Description [Français / English] |
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Discographie Recordings |
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La première cathédrale Notre-Dame de Rodez est élevée en 516. La construction de la cathédrale gothique est décidée, en 1276, suite à l'effondrement du choeur et du clocher d'une église du Xe siècle. En raison de problèmes financiers, elle s'étale sur trois siècles. La cathédrale bénéficie pourtant d'une remarquable unité tant à l'intérieur qu'à l'extérieur. En effet, le plan général de l'édifice fut fixé dès l'origine. Il est attribué à l'architecte Jean Deschamps qui a mis en pratique, dans le Midi, les principes de l'architecture gothique définis dans le nord de la France.
La façade ouest est imposante: jusqu'à mi-hauteur, c'est une forteresse percée de rares meurtrières et encadrée de deux tours massives. Au XVIe siècle, durant les guerres de religion, on restaure les remparts de Rodez, et la cathédrale s'y trouvant adossée, elle est intégrée dans le système de défense de la ville. La partie haute fut achevée au XVIIe siècle, dans un style mi-Renaissance, mi-classique. Les tours d'inégale hauteur qui encadrent ce massif sont détachées de lui et reliées par un pan de mur étroit, percé de fenêtres, qui ne monte qu'au premier niveau, et par des arcs-boutants.
L'entrée principale se fait au niveau du transept nord (à gauche), dont le portail, construit en 1458, est très endommagé. Le transept sud (à droite), avec son tympan vitré surmonté d'un grand gâble, est lui aussi dépouillé de toute sa statuaire.
L'élément le plus remarquable de la cathédrale est probablement son clocher gothique flamboyant, haut de 87 mètres (285 pieds), qui fut construit de 1513 à 1526. Ses trois étages inférieurs montrent une austérité toute militaire, les trois derniers sont superbement décorés d'une dentelle de pierre Renaissance que l'on doit à François d'Estaing. Au sommet, quatre tourelles, portant les quatre évangélistes, encadrent un lanternon orné d'une Vierge couronnée et entourée de quatre anges thuriféraires.
Ce grand navire de grès rouge mesure 107 mètres (351 pieds) de long par 37 mètres (121 pieds) de large et haut de 30 mètres (98 pieds).
En 1794, la cathédrale est transformée en magasin de poudre avant de retrouver son usage normal après la Révolution.
L'orgue
Le visiteur, dès qu'il a pénétré dans la cathédrale, est fasciné par le monumental buffet d'orgues situé en tribune, dans le croisillon nord du transept. Il ne sait ce qu'il faut le plus admirer: sa vertigineuse élévation, son décor foisonnant de pinacles, de statues, de claires-voies et de panneaux sculptés. Sa première impression lui fait penser à une œuvre gigantesque du XVIè siècle, encore très marquée par l'élégance gothique du XVè.
En regardant de plus près, l'ordonnancement des tourelles en demi-rond et en tiers-point avec des plates-faces, la grammaire du décor de la tribune et des deux corps du buffet prêchent pour une œuvre du premiers tiers du XVIIè siècle, mais qui a sans doute conservé des couronnements, pinacles et statues de l'ancien orgue gothique.
Quelques documents des Archives Départementales de l'Aveyron apportent des précisions sur la naissance de ce grand orgue.
Historique
Si un contrat fut passé devant notaire entre le chapitre et le facteur Claude Guillemin pour la construction d'un nouvel orgue, le 6 août 1627, l'orgue fut de fait réalisé en 1628 par Antoine Vernholles, facteur d'orgues à Poitiers, avec le concours de Raymond Gusmond, maître-sculpteur à Périgueux, pour la construction du buffet et pour la balustrade de la tribune par G. Cairon (1631).
Claude Guillemin avait signé un prix-fait pour construire un buffet à deux corps et un instrument de huit pieds, de deux claviers de quarante-cinq notes (octave courte) et pédale (17 notes) avec la composition suivante:
Montre 8 | Bourdon 8 | Trompette 8 | |
Prestant 4 | Nazard 2 2/3 | Clairon 4 | |
Doublette 2 | Quarte 2 | ||
Fourniture 5 rangs | Cornet 5 rangs | ||
Cymbale 4 rangs | |||
Montre 4 | Bourdon 8 | Voix humaine 4 | |
Doublette 2 | Petit Nazard 1 1/3 | ||
Fourniture 3 rangs | |||
Cymbale 2 rangs | |||
Flûte 12 | |||
Deux tremblants. |
Il est à peu près certain qu'Antoine Vernholles eut à construire un instrument plus grand; le buffet plaide pour un grand orgue de 16 pieds et un positif de 8 pieds, or c'est bien un instrument de cette importance que Jean de Joyeuse aura à restaurer en 1676.
Entre temps, en 1657, André Eustache fait un relevage du positif où il refait à neuf la voix humaine et un relevage du grand orgue.
Le 10 novembre 1676, Jean de Joyeuse fut chargé par le chapitre d'une très importante réfection. Seuls furent conservés les grands tuyaux des deux façades auxquels furent changés les biseaux, les sommiers dont il fallut agrandir les perces, et une partie des mécanismes, y compris les claviers. Le nombre de soufflets fut augmenté et les porte-vent refaits d'une plus forte section pour « faire pousser l'orgue davantage ». L'ordre des jeux fut changé pour mettre « les plus grands du côté de la montre … à la réserve des jeux d'anches, afin de pouvoir toucher facilement à tous les tuyaux ».
Tous les jeux intérieurs furent refaits et il fut ajouté un clavier d'écho et une pédale de 24 notes avec deux jeux. Les deux fournitures furent établies « d'une composition particulière pour faire un grand effet au plein jeu ».
L'orgue de Joyeuse avait la composition suivante:
Montre 8 | Bourdon 8 | Cromorne 8 | |
Prestant 4 | Flûte 4 | ||
Doublette 2 | Nazard 2 2/3 | ||
Fourniture 4 rangs | Tierce 1 3/5 | ||
Cymbale 3 rangs | Larigot 1 1/3 | ||
Montre 16 | Bourdon 8 | Trompette 8 | |
Montre 8 | Flûte 4 | Clairon 4 | |
Prestant 4 | Nazard 2 2/3 | Voix humaine 8 | |
Doublette 2 | Tierce 1 3/5 | ||
Fourniture 5 rangs | Cornet 5 rangs | ||
Cymbale 4 rangs | Flageolet 1 | ||
Prestant 4 | Bourdon 8 | Voix humaine 8 | |
Cymbale 4 rangs | Nazard 2 2/3 | ||
Quarte 2 | |||
Tierce 1 3/5 | |||
Flûte 8 | Trompette 8 |
Puisque Jean de Joyeuse a conservé les sommiers de grand orgue et de positif ainsi que les deux claviers et les mécanismes correspondants, il faut bien admettre qu'avant sa venue ces deux plans sonores avaient déjà la même importance, 48 notes chacun, 15 jeux au grand orgue, 11 au positif. Le grand orgue pouvait être établi en 16 pieds et le positif en 8 pieds, à moins que la « grande montre » ne fût utilisée par Antoine Vernholles, comme prévu au devis de Guillemin, en 12 pieds à la pédale. Cette dernière hypothèse paraît peu vraisemblable car elle aboutirait à un positif en 8 pieds et un grand orgue aussi en 8 pieds, sans bourdon de 16.
Dans la première moitié du XVIIIè siècle, il ne semble pas que l'orgue ait subi d'importants travaux de reconstruction.
En 1728, François Lépine, pour 11,500 livres, refit la montre de même taille que l'ancienne. Il changea les mécanismes et les sommiers de la pédale qu'il plaça en bout de buffet, refit un sommier d'écho et remplaça la voix humaine par un cromorne. Il refit aussi à neuf la soufflerie placée « en l'air », baissa le ton de l'orgue d'un demi-ton et apporta quelques modifications à la composition du grand orgue où il plaça un bourdon de 16 pieds, une grande tierce et un cromorne.
En 1749, en collaboration avec son fils, Jean-François, il procéda à un relevage général.
Un projet de restauration avec augmentation fut proposé par le Sieur Laguna pour être soumis à l'avis de Dom Bedos; celui-ci recommanda A. Lépine - le frère de celui qui est établi à Pézenas et auteur des orgues des cathédrales d'Auxerre et de Nantes. Dans son rapport, le Sieur Laguna donne une description précise de l'instrument qui est toujours celui de Joyeuse, à quelques jeux près:
Montre 8 | Bourdon 8 | Cromorne 8 | |
Prestant 4 | Flûte à cheminée 4 | ||
Doublette 2 | Nazard 2 2/3 | ||
Fourniture 4 rangs | Tierce 1 3/5 | ||
Cymbale 3 rangs | Larigot 1 1/3 | ||
Montre 16 | Bourdon 16 | Trompette 8 | |
Montre 8 | Bourdon 8 | Clairon 4 | |
Prestant 4 | Flûte à cheminée 4 | Cromorne 8 | |
Doublette 2 | Grande Tierce 3 1/5 | Voix humaine 8 | |
Fourniture 5 rangs | Nazard 2 2/3 | ||
Cymbale 4 rangs | Tierce 1 3/5 | ||
Flageolet 1 | |||
Cornet 5 rangs | |||
Cornet (1 ou plusieurs registres) | Cromorne 8 | ||
Flûte 8 | Trompette 8 |
Le parti proposé par Laguna et retenu par Dom Bedos prévoyait la reconstruction de l'instrument avec quatre claviers et pédale, un grand orgue de quatre sommiers de cinquante notes en deux sommiers, diatoniques dans les basses, un récit de trente-deux touches à gravures intercalées avec le grand orgue (cornet et hautbois), un écho de trente-deux touches, une pédale de trente-six marches avec ravalement au fa (deux trompettes, un clairon, une flûte 8 et une flûte 4).
Les jeux intérieurs étant jugés en « assez bon état » devaient être conservés mais les anches du grand orgue transférées au positif pour disposer au grand orgue de deux trompettes et d'un clairon de « bonne taille ». Les deux flûtes à cheminée 4 devaient être supprimées, estimées inutiles, étant à « l'unisson du prestant ». En revanche, il était souhaité l'ajout d'un gros nazard et d'une quarte.
Ce projet ne vit pas le jour sous cette forme (il est bon de préciser qu'il est très proche du programme adopté lors de la dernière restauration, effectuée de 1981 à 1986).
La reconstruction de l'orgue fut confiée au facteur Joseph Isnard (marché de 5,000 livres du 12 juillet 1775, complété par un devis du 15 février 1776).
La façade est restaurée, la soufflerie reconstruite (six soufflets), les sommiers du grand orgue, du positif et de pédale sont refaits, l'écho est placé en récit et il est ajouté un clavier de bombarde de quatre jeux. Le grand chœur d'anches est considérablement augmenté: trois bombardes, double trompette au grand orgue et à la pédale; dessus de chamade.
À l'image du grand orgue de Saint-Maximin, construit en 1772 avec son oncle Jean-Esprit, Joseph Isnard établit un des plus grands instruments de la deuxième moitié du XVIIIè siècle, quelques années avant celui de la cathédrale d'Albi (1779), mais ce fut une gageure, compte tenu du peu de profondeur du grand buffet (1 m 40) et bien que Laguna ait reçu les travaux réalisés « dans les règles de l'art »; quelques années après, Jean-Baptiste Micot propose de refaire à nouveau la soufflerie, de relever également toute la tuyauterie et de supprimer une bombarde au grand orgue, une trompette, une basse de trompette et un clairon au troisième clavier, travail indispensable pour que les autres jeux d'anches puissent « tenir bien d'aplomb », à moins que le chapitre n'accepte d'approfondir le buffet d'un pied et de refaire les quatre grands sommiers.
La composition de l'orgue de Joseph Isnard (1776) devait être la suivante, reconstituée d'après les devis et expertises d'Isnard, Laguna et Micot:
Montre 8 | Bourdon 8 | Trompette 8 | |
Prestant 4 | Double Flûte 8 | Clairon 4 | |
Doublette 2 | Nazard 2 2/3 | Cromorne 8 | |
Fourniture 4 rangs | Tierce 1 3/5 | ||
Cymbale 3 rangs | Cornet 5 rangs | ||
Montre 16 | Bourdon 16 | Bombarde 16 | |
Montre 8 | Bourdon 8 | Trompette 8 | |
Prestant 4 | Grande Tierce 3 1/5 | Clairon 4 | |
Doublette 2 | Nazard 2 2/3 | Dessus Trompette en chamade | |
Fourniture 5 rangs | Tierce 1 3/5 | Voix humaine 8 | |
Cymbale 4 rangs | Cornet 5 rangs | ||
Cornet 5 rangs | Bombarde 16 | ||
Trompette 8 | |||
Basse Trompette (1 octave) | |||
Dessus Hautbois (3 octaves) | |||
Clairon 4 | |||
Cornet 5 rangs | Trompette 8 | ||
Flûte 8 | Bombarde 16 | ||
Flûte 4 | Trompette 8 | ||
Clairon 4 |
En 1811, fut établi un dossier de travaux à entreprendre à la cathédrale. Ce dossier comprenant un projet de restauration de l'orgue et une description sommaire de l'instrument qui, à deux jeux près, était encore l'orgue de Jean de Joyeuse; il manquait une montre et un cornet au grand orgue, sans doute oubliés par le copiste. Ce texte laisse perplexe le chercheur, à tel point qu'il en est à se demander si son auteur ne s'est pas contenté de prendre la composition dans le vieux marché de Joyeuse.
Divers travaux furent effectués dans la première moitié du XIXè siècle, par Clavel en 1822, par Volzani, les frères Claude en 1839, Piantanida en 1843.
Les travaux des frères Claude, vu les sommes engagées, furent très importants: 23,000F pour l'orgue et 1,200F pour le buffet. Ils se résument, d'après le devis, à un grand relevage, sans modification a priori de la composition; la soufflerie modifiée changea de nouveau de place, les quatre claviers furent refaits à neuf. Mais l'orgue d'Isnard avait déjà reçu quelques modifications par Clavel, une basse de flûte a remplacé la basse de trompette du troisième clavier et le dessus de hautbois était passé au récit à la place d'un dessus de trompette.
Un devis de Pagès daté du 23 juillet 1852, ainsi que différentes correspondances du facteur et de l'expert de l'État, Félix Clément, conservés aux Archives Nationales, permettent d'approcher la composition de l'orgue après le passage des frères Claude, mais sans bien pouvoir départager ce qui peut être dû à la fin du XVIIIè ou début du XIXè siècle.
Le grand sommier dont parlent Pagès et Clément apparaît être, d'après leur description plutôt sommaire, antérieur à l'intervention des frères Claude: Clément parle de vingt-et-un jeux, Pagès de dix-neuf; il indique qu'il manque le premier ut dièse et qu'il faut porter les nouveaux sommiers à quatre octaves et demi. Pagès précise que sur les sommiers « on a entassé rapiessage sur rapiessage … il faut remplacer les clous des chapes par des clous à vis avec rosettes en cuivre ». On apprend en outre que le premier tuyau de la montre 16 était en bois à l'intérieur; qu'il fallait refaire des tuyaux de bois de la basse de seize pieds, les vieux étant vermoulus; qu'il y avait encore deux jeux de tierce complets et deux cornets aux deux claviers, grand orgue et positif; trois bombardes, deux aux claviers manuels et une de pédale, celle de bombarde ayant eu des tuyaux de basse refaits à neuf. Le positif était resté peu modifié. L'orgue avait quatre claviers et plus de quarante jeux. Le ton était encore celui de « chapelle », mais il avait été déjà remonté d'un quart de ton environ par les frères Claude (« les tuyaux étant bouchés jusqu'à moitié pour la plupart »).
Les deux bombardes devaient prendre deux registres d'où, sans doute, l'explication des vingt-et-un jeux ou registres de Félix Clément. Les pleins jeux de grand orgue auraient déjà disparu pour placer la seconde bombarde manuelle, à moins qu'il ne s'agisse d'un oubli dans le texte de Pagès. Les frères Claude ont procédé de toute façon à un aménagement des jeux sur sommier, mais les pleins jeux existaient encore lors de leur venue.
Le grand sommier, d'une profondeur de gravure précisée de 7 cm, était antérieur, sans doute, du XVIIIè siècle (1776).
Après bien des difficultés pour se faire agréer par le Ministre des Cultes, le facteur Pagès refit la soufflerie en 1857 et entreprit ensuite une importante restauration avec sommiers et mécanismes neufs qui fut, après la mort du facteur, terminé par la Maison Puget en 1872.
Un devis de relevage, dressé par la Maison Puget en 1880, décrit cet instrument qui avait quatre claviers et la composition suivante:
Montre 8 | Bourdon 8 | Trompette 8 | |
Prestant 4 | Flûte 4 | Clairon 4 | |
Doublette 2 | Nazard 2 2/3 | Cromorne 8 | |
Fourniture 4 rangs | Tierce 1 3/5 | ||
Cymbale 3 rangs | |||
Montre 16 | Bourdon 16 | 1ère Trompette 8 | |
Montre 8 | Bourdon à cheminée 8 | 2è Trompette 8 | |
Prestant 4 | Salicional 8 | Clairon 4 | |
Doublette 2 | Nazard 2 2/3 | ||
Fourniture 4 rangs | Tierce 1 3/5 | ||
Cymbale 3 rangs | Cornet 5 rangs | ||
Cornet 5 rangs | Bombarde 16 | ||
Trompette 8 | |||
Clairon 4 | |||
Flûte 8 | Cor anglais 8 | ||
Bourdon 8 | Trompette 8 | ||
Flûte allemande 4 | Hautbois 8 | ||
Cornet 3 rangs | Voix humaine 8 | ||
Flûte 16 | Bombarde 16 | ||
Flûte 8 | Trompette 8 | ||
Flûte 4 | Clairon 4 |
En 1891, Puget propose encore un relevage et des aménagements, l'installation d'une machine Barker, la réfection des claviers ramenés à trois par le regroupement sur le premier clavier du grand orgue et de la bombarde, mais ces travaux ne furent pas exécutés. La réfection fut confiée au facteur Charles Anneessens, d'Halluin, qui reconstruisit entièrement l'instrument selon son système de transmission pneumatique tubulaire en 1902, avec console indépendante placée dans le buffet de positif de dos éventré. Il conserva, en la remaniant, une partie de la tuyauterie ancienne.
En 1934, Maurice Puget changea quelques jeux: tierce au grand orgue à la place d'une flûte 4, doublette, tierce et clairon au positif à la place d'un violon, d'une violine et d'une clarinette.
L'orgue avait, depuis cette date, la composition suivante:
Principal 8 | Salicional 8 | Trompette 8 | |
Doublette 2 | Bourdon 8 | Clairon 4 | |
Quinte 2 2/3 | Ocarina 8 | Cromorne 8 | |
Flûte 4 | |||
Tierce 1 3/5 | |||
Montre 16 | Bourdon 16 | Bombarde 16 | |
Montre 8 | Bourdon 8 | Trompette 8 | |
Prestant 4 | Flûte harmonique 8 | Clairon 4 | |
Doublette 2 | Violon 8 | ||
Quinte 2 2/3 | Tierce 1 3/5 | ||
Plein Jeu | Cornet 5 rangs | ||
Diapason 8 | Bourdon 16 | Basson 16 | |
Octavin 2 | Flûte 8 | Trompette 8 | |
Sesquialtera | Flûte 4 | Basson 8 | |
Viole 8 | Clairon 4 | ||
Voix céleste 8 | Voix humaine 8 | ||
Nazard 2 2/3 | |||
Soubasse 16 | Flûte 16 | Tuba Major 32 | |
Basse 8 | Flûte 8 | Bombarde 16 | Flûte 4 | Tuba 8 |
Quinte 2 2/3 |
Restauration
L'instrument
L'examen du matériel sonore ancien et du buffet permet de compléter en partie le manque de documents d'archives. Anneessens avait, de fait, conservé beaucoup plus de tuyaux anciens que ne le rapporte la tradition orale basée davantage sur la pratique habituelle du facteur que sur la réalité de l'orgue de la cathédrale de Rodez, et sa tuyauterie neuve était de métal pauvre, de très mauvaise qualité.
En fait, on retrouve un total de plus de mille tuyaux anciens datant des XVIIè et XVIIIè siècles.
Lors de la mise au ton moderne par Anneessens, la tuyauterie fut surtout décalée, certains jeux étant sur le ton, la doublette du grand orgue, les autres pavillonnés (montre, prestant); les bourdons eurent leurs calottes rendues mobiles. Des anches anciennes, à part le cromorne qui est complet, il ne reste que des corps. Enfin, les tuyaux restants des mutations avaient été intégrés par rediapasonnage à d'autres jeux d'Anneessens d'esprit plus ou moins symphonique.
Les tuyaux furent reclassés selon la nature du métal, leur confection, les progressions des tailles et leurs marques. L'examen de la tuyauterie reclassée confirme que l'orgue de Joyeuse avait quarante-huit notes aux deux principaux manuels portés à cinquante notes au cours du XVIIIè siècle. D'autre part, si le grand orgue a bien été augmenté d'une deuxième trompette 8, il n'y a plus la trace d'une bombarde manuelle à la même époque.
Le programme définitif des tuyaux ne fut arrêté qu'après cette connaissance plus parfaite de l'instrument qui suivit le démontage, et un premier reclassement opéré par le facteur Paul Manuel.
Si, dans un premier temps, il fut envisagé de choisir l'orgue de la deuxième moitié du XVIIè siècle et de recréer un clavier de bombarde, l'étroitesse du buffet et le peu de jeux d'anches restant de cette époque écartèrent cette idée, pour orienter le choix vers une solution préconisée par Laguna et Dom Bedos en 1771, pourtant inconnue au moment de l'élaboration du projet puisque la découverte de documents aux archives de l'Évêché est toute récente.
La restauration proprement dite de l'instrument fut confiée à la Maison J.G. et Y. Koenig. Pour cette entreprise, le travail se présentait sous des aspects particulièrement délicats. La restauration de la partie instrumentale est, de fait, une reconstruction complète à partir d'un buffet et d'un matériel sonore incomplet en partie altéré.
Si la tuyauterie de Jean de Joyeuse prédomine, il existe aussi quelques parties de jeux antérieures et d'autres postérieures: des jeux d'anches et des tuyaux de grande tierce du XVIIIè, un bourdon 16 et une quarte de peu postérieurs à Jean de Joyeuse, dus à F. Lépine. Ces jeux ajoutés vont tous dans le sens de l'évolution d'un grand orgue de cathédrale de la fin du XVIIè à la fin du XVIIIè siècle, pour « faire sonner l'orgue davantage » dans le vaste vaisseau de l'édifice.
Cette préoccupation, qui habitait déjà Jean de Joyeuse, fut celle de tous les facteurs qui suivirent, mais qui dans l'ensemble respectèrent aussi l'œuvre de Joyeuse.
Il est donc apparu souhaitable de privilégier l'orgue de Joyeuse, dans sa disposition, ses tailles et son diapason, tout en acceptant un élargissement des possibilités par des ambitus plus importants et une composition enrichie des jeux du XVIIIè qui augmentent la puissance du grand chœur. Ainsi, tous les jeux anciens sont présents et les possibilités musicales de l'instrument sont multipliées, en respectant les espaces offerts par le buffet pour les différents plans sonores, ce qui n'aurait pas été possible dans une esthétique différente, notamment celle de l'orgue symphonique qui réclame des jeux de grandes dimensions et un récit expressif inlogeable dans le vieux buffet.
Le facteur d'orgues a dû retrouver une conception sonore à travers un matériel altéré, restaurer ce matériel, le compléter et reconstruire entièrement l'alimentation, les sommiers, la console en fenêtre, les mécanismes des notes et des jeux dans l'esprit des Anciens pour obtenir les qualités de toucher et les sonorités adéquates au répertoire français des XVIIè et XVIIIè siècles, tout en permettant une utilisation plus large de l'instrument par ses étendues.
Le buffet
Le buffet, dont la restauration fut confiée à la Maison Férignac, est tout en noyer et avait été prévu à l'origine pour un instrument d'une vingtaine de jeux répartis entre les deux corps. Il fut maintes fois remanié afin de recevoir un instrument toujours plus grand et beaucoup plus pesant, pour arriver, en 1902, à une partie instrumentale énorme, installée entièrementdans le grand buffet. Les sections très menues des montants furent bien sûr renforcées, mais plus ou moins bien; des montants furent même sciés, ceux de la fenêtre de l'ancienne console. L'absence de semelle se fit sentir, le plancher céda aux endroits mêmes des montants du soubassement renforcé. Le buffet, par endroit vermoulu, affaibli et tiraillé dans tous les sens, présentait de nombreux déversements et affaissements; il réclamait des consolidations et des remises à niveau en de nombreux points du soubassement, aux parties hautes et particulièrement aux grandes tourelles, tant pour le sauver lui-même que pour recevoir l'instrument reconstruit, avec toutes les difficultés d'adaptation de mécanismes précis au millimètre dans un buffet royaume des faux-aplombs.
Un important travail de renforcement fut exécuté, uniquement en bois au niveau des façades et des côtés, avec croisillonnements intérieurs et par un treillage métallique doublant tous les montants et traverses de l'arrière du buffet, avec fixation aux murs.
Tous les panneautages disparus du buffets du positif et de l'arrière du grand orgue furent reconstruits.
Le décor sculpté fut en partie restauré, complété et consolidé au niveau des couronnements, pinacles et statues, avec des restes de polychromie, jusqu'à la grande Vierge de l'Assomption qui surmonte la grande tourelle. Toute la boiserie décapée et traitée prit la teinte magnifique, chaude et naturelle, d'un noyer vieux de trois siècles et demi.
Les travaux furent financés par le Ministère de la Culture et de la Communication (Direction de la Musique et de la Danse; Direction du Patrimoine), la Ville de Rodez et le Département de l'Aveyron.
Jean-Pierre Decavèle, maître d'œuvre
[cliquer sur l'image ou ici pour obtenir une version agrandie]
The first Notre-Dame cathedral in Rodez was built in 516. The construction of the Gothic cathedral was decided, in 1276, following the collapse of the 10th-century church chancel and the bell tower. Due to financial problems, the contruction lasted three centuries. The cathedral is nevertheless characterised by a remarkable architectural unity both inside and out. The main structure of church dates from the first period. It is attributed to architect Jean Deschamps who worked in the south of France applying Gothic architecture principles defined in the north.
The western façade is imposing: up to mid-height, it is a fortress pierced by a few loopholes and flanked by two massive towers. In the 16th century, during the war of religion, the Rodez ramparts are brought back and because the cathedral is leaning against them, it became integrated in the city's defense system. The top portion of the façade was completed in the 17th century, in a mid-Renaissance, mid-classic style. The towers, of unequal height, are detached from the main section and are connected to it by a narrow wall, pierced by windows, going only up to the first leveland then by flying buttresses.
The main entrance is through the north transept (to the left), whose portal, built in 1458, is very damaged. The south transept (to the right), with its glass tympanum topped by a large gable, is also deprived of all statues.
The most remarkable element in this cathedral is probably its 87-meter (285-foot) high Flamboyant tower built between 1513 and 1526. Its three lower floors show a military austerity, the three top ones are magnificently decorated with Renaissance stone lace made by François d'Estaing. On the top, four turrets bearing the four evangelists flanking an open lantern decorated with a statue of the Virgin surrounded by four angels with censors.
This large red sandstone building is 107 m (351 ft.) long by 37 m (121 ft.) wide and 30 m (98 ft.) high.
In 1794, the cathedral was converted into a powder store before being reverted to its normal use after the Revolution.
The organ
As soon as the visitor enters the cathedral, he is amazed by the monumental organ case located in the gallery in the north transept. He does not know which element is the most beautiful: its vertiginous elevation, its decor abonded with pinnacles, statues, sculpted pipe shades and pannellings. Its first impression brings him back to a gigantic 16th-century masterpiece still imbued with 15th-century Gothic elegance.
Looking closer, the design of turrets in half-circle and in crown with pipe shades, the grammar of the gallery's decor and of the two sections of the organcase calls for a masterpiece created early 17th-century that, without doubt, has retained crowns, pinnacles and statues from the old Gothic organ.
Documents from Aveyron's Departmental Archives brings details concerning the history of this great instrument.
Background
If a contract was signed before a notary between the churchwardens and organbuilder Claude Guillemin concerning the building of a new organ on August 6, 1627, the instrument was, in fact, built in 1628 by Antoine Vernholles, organbuilder from Poitiers, with the help of Raymond Gusmmond, master sculptor from Périgueux, for the construction of the organcase and of G. Cairon for the construction of the galley's balustrade in 1631.
Claude Guillemin had agreed to build an organcase in two sections and an 8-foot instrument with two 45-note (short octave) manuals and a 17-note pedal with the following stoplist:
Montre 8 | Bourdon 8 | Trompette 8 | |
Prestant 4 | Nazard 2 2/3 | Clairon 4 | |
Doublette 2 | Quarte 2 | ||
Fourniture 5 ranks | Cornet 5 ranks | ||
Cymbale 4 ranks | |||
Montre 4 | Bourdon 8 | Voix humaine 4 | |
Doublette 2 | Petit Nazard 1 1/3 | ||
Fourniture 3 ranks | |||
Cymbale 2 ranks | |||
Flûte 12 | |||
Two tremulants. |
It is almost certain that Antoine Vernholles built a larger instrument because the organcase calls for a large 16-foot main organ with an 8-foot positive, or it is an instrument of that size that was restored by Jean de Joyeuse in 1676.
In the meantime, in 1657, André Eustache carried out a renovation of the positive where he installed a new Voix humaine and an overhauling of the grand orgue.
On November 10, 1676, Jean de Joyeuse was commissioned by the churchwardens to carry out a major renovation. Only the large façade pipes with new languids, windchests with larger holes, and part of the action including the keyboards were preserved. The number of bellows was increased and the wind trunks were rebuilt in order to increase the wind supply to the organ. The pipework layout was changed in order " to locate the biggest on the Montre side... to the reed stops reserve, in order to easily access to all pipes ".
All inside stops were rebuilt while an Echo manual and a 2-stop 24-note pedal were added. Two Fourniture were installed with a "special design in order to get a large effect on the plein jeu".
Joyeuse's instrument had the following stoplist:
Montre 8 | Bourdon 8 | Cromorne 8 | |
Prestant 4 | Flûte 4 | ||
Doublette 2 | Nazard 2 2/3 | ||
Fourniture 4 ranks | Tierce 1 3/5 | ||
Cymbale 3 ranks | Larigot 1 1/3 | ||
Montre 16 | Bourdon 8 | Trompette 8 | |
Montre 8 | Flûte 4 | Clairon 4 | |
Prestant 4 | Nazard 2 2/3 | Voix humaine 8 | |
Doublette 2 | Tierce 1 3/5 | ||
Fourniture 5 ranks | Cornet 5 ranks | ||
Cymbale 4 ranks | Flageolet 1 | ||
Prestant 4 | Bourdon 8 | Voix humaine 8 | |
Cymbale 4 ranks | Nazard 2 2/3 | ||
Quarte 2 | |||
Tierce 1 3/5 | |||
Flûte 8 | Trompette 8 |
Since Jean de Joyeuse preserved the grand orgue and positif windchests and the two manuals with their corresponding action, we must admit to before his intervention that these two divisions were equally important, 48 notes each, 15 stops in the grand orgue and 11 in the positif. It was a 16' grand orgue and an 8' positif unless Vernholles' large montre, as specified by Guillemin, was used as a 12' in the pedal division. This last assumption is not very likely because it would lead to an 8' positif with an 8' grand orgue without 16' Bourdon.
In the first half of the 18th century, there was no major rebuilding works carried out..
In 1728, François Lépine, at a price of 11,500 pounds, rebuilt the montre on the same scale as the old one. He changed the action and the winchests of the pedal division that he located at the end of the organcase, rebuilt the Echo windchest and replaced the Voix humaine by a Cromorne. He also rebuilt the bellows, lower the diapason by half note and modified the grand orgue stoplist by adding a 16' Bourdon, a Grande Tierce and a Cromorne.
In 1749, with the help of his son, Jean-François, he carried out a complete restoration.
A restoration project with enlargement was proposed by Sieur Laguna to be submitted to Dom Bedos' opinion. Dom Bedos recommended A. Lépine - brother of the one installed in Pézenas and builder of organs in Auxerre and Nantes cathedrals. In his proposal, Sieur Laguna gives a detailed stoplist of the instrument that is still very close to the one established by Joyeuse:
Montre 8 | Bourdon 8 | Cromorne 8 | |
Prestant 4 | Flûte à cheminée 4 | ||
Doublette 2 | Nazard 2 2/3 | ||
Fourniture 4 ranks | Tierce 1 3/5 | ||
Cymbale 3 ranks | Larigot 1 1/3 | ||
Montre 16 | Bourdon 16 | Trompette 8 | |
Montre 8 | Bourdon 8 | Clairon 4 | |
Prestant 4 | Flûte à cheminée 4 | Cromorne 8 | |
Doublette 2 | Grande Tierce 3 1/5 | Voix humaine 8 | |
Fourniture 5 ranks | Nazard 2 2/3 | ||
Cymbale 4 ranks | Tierce 1 3/5 | ||
Flageolet 1 | |||
Cornet 5 ranks | |||
Cornet (1 or more drawknobs) | Cromorne 8 | ||
Flûte 8 | Trompette 8 |
The design proposed by Laguna and retained by Dom Bedos called for a reconstruction of the instrument with 4 manuals and pedal, a grand orgue division with four 50-note windchests in two distonic winchests for the bass notes, a 32-note récit division with insert grooves with the grand orgue (cornet and hautbois), a 32-note écho division, and a 36-note pedal division with ravalement to F (two trumpet, a clarion, an 8' and 4' flute).
The inside stops evaluated to be in good shape should be preserved but the grand orgue reeds are transferred to the positif division in order to make way for two trumpets and a clarion of "good scale". The two Flûtes à cheminée were to be eliminated because they were on the "same pitch as the prestant". On the other hand, a Gros nazard and a Quarte should be added.
This project was never realized as is (it must be stated that this proposal is very close to the approved restoration project carried out between 1981 and 1986).
The rebuilding was commissionned to organbuilder Joseph Isnard (contract: 5,000 pounds on July 12, 1775, and completed by a stoplist on February 15, 1776).
The façade is restored, the wind system is rebuilt (6 bellows), the windchests (grand orgue, positif and pedal) are rebuilt, the écho division is designed as a récit, and a 4-stop bombarde manual is added. The reed chorus is considerably enlarged: three bombardes, double trumpets in the grand orgue, and a treble chamade in the pedal division.
As it was the case for the large organ in St. Maximin, built in 1772 by his uncle Jean-Esprit, Joseph Isnard designed one of the largest instruments in the second half of the 18th century, a few years before the one in the cathedral in Albi (1779). It was a challenge, taking into account the lack of depth in the large organcase (1 m 40) and although Laguna had received the instrument according to the book, a few years later, Jean-Baptiste Micot proposes to rebuild the wind system, to restore all the pipework, and to eliminate a Bombarde in the grand orgue, a Trompette, a bass Trompette and a Clairon in the third manual: essential works in order for the other reed stops to perform adequately unless the churchwardens accept to enlarge the organcase by one foor and to rebuild for large windchests.
The stoplist of Joseph Isnard's instrument (1776) could be the following one, recreated from estimates and evaluations from Isnard, Laguna and Micot:
Montre 8 | Bourdon 8 | Trompette 8 | |
Prestant 4 | Double Flûte 8 | Clairon 4 | |
Doublette 2 | Nazard 2 2/3 | Cromorne 8 | |
Fourniture 4 ranks | Tierce 1 3/5 | ||
Cymbale 3 ranks | Cornet 5 ranks | ||
Montre 16 | Bourdon 16 | Bombarde 16 | |
Montre 8 | Bourdon 8 | Trompette 8 | |
Prestant 4 | Grande Tierce 3 1/5 | Clairon 4 | |
Doublette 2 | Nazard 2 2/3 | Dessus Trompette en chamade | |
Fourniture 5 ranks | Tierce 1 3/5 | Voix humaine 8 | |
Cymbale 4 ranks | Cornet 5 ranks | ||
Cornet 5 ranks | Bombarde 16 | ||
Trompette 8 | |||
Basse Trompette (1 octave) | |||
Dessus Hautbois (3 octaves) | |||
Clairon 4 | |||
Cornet 5 ranks | Trompette 8 | ||
Flûte 8 | Bombarde 16 | ||
Flûte 4 | Trompette 8 | ||
Clairon 4 |
In 1811, a file was created containing works to be carried out at the cathedral. It contained an organ restoration project with a brief description of the instrument. It was similar to Jean de Joyeuse's instrument; there was no Montre nor Cornet in the grand orgue; most probably forgetten by the copyist. The researcher is puzzled by the text, he asks himself if the author only copied the content of Joyeuse's contract.
Miscellaneous works were carried out in the first half od the 19th century, by Clavel in 1822, by Volzani and Claude brothers in 1839, and by Piantanida in 1843.
Considering the large amounts spent, works carried out by the Claude brothers were quite important: 23,000F for the organ and 1,200F for the organcase. They can be described, according to the contract, as a complete restoration without modification to the stoplist; the relocation of the the wind system; the installation of four new manuals. Even though Isnard's instrument has been modified by Clavel, a bass Flute replaced the bass Trompette on the third manual and the treble Hautbois was moved to the récit replacing the treble Trompette.
A stoplist by Pagès, dated July 23, 1852 and many letters from the organbuilder and the State expert, Félix Clément, kept in the National Archives, allow us to describe the instrument as it was after Claude brothers' intervention but without being able to seperate what belongs to the end of the 18th century or early in the 19th century.
The large windchest referred to by Pagès and Clément appears to be, according to their rather brief description, anterior to Claude brothers' intervention: Clément lists 21 stops while Pagès lists 19 stops; he notes that the first C sharp is missing and that all new windchests must be enlarged to four and a half octaves. Pagès specifies that all winchests « have been patched up again and again ... the nails in the toeboards must be replaced by nailscrews with copper washers ». We also learn that the first 16' Montre pipe had a wooden interior; all 16' bass wood pipes has to be replaced because they were worm-eaten; there was two complete Tierce and Cornet stops on both manuals (grand orgue and positif); three Bombardes, two on manuals and one in the pedal, new pipes were installed for the one in the Bombarde manual. The Positif division was only slightly modified. It was a 40-stop-plus instrument over 4 manuals. The diapason was still the « chapel » one but it had already been raised by a quarter note by Claude brothers ("most of the pipework had been stopped way down to the middle").
The two Bombardes would require the use of two drawnobs which could explain Félix Clément's 21 stops. The plein jeu on the grand orgue had already been removed to make way for the second manual Bombarde unless it is an omission in Pagès' list. Anyway, Claude brothers have rearranged the stops on the windchests and the plein jeux were still present when they intervened.
The large windchest, whose exact groove depth is 7 cm, was anterior, without doubt, to the 18th century (1776).
After overcoming many difficulties in order to be registered with the Ministry of Cults, organbuilder Pagès rebuilt the wind system in 1857 and began an important restoration that included new action and windchests that would be completed, after his death, by organbuilding firm Puget in 1872.
A restoration projet, prepared by organbuildinig firm Puget in 1880, describes the 4-manual instrument with the following stoplist:
Montre 8 | Bourdon 8 | Trompette 8 | |
Prestant 4 | Flûte 4 | Clairon 4 | |
Doublette 2 | Nazard 2 2/3 | Cromorne 8 | |
Fourniture 4 ranks | Tierce 1 3/5 | ||
Cymbale 3 ranks | |||
Montre 16 | Bourdon 16 | 1st Trompette 8 | |
Montre 8 | Bourdon à cheminée 8 | 2nd Trompette 8 | |
Prestant 4 | Salicional 8 | Clairon 4 | |
Doublette 2 | Nazard 2 2/3 | ||
Fourniture 4 ranks | Tierce 1 3/5 | ||
Cymbale 3 ranks | Cornet 5 ranks | ||
Cornet 5 ranks | Bombarde 16 | ||
Trompette 8 | |||
Clairon 4 | |||
Flûte 8 | Cor anglais 8 | ||
Bourdon 8 | Trompette 8 | ||
Flûte allemande 4 | Hautbois 8 | ||
Cornet 3 ranks | Voix humaine 8 | ||
Flûte 16 | Bombarde 16 | ||
Flûte 8 | Trompette 8 | ||
Flûte 4 | Clairon 4 |
In 1891, Puget again proposes a restoration and modifications, the installation of a Barker machine, the reduction of the number of manuals from 4 to 3 by grouping the grand-orgue division and the bombarde division on the first keyboard and redoing the newly grouped manuals; these works were not carried out. The restoration was commissionned to organbuilder Charles Anneessens, from Halluin, who completely rebuilt the instrument, in 1902, with a pneumatic tubular action with a detached console located in the positif organcase now empty. Part of the old pipework was although preserved and included in the new instrument.
In 1934, Maurice Puget replaced a few stops: Tierce on the grand orgue in place of the 4' Flute; Doublette, Tierce and Clairon in the Positif in place of Violin, Violine and Clarinette.
Since that date, the stoplist is as follows:
Principal 8 | Salicional 8 | Trompette 8 | |
Doublette 2 | Bourdon 8 | Clairon 4 | |
Quinte 2 2/3 | Ocarina 8 | Cromorne 8 | |
Flûte 4 | |||
Tierce 1 3/5 | |||
Montre 16 | Bourdon 16 | Bombarde 16 | |
Montre 8 | Bourdon 8 | Trompette 8 | |
Prestant 4 | Flûte harmonique 8 | Clairon 4 | |
Doublette 2 | Violon 8 | ||
Quinte 2 2/3 | Tierce 1 3/5 | ||
Plein Jeu | Cornet 5 ranks | ||
Diapason 8 | Bourdon 16 | Basson 16 | |
Octavin 2 | Flûte 8 | Trompette 8 | |
Sesquialtera | Flûte 4 | Basson 8 | |
Viole 8 | Clairon 4 | ||
Voix céleste 8 | Voix humaine 8 | ||
Nazard 2 2/3 | |||
Soubasse 16 | Flûte 16 | Tuba Major 32 | |
Basse 8 | Flûte 8 | Bombarde 16 | Flûte 4 | Tuba 8 |
Quinte 2 2/3 |
Restoration
The instrument
The examination of old pipework and of the organcase allows to complete the lack of archives papers. Anneessens had, in fact, preserved more old pipework than what was known through oral tradition that is based mostly on the organbuilder's usual practices than on the real cathedral instrument, and his new pipework proved to be of poor metal and very bad quality.
In fact, there was a total of more than one thousand old pipes dating from the 17th and 18th centuries.
When the instrument was modernized by Anneessens, pipework was mostly reracked; a few stops were on tone: the Doublette in grand orgue; the others received tuning slots (montre, prestant); mobile cap on bourdons. Apart from the Cromorne stop which is complete, there were only bodies left. What was left from mutation stops had been integrated through rescaling into other Anneessens' more or less symphonic stops.
Pipework were sorted according to the type of metal, their construction, their scaling and tag. The examination of the pipework confirms the fact that Joyeuse's organ had 48 notes on the two manuals and the compass was increased to 50 notes in the 18th century. On the other hand, if the grand orgue division has received a second 8' trumpet stop, there is no trace of a manual bombarde dating from the same era.
The pipework classification program was not stopped until a better knowledge about the dismantled instrument was obtained and the first reclassification was executed by organbuilder Paul Manuel.
If, on first hand, it was planned to reconstruct the instrument as it was in the second half of the 17th century and to recreate the bombarde manual, the narrowness of the organcase and little reed stops left from this era ruled out this proposition and oriented the choice towards a solution proposed by Laguna and Dom Bedos in 1771, proposition unknown when the project was started because the discovering of these documents from the bishhopric is relatively recent.
The restoration works of the instrument was commissionned to organbuilding firm Koenig. The restoration of the instrumental part is, in fact, a complete rebuilding from an organcase and incomplete pipework material partly altered.
If Jean de Joyeuse's pipework predominate, there are a part stops anterior and posterior: reed stops and Grande Tierce from the 18th century, a 16' Bourdon and a Quarte slightly posterior to Jean de Joyeuse, from F. Lépine. All these added stops are in line with the evolution towards a large organ at the end of the 17th century and beginning of the 18th century in order to have a « better and louder sound » in this large building.
This concern, already in Jean de Joyeuse's mind, was also shared by all organbuilders that followed and who, on the whole, showed respect for Joyeuse's work.
It appeared desirable to favour Joyeuse's instrument, its composition, its scales and its dispason while accepting a broadening of possibilities by compass enlargement and an improved stoplist to increase the power of the grand choeur. Thus, all old stops are present and musical posssibilities of the instrument are multiplied while respecting available space in the organcase in each division, it would have not been possible if different aesthetics would have been applied, namely a symphonic organ that requires large scale stops and an enclosed récit division for which there was no room in the old organcase.
The organbuilder was obliged to uncover a tonal structure through altered material, to restore this material and, as the case was, to complete it, to completely rebuild the wind system, the windchests, the attached console, the key and stop actions in the spirit of the Masters and to obtain key touch qualities and adequate tonal voicing for 17th and 18th-century French literature while allowing a wider use of the instrument.
The organcase
The walnut organcase, whose restoration was commissionned to Maison Férignac, had been planned to house a 20-stop instrument over the two cases. It was often modified, each time to receive a larger and heavier instrument so that, in 1902, the whole instrument is housed in the main organcase. The wood structure was more or less effectively reinforced; posts have been sawn including the enclosure of the old console. The absence of a sole plate lead to the subsidence of the floor right under reinforced posts. The organ case, here and there worm-eaten, was weakened and tugged in all directions. The lower and upper part of the organcase had to be strengthened and leveled mainly at the high turret level in order to save the organcase and to be able to receive the new instrument with its millimeter mechanical action fitting problems in an organcase.
A major strengthening work was carried out. Only wood was used in the façade and sides with cross bars inside. Metal trellis was used to double all posts and rails in the back of the organcase with fastenings braced to the walls.
All missing pannellings from the positif organcase and in the back of the main organcase have been rebuilt.
The sculpted ornementation was partly restored, completed and strengthened on the level of toppings, pinnacles and statues with polychromy up to the statut of the Virgin of the Assumption towering the highest turret. All stripped woodwork was magnificently walnut-tinted as it was three and a half centuries ago.
Works were paid for by the Culture and Communication Department (Music and Dance Division, Heritage Direction), the City of Rodez and Aveyron County.
Jean-Pierre Decavèle, project manager
(translation)
II. Positif |
I. Grand Orgue |
|||
---|---|---|---|---|
Montre | 8' | Montre | 16' | |
Bourdon | 8' | Bourdon | 16' | |
Prestant | 4' | Montre | 8' | |
Flûte | 4' | Bourdon | 8' | |
Nazard | 2 2/3' | Prestant | 4' | |
Doublette | 2' | Flûte | 4' | |
Tierce | 1 3/5' | Grande Tierce | 3 1/5' | |
Larigot | 1 1/3' | Nazard | 2 2/3' | |
Fourniture | IV | Doublette | 2' | |
Cymbale | III | Quarte | 2' | |
Trompette | 8' | Tierce | 1 3/5' | |
Cromorne | 8' | Flageolet | 1' | |
Voix humaine | 8' | Cornet | V | |
Fourniture | V | |||
Cymbale | IV | |||
1ère Trompette | 8' | |||
2è Trompette | 8' | |||
Clairon | 4' |
III. Récit |
IV. Écho |
|||
---|---|---|---|---|
Cornet | V | Bourdon | 8' | |
Trompette | 8' | Prestant | 4' | |
Hautbois | 8' | Nazard | 2 2/3' | |
Doublette | 2' | |||
Tierce | 1 3/5' | |||
Cymbale | III | |||
Voix humaine | 8' |
Pédale |
|
---|---|
Flûte | 16' |
Flûte | 8' |
Flûte | 4' |
Bombarde | 16' |
Trompette | 8' |
Clairon | 4' |