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L'Épine, 1754 / Puget, 1882 Manufacture languedocienne des Grandes Orgues, 1974, 2000
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Les origines de la cathédrale de Lodève, primitivement dédiée à Saint Géniès, remontent aux Ve et VIe siècles. Saint Fulcran, célèbre évêque de 949 à 1006, construit la cathédrale romane qu'il consacre en 975; il ne conserve qu'une partie de l'église précédente qui, renforcée, devient la crypte du nouvel édifice. Elle existe toujours sous le chœur gothique.
L'édifice actuel remplace l'église de Saint Fulcran, dont il reste quelques assises, côté sud, et de nombreux chapiteaux, dans le cloître. Les travaux débutent au milieu du XIIIe siècle, par la construction du massif clocher, accolé à l'église de 975. La construction de l'abside débute vers 1265/1270 puis viennent les deux travées orientales du bas-côté nord et le portail avec son porche. Le chœur est voûté et fermé provisoirement pour pouvoir servir au culte. Vers 1295/1300, le bas-côté nord est terminé et la construction du bas-côté sud avec ses chapelles est débuté. Au-dessus de la chapelle Saint-Michel, un clocher, de plus de 57 mètres (187 pieds) de hauteur et terminé vers 1320, est érigé. Il servit également de tour de guet.
Au temps de l’évêque Bernard Gui (1324-1331), la construction n’avance plus pour raison de problèmes de financement. Vers 1345, les bas-côtés sont terminés et voûtés et la moitié inférieure de la façade ouest est érigé. La Peste noire et la Guerre de Cent Ans interrompirent de nouveau les travaux. En 1410, le vocable de Saint Fulcran supplante officiellement celui de Saint Géniès, la ferveur populaire attribuant de nombreux miracles au défunt évêque. Ce n’est qu’entre 1413 et 1430 que la façade est terminée, fortifiée avec un chemin de ronde et des échauguettes et que la nef principale est voûtée. Vers la fin du XVe siècle la chapelle Saint-Fulcran est agrandie et un baptistère fut ajouté au sud-ouest.
Pendant les Guerres de religion, les Protestants pillent en endommagent gravement la cathédrale en juillet 1573. Ils font sauter les quatre grands piliers de la nef pour faire s'écrouler les arcades, les murs de la claire-voie et les voûtes de la nef. Seuls restaient intacts le chœur, les murs extérieurs de la nef et toutes les chapelles. Ce faisant, ils voulaient certainement isoler le clocher, véritable donjon stratégique. Le corps de Saint Fulcran, jusqu'alors préservé, est découpé sur l'étal d'un boucher. Après la récupération de la ville par les Catholiques, on dresse une simple palissade entre le chœur préservé et la nef ruinée. Il faut attendre l'épiscopat de Plantavit de La Pause (1625-1648) pour qu'ait lieu, de 1634 à 1643, une reconstruction à l'identique de la nef. Le cloître est reconstruit par les chanoines à la fin du XVIIe siècle.
Au XVIIIe siècle, la tribune et le grand orgue sont construits, le chœur somptueusement aménagé par Mgr de Fumel. À la Révolution, le diocèse de Lodève est supprimé et son territoire est ajouté au diocèse de Montpellier; la cathédrale est transformée en magasin à fourrages, son mobilier dévasté à l'exception du grand-orgue; elle échappe de peu à la démolition.
D'importants travaux de restauration et d'embellissement sont effectués au XIXe siècle; les contreforts du chœur sont consolidés et la chapelle des reliques est construite. L'archiprêtre Beaupillier s'attache à embellir l'intérieur de la cathédrale: il est à l'origine de la réouverture des baies du chœur (occultées depuis le XVIe siècle) et de la mise en place des superbes vitraux de Mauvemay (1856). La grande chaire néogothique, trois fois primée à l'Exposition Universelle de Paris, est installée en 1867. Finalement, on a ajouté un toit de pierre au clocher.
L'édifice est un bâtiment typique du gothique méridional, majestueux et austère, et reflète une influence stylistique de l’architecture des ordres mendiants. Il est classé «Monument historique» depuis 1839.
L'extérieur
La particularité de l'édifice est son impressionnante ceinture de contreforts, véritables murs-boutants, qui entourent toute l'église. Malgré leur sobriété, on note une certaine finesse dans le jeu savant des retraits, notamment au niveau de la puissante abside.
Le clocher est une tour de base presque carrée qui date du XIIIe siècle. Il est ouvert aux 2ème et 3ème étages par des baies jumelées surmontées d'oculus ou de statues (pour le 2ème étage). Relié à la façade occidentale par un pont en encorbellement, il participait à la fortification de la cathédrale. Son premier étage servait de prison épiscopale.
La façade ouest est fortifiée, car elle était incluse dans le rempart de la ville: deux tours portent des échauguettes encorbellées, reliées par une galerie à mâchicoulis, qui communique avec le chemin de ronde de la nef. Au centre s'ouvre une splendide rosace en ailes de moulin, de 7 mètres (23 pieds) de diamètre. À la base, on retrouve la porte des Évêques construite au XVe siècle. Cette façade s'inscrit dans le style régional illustré par la cathédrale de Béziers et l'église de Clermont-L'Hérault.
L'entrée principale, sur le flanc nord de l'édifice, est encastrée sous un porche, dont les retombées se font sur des culots sculptés. Le superbe portail à trumeau, voussures et colonnettes a été restauré au XVIIe siècle. Le tympan, quant à lui, date de 1898. La saillie du flanc nord est la chapelle Saint Fulcran et date de la fin du XVème siècle.
Le cloître, bâti au sud du chœur, ne compte plus que trois galeries. Seule l'aile ouest a conservé ses voûtes d'origine. Le cloître, dont l'accès côté rue est protégé par une bretèche, abrite un petit musée lapidaire. Il permet d'accéder à l'ancienne salle capitulaire, qui a conservé ses chapiteaux médiévaux.
L'intérieur
Le chœur, partie la plus remarquable de l'édifice, comprend une splendide abside à neuf pans, éclairée par des baies de 12 mètres (39,4 pieds), et un vaisseau unique de deux travées irrégulières. Il est flanqué par deux chapelles avec lesquelles il ne communique pas.
La nef comprend trois travées régulières, qui s'ouvrent sur les collatéraux au moyen de grandes arcades. L'absence de triforium est caractéristique du gothique languedocien. Des chapelles sont établies entre les contreforts.
La chapelle Saint Michel, à la base du clocher, sert de nécropole aux évêques lodévois. Elle communique avec le bas-côté par une superbe arcade à 6 rouleaux qui constitue la plus belle décoration sculptée de l'intérieur, avec les clefs de voûte du vaisseau central.
La chapelle Saint Fulcran, qui renferme des reliques importantes, fait saillie sur la façade nord, depuis son extension par l'évêque Jean de Corguilleray (1480). Cette travée est ornée d'une voûte à liernes et tiercerons.
Outre le buffet d'orgue polychrome et la tribune en pierre (1752), l'ameublement de la cathédrale comprend un maître-autel en marbre polychrome, boiseries et balustrades datant du XVIIIème siècle, un gisant en marbre de Plantavit de la Pause exécuté par A. et V. Lignani (1642/1645), huit grandes toiles des XVII et XVIIIème siècles par Sébastien Bourdon, J. Coustou et Étienne Loys, la chaire néogothique en bois sculpté (1867), et les vitraux de Mauvernay présents dans l'abside et la rosace (1854). Ces vitraux forment un remarquable ensemble très coloré et au dessin très impressionnant. Les lignes de la composition s'intègrent harmonieusement aux réseaux des baies.
L'orgue
Le facteur d'orgues Jean-François L'Épine construit, de 1752 à 1754, un nouvel instrument d'esthétique classique de 35 jeux répartis sur 3 claviers et pédalier. Il l'installe dans un buffet en bois sculpté et doré de style Louis XV exécuté par le sculpteur Dominique Ferrère. Les travaux sont supervisés par Dom Bedos et certaines pièces ont été exécutées, en sous-traitance, par Louis Courdeau. L'instrument est reçu en octobre 1755 par Dom Bedos et Joseph Laguna.
Le buffet est un chef d'œuvre d'équilibre et d'ornementation. Il se compose au positif de trois tourelles en mitre; sur celle du centre deux anges jouent de la trompette et de la flûte traversière. Le grand corps comprend six tourelles séparées par cinq plates-faces. La forme d'ensemble évoque un V. Deux remarquables atlantes supportent les tourelles latérales, dominées par des statues de David et de Saint Cécile. Les tourelles médianes, qui portent de grands pots de fleurs, reposent sur des culots ornés de deux têtes d'anges. La partie centrale, remaniée au XIXème siècle, est décorée de deux statues d'évêques et d'une croix. Ce buffet, remarquablement restauré en 1975, est l'un des plus beaux du Midi, avec ceux d'Albi, de Narbonne et de Montpellier.
En 1837, l'instrument est restauré par Prosper-Antoine Moitessier et, en 1840, le buffet est classé par la Commission des Monuments historiques.
En 1881/2, la partie instrumentale de l'orgue est reconstruite par Théodore Puget. La mécanique est quasiment intégralement changée et le buffet d'orgue agrandi. L'esthétique du nouvel orgue de 36 jeux devient plus romantique. L'instrument est inauguré en décembre 1882.
En 1974, la Manufacture languedocienne des Grandes Orgues, basée à Lodève, procède à la restauration de l'instrument avec une harmonisation réalisée par Edmond Costa. Le buffet est aussi restauré par M. Cassin afin de lui redonner l'aspect original.
En juin 2000, la même firme procède à la nouvelle restauration de la partie instrumentale. À cette occasion, au Positif, la Sesquialtera II a été remplacée par une Gambe 8' et la Cymbale III par un Unda Maris 8' comme il était à l'origine. De plus, au pédalier, la Flute 4' a été rétablie en Violoncelle 8'. À part du nom sur la plaque, il ne reste presque rien de l'instrument de Puget.
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The origins of the Lodève cathedral, originally dedicated to St. Géniès, date back to the 5th and 6th centuries. St. Fulcran, famous bishop from 949 to 1006, builds the Romanesque cathedral he will consecrate in 975; parts of the former church are preserved and after bring reinforced, they become the crypt of the new building. The crypt is still extant under the actual Gothic chancel.
The actual building replaces the church built by St. Fulcran. From that building, foundations parts are still extant on the southern side and numerous chapters in the cloister. Construction start in the middle of the 13th century with the bulky bell tower juxtaposed to the 975 church. The construction continues with the apse around 1265/1270, then the two eastern bays of the northern side aile and the portal with its porch. The chancel is vaulted and temporary sealed in order to be used for services. Around 1295/1300, the nothern side aisle is completed and construction begins on the southern side aisle with its chapels. On top of St. Michel chapel, a bell tower of more than 187 feet (57 meters) high is erected and completed around 1320. It will also serve as a watch tower.
During Bishop Bernard Gui's episcopate (1324-1331), construction is delayed due to financial problems. Around 1345, side aisles are completed and vaulted while the lower section of the façade is erected. Black Death and Hundred Years War again delayed construction. In 1410, in response to popular fervour and due to numerous miracles attributed to the dead bishop, the name of St. Fulcran officially replaces St. Géniès. Between 1314 and 1430, the façade is completed and fortified with a covered way and a watchtower while the main nave is vaulted. By the end of the 15th century, St. Fulcran chapel is enlarged and a baptistry is added on the south-west.
In 1573, during the Religion War, Protestants loot and severely damage the cathedral. Four large pillars of the nave are blown off leading to the collapse of archways, clerestory walls and vaults. Left intact are the chancel, the nave exterior walls and the chapels. By doing this, they wanted to isolate the bell tower, a real strategic donjon. St. Fulcran's body, until then preserved, is cut on a butcher's block. When the city is recuperated by Catholics, a mere hoarding is erected between the preserved chancel and the destructed nave. From 1634 to 1643, Bishop Plantavit de La Pause (1625-1648) will rebuild the nave to the identical. Canons will rebuild the cloister at the end of the 17th century.
In the 18th century, the gallery and the organ are built, the chancel is sumptuously furnished by Bishop de Fumel. During the Revolution, Lodève diocese is eliminated and its territory is added to the diocese of Montpellier; the cathedral is converted into a fodder store, its furnishings except the organ are destroyed; the building narrowly escapes demolition.
Major restoration and embellishment works are carried out in the 19th century; chancel butterresses are strenghtened and the Relics Chapel is built. Archpriest Beaupillier is active to embellish the interior of the catheral: he is the one who had the chancel bays reopened (they had been blind since the 16th century) and the one behind the installation of Mauvemay's magnificent stained glass windows in 1856. The large neo-Gothic pulpit, three times award-winning at the Paris World Exposition, is installed in 1867. Finally, a stone roof is installed on the bell tower.
The building is a typical majestic and austere South of France Gothic building and represents the architectual influence of the mendicant orders. Since 1839, the building is classified as a "Historical Monument".
The Exterior
The distinctive feature of this building is its impressing belt of butterresses wrapping the cathedral. In spite of their bearness, their is a fine display of recess, mainly at the level of the mighty apse.
The bell tower is a basic almost square tower dating back to the 13th century. It is opened at the 2nd and 3rd floor with twin bays topped with oculus or statues (2nd floor). Attached to the western façade through a cantilever bridge, it was part of the fortification of the cathedral. Its first floor was used as an episcopal prison.
The western façade is fortified because it was included in the city's rampart: two towers have cantilever watchtowers linked by a machicolated galery leading to the nave's covered way. A 23-foot (7-meter) diameter splendid rose window is inserted in the middle of the façade while the 15th-century Bishops' door is at the floor level. This façade is similar to others in the region: Béziers cathedral, Clermont L'Hérault church.
The main entrance, on the north side of the building, is located under a porch supported by sculpted base. The magnificent pied portal along with its arches and pillars has been restored in the 17th century. The tympanum dates from 1898. The projection on the north side is St. Fulcran chapel built at the end of the 15th century.
The cloister, built on the south side of the chancel, now has only three galleries. Only the western wing has its orignal vaulting. The cloister, whose access from the street is protected by a bartizan, now houses a small lapidary museum. It gives access to the former chapter hall whose medival chapters have been preserved.
The Interior
The chancel, the building's most remarquable section, features a magnificent nine-sided apse lighted by 39.4-foot (12-meter) bays and a nave two irregular bays long. It is flanked with two non-communicating chapels.
The nave is three regular bay long opening to side ailes through large archways. The lack of triforium is typical to Languedoc Gothic style. Chapels are inserted between butterresses.
St. Michel chapel, located at the base of the bell tower, is used as necropolis for Lodève bishops. It opens to the side aisle through a 6-moulding archway which is interior's most beautiful sculpted decoration along with the main nave's keystones.
St. Fulcran chapel, containing importants relics, protrudes on the northern façade ever since its extension by Bishop Jean de Corguilleray in 1480. This bay is vaulted with struts and tiercerons.
Apart from the polychromed organ case and its stone gallery (1752), the cathedral furnishings include a polychromed marble high altar pannellings and railings from the 18th century, a marble statue of Plantavit de La Pause executed by A. and V. Lignani (1642/1645), eight large paintings from the 17th and 18th centuries executed by Sébastien Bourdon, J. Coustou and Étienne Loys, the sculpted wooden neo-Gothic pulpit (1867), and stained glass windows in the apse and the rose window executed by Mauvernay (1854). The stained glass windows present a very impressing design and a brightly coloured collection. Design lines fit very well with the network of bays.
The Organ
From 1752 to 1754, organbuilder Jean-François L'Épine builds a new classical organ with 35 stops over 3 manuals and pedal. It is installed in a sculpted wooden and guilded Louis XV organcase executed by sculptor Dominique Ferrère. Construction is supervised by Dom Bedos and some parts are produced, as a subcontract, by Louis Courdeau. The instrument is accepted in October 1755 by Dom Bedos and Joseph Laguna.
The organcase is a masterwork of balance and ornementation. It features a back positive with three mitered turrets; upon the one in center, two angels play the trumpet and the traverse flute. The main case features six turrets divided by five flats. The whole case is reminiscent of a V. Two remarquable atlantes support the side turrets, topped by statues of King David and St. Cecilia. Middle turrets, topped by large flower pots, rest on bases decorated with angel heads. The central section, revised in the 19th century, is decorated with two bishop statues and a cross. This organcase, toustandingly well restored in 1975, is one the most beautiful in South of France along with the ones in Albi, Narbonne, and Montpellier.
In 1837, the instrument is restored by Prosper-Antoine Moitessier and, in 1840, the organ case is classified by the Historic Monuments Commission.
In 1881/2, the organ is rebuilt by Théodore Puget. The action is almost completely changed and the organcase is enlarged. The revised 36-stop instrument receives a more Romantic aesthetics. The instrument is inaugurated in December 1882.
In 1974, the Manufacture languedocienne des Grandes Orgues, located in Lodève, is commissionned to restore with instrument. Voicing is executed by Emond Costa. The organcase is restored by M. Cassin in order to being back its original appearance.
In June 2000, the same firm executed a new restoration of the organ. The works included the following modifications: on the Positif, the Sesquialtera II has been replaced by an 8' Gambe and the Cymbale III by an 8' Unda Maris as it was in the original stoplist. Furthermore, on the Pedal, the 4' Flute has been reverted into an 8' Violoncelle. Apart from the name written on the name plate, almost nothing remains of Puget's instrument.
I. Positif |
II. Grand-Orgue |
|||
---|---|---|---|---|
Principal | 8' | Montre | 16' | |
Flûte à cheminée | 8' | Bourdon | 16' | |
Gambe | 8' | Montre | 8' | |
Unda Maris | 8' | Bourdon | 8' | |
Dulciane | 4' | Flûte harmonique | 8' | |
Doublette | 2' | Salicional | 8' | |
Trompette | 8' | Prestant | 4' | |
Clarinette | 8' | Doublette | 2' | |
Clairon | 4' | Fourniture progressive | III-IV | |
Grand Cornet | V | |||
Bombarde | 16' | |||
Trompette harmonique | 8' | |||
Clairon | 4' |
III. Récit |
Pédale |
|||
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Flûte harmonique | 8' | Contrebasse | 16' | |
Viole de gambe | 8' | Flûte basse | 8' | |
Voix céleste | 8' | Violoncelle | 8' | |
Flûte octaviante | 4' | Bombarde | 16' | |
Octavin | 2' | Trompette | 8' | |
Basson-Hautbois | 8' | |||
Voix humaine | 8' | |||
Clairon | 4' |