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Orgue de tribune / Gallery Organ Callinet, 1831 / Cavaillé-Coll, 1880
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Orgue de choeur / Chancel Organ Cavaillé-Coll, 1846 / Huvry, 1995
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La première cathédrale, attribuée à saint Euverte, est construite au VIIe siècle, et porte déjà à cette époque le nom de Sainte-Croix. Différentes cathédrales et chapelles, à tour de rôle romanes et gothiques, se sont succédé sur le site, elles ont été détruites et reconstruites au fil des aléas de l'histoire et des guerres de religion.
La seconde cathédrale échappe par miracle à la destruction par les Normands, mais est ensuite détruite par un incendie. La troisième cathédrale commencée au Xe siècle, continuée au XIe par l'évêque (987-1003) Arnould II et achevée au XIIe, est une des plus vastes de France: elle compte des doubles collatéraux, un choeur surélevé à la manière de Saint-Benoist qu'entoure un déambulatoire agrémenté d'alvéoles, et une belle façade appuyée par deux tours. Mais, construite sans doute trop rapidement, elle menace de tomber en ruines au bout de 200 ans.
En 1278, l'évêque (1258-1279) Robert de Courtenay (1224-1279) décide, au lieu de la restaurer, d'édifier une autre église dans le style nouveau qui fleurissait en France. En 1287, son successeur (1282-1288), Gilles Pastai (?-1288), pose la première pierre. La nouvelle cathédrale comporte un choeur gothique soutenu par de magnifiques arcs-boutants. Ce choeur est complété par des chapelles absidales à la fin du XIIIe siècle et par des chapelles latérales au cours du XIVe.
Au début du XVIe siècle, la cathédrale, commencée 200 ans auparavant par Robert de Courtenay, est presque achevée. En 1512, une grosse boule dorée surmontée d'une croix est hissée sur le clocher qui vient d'être élevé au-dessus de la croisée des nefs. Dans les années qui suivent, le raccord avec le transept roman est terminé; quatre travées neuves permettent à la nef d'atteindre le portail qui s'encastre entre ses deux vieilles tours.
En 1567, débute la deuxième guerre de religion, et Orléans est à nouveau occupée par les protestants qui s'acharnent bientôt sur les églises. Déplorant ces excès, Louis de Bourbon, Prince de Condé (1530-1569), à la tête des protestants, fait murer les portes de la cathédrale pour éviter de nouveaux saccages. Cependant, un petit groupe de huguenots fanatiques, déçus de voir Condé prêt à traiter avec les catholiques, s'introduisent dans la cathédrale dans la nuit du 23 au 24 février 1568 et la font sauter. Les piliers s'effondrent, entraînant le clocher et la sphère de cuivre le surmontant, les voûtes du choeur, et la nef. Seules restent intactes les chapelles rayonnantes autour du choeur, ainsi que les deux premières travées de la grande nef.
Henri IV (1553-1610), le 9 août 1599, décide de la reconstruction, financée par le trésor royal. L'organisation d'un jubilé à partir de novembre 1600 permet de réunir les fonds nécessaires. Le 18 avril 1601, le roi Henri IV pose la première pierre de la nouvelle cathédrale. À la fin de son règne, l'ossature (grand corps) est terminée, et entre 1615 et 1620 il est recouvert d'un comble dans lequel un espace vide est réservé pour le clocher. La construction du choeur débute alors. Il est terminé et vitré en 1623. De 1627 à 1636, le transept est édifié. Vers 1643, l'aile nord est terminée et la construction du clocher débute par une lourde flèche surnommée la pyramide. En 1690, l'aile sud est terminée et la cathédrale semble terminée, mais les travaux doivent continuer, car la pyramide ne tient pas et doit être démolie. La construction du nouveau clocher commence à la fin du règne de Louis XIV (1638-1715) et se termine en 1723.
En 1739, commence l'édification du portail monumental surmonté des deux tours, en prolongement de la grande nef. La façade, jusqu'à la base des tours, est terminée en 1773. Les deux premiers étages des tours sont construits durant les dix années suivantes, alors qu'il faut renforcer le portail qui menace de s'effondrer. Puis vient le troisième étage, constitué d'une couronne aérienne surmontée d'un ange à chaque coin.
Entre 1822 et 1829, le parvis est couvert sur toute sa largeur par un perron monumental et la terrasse supérieure dallée. L'inauguration officielle de la cathédrale se fait le 8 mai 1829 à l'occasion du 400e anniversaire de la délivrance d'Orléans par Jeanne d'Arc.
En 1854, le clocher qui s'inclinait de façon inquiétante, est démoli puis reconstruit, et enfin inauguré en 1858. En 1859, Mgr Philippe-Antoine-Philibert Dupanloup (1802-1878), évêque (1849-1878) d'Orléans, fait placer dans la cathédrale les vitraux du choeur, oeuvre de Lucien-Léopold Lobin (1837-1892).
Enfin, la cathédrale Sainte-Croix est la seule cathédrale de France à ne pas avoir été consacrée par le clergé... La légende dit que, Dieu l'ayant bénie lui-même, toute autre consécration n'était pas nécessaire!
L'orgue
L'orgue de tribune
Un marché passé le 3 mai 1523 entre le chapitre d'Orléans et le facteur d'orgues Alexandre des Oliviers témoigne pour la première fois de la présence d'un orgue en la cathédrale Sainte-Croix. Réparé en 1556 par Claude Delagrange, cet instrument est détruit, en 1568, lors de la destruction de la cathédrale par les Huguenots au moment des guerres de religion. En 1657, le facteur Noël Grantin (?-1679) installe un nouvel instrument. En 1707, l'instrument est achevé par Jean Brocard et Nicolas Puval. En 1757, des travaux sont confiés à Jean-Baptiste Isnard (1726-1800), neveu de Jean-Esprit (1707-1781) et nouvellement installé à Orléans.
Le 8 mai 1806, l'architecte Benoît Lebrun (1754-1819), paroissien de Sainte-Croix, fait don à Mgr Étienne-Alexandre-Jean-Baptiste-Marie Bernier (1762-1806), alors évêque (1802-1806) d'Orléans, de l'orgue de l'abbaye de Fleury à Saint-Benoît-sur-Loire, qu'il avait acheté en 1796 lors des ventes des biens nationaux. Cet instrument avait été construit en 1631 et transformé en 1705. Son buffet des XVIIe et XVIIIe siècles était très classique avec ses cinq tourelles au grand corps, les plus hautes étant aux extrémités, et trois autres au Positif de dos. Malgré la résistance des habitants, l’instrument quitte Saint-Benoit-sur-Loire en 1821, et est acheminé à Orléans par bateaux sur la Loire. Inutilisé depuis le départ des moines en 1789, l'instrument est en assez mauvais état. C'est le facteur Louis Callinet (1786-1845) qui est chargé de son remontage en 1822, sur une tribune spécialement construite à cet effet dans le transept sud de la cathédrale, car à cette époque, la tribune actuelle n'est pas encore construite, de même que les dernières travées de la nef. Ses 45 jeux, dont 12 jeux d'anches, sont répartis sur quatre claviers manuels et pédalier « à la française », avec ravalement jusqu'au Fa. Son caractère évolue d'une esthétique encore classique vers une esthétique un peu plus romantique. Le buffet d'origine est agrandi et profondément remanié, même s'il conserve dans son ensemble une esthétique typique des XVIIe et XVIIIe siècles. Les sculptures actuelles des tourelles, les atlantes, et la tête d'ange au culot de la tourelle centrale du grand corps appartiennent au buffet d'origine. Une bonne partie de la tuyauterie de Callinet est encore en place de nos jours, surtout aux sommiers de Positif, de Grand-Orgue et de Pédale.
Très rapidement, la tribune construite pour recevoir l'orgue s'affaisse entraînant des dérangements mécaniques. Callinet intervient, mais s'inquiète. Un menuisier vérifie le niveau de la tribune et certifie que celle-ci n'a plus bougé. En 1836, Callinet estime que le mécanisme pourrait rapidement ne plus fonctionner, mais l'architecte s'obstine à dire que les poutres, qui ont pris une légère courbure, ne fléchissent plus. Néanmoins, il fait maintenir l'orgue par des tiges de fer accrochées au mur ouest.
En 1861, nouvel affaissement : l'instrument devient de plus en plus difficile à utiliser. En 1866, une poutre de la tribune casse entraînant un tassement de la mécanique qui est complètement disloquée. En 1869, Aristide Cavaillé-Coll (1811-1899) est chargé de présenter un devis des travaux à effectuer. En 1870, la guerre franco-allemande survient et 10 000 soldats français sont faits prisonniers et internés dans la cathédrale. Au cours d'une nuit, ils saccagent le grand orgue.
En vue de le reconstruire, le chapitre fait appel en 1878 à Aristide Cavaillé-Coll qui a déjà réalisé, en 1846, l'orgue de chœur de la cathédrale. Le facteur souhaite, pour améliorer l'acoustique en ce très long vaisseau qu'est la cathédrale Sainte-Croix, réduire de quelques mètres la hauteur de la tribune, mais la fabrique s'y oppose. C'est cet orgue, riche de 54 jeux disposés sur quatre claviers et pédalier, que nous pouvons toujours apprécier aujourd'hui. Depuis l'inauguration, le 5 février 1880, par l'organiste Alexandre Guilmant (1837-1911), l'instrument a heureusement peu subi de transformations majeures hormis l'installation d'un ventilateur électrique en 1921. Il résiste aux bombardements de 1940 et ceux de 1944 ainsi qu'aux multiples intempéries. Son esthétique sonore n'a de plus pas été touchée par la vague néoclassique qui déferle à partir des années 1930.
En 1949, Robert Boisseau (1909-1979) procède au nettoyage et aux réglages. En 1955, la décision est prise de restaurer l'orgue et de procéder à des modifications conformes au goût du moment avec, en particulier, la dotation de jeux propres au clavier de Bombarde. Comme l'argent manque, la restauration traîne.
En 1973, l'organiste Marie-Claire Alain (1926-2013) rédige un important rapport sur l'instrument afin d'obtenir un classement auprès de la Commission supérieure des Monuments historiques. Elle précise que l'instrument « de très grande classe […] est un témoignage parfaitement authentique de l'œuvre du grand facteur Cavaillé-Coll ». Elle y ajoute cependant qu'un important relevage s'impose avec urgence. Le classement est adopté le 24 juillet 1974, et les travaux de relevage sont confiés à la firme Haerpfer en 1978. Au cours de ces travaux, le diapason est rehaussé (de La=435 Hz à La=440 Hz) pour pouvoir organiser des concerts « Trompette et Orgue » alors très en vogue. Cette opération a malheureusement nui à la clarté de l'orgue, devenu plus flûté. En 1981, le chapitre de la cathédrale octroie à la maison Haerpfer un contrat pour restaurer l'orgue et la cathédrale retrouve ce bel instrument qui fait depuis l'admiration de nombreux organistes et amateurs d'orgue et qui est l'objet d'enregistrements réguliers. En 1996, le facteur Bernard Huvry réalise certains travaux sur l'instrument.
L'instrument d'Aristide Cavaillé-Coll est original à plus d'un titre, en comparaison avec les autres orgues contemporains de ce facteur. D'une part, le Positif de dos a été maintenu, et n'a pas été vidé de sa tuyauterie. Ensuite, ce même Positif comporte un Plein-jeu autonome de cinq rangs. D'autre part, la présence d'un clavier de Bombarde qui appelle les anches, le Cornet et le Plein-jeu du Grand-Orgue n'est pas sans rappeler l'extraordinaire orgue Isnard de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume, avec son clavier de Résonnance qui permet de jouer les jeux de Pédale. L'orgue possède en outre à la pédale une Bombarde de 16', chose courante, mais aussi une autre bombarde appelée Contre-bombarde 32', mais qui en fait est à la quinte de la Bombarde de 16' précitée, soit une hauteur réelle de 10 2/3', ce qui est extrêmement rare et inusité. Dans l'ensemble, l'orgue est de style romantique, avec ses nombreux huit-pieds, ses jeux étroits et ses flûtes harmoniques, mais il annonce fortement les orgues symphoniques; il constitue ainsi une charnière décisive dans l'évolution esthétique de l'orgue à la fin du XIXe siècle.
L'élégante console est « en fenêtre », entre le Positif de dos et le grand buffet. Les quatre claviers (dans l'ordre Positif, Grand-Orgue, Bombarde et Récit) ont chacun 56 touches (d'Ut à Sol) et le pédalier a 30 notes (d'Ut à Fa). Seul le Positif possède une mécanique directe, tandis que les autres divisions, tout en utilisant une traction mécanique, jouissent de l'assistance de machines Barker. Les tirants de registres, disposés de manière très classique de part et d'autre de la fenêtre, sont de section ronde et, à leur extrémité, une pastille de céramique identifie le nom des jeux, ce qui donne une petite touche XIXe siècle. Les pédales d'appel de jeux, d'octaves et d'accouplement sont en métal, ainsi que la pédale d'orage située à gauche du pédalier, l'expression du Récit est à bascule.
L'intérieur du buffet est très ordonné et très soigné, l'espace y est distribué généreusement, facilitant ainsi l'accès aux différentes parties de l'instrument. On peut distinguer d'une part le buffet de Callinet, et d'autre part, derrière ce dernier, l'extension faite par Cavaillé-Coll jusqu'au mur ouest de la cathédrale, et qui comprend des sommiers de pédale, les réservoirs primaires, le ventilateur et le Récit expressif. La position des sommiers, répartis côté Ut et côté Ut #, est globalement classique: Grand-Orgue au centre, Pédale aux extrémités (dans le buffet Callinet ainsi qu'à l'extérieur, le long du mur occidental), Récit expressif surélevé, derrière les sommiers de Grand-Orgue, et Positif accroché à la tribune. La mécanique est disposée de manière très rationnelle, sauf peut-être la machine Barker du Récit trop excentrée.
Les sonorités de l'orgue sont très belles, bien équilibrées, très claires (certainement encore plus avant 1980), qu'il s'agisse des jeux solistes ou bien des ensembles de jeux. Cependant, la configuration de la cathédrale, qui peut provoquer des décalages et de la réverbération nuisibles à l'effet musical, incite l'organiste à faire très attention à son jeu et à accorder une importance toute particulière à la registration ainsi qu'à l'équilibre et à la dynamique des masses sonores, qu'il s'agisse de la musique de Bach, de Couperin ou de Franck. À apprécier surtout la douceur des flûtes (harmoniques ou non), la clarté du plein-jeu de Positif, des anches et du fonds d'orgue, la chaleur de la Voix humaine et du Basson au Récit, le caractère soliste de la Montre de 8', enfin, toutes les qualités sonores d'un orgue de qualité.
Malheureusement, le temps fait irrémédiablement son œuvre, et le prestigieux instrument aurait maintenant besoin d'une véritable restauration, au cours de laquelle il pourrait retrouver toute sa splendeur avec son diapason d'antan, tel que le facteur l'avait pensé.
L'orgue de choeur
En 1842, Jean-Jacques Fayet (1787-1849), curé de l'église Saint-Roch à Paris, est nommé évêque (1842-1849) d'Orléans. Il connaît bien la famille du facteur d'orgues Cavaillé-Coll, aussi se tourne-t-il vers eux en vue d'avoir un devis pour un orgue de choeur. Celui-ci est soumis le 21 mai 1843. Il faut cependant attendre encore trois ans pour que le nouvel instrument soit mis en place. Quant au buffet, son coût est estimé à 2 978 francs. Le 17 mai 1845, le ministre de la Justice et des Cultes, dans une lettre adressée à l'évêque d'Orléans, trouve la proposition de Cavaillé-Coll excessive : le nombre de jeux trop élevé en égard à ce que l'on trouve pour les orgues de choeur des cathédrales de Paris, Reims ou Bordeaux. Après avoir consulté l'organiste de l'orgue de tribune et le maître de chapelle, Mgr Fayet répond au ministre que les jeux entrant dans la composition de l'orgue sont indispensables au volume du vaisseau. Il obtient gain de cause.
Les difficultés ne s'arrêtent pas là. L'architecte de la cathédrale, Étienne-Albert Delton (1806-1862), modifie le buffet proposé par Cavaillé-Coll pour être mieux en harmonie avec le style de l'édifice. Il est réalisé par le sculpteur Michel-Joseph-Napoléon Liénard (1810-1870) au coût de 4 120 francs. Le conseil de fabrique ne peut assurer le surcroît des coûts et finalement c'est l'évêque qui prend à sa charge le complément. Il s'agit d'un instrument de 14 jeux répartis sur deux claviers de 54 notes avec pédalier de 18 notes en tirasse. La soufflerie se compose d'un grand réservoir alimenté par une double pompe qui peut être actionnée par un enfant de force moyenne. L'instrument est inauguré le 6 octobre 1846.
En 1881, le conseil de fabrique projette de compléter le Récit, car il manque les 17 notes dans le grave. Cette demande ne sera que partiellement satisfaite, en 1901, par Charles Mutin (1861-1931), successeur de Cavaillé-Coll. Un nouveau sommier est alors ajouté au Récit, mais pour cinq notes seulement. Une modification est également apportée au Grand-Orgue; une chape est ajoutée à l'arrière du sommier du Grand-Orgue. Un Bourdon 16' est ajouté, un système de doubles soupapes permet son usage également à la pédale sans pour autant être actif au Grand-Orgue.
Entre 1936 et 1939, les très belles stalles du XVIIIe siècle sont réinstallées dans le chœur, entraînant la disparition de la façade de l'orgue et étouffant ce dernier, coincé derrière les boiseries : le rendement sonore est complètement dénaturé. Les travaux d'adaptation sont confiés à la firme Gonzalez. Il n'y a pas de modification de la composition ni même de la mécanique, seuls les tuyaux de façade sont déplacés pour être postés différemment. La tuyauterie, qui est disposée au-dessus des boiseries est postiche; elle a pour fonction de dissimuler le haut de la boîte expressive du Récit.
Le 22 août 1979, l'orgue est classé au titre de « monument historique ». En 1995, les travaux de restauration commencent. Finalement, la décision est prise de laisser l'instrument à la place retenue par Cavaillé-Coll, le surélevant pour que toute la tuyauterie soit dégagée et parle librement. Un nouveau buffet est réalisé sur les plans de Jacques Moulin (1954-), architecte en chef des Monuments historiques. Les pots-à-feu disposés sur le haut du buffet proviennent de l'ancien jubé. Les travaux sont réalisés par le facteur Bernard Huvry.
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The first cathedral, attributed to St. Euverte, was built in the 7th century and was already named Sainte-Croix (Holy Cross). In turn, different Romanesque and Gothic cathedrals and chapels were built on the site, they were either destroyed and rebuilt in the ups and downs of history and religion wars.
The second cathedral avoided destruction by the Normans but was later destroyed by fire. The third cathedral, whose construction started in the 10th century and carried on through the 11th century by Bishop (987-1003) Arnould II and completed in the 12th century, was one of the largest in France: it had double side aisles, a raised chancel like in St. Benoist, surrounded by an ambulatory graced with alveoli, and a nice facade supported by two towers. Most probably built too quickly, it threatened to go to rack after 200 years.
In 1278, Bishop (1258-1279) Robert de Courtenay (1224-1279) decided, instead of restoring it, to build another church in the new style then flourishing in France. In 1287, his successor (1282-1288), Gilles Pastai (?-1288), laid the cornerstone. The new cathedral had a Gothic chancel supported by magnificent buttresses. Its chancel was completed with apsidal chapels at the end of the 13th century and with lateral chapels in the 14th century.
In the 16th century, the cathedral, started 200 years before by Robert de Courtenay, was almost completed. In 1512, a large gilded ball topped by a cross was raised on the tower that was newly built above the transept crossing. In the following years, the connection with the Roman transept was completed; four new bays allowed the nave to reach the portal recessed between the two old towers.
The second religion war started in 1567 and Orléans was anew occupied by the Protestants who soon hounded the churches. Deploring these excesses, Louis de Bourbon, Prince of Condé (1530-1569), the leader of the Protestants, walled in the cathedral to avoid new destruction. Unfortunately, a small group of zealous Huguenots, disappointed to see Condé ready to settle with the Catholics, got into the cathedral on the night of February 23 to 24, 1568, and blew it up. Pillars collapsed dragging the tower and the copper sphere topping it, the chancel vault, and the nave. Only the radiant chapels around the chancel and the first two bays of the large nave were left intact.
On August 9, 1599, Henri IV (1553-1630) decided to rebuild the cathedral to be financed by the royal treasure. The organization of a jubilee, starting in November 1600, allowed to collect the necessary funding. On April 18, 1601, King Henri IV laid down the cornerstone of the new cathedral. At the end of his reign, the main structure was completed and, between 1615 and 1620, it was covered by an attic in which an empty space was reserved for the tower. The construction of the chancel was then started. It will be completed and fit with glass windows in 1623. From 1627 and 1636, the transept was built. Around 1643, the north arm was completed and the construction of the tower was started with a heavy spire nicknamed the pyramid. In 1690, the south arm was completed and the cathedral appeared to be completed except that work had to continue because the pyramid was unstable and had to be demolished. The construction of a new tower started at the end of Louis XIV's reign and will be completed in 1723.
The construction of the monumental portal, topped by the two towers, started in 1739 as an extension of the long nave. The facade up to the base of the towers was completed in 1773. The first two stories of the towers were built during the following ten years while the portal had to be strengthened. Then work can begin on the third story of the towers made of an aerial crown topped by an angel on each corner.
Between 1822 and 1829, the parvis was covered by large steps and an upper paved terrasse. The official inauguration of the cathedral took place on May 8, 1829, on the 400th anniversary of the liberation of Orléans by Joan of Ark.
In 1854, the tower, that leaned over worryingly and had to be demolished and rebuilt, was inaugurated in 1858. In 1859, Bishop (1849-1878), Philippe-Antoine-Philibert Dupanloup (1802-1878), had the stained glass windows, executed by Lucien-Léopold Lobin (1837-1892), installed in the chancel.
Finally, St. Croix Cathedral is the only cathedral in France not to have been consecrated by the clergy... Legend ,says that God himself blessed the cathedral, any other consecration was not necessary!
The Organ
The Gallery Organ
A contract signed on May 3, 1523, between the members of the Orléans Chapter and organbuilder Alexandre des Oliviers is the first evidence for the presence of an organ in St. Croix cathedral. Repaired in 1556 by Claude Delagrange, the instrument and the cathedral were destroyed, in 1568, by the Huguenots during the religion war. In 1657, organbuilder Noël Grantin (?-1679) installed a new instrument. In 1707, the instrument was completed by Jean Brocard and Nicolas Puval. In 1757, work was commissioned to Jean-Baptiste Isnard (1726-1800), Jean-Esprit's nephew, newly arrived in Orléans.
On May 8, 1806, architect Benoît Lebrun (1754-1819), a parishioner of St. Croix, donated to Étienne-Alexandre Jean-Baptiste-Marie Bernier (1762-1806), bishop (1802-1806) of Orléans, the Fleury organ installed in St. Benoît-sur-Loire Abbey he purchased in 1796 during the sale of national assets. This instrument had been built in 1631 and transformed in 1705. Its 17th- and 18th-century organcase was in a very classic style with its five turrets in the main case, the highest being at the extremities, and three others in the Positif case. In spite of the population's opposition, the instrument left St. Benoît-sur-Loire in 1821, and reached Orléans by boat on the Loire. Unused since the monks' departure, in 1789, the instrument was in a pretty poor condition. Organbuilder Louis Callinet (1786-1845) was responsible for its reassembly in 1822 on the cathedral's specially built gallery in the south transept because the present rear gallery and the last bays of the nave were not yet built. The instrument had 45 stops, including 12 reed stops, over four manuals and a « à la française » pedalboard with extension to lower F. The instrument's Classic structure developed into a more Romantic one. The original organcase was enlarged and deeply revised even though as a whole it retained an aesthetic typical to the 17th and 18th centuries. The actual sculptures on the turrets, the atalanta and the cherub head on the base of the central turret come from the original organcase. A large portion of the pipework by Callinet is still present mainly in the windchests of the Positif, Grand-Orgue and the Pedal divisions.
Very rapidly, the gallery built to receive the organ was sinking causing mechanical problems. Callinet intervened but remained worried. A carpenter verified the gallery level and certified that it did not move any more. In 1836, Callinet warned that the mechanical action could cease working in the near future but the architect persisted in saying that the beams, which took a light curve, should not bend any more. Nevertheless it was necessary to tie the organ to the western wall using iron shafts.
In 1861, new subsidence: the instrument became more and more difficult to use. In 1866, a gallery beam broke off causing damage to the action mechanism which was completely dislocated. In 1869, Aristide Cavaillé-Coll (1811-1899) was asked to submit a proposal concerning work to be carried out. In 1870, the French-German War broke away and 10,000 French soldiers were made prisoners and interned in the cathedral. One night, they wrecked the organ.
To rebuild it, the Chapter, in 1878, called upon Aristide Cavaillé-Coll who had completed, in 1846, the cathedral's chancel organ. To better the acoustics in the very long nave, Cavaillé-Coll wished to lower the gallery by a few meters but the Chapter refused. Today, we still can appreciate this instrument with its 54 stops over four manuals and pedal. Since its inauguration by organist Alexandre Guilmant (1837-1911) on February 5, 1880, the instrument never received major transformations save for the installation of an electric blower in 1921. It withstood the 1940 and the 1944 bombings and numerous attacks from bad weathers. Its tonal structure was not revised when the neo-Classic wave surged in the 1930s.
In 1949, Robert Boisseau (1909-1979) carried out a general cleaning and some regulations. In 1955, it was decided to restore the organ and to carry out modifications corresponding to the style of the time with particularly the introduction of independent stops in the Bombarde division. But as financial resources were missing, the restoration lingered on.
In 1973, organist Marie-Claire Alain (1926-2013) wrote an important report on the instrument to get a classification from the Historic Monuments Commission. She stated that the instrument « high-class [...] is a perfect authentic example of Cavaillé-Coll's work ». However, she added that a major restoration was urgently needed. The classification was adopted on July 24, 1974, and renovation work was commissioned to the Haerpfer firm in 1978. The diapason was raised (from A=435 Hz to A=440 Hz) to organize "Trumpet and Organ" concerts which were then very popular. Unfortunately, this action harmed the brightness of the instrument, now more reedy. In 1981, the Chapter commissioned the Haerpfer firm to restore the instrument and when completed, the cathedral enjoyed again the nice instrument that still arouses admiration from organists and organ music lovers while being often used for recordings. In 1996, organbuilder Bernard Huvry carried out work on the instrument.
The instrument from Aristide Cavaillé-Coll is original in more than one way, in comparison to other contemporary instruments from this organbuilder. For one thing, the back Positif was preserved and was never emptied. Next, the same Positif includes an autonomous 5-rank Plein Jeu. On the other hand, the presence of a Bombarde manual, which calls upon reeds, Cornet and Plein-jeu from the Grand-Orgue division, reminds of the extraordinary Isnard organ in St. Maximin-la-Sainte-Baume, with its Résonnance manual allowing playing the Pedal stops. In the Pedal division, the organ has a 16' Bombarde, a common stop, but also another Bombarde called 32' Contre-bombarde which is the fifth of the 16' Bombarde, a real 10 2/3' height, which is an extremely rare and uncommon occurrence. As a whole, the tonal structure of the organ is more in the Romantic style with its many 8' stops, its narrow stops and its harmonic flutes but it strongly precludes symphonic organs; it is a decisive turning point in the organ aesthetics evolution at the end of the 19th century.
The elegant console is "en fenêtre" (attached) between the Positif and the main organcase. Only the Positif division uses direct mechanical action, the other divisions, while using mechanical action, receive assistance from Barker machines. The stop drawknobs, located on either side of the keyboards, are round and the name of the stop is written on a ceramic disc. The ventil pedals are made of metal and the storm pedal is located on the left of the pedalboard. Récit expression is activated by a balanced pedal.
Inside the organcase, everything is laid out neatly, room space is generously distributed easing access to the different sections of the instrument. One can see Callinet's organcase and, behind it, the extension made by Cavaillé-Coll up to the west wall of the cathedral housing the windchests of the Pedal division, the primary bellows, the blower and the enclosed Récit division. The layout of the windchests, divided between C and C# sides, is generally common: Grand-Orgue in the center, Pedal in the extremities (inside Callinet's organcase and outside along the west wall), raised enclosed Récit behind the Grand-Orgue windchests, and the Positif hanging over the rail. The layout of the mechanical action is very rational except maybe for the Barker machine of the Récit which is thrown off center.
The tonal structure of the instrument is well balanced and very bright (certainly more than before 1980), and this concerns solo stops as well as foundation stops. However, the layout of the cathedral, that can cause gaps and reverberation harmful to the musical result, encourages organist to be very careful about his play and to give special importance to the registration he uses and also to the balance and dynamics of sound while playing music from J.S. Bach, Couperin or Franck. The softness of flutes (harmonic or not), the brightness of the Plein-Jeu from the Positif, of the reeds and the foundation stops, the warmness of the Voix humaine and the Basson from the Récit, and the solo character of the 8' Montre are features worth mentioning.
Unfortunately, time goes on and the prestigious instrument would require a true restoration that will bring back its original magnificence and diapason, just as the builder had devised.
The Chancel Organ
In 1842, Fr Jean-Jacques Fayet (1787-1849), parish priest of St. Roch in Paris, was appointed bishop (1842-1849) of Orléans. As he was familiar with the Cavaillé-Coll family, he went to them for a proposal about a chancel organ. The proposal was submitted on May 21, 1843. Three years will elapse before the new instrument was installed. The cost of the organcase was estimated at 2,978 francs. On May 17, 1845, the Justice and Worship Minister, in a letter sent to the Bishop of Orléans, found that the Cavaillé-Coll proposal was too costly: the number of stops was too large when compared with chancel organs in Paris, Reims or Bordeaux cathedrals. After consulting the organist and the director of music, Bishop Fayet answered the Minister that the stops included in the proposal were all necessary due to the church's volume. He won his case.
Difficulties did not stop there. Étienne-Albert Delton (1806-1862), the cathedral architect, modified the organcase proposed by Cavaillé-Coll to better match it with the style of the building. It was executed by sculptor Michel-Joseph-Napoléon Liénard (1810-1870) at the cost of 4,120 francs. The churchwardens could not pay for the cost increase and finally the bishop offered to personally pay for it. It was an instrument with 14 stops over two 54-note manuals and an 18-note pull-down pedalboard. The wind system was made up of a large reservoir fed by a double pump which could be operated by a child with medium force. The instrument was inaugurated on October 6, 1846.
In 1881, the churchwardens decided to complete the Récit division because 17 bass notes were missing. This request was only partly met, in 1901, by Charles Mutin (1861-1931), Cavaillé-Coll's successor. A new windchest was then added for the Récit division but for 5 notes only. A modification was also executed in the Grand-Orgue division; a toeboard was added in the back of the Grand-Orgue windchest. A 16' Bourdon was added, a double-valve system allowed its use by the Pédale division without being active in the Grand-Orgue division.
Between 1936 and 1939, magnificent 18th-century stalls were reinstalled in the chancel, leading to the removal of the organ facade and choking the instrument behind the paneling: the sound output was completely unnatural. Fitting work was carried out by the Gonzalez firm. There was no tonal nor action modification, only the facade pipework was moved and displayed in another way. The pipes located above the woodwork are dummies; they were hiding the top of the swell box of the Récit division.
On August 22, 1979, the organ was classified as a "historic monument". In 1995, restoration work began. Finally, it was decided to leave the instrument where Cavaillé-Coll originally placed it but raising it so that all pipework is clear and speaks freely. A new organcase was built based on plans prepared by Jacques Moulin (1954-), chief architect of the Historic Monuments Department. The flame-vase finials located on top of the organcase come from the former rood screen. Work was carried out by the Bernard Huvry firm.
II. Grand-Orgue |
I. Positif |
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2Montre | 16' | 2Montre | 8' | |
Bourdon | 16' | Salicional | 8' | |
2Montre | 8' | Bourdon | 8' | |
Bourdon | 8' | Unda Maris | 8' | |
Salicional | 8' | 2Prestant | 4' | |
Viole de gambe | 8' | Flûte douce | 4' | |
Flûte harmonique | 8' | 1Quinte | 2 2/3' | |
2Prestant | 4' | Doublette | 2' | |
Flûte douce | 4' | Plein-Jeu | V | |
2Fourniture | V | 1Trompette | 8' | |
2Cymbale | IV | 1Clarinette | 8' | |
1Grand Cornet | V | Clairon | 4' | |
2Bombarde | 16' | |||
2Trompette | 8' | |||
Basson | 8' | |||
2Clairon | 4' |
III. Bombarde |
IV. Récit |
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Grand Cornet (GO) | V | Bourdon | 16' | |
Fourniture(GO) | V | Principal | 8' | |
Cymbale (GO) | IV | Viole de gambe | 8' | |
Bombarde (GO) | 16' | Bourdon | 8' | |
Trompette (GO) | 8' | Flûte | 8' | |
Basson (GO) | 8' | Voix céleste | 8' | |
Clairon (GO) | 4' | Flûte octaviante | 4' | |
Octavin | 2' | |||
Cornet | V | |||
Bombarde | 16' | |||
Trompette | 8' | |||
Basson-Hautbois | 8' | |||
2Voix humaine | 8' | |||
Clairon | 4' |
Pédale |
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Soubasse | 32' |
Soubasse | 16' |
Grosse Flûte | 16' |
2Violonbasse | 16' |
2Violoncelle | 8' |
Flûte | 8' |
2Flûte | 4' |
1Contre-bombarde | 32' |
1Bombarde | 16' |
Tuba Magna | 16' |
2Trompette | 8' |
2Clairon | 4' |
1 | Tuyauterie (en partie) du XVIIIe siècle / 18th-century pipework (part) | |
2 | Tuyauterie (en partie) de Callinet, le reste par Cavaillé-Coll / Callinet pipework (part), other by Cavaillé-Coll |
I. Grand-Orgue |
II. Récit |
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Bourdon | 16' | Flûte harmonique | 8' | |
Montre | 8' | Voix céleste | 8' | |
Bourdon | 8' | Viole de gambe | 8' | |
Flûte harmonique | 8' | Flûte octaviante | 4' | |
Salicional | 8' | Trompette | 8' | |
Prestant | 4' | Hautbois | 8' | |
Doublette | 2' | |||
Trompette | 8' | |||
Clairon | 4' |
Pédale |
|
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Soubasse | 16' |