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Clicquot, 1760 / Dallery, 1808 Merklin, 1874 / Lambert, 1974
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La cathédrale Notre Dame de Senlis est l'une des premières cathédrales gothiques quoique moins réputée que celle de Noyon, Laon ou Paris; cette moindre réputation est due au fait que la cathédrale a subit de profonds remaniements au XIIIème siècle et au XVIème siècle.
Les origines remontent à l'accueil d'un missionnaire à la fin du IIIème siècle, l'évangélisation de la ville aboutit à l'érection d'une église dédiée à Saint Gervais et à Saint Protais à l'emplacement de l'actuelle cathédrale. C'est au VIème ou VIIème siècle qu'un groupe épiscopal se constitue dans la ville de Senlis ce qui est attesté par la découverte d'un baptistère en 1987 dans la chapelle octogonale ainsi que par le fait que la cathédrale obtienne le second vocable de Notre Dame.
Si les origines du christianisme à Senlis sont bien connues, la date du début de la construction de la cathédrale actuelle n'est pas précisément connue: elle fût bâtie, grâce à la générosité du roi Louis VII, pour sa majeure partie dans les années 1150-1180 sur ordre de l'évêque Thibaut (1150-1155) qui voulait doter son diocèse d'une cathédrale à dimension humaine, loin du gigantisme de certaines de ces contemporaines. Dès 1160, le portail central de la façade occidentale est réalisé. Il s'agit de la première représentation du thème de la dormition de la Vierge dans une église gothique.
Le chœur de la nouvelle cathédrale semble avoir été le premier élément construit ce qui est confirmé par le fait qu'en 1167-1168 le roi Louis VII offre à la cathédrale une seconde lampe afin d'augmenter la luminosité de l'autel. Le choeur est entouré d'un déambulatoire sur lequel s'ouvrent cinq chapelles. Cependant les fouilles archéologiques attestent que pendant ce temps le chantier à la façade occidentale progresse ce qui expliquerait pourquoi les sculptures du portail central sont achevées vers 1170. Ainsi, la construction a progressé à partir des deux extrémités de la cathédrale aboutissant en 1175 à la jonction entre le chœur et la nef. C'est donc en moins de trente ans qu'est construite la cathédrale dans un contexte politique très favorable. Elle est consacrée et dédicacée le 16 juin 1191 par Guillaume, archevêque de Reims, même si les tours de la façade n'étaient pas terminées. Par la suite, les délais s'étirent. Initialement dépourvue de transept, l'édifice correspondait à une tentative d'affranchissement du plan en croix latine.
Face aux progrès fulgurants de l'architecture gothique, la cathédrale apparaît démodée cinquante ans après la fin de sa construction. C'est pour cette raison que d'importants travaux de requalification se succèdent au XIIIème siècle et grâce à la générosité du roi. Ainsi, la flèche prolongeant la tour sud de la façade est construite de 1230 à 1240. La flèche est un véritable chef d'œuvre de l'architecture gothique: elle prolonge naturellement la tour sans aucune rupture malgré les deux étapes de la réalisation (le premier étage est haut de 14 mètres (46 pieds) alors que le deuxième est d'une hauteur de 26 mètres (85 pieds) soit 40 mètres au total!). De 1235 à 1245, des transepts sont ajoutés, ce qui nécessite la modification des deuxième et troisième travées de la nef et qui laisse la nef plus courte que le choeur. Une rose rayonnante est installée sur la façade occidentale vers 1250. Malgré un contexte politique trouble au cours du XIVe siècle, une salle capitulaire et une bibliothèque sont ajoutées, au nord-ouest de la façade. Vers 1465, une chapelle, en style flamboyant, dite du Bailli, est ajoutée au sud du choeur.
C'est au XVIème siècle que se produisent les transformations les plus radicales. En juin 1504, un incendie, provoqué par la foudre, endommage très gravement le clocher, les grandes fenêtres et les transepts construits au XIIIème siècle tout en détruisant la charpente du toit qui à son tour entraîne l'effondrement des voûtes, à l'exception de celle de la première travée. Le comité d'architectes décida de ne pas conserver le triforium, l'un des tous premiers jamais réalisés, ce qui permit d'agrandir les verrières et de surélever la voûte de six mètres (20 pieds). Grâce à la générosité des rois Louis XII et François Ier, la reconstruction se déroule de 1506 jusqu'en 1560 mais l'édifice retrouva sa fonctionnalité au plus tard dix ans après le sinistre même si les façades des transepts étaient peu avancées. C'est à partir de 1530 sous l'impulsion de l'évêque Guillaume Parvi que les travaux reprennent, les travaux du transept sud sont achevés en 1534. Celui-ci est un chef d'œuvre de l'architecture gothique flamboyante, net par sa composition et exubérant au niveau de la décoration, il est caractéristique de l'œuvre de Martin Chambiges bien qu'il n'ait pas directement construit le transept. En effet, l'architecte décède au cours des travaux: mais c'est sur exécution de ses plans que son fils, Pierre, aidé de Jean Dizieult réalise l'œuvre. Le transept nord est achevé 26 ans après la façade méridionale; contrairement au transept sud, le transept septentrional mêle des éléments du transept du XIIIème siècle ayant survécu à l'incendie ainsi que des éléments de la reconstruction du XVIème siècle d'où une moins grande homogénéité.
Par la suite, la cathédrale subit des transformations mineures et de très nombreuses restaurations. En 1671, une chapelle dédiée à saint Gervais et à saint Protais, actuelle chapelle du Sacré-Coeur, est édifiée au nord du choeur, en symétrie avec celle du Bailli, côté sud. En 1777, l'intérieur de l'édifice est couvert de chaux ce qui le transforme en intérieur néo-classique. De 1845 à 1848, les architectes Daniel Ramée ou Edmond Duthoit effectuent de nombreuses restaurations d'un goût parfois douteux. Ainsi, la chapelle axiale du choeur est agrandie, en style néo-gothique. D'autres sont exécutées au cours du XXème siècle telles celle de la flèche, une première fois de 1932 à 1934 et une seconde fois de 1989 à 1993. En 1986, on termine la restauration de l'intérieur.
La cathédrale dispose d'un mobilier qui a beaucoup souffert de la Révolution Française, signalons la présence d'une Pietà provenant de Saint Michel de Rieux située dans la chapelle du Bailli ou encore une statue de Saint Louis, disparue à la Révolution et retrouvée brisée dans le cimetière Saint Rieul de Senlis. Les statues du portail central sont démolies ainsi que la scène de la Dormition de la Vierge au linteau. Enfin, il faut malheureusement noter que la collection d'ouvrages de la bibliothèque du chapitre a été dispersé.
La cathédrale, dont la construction s'étale sur 450 ans, est la plus petite de toutes celles des diocèses du Nord de la France (70 mètres / 229,7 pieds de long; 23,5 mètres / 77 pieds sous voûte) mais par ses nombreux ajouts, elle mêle le gothique primitif, le gothique rayonnant et le gothique flamboyant. Sa flèche culmine à 78 mètres (256 pieds).
L'orgue
En 1647, un orgue, d'un facteur inconnu, est construit pour l'abbaye Saint-Vincent de Senlis avec un buffet attribué aux frères Claude et Jean Brisson. Cet instrument, reconstruit en 1760 par François-Henri Clicquot, est transféré, en 1805, à la cathédrale Notre-Dame par Pierre-Alexandre Monsigny.
Suite au déménagement, le facteur Pierre-François Dallery effectue une restauration en 1808. Le buffet est classé par la Commission des Monuments historiques en 1840.
Reconstruit par Joseph Merklin en 1874, il est inauguré par Paul Trillat le 22 décembre 1875. Il est à nouveau reconstruit, de 1971 à 1974 par Roger Lambert. Jean-Marc Cicchero effectue des travaux d'amélioration en 1996.
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Notre-Dame Cathedral in Senlis is one of the first Gothic cathedrals although less famous than those in Noyon, Laon or Paris; this lesser reputation is due to the fact that the building received major modifications in the 13th and 16th centuries.
Christianity in the region begins with the arrival of a missionnary in the 3rd century and the building the a first chirch dedicated to St. Gervais and St. Protais on the site of the actual cathedral. In the 4th or 5th century, a bishopric is established in the city of Senlis as evidence of a baptistry was discovered in 1987 in the octagonal chapel and by the fact that the cathedral was dedicated to the Blessed Virgin.
If origins of Christianity in Senlis are well documented, the date on which the construction of the actual cathedral bagan is not precisely known: the major part of it was built, thanks to the generosity of King Louis VII, between 1150 and 1180 under Bishop Thibaud's episcopate (1150-1155) who wanted to give his diocese a human sized cathedral, a size that would be far from the gigantic size of many of its contemporaries. As early as 1160, the main portal of the western façade is completed. It is the first representation of the Dormition of the Blessed Virgin in a Gothic church.
The chancel of the new cathedral seems to have been the first completed element as confirmed by the fact that in 1167-1168, King Louis VII donated a second lamp in order to increase light at the altar. It is surrounded by an ambulatory leading to five chapels. Archeological excavations tend to prove that in the meantime work was being carried out on the western façade and would explain why the sculptures were completed around 1170. Thus, construction work was going on from both ends of the building leading, in 1175, to the joining of the chancel with the nave. In less than 30 years and under a favourable political environment, the cathedral is built. It will be consacrated on June 16, 1191 by Archbishop Guillaume, of Reims, eventhough the façade towers were not completed. Afterwards, delays draw out. Originally without transept, the building was an attempt to break away from the usual latine cross floor plan.
Facing the rapid breakthrough of Gothic architecture, the cathedral appears outdated only 50 years after its construction. It is for that reason that, thanks to the generisity of the king, major requalifying works are carried out in the 13th century. The spire on the southern tower is built between 1230 to 1240. This spire is really a Gothic architectural masterwork: it naturally extends the tower without any break eventhough it was executed in two stages (the first one is 46 feet (14 meters) high while the second one is 85 feet (26 meters) for a total of 131 feet (40 meters)!). From 1235 to 1245, transepts are added which required modifications to the second and third bays of the nave and left the nave being shorter than the chancel. A rose window is added in the western façade around 1250. Despite a troubled political environment, a chapter house and a library are added to the north-west of the façade. Around 1465, a chapel, in the Flamboyant style, called du Bailli Chapel, is added on the south side of the chancel.
More drastic modifications occured in the 16th century. In June 1504, fire, set by lightning, seriously damaged the bell tower, the large windows and the 13th-century transepts while destroying the roof structure and causing the collapse of the vaults, except for the first bay. Architects decided not to preserve the triforium, one of the first ever built, which allowed the enlarge the windows and to raise the vault by 20 feet (6 meters). Thanks to the generosity of kings Louis XII and François Ist, the reconstruction was carried out between 1506 and 1560 but the building was in use not later than 10 years after the fire eventhough the transept façades were not completed. From 1530, under Bishop Guillaume Parvi's episcopate, works resumed and the south transept is completed in 1534. It is a masterwork of the Flamboyant Gothic architecture, a clean and tidy design with luxuriant ornementation, executed by Martin Chambiges while he was not directly responsible the the construction of the transept. In fact, he died during the construction and his plans were executed by his son, Pierre, with the help of Jean Dizieult. The north transept will be completed 26 years later and, contrary to the south transept, it mixes elements from the 13th-century transept that were not destroyed by the fire with elements of the 16th-century reconstruction which leads to a lesser unity of style.
Afterwards, the building will receive minor modifications and numerous restorations. In 1671, a chapel dedicated to St. Gervais and St. Protais, the actual Sacred Heart Chapel, is build on the north side of the chancel, in symetry with the du Bailli Chapel on the south side.In 1777, the interior is covered with lime converting it into a neo-classical interior. From 1845 to 1848, architects Daniel Ramée or Edmond Duthoit executed questionable restorations. For example, the chancel axial chapel is enlarged in a neo-Gothic style. Others are executed in the 20th century: the spire is twice restored, a first time from 1932 to 1934 and, a second time from 1989 to 1993. In 1986, the restoration of the interior was completed.
The cathedral's furnishings were severely damaged during the French Revolution; for example, the Pietà statue, coming from St. Michel, in Rieux, located in the du Bailli Chapel, or the St. Louis statue, that vanished during the Revolution and was found broken in the St. Rieul cimetery, in Senlis. The statuary on the main portal were destroyed along with the Domition of the Blessed Virgin on the lintel. Finally, the unfortunate book dispersion from the chapter's library.
The cathedral, whose construction spreads over 450 years, is the smallest in nothern France (229.7 feet / 70 meters long; 77 feet / 23.5 meters under vaults) and with the numerous additions, it mixes Early Gothic, High Gothic and Flamboyant Gothic styles. Its spire is 256 feet (78 meters) high.
The Organ
In 1647, an unknown organbuilder built an instrument for St. Vincent Abbey, in Senlis, with an organcase attributed to Claude brothers and Jean Brisson. The instrument, rebuilt in 1760 by François-Henri Clicquot, was transferred, in 1808, in Notre-Dame cathedral, by Pierre-Alexandre Monsigny.
Following the transfer, in 1808, organbuilder Pierre-François Dallery is commissionned to restore the instrument. The organcase is classified by the Historic Monuments Commission in 1840.
Rebuilt by Joseph Merklin in 1874, it was inaugurated by Paul Trillat on December 22, 1875. The instrument is again rebuilt, from 1971 to 1974, by Roger Lambert. Jean-Marc Cicchero executes improvements in 1996.
I. Positif |
II. Grand-Orgue |
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Montre | 8' | Montre | 16' | |
Bourdon | 8' | Bourdon | 16' | |
Prestant | 4' | Montre | 8' | |
Nazard | 2 2/3' | Flûte harmonique | 8' | |
Doublette | 2' | Salicional | 8' | |
Tierce | 1 3/5' | Prestant | 4' | |
Fourniture | III | Quinte | 2 2/3' | |
Cromorne | 8' | Doublette | 2' | |
Fourniture | IV | |||
Cymbale | III | |||
Cornet | V | |||
Bombarde | 16' | |||
Trompette | 8' | |||
Trompette (chamade) | 8' | |||
Clairon | 4' | |||
Clairon (chamade) | 4' |
III. Récit |
IV. Solo |
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Cor de nuit | 8' | Bourdon | 16' | |
Gambe | 8' | Principal | 8' | |
Voix céleste | 8' | Quintaton | 8' | |
Flûte traversière | 8' | Flûte douce | 4' | |
Flûte | 4' | Doublette | 2' | |
Flûte | 2' | Tierce | 1 3/5' | |
Plein Jeu | IV | Larigot | 1 1/3' | |
Trompette | 8' | Fourniture | III | |
Voix humaine | 8' | Douçaine | 16' | |
Hautbois | 4' | Trompette | 8' | |
Clairon | 4' |
Pédale |
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Soubasse | 32' | |
Contrebasse | 16' | |
Soubasse | 16' | |
Basse | 8' | |
Bourdon | 8' | |
Violoncelle | 8' | |
Flûte | 4' | |
Principal | 4' | |
Fourniture | IV | |
Bombarde | 16' | |
Trompette | 8' | |
Trompette (chamade - GT) | 8' | |
Clairon | 4' | |
Clairon (chamade - GT) | 4' |