stops over four manuals and will be using mechanical action for the manuals and stop action will be electric.
The old organ wa dismantled at the end of August 1963 and an 11-stop chancel organ would be used pending the new instrument.
Things did not proceed as quickly as planned. There were delays. First, on January 21st, 1963, a badly protected water pipe against frost burst. Part of the vault was damaged. Then, while dismantling of the Tschanun organ, the back wall had been badly damaged in 1907 while installing the organ. It had to be repaired.
In April-May 1965, the old gallery was demolished and a concrete slab, anchored only in the back wall, was installed. The mounting of the new instrument took place in July, the painting in July-August and the voicing from August till October.
The organ was inaugurated on November 21st, 1965.
The Grand-Orgue division is located in the center of the instrument. Its facade displays the Montr 8'. Its sound pyramid is based on a Montre 16', which is in front of the Récit division. Next to the usual stops for an organ of this size, there are Chamades 8' and 4'. The Trompette 8' and Bombarde 16' located in the organcase are of German classic aesthetics.
The Positif organcase is a reduction of the main organcase. The Montre 8' is in its facade. Next to the Plein-Jeu and the Cornet, there is a Cromorne.
The Récit division is located higher in the organcase, somewhat recessed. German Oberwerk? French romantic Récit? It is the most worrisome division for those who designed the organ and for its builders. Several stops come from the Tschaun and even Merklin organs. These are the Salicional, the Voix céleste the 8' and 4' reeds. The Hautbois was called Hautbois-Basson; it was really two half stops. Metzler attenuated the tonal break between the Hautbois and the Basson.
The Echo division is located just below the Grand-Orgue division and right above the console. Next to the Bourdon 8', of the Flute 4' and of the small and clear Cymbale which is based on a Principal 2', the Nordic type Petite-Sesquialtera brings color to the Plein-Jeu or is used to complete a Cornet 4'. Two nice German reeds: a Voix humaine 8' and a Régale 16' completes the division.
The two large turrets, on each other side of the main organcase, house the Pedal pipework. The Plein-Jeu is based on the Principal 16' whose large pipes are in the facade.
The tonal structure of this instrument is based on North German organs from the end of the 17th century (neo-baroque style), but it incorporates some French-inspired stops (Cornet, Cromorne) and some reed stops from the romantic era (1907).
Originally, the Orégis combination system, invented some years before by Pierre Riondel, of Geneva, had been selected to manage the combinations. It could manage 72 combinations. This system was satisfactory for several years. Then, due to wear, it became less dependable. Finally, it was replaced with a new more efficient Incoset combinator that can manage 256 combinations.
From January till April 2003, the organ was completely disassembled, all pipes were cleaned, windchests, which had some leaks, were repaired. The action was completely revised and, as far as possible, improved. The Metzler firm entrusted organbuilder Johannes Roehrig to supervise the works. Certain stops were revoiced, to improve sound roundness, but on the whole, the organ was not modified.
The Chancel Organ
The installation of a chancel organ was always considered. When the gallery organ was being built in 1965, this project was put on hold for financial reasons.
In 1970, the parish asked for a proposal from organbuilder Xavier Silbermann, of Thonon. As his proposal was appealing, he received the order. The financing was almost completely provided by the Cathedral Concerts Foundation.
The 8' and 4' stops are divided into bass and treble. Division is located between the c3 and the c#3. The pedal is by mandatory pull-down. This organ is installed on a platform and can be easily moved.
This organ was used for the first time on October 26th, 1972, in a concert by the Psallette and the l'Orchestre de la Suisse romande. The official inauguration took place on January 18th, 1973.
The Chapel Organ
Ordered from the Walcker firm, of Ludwigsburg (Germany), the organ was built and installed in 1888 and inaugurated on February 3rd, 1889.
Aside from the replacement of the manual blower by an electric motor, the chapel organ of the chapel is original. Housed in a neo-Gothic organcase which fits perfectly with the chapel decor, the organ is located on the left side of the chancel, in an alcove which was intended to house Cardinal de Broigny's tomb. This prelate had this chapel specifically built to house his tomb, but it never happened!
The organcase develops in height. The console is located under the windchests, in a kind of alcove. Cone-valve chests are used.
It is the most ancient mechanical action organ in Geneva. It is an example of the good German organbuilding practices from the end of the 19th century. Sops have character, and, in spite of its small size, it has a remarkable powerful.
I. Positif |
II. Grand-Orgue |
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Montre | 8' | Montre | 16' | |
Bourdon à cheminée | 8' | Montre | 8' | |
Quintaton | 4' | Dulciane | 8' | |
Prestant | 4' | Bourdon | 8' | |
Flûte à cheminée | 4' | Prestant | 4' | |
Doublette | 2' | Flûte conique | 4' | |
Larigot | 1 1/3' | Quinte | 2 2/3' | |
Sesquialtera | II | Doublette | 2' | |
Plein-Jeu | IV-V | Cornet | V | |
Cromorne | 8' | Fourniture | V | |
Musette | 4' | Cymbale | III | |
Tremblant | Bombarde | 16' | ||
Trompette | 8' | |||
Trompette en chamade | 8' | |||
Clairon en chamade | 4' |
III. Récit1 |
IV.Écho2 |
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Bourdon | 16' | Bourdon | 8' | |
Flûte | 8' | Flûte | 4' | |
Salicional | 8' | Principal | 2' | |
Voix céleste | 8' | Bourdon conique | 2' | |
Principal | 4' | Sifflet | 1' | |
Gemshorn | 4' | Petite Sesquialtera | II | |
Flûte à fuseau | 4' | Cymbale | II | |
Nasard | 2 2/3' | Régale | 16' | |
Flageolet | 2' | Voix humaine | 8' | |
Tierce | 1 3/5' | Tremblant | ||
Piccolo | 1' | |||
Fourniture | IV-V | |||
Cymbale | III | |||
Douçaine | 16' | |||
Trompette | 8' | |||
Hautbois | 8' | |||
Clairon | 4' |
Pédale |
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Soubasse | 32' |
Principal | 16' |
Soubasse | 16' |
Principal | 8' |
Bourdon | 8' |
Octave | 4' |
Flûte | 4' |
Quintaton | 2' |
Gros Cornet | III |
Mixture | IV |
Contrebasson | 32' |
Bombarde | 16' |
Trompette | 8' |
Régale | 8' |
Clairon | 4' |
1 | volets mobiles / shutters | |
2 | portes / doors |
Manuel |
Pédale |
|||
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Montre (B/D) | 8' | Soubasse | 16' | |
Bourdon (B/D) | 8' | |||
Prestant (B/D) | 4' | |||
Flûte (B/D) | 4' | |||
Nasard (D) | 2 2/3' | |||
Doublette | 2' | |||
Tierce (D) | 1 3/5' | |||
Quinte | 1 1/3' | |||
Siffet | 1' | |||
Plein-Jeu 1' | II |
B/D | basse et dessus / bass and treble |
Manuel I |
Manuel II |
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Principal | 8' | Bourodn doux | 8' | |
Flûte | 8' | Aeoline | 8' | |
Salicional | 8' | Voix céleste | 8' | |
Viola di Gamba | 8' | Floete | 4' | |
Octav | 4' |
Pédale |
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Soubasse | 16' |