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Didier, 1877 / Aubertin 1998
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Rupt-sur-Moselle est une commune française, située dans le département des Vosges. Souvent, elle est appelée simplement "Rupt".
Depuis l'Antiquité, la haute vallée de la Moselle est un lieu de passage occasionnel à travers le Massif des Vosges, entre le bassin parisien et la plaine d'Alsace. Cependant, le passage n'est pas très aisé et d'autres voies étaient plus fréquentées.
Au cours du Moyen Âge, le territoire de la commune est défriché par des paysans qui pratiquent un élevage extensif de moyenne montagne. C'est aux « ruptus ou rompus », qui signifient défrichements près d'un cours d'eau, que la commune doit son nom. Durant cette période, son histoire est très liée à celle du duché de Lorraine, auquel elle appartient.
En 1766, le duché de Lorraine est rattaché au royaume de France et la commune devient définitivement française. La commune est officielle créée en 1789. Elle est formée d'une partie du territoire régi par le ban de Longchamp lequel était possession indivise du duché de Lorraine et l'abbaye de Remiremont. En 1832, la commune perd une partie de son territoire au sud-est au profit de la création de la commune de Ferdrupt. La vie de la commune est aussi profondément transformée lors de l'annexion de l'Alsace par l'Allemagne en 1870.
L'église
La fondation de la paroisse remonte probablement au VIIe siècle peu après la fondation d’un monastère au sommet du Saint-Mont sur les hauteurs de Saint-Etienne-les-Remiremont par Romaric et Amé. À cette époque, une chapelle est édifiée à l’emplacement de l’église actuelle sous le nom de "Parrochaige de Saint-Estène de Longchamp". Cette chapelle entourée de son cimetière et ceinte de murs était un lieu servant de refuge.
Une première église est construite en 1738. En 1846, elle est jugée trop petite pour accueillir les paroissiens. La construction du nouvel édifice débute en 1862. À cette occasion, le choeur et la nef sont démolis, mais le clocher et sa base sont préservés. Le chœur et la nef sont reconstruits avec un transept et des bas-côtés portés par des piliers nervurés portant des voûtes d'arêtes. Alors que l’ancienne église ne faisant que 360 msup>2, la nouvelle en fait 927 msup>2.
Le nouvel édifice, de style néo-gothique, est bénit le 29 août 1864 par Mgr Louis-Marie Caverot, évêque de Saint-Dié, en présence du Baron de la Guéromière, Préfet des Vosges.
Le bras nord du transept accueille la chapelle du Saint-Sacrement. Une statue de sainte Claire, du XIVe siècle, orne cette chapelle. À côté, dans la chapelle latérale en forme de grande niche dépouillée, une statue de la Vierge à l'Enfant, de la même époque, trône sur un haut piédestal. Le bras sud du transept ne contient qu'un confessionnal, les statues de saint Antoine et sainte Thérèse et, dans la chapelle latérale éclairée que par un petit vitrail moderne, les fonts baptismaux en pierre en forme de coupe qui datent du XVIe siècle.
Les nombreuses sculptures qui se trouvent sur les piliers (plus de 200) sont l'oeuvre de Jean-Baptiste Rouillon, jeune sculpteur local.
Les vitraux évoquent des saints et des scènes de la vie du Christ. Ils font aussi référence à la Première Guerre mondiale. Ils ont été réalisés en 1921 par l'atelier Pretot et Berthoz, de Besançon.
L'orgue
Le premier orgue connu a été construit en 1827 par Antoine Grossir, facteur à Dommartin-les-Remiremont. Composé de 11 jeux répartis sur un seul clavier et pédalier en tirasse, l'orgue est transféré dans la nouvelle église en 1864.
Après l'agrandissement de l'église, l'orgue existant est considéré trop petit. Pour remplacer l'orgue Grossir, les autorités font appel à tous les facteurs locaux qui fournissent des devis représentatifs de la facture vosgienne du XIX° siècle. Les frères Gehin proposent, le 23 avril 1863, deux projets : le premier pour un orgue de 25 jeux avec récit complet, et un deuxième pour un orgue de 26 jeux avec un récit incomplet. Jean Nicolas Jeanpierre propose, le 19 décembre 1863, deux projets : un orgue de 24 jeux sur deux claviers et un orgue de 21 jeux sur trois claviers et pédalier, entièrement expressif. Paul Chazelle, facteur à Avallon, propose un orgue de 22 jeux sur deux claviers et pédalier. Charles Didier, facteur à Luxeuil-les-Bains, propose un orgue de 23 jeux sur deux claviers et pédalier. Puis, vers 1875, Théodore Jaquot propose un orgue de 25 jeux sur deux claviers et pédalier.
Après évaluation, la proposition de Charles Didier est retenue en 1875. Le contrat spécifie que le coût total ne doit pas dépasser 12 600 F. L'orgue est majoritairement construit en sous-traitance puisque Didier ne s'occupe que de l'harmonie et de l'accord.
Pour le buffet, sous-traité à Louis Galley, menuisier de Fresse en Haute-Saône, Didier reprend, en l'adaptant, le dessin du buffet qu'il avait placé en 1865 à Ronchamp en Haute-Saône. Cette structure pyramidale apparente l'instrument à une ligne de buffets néo-gothiques des Vosges, comprenant Remiremont, Padoux et le Val D'Ajol. D'autres pièces en bois, dont le sommier, sont réalisées par Pierre-Thomas Jeanpierre, menuisier à Ventron. La tuyauterie est commandée à Paris et d'autres éléments sont réalisés par les frères Gehin, concurrents de Didier. Malgré tous les contrôles exercés par le Conseil municipal, le coût total s'élève à 13 900 F.
L'orgue est inauguré le 5 août 1877 par Charles Caspar, organiste de l'église Saint-Jacques de Lunéville.
En 1931-1932, ce robuste instrument fait l'objet d'un relevage au coût de 13 310 F ce qui inclut l'ajout un ventilateur électrique.
L'orgue est endommagé lors de la Deuxième Guerre mondiale. En 1948, avec les indemnités de dommages de guerre, le facteur Roethinger répare l'instrument au coût de 1116 000 F.
Dans les années 1960, le curé René Aubert confie l'initiative de travaux de nettoyage à un groupe de bénévoles. Après avoir déposé la tuyauterie du Grand-Orgue et les éléments mécaniques, ceux-ci ne peuvent le remonter, ils se découragent, abandonnent le chantier et laissent les pièces éparpillées sur la tribune, sans protection. L'orgue devient muet.
En 1980, lors de la réfection de l'intérieur de l'église, l'instrument se retrouve en piteux état et n'est plus susceptible de fonctionner. Aussi, avant le passage des entreprises maçonnerie-plâtrerie-peinture, le Conseil municipal demande à la maison Gonzales de Rambervillers de procéder au démontage complet de l’instrument et de l'entreposer dans la perspective d’une rénovation ultérieure.
À la fin des années 1980, la publication de l'inventaire des orgues de Lorraine dirigée par Christian Lutz permet de découvrir toute la valeur patrimoniale de l'instrument. Le 6 octobre 1995, le Conseil municipal décide de le faire restaurer. Un appel d'offres est lancé : 14 candidats répondent, huit sont retenus pour concourir à partir d’un cahier des charges établi par Christian Lutz. La maison Aubertin de Courtefontaine dans le Jura obtient le contrat.
L'instrument est alors transporté, en pièces détachées, aux ateliers Aubertin où tel un véritable puzzle, chaque élément est vérifié, reposé ou remplacé avant assemblage à l’atelier, puis démontage pour le retour à Rupt. Les travaux sont exécutés principalement par Michel Gaillard et Pascal Voburger. Parmi les modifications apportées: une nouvelle Voix humaine est créée, car l'ancienne avait disparu, l'étendue de la Pédale est portée de 18 à 27 notes, la construction de sommiers complémentaires attachés aux sommiers d'origine ainsi que la construction d'une nouvelle boîte expressive. L'harmonisation a été réalisée dans le style de Didier. L'instrument est réinstallé en décembre 1997 et il est entendu, pour la première fois lors de la messe de minuit à Noël joué par Mickaël Parisot.
Cet instrument est un témoin essentiel de la facture d'orgue vosgienne avec ses jeux d'anches majestueux, ses fonds solides et chantants, ses pleins jeux encore brillants, ses flûtes et gambes aux attaques si particulières et ses jeux à anches libres. C'est un orgue de transition à forte personnalité, on orgue faisant une synthèse qui annonce les grands courants du XXe siècle.
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Rupt-sur-Moselle is a village, located in the Vosges department. Most often, it is simply called "Rupt".
Since Ancient times, the Moselle high valley was an occasional passage across the Vosges Massif, between the Parisian basin and the Alsace lowlands. However, this passage was not very easy and other routes were more frequently used.
In the Middle Ages, the village territory was cleared by peasants who used the land for extensive breeding in the medium mountain. The village owes its name to the "ruptus or rompus" which means clearances near water courses. During this period, its history was closely linked to the dukedom of Lorraine, to which it belonged.
In 1766, the dukedom of Lorraine was attached to the kingdom of France and the village definitely became French. The village was officially created in 1789. Its territory includes part of the territory governed by the Lonchamp proclamation which was a joint possession of the dukedom of Lorraine and the Rimeremont abbey. In 1832, the village lost part of its territory in the southeast to create the village of Ferdrupt. The life of the village was also profoundly transformed during the annexation of Alsace by Germany in 1870.
The Church
The parish was probably established in the 7th century shortly after a monastery was established at the top of Saint-Mont on the heights of St. Etienne-les-Remiremont by Romaric and Amé. At that time, a chapel was built on the site of the actual church under the name of "Parrochaige de Saint-Estène de Longchamp". This chapel with its graveyard, enclosed within walls, was used as a shelter.
A first church was built in 1738. In 1846, it was considered too small to accommodate the parishioners. The construction of a new church began in 1862. On that occasion, the chancel and the nave were demolished while the bell tower with its foundation was preserved. The chancel and the nave were rebuilt with a transept and side aisles using veined pillars and a groined vault. While the ancient church made only 360 m2, the new one is 927 2.
The new building, of neogothic style, was blessed on August 29th, 1864, by Bishop Louis-Marie Caverot, of St. Dié, in presence of Baron de la Guéromière, Prefect of Vosges.
The north arm of the transept houses the Blessed Sacrament chapel. A statue of St. Clare, executed in the 16th century, adorns this chapel. Close by, in the lateral chapel in the shape of a large bare alcove, a statue of the Virgin and the Child, from the same period, sits enthroned on a high pedestal. The south arm of the transept contains only a confessional, the statues of St. Anthony and St. Theresa and, in a lateral chapel lighted only by a small modern stained glass window, the 16th-century cup-shaped stone baptismal font.
The numerous sculptures found on the pillars (more than 200) is the work of a young local sculptor, Jean-Baptiste Rouillon.
The stained glass windows depict saints and scenes from the life of Christ. They also refer to the First World Wr. They were executed in 1921 by the Pretot and Berthoz workshops in Besançon.
The Organ
The first known organ in this church was built in 1827 by Antoine Grossir, organbuilder in Dommartin-les-Remiremont. The 11-stop instrument has only one manual with hitch-down pedal. It was transferred into the new church in 1864.
After the enlargement of the church, the existent organ was considered too small. To replace the Grossir organ, authorities call all local organbuilders to submit proposals for a 19th-century Vosges instrument. The Gehin brothers submitted two proposals, on April 23rd, 1863: the first one for a 25-stop organ with a complete Récit, and a second one for a 26-stop organ with an incomplete Récit. Jean Nicolas Jeanpierre also submitted two proposals, on December 19th, 1863: a 2-manual, 24-stop organ and a 3-manual, 21-stop completely enclosed organ. Paul Chazelle, organbuilder in Avallon, submitted a proposal for a 2-manual and pedal, 22-stop instrument. Charles Didier, organbuilder in Luxeuil-les-Bains, submitted a proposal for 2 manual and pedal, 23-stop instrument. Then, by 1875, Theodore Jaquot submitted a proposal for a 2-manual and pedal, 25-stop instrument.
After valuation, Charles Didier's proposal was accepted in 1875. The contract specified that the total cost should not exceed 12,600 Frs. The construction of the organ will predominantly be subcontracted since Didier will only take care of the voicing and tuning.
For the organcase, subcontracted to Louis Galley, a carpenter of Fresse in Haute-Saône, Didier adapted the model he had used in 1865 in Ronchamp in Haute-Saône. This pyramidal structure includes the instrument with other neogothic Vosges organcases found in Remiremont, Padoux and Val D'Ajol. Other wooden welemenrs, including the windchest, were executed by Pierre-Thomas Jeanpierre, a carpenter in Ventron. The pipework was ordered from Paris and other elements were executed by the Gehin brothers, his rivals in this contract. In spite of all the controls exercised by the City council, the total cost came to 13,900 F.
The organ is inaugurated on August 5th, 1877, by Charles Caspar, organist in St. Jacques church in Lunéville.
In 1931-1932, this robust instrument was restored at the cost of 13,310-Frs which included the addition of an electrical ventilator.
The organ was damaged during the Second World War. In 1948, with the payment of war damages, the Roethinger firm repaired the instrument at the cost of 1,116,000 Frs.
In the 1960s, parish priest René Aubert entrusted the works of cleaning to a group of volunteers. After removing the Grand-Orgue pipework and the mechanical elements, they were not able to take back it up, they got discouraged, left the site and the material scattered on the gallery, unprotected. The organ became silent.
In 1980, during the restoration of the interior of the church, the instrument was found in miserable condition and was not likely to work again. Before the stone workers, plaster workers and painters moved in, the City council asked the Gonzales firm, from Rambervillers, to completely take down the instrument and to store it in the perspective of a subsequent renovation.
At the end of the 1980s, the publication of the Lorraine organs inventory by Christian Lutz allowed the discovery of the instrument's heritage value. On October 6th, 1995, the City council decided to restore the instrument. An invitation to tender was published: 14 candidates answered, eight were invited to submit proposals based on conditions set by Christian Lutz. The Aubertin firm from Courtefontaine in Jura was awarded the contract.
The instrument was then moved, in spare parts, into the Aubertin workshops where, like a true jigsaw puzzle, every element was verified, reinstalled or replaced before assembling in the workshop, then taken down for return to Rupt. Works were mainly carried out by Michel Gaillard and Pascal Voburger. Among the modifications: a new Vox humana was created, because the old one had disappeared, the Pedal compass was extended from 18 to 27 notes, the construction of supplementary windchests tied to the original windchest as well as the construction of a new swell box. The voicing was executed in Didier's style. The instrument was reinstalled in December 1997 and it was heard, for the first time at Christmas midnight mass. It was played by Mickaël Parisot.
This instrument is an essential witness of the Vosges organbuilding school with its majestic reed stops, its solid and singing foundation stops, its bright plein-jeu, its flutes and gambas with their particular attack and its free reeds stops. A transitional organ with a strong personality, a synthesis organ announcing the big trends of the 20th century.
I. Grand-Orgue |
II. Récit |
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Montre | 16' | Bourdon | 8' | |
Bourdon | 16' | Flûte harmonique | 8' | |
Montre | 8' | Salicional | 8' | |
Bourdon | 8' | Voix céleste | 8' | |
Gambe | 8' | Flûte octaviante | 4' | |
Prestant | 4' | Basson/Hautbois | 8' | |
Flûte octaviante | 4' | Voix humaine | 8' | |
Quinte | 2 2/3' | Cor anglais | 8' | |
Doublette | 2' | Tremolo | ||
Plein-jeu | IV-V | |||
Trompete | 8' | |||
Clairon | 4' |
Pédale |
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Flûte | 16' |
Flûte | 8' |
Bombarde | 16' |
Trompette | 8' |
Clairon | 4' |