Description [Français / English] |
Composition sonore Stop List |
Enregistrements Recordings |
Références References |
Retour Return |
La collégiale Saint-Thiébaut est une église gothique dans la ville de Thann en Alsace. À côté des cathédrales de Strasbourg et de Fribourg-en-Brisgau qui sont beaucoup plus grandes, elle est considérée comme une œuvre majeure de l'art gothique le long du Rhin supérieur, c'est-à-dire la région des deux côtés du fleuve se situant entre Bâle et Bingen. Les Thannois se plaisent à dire en parlant de leur clocher : "Strasbourg a le plus haut, Fribourg le plus gros, Thann le plus beau !"
Une collégiale est une église dans laquelle s'est installé un collège de chanoines. Celle de Thann doit son nom au collège de chanoines de Saint-Amarin venu s'y installer en 1442. Elle est devenue une église paroissiale à la Révolution.
Historique
La petite ville de Thann est mentionnée pour la première fois en 1290. En 1160, à Gubbio en Ombrie mourut l'évêque Ubaldo (Thiébaut). Cet homme avait distribué toute sa fortune aux pauvres. Il avait promis à son serviteur de lui donner son anneau épiscopal en récompense de ses services. Le serviteur commença un voyage de retour aux Pays-Bas, sa patrie. En 1161, arrivé en Alsace, fatigué d'avoir marché, il se reposa et laissa son bâton à son côté, bâton où il avait caché la relique épiscopale. Au moment de reprendre sa route, l'homme constata que le bâton s'était enraciné et qu'à son extrémité supérieure, trois lumières avaient jailli. Le comte Engelhard de Ferrette, depuis son château d'Engelbourg, aperçut les lumières, vint vers le serviteur et se fit raconter l'histoire. Le comte promit de faire élever une chapelle à cet endroit et le serviteur put reprendre sa route. C'est la relique épiscopale qui fut à l'origine du pèlerinage de la chapelle de Thann, bientôt transformée, vers 1290, en église plus vaste.
La construction de la collégiale actuelle débute à la première moitié du XIVe siècle. En 1317, l'église est citée dans un document concernant une dotation à l'autel de la Sainte-Croix. L'actuelle chapelle Saint-Thiébaut est considérée par tous les historiens de la collégiale comme le vestige de ce premier édifice. La nef se trouvait sans doute à l'emplacement du bas-côté sud actuel, nais son état actuel n'est plus celui du XIVe siècle.
La construction d'un nouvel édifice débute après 1324, date à laquelle Jeanne de Ferrette épouse du duc d'Autriche Albert II, succède à son père Ulrich de Ferrette et où la seigneurie de Thann devient possession de l'Autriche : un chapiteau portant la retombée de la voûte de la première travée du bas-côté sud-est est décoré des armes d'Autriche. D'après la chronique de Tschamser, ce vaisseau est couvert d'un toit en 1341.
La démolition de l'actuelle chapelle Saint-Thiébaut, vestige du premier édifice, était certainement prévue, car le bas-côté sud-est couvert par quatre travées voûtées d'ogives dont la quatrième est beaucoup plus courte, butant sur le mur de la chapelle. Le maître d'oeuvre a donc renoncé à la démolition alors que les autres travées étaient déjà voûtées. En 1344, les fenêtres du bas-côté sud sont achevées et deux autels dédiés à saint Pierre et à la Vierge sont construits.
En 1346, l'église est consacrée par l'évêque coadjuteur de Bâle, Henri qui y bénit, en même temps, cinq autels.
La construction du chœur et du clocher débute en 1351. Les travaux sont interrompus peu après, à la suite d'un tremblement de terre en 1356, d'une épidémie de peste en 1358 et de l'arrivée des troupes anglaises en 1376. Les travaux reprennent en 1380 avec les parties hautes du choeur et la sacristie ouest contre le mur sud du choeur. Le tympan de Marie au-dessus du portail ouest, dont les sculptures ont débuté en 1360, est terminé en 1400. Il représente la vie de la Vierge Marie sur la base de textes bibliques et apocryphes.
En 1421, la tour nord est construite jusqu'à la hauteur de la première plate-forme et une cloche datée de 1423 portant les armes de Frédéric IV est installée. En 1422, consécration du choeur par l'archevêque de Besançon, Thiébaut, sur la demande de Catherine de Bourgogne, veuve du duc d'Autriche Léopold IV. On ne connaît pas la date d'achèvement du choeur, mais elle peut être précisée grâce à deux éléments de datation : le premier, par les verrières datées de 1423 et de 1424, le deuxième, par la clé de voûte portant les armes de Frédéric IV d'Autriche et de sa femme Anne de Brunswick qui étaient également les donateurs des vitraux; le voûtement du choeur a dû être réalisé entre 1422 et 1432, date de la mort d'Anne de Brunswick.
Une nouvelle campagne est entreprise en 1430 comme le précise la date gravée sur le contrefort flanquant le portail latéral nord lequel sera achevé en 1456. La construction de la tour nord se poursuit et atteint la deuxième galerie en 1451. Les verrières du collatéral nord sont posées en 1455. Une cloche, fondue à Bâle, est suspendue dans la tour en 1468.
Le voûtement du bas-côté est achevé en 1492. Le vaisseau central est commencé après la démolition de la nef provisoire (1446 ou 1456) et ses fenêtres hautes sont exécutées d'après un dessin de Hans Russenstein vers 1474. Le voûtement du vaisseau central, terminé en 1495, et les arcs-boutants sont l'oeuvre de Remy Faesch, architecte de la ville de Bâle. En 1498, il est responsable pour la construction du campanile au sommet de la façade ouest.
Une nouvelle campagne est entreprise par Faesch en 1506 pour achever la tour nord en construisant l'octogone et la flèche. Elle est complétée en 1516. En 1520, il construit la deuxième sacristie à l'est de la première et ajoute un jubé séparant le choeur de la nef. En 1521, il construit une tourelle d'escalier accolée à la chapelle Saint-Thiébaut et qui donne accès aux deux étages qui surmontent la chapelle. Les travaux de construction proprement dits sont maintenant terminés.
En 1629, Marie-Madeleine Rust, née Sickingen, décide de faire construire une chapelle dédiée à la Vierge contre le mur sud du bas-côté. Elle est achevée en 1631 et consacrée en 1632 par le suffragant de l'évêque de Bâle.
En 1726, le Magistrat de la ville décide de faire démolir le jubé de 1520 pour donner plus de place et de lumière dans l'édifice. Il le fait remplacer par une grille en fer forgé qui servait jusqu'alors de clôture au cimetière. On y adosse l'autel de Saint-Thiébaut.
De grands travaux de restauration sont entrepris en 1785 : les pierres tombales qui recouvraient le sol et les murs de l'édifice sont enlevées, car un édit royal de 1776 interdit d'enterrer les chanoines ou autres personnages nobles dans l'église; de nouveaux bancs sont installés et des autels sont supprimés.
Pendant la Révolution, l'église subit des dégradations, surtout à l'extérieur où des statues sont détruites ou décapitées. À partir de 1793, elle accueille le Temple de la Raison puis celui de l'Être suprême; la plupart des autels sont détruits, ainsi que les tableaux de la vie de saint Thiébaut, mais des statues sont mises à l'abri. Les armes des Rust-Sickingen à l'extérieur de la chapelle de la Vierge sont bâchées. L'église est rendue au culte catholique en 1795. Au moment du Concordat, l'église contient trois autels, le maître-autel dédié à saint Thiébaut, deux autels latéraux dédiés à la Vierge et à saint Nicolas et un quatrième autel dans la chapelle de la Vierge.
L'église fait l'objet d'un classement au registre des monuments historiques depuis 1841.
Des restaurations sont effectuées durant tout le XIXe siècle. La plus importante est dirigée par Charles Winkler de 1878 à 1895 où l'édifice fait l'objet d'une restauration complète.
De nombreuses mesures de protection sont prises durant la guerre 1914-1918 : des statues sont descendues et mises à l'abri, le portail ouest est protégé par un échafaudage de planches et de coton. Une restauration très importante est nécessaire après la guerre principalement aux toitures lourdement endommagées. Les plus gros travaux de restauration exécutés entre les deux guerres concernent les vitraux du choeur gravement endommagés pendant la guerre.
À la fin de guerre de 1939-1945, l'état de l'église est fort mauvais : la toiture est hors de service, les parements extérieurs sont atteints en de nombreux endroits, le fenestrage très endommagé et tous les vitraux, à l'exception des verrières anciennes déposées en 1939, détruits. En 1945, le service des Monuments historiques décide d'entreprendre des travaux de consolidation et de dégagement de première nécessité : assurer la mise hors d'eau provisoire du choeur, assurer les consolidations provisoires des maçonneries, effectuer l'enlèvement des gravois qui recouvrent les parties supérieures de l'édifice. Ces travaux sont terminés en 1955. De 1948 à 1958, la tour nord et de la flèche sont restaurées. De 1960 à 1964 des travaux sont entrepris pour la remise en état de la charpente et de la couverture du bas-côté nord.
Extérieur
Malgré sa petite taille, l'édifice est un des chefs-d'œuvre de l'architecture gothique flamboyante dans le sud de l'empire du Moyen-Âge. Le plan et la voûte sont des exemples du langage artistique du style gothique, la nef centrale sans triforium, typique pour le sud-ouest de l'empire.
Le portail de la façade ouest et la tour sont les deux pièces majeures de la collégiale. Le portail fait 18 mètres (59 pieds) de haut et 8 mètres (26 pieds) de large. Les deux portails avec des archivoltes, des extrados avec des personnages et des tympans sont surmontés d'un autre, plus grand, composé de trois archivoltes et d'un tympan en cinq parties. Dans cette composition, on trouve 150 scènes sculptées avec environ 500 personnages, qui relatent la vie de la Vierge sur le tympan principal, la Nativité et l'arrivée des Rois mages sur le petit tympan de droite, la Crucifixion sur celui de gauche. Juste au-dessus du portail, Jésus en juge du monde avec Jean-le-Baptiste et la Vierge Marie. Sur le fronton, saint Thiébaut avec des pèlerins.
L'autre joyau est le clocher d'une hauteur totale de 78 mètres (256 pieds). C'est l'un des rares tours du Moyen-Âge avec une tracerie de 22 mètres (72 pieds) de haut, proche de celle de la cathédrale de Bâle. À partir de 40 mètres (131 pieds), la tour est octogonale; un noyau d'escalier est ouvert dans la partie sud-ouest. La plus ancienne cloche date de 1467 et deux autres de 1826.
La nef centrale mesure 23 mètres (75 pieds) de long, 11 mètres (36 pieds) de large et 22 mètres (72 pieds) de haut. Le choeur mesure 22 mètres (72 pieds) de long.
Intérieur
Le chœur présente le plus vaste ensemble de vitraux du XVe siècle (1423-1431, huit verrières de 15 mètres/49 pieds de haut à 40% reconstituées) qui soit conservé en Alsace en dépit des restaurations qui sont intervenues. En effet, de nouvelles verrières pour le chœur ont été inaugurées en 2010. Elles sont l'œuvre du père Kim En Joong. Les vitraux du bas-côté nord, de style flamboyant, datent de 1455 environ.
L'église conserve une statue assise de saint Thiébaut, en bois polychrome datant vers 1500, une Madone des vignerons, en tilleul, datant d'environ 1510, et dans le chœur, des statues des apôtres du XVe siècle. Les stalles du choeur, exécutées par décision du Concile de Bâle, en 1441 et ornées de 169 personnes, sont les plus belles de l'Alsace (restauration 1902-1906). Les tableaux de la période baroque sont de 1719 et 1733. Les fresques baroques sont de François Hillenweck (1623-1695). Les fonts baptismaux datent du XVIe siècle. La chaire, de style Renaissance alsacien, date de 1629.
Le maître-autel date de 1845. Les autels latéraux ont été sculptés par Théophile Klem en 1895. Les retables peints sont du peintre Martin Feuerstein (1856-1931), de Barr.
Les vitraux de la chapelle de la Vierge datent de 1953-1954 et sont l'oeuvre du verrier Jacques Le Chevallier (1896-1987).
L'orgue
L'orgue de tribune
Un premier instrument date de 1536, mais selon Vogeleis, il y en aurait eu un plut tôt, joué par maître Petrus, nommé organiste en 1486.
Le deuxième instrument date de 1561. C'était un petit instrument construit par Sigmund Peistle, un pharmacien de Fribourg-en-Brisgau, et placé en nid d'hirondelle au-dessus de la chaire sur le mur sud de la nef.
En 1825, l'orgue est transformé par Joseph Callinet, de Rouffach. Toutes les composantes sont remplacées et l'orgue est inauguré en 1827. Il intervient à nouveau sur l'instrument en 1841.
La construction d'une grande tribune dans le style néo-gothique réalisée par Théophile Klem, de Colmar, en 1885 met la table pour l'installation d'un grand orgue de tribune. La commande est passée au facteur Martin Rinckenbach, d'Ammerschwihr, qui réalise un instrument de 42 jeux répartis sur trois claviers et pédale. Cet instrument, entièrement à traction mécanique avec sommiers à gravures est doté d'une machine Barker au grand-orgue. Il est reçu le 27 octobre 1888. Le buffet est construit par la maison Klem.
Le 14 avril 1915, un obus, qui avait traversé la nef, atteignit l'orgue en pleine console. Les dégâts sont très importants et le matériel restant est entreposé dans les meilleures conditions possibles.
En 1923, Joseph Rinckenbach, le fils de Martin, reconstruit un orgue à traction pneumatique de 52 jeux répartis sur trois claviers et pédale. Il place une façade neuve en étain, mais aussi beaucoup de tuyaux en zinc.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, l'orgue est à nouveau endommagé. En 1955, la traction pneumatique est très abîmée et, par temps sec, l'orgue ne joue plus. La maison Roethinger est chargée de procéder à sa réparation et aussi d'étendre l'instrument à 53 jeux. La traction devient électrique. L'instrument est inauguré le 10 juillet 1955. La même firme révise les anches en 1961.
Le buffet et la double tribune sont classés au registre des Monuments historiques le 14 mars 1980.
En 1983, une restauration est évoquée pour la première fois. Ce fut aussi le début de polémiques et d'hésitations, car le buffet est classé, mais l'orgue ne l'est pas. Les travaux de reconstruction sont confiés au facteur Michel Gaillard de la Manufacture d'orgues Bernard Aubertin avec la participation de Michel Chapuis comme maître d'oeuvre. L'instrument est démonté en 1994.
Le nouvel orgue possède une console à quatre claviers et un pédalier. Le Récit est partagé en deux, avec un Grand-Choeur (au troisième clavier) et un Récit (au quatrième clavier), les deux claviers pouvant être accouplés. Le Grand-choeur porte la batterie d'anches complète alors que Récit porte les gambes et les anches solistes.
Toute la tuyauterie disponible de Rinckenbach est reprise, nettoyée, remise au diapason et totalement réharmonisée. Les progressions de tailles sont revues pour en faire un ensemble cohérent.
La transmission des claviers est mécanique avec assistance pneumatique. Le système de tirage des jeux est de type pneumatique associé à un combinateur mécano-pneumatique.
Outre les deux claviers expressifs, la Voix humaine est placée dans une boîte expressive particulière et commandée par une troisième pédale.
L'orgue est inauguré le 22 septembre 2001 par Michel Chapuis.
L'orgue de choeur
Destiné à pallier à l'absence du grand-orgue, déposé entre 1994 et 2001, le facteur Claude Jaccord, de Fahy-les-Autrey, construit un orgue de choeur de huit jeux répartis sur deux claviers et pédalier, logé dans un buffet dessiné et réalisé par Eric Mourey, d'Esprels, dont le style était bien en accord avec le reste de la prestigieuse collégiale de Thann. Il est installé en 1999.
Le petit instrument a tenu sa place lors des manifestations d'inauguration de l'orgue de tribune en 2001. Ils étaient en effet accordés pour être joués ensemble.
En 2010, l'orgue est vendu à la Fraternité Saint-Vincent-Ferrier et déménagé par Claude Jaccard au couvent Saint-Thomas-d'Aquin, à Chémeré-le-Roi, où il a été inauguré le 11 avril 2010. Il n'est pas prévu de le remplacer à Thann.
[cliquer sur l'image ou ici pour obtenir une version agrandie]
St. Theobald Collegiate is a gothic church in the city of Thann in Alsace. Next to the Strasbourg and Fribourg-en-Brisgau cathedrals which are much larger, it is considered to be a major work of gothic art along the upper Rhine which is the region on both sides of the river between Basel and Bingen. Thann residents like to say this about their bell tower: "Strasbourg has the highest, Fribourg the biggest, and Thann the nicest!"
A collegiate is a church where a canons' college is established. The one in Thann owes its name to St. Amarin canons' college established in 1442. It became a parish church at the Revolution.
History
The small city of Thann is mentioned for the first time in 1290. In 1160, in Gubbio (Umbria), Bishop Ubaldo (Theobald) died. This man had distributed all his fortune to the poor. He had promised his attendant to give him his episcopal ring as a gratitude for his services. The attendant began a trip back in Netherlands, his fatherland. In 1161, arriving in Alsace, tired after all this walking, he rested while he left his stick to his side, stick in which he had hidden the episcopal relic. When ready to continue his route, the man noted that the stick had taken root and three lights had flown from its top. Count Engelhard de Ferrette, from his Engelbourg castle, saw the lights, came towards the attendant who told him about the story. The count promised to build a chapel on this location and the attendant could continue his journey. The episcopal relic is the origin of pilgrimages to the Thann chapel, soon transformed, by 1290, into a larger church.
The construction of the actual collegiate church began in the first half of the 14th century. In 1317, the church is mentioned in a document about a donation concerning the Holy Cross altar. The actual St. Theobald chapel is considered by all historians of the collegiate to be the relic of this first building. The nave was probably located in the actual south side aisle, but its actual condition is not the one existing in the 14th century.
The construction of a new building began after 1324, date when Jeanne de Ferrette married he duke of Austria Albert II, succeeded her father Ulrich de Ferrette and when the Thann seigniory became a possession of Austria: a capital carrying the fall of the arch in the first bay of the southeast side aisle is decorated by Austria's coast of arms. According to columnist Tschamser, this vessel was covered with a roof in 1341.
The demolition of the actual St. Theobald chapel, relic of the first building, was certainly planned, because the southeast side aisle covered by four bays of vaulted ogives, the fourth one being much shorter and stumbling over the wall of the chapel. The builder abandoned the idea of demolition while the other bays were already vaulted. In 1344, the south side aisle windows were completed and two altars dedicated to St. Peter and to the Virgin were built.
In 1346, the church was consecrated by the coadjutor bishop of Basel, Henri who, at the same time, dedicated five altars.
The construction of the chancel and the bell tower began in 1351. Works were interrupted shortly afterwards, following the 1356 earthquake, the 1358 plague epidemic and the arrival of the English troops in 1376. Works resume in 1380 with the upper sections of the chancel and with the west sacristy against the chancel south wall. Mary's tympanum above the west portal, sculptures of which began in 1360, was completed in 1400. It represents the life of the Virgin Mary based on biblical and apocryphal texts.
In 1421, the north bell tower was raised up to the first gallery and a bell carrying the coast of arms of Frédéric IV was installed in 1423. In 1422, the chancel is consecrated by the Thiébault, archbishop of Besançon, at the request of Catherine de Bourgogne, widow of the Duke of Austria Leopold IV. The exact completion date of the chancel is unknown, but it can be traced to two elements: first, by the stained glass windows dated 1423 and 1424, second, by the keystone carrying the coast of arms of Frédéric IV of Austria and his wife Anne de Brunswick who also donated the stained glass windows; the vaulting of the chancel must have been carried out between 1422 and 1432, year when Anne de Brunswick died.
A new construction campaign was undertaken in 1430 as specified on the foothills near the north lateral portal which were completed in 1456. The construction of the north bell tower continued and was raised up to the second gallery in 1451. The north side aisle stained glass windows were installed in 1455. A bell, cast in Basel, was suspended in the tower in 1468.
The vaulting of the side aisle was completed in 1492. The construction of the main nave started after the demolition of the temporary nave (1446 or 1456) and its high windows were carried out based on plans by Remy Russenstein by 1474. The vaulting of the main nave, completed in 1495, and the construction of the flying buttresses are also the work of Remy Faesch, architect for the city of Basel. In 1498, he is responsible for the completion of the bell tower on the west facade.
A new construction campaign was undertaken by Faesch in 1506 to complete the north bell tower with the octagon and the steeple. It was completed in 1516. In 1520, he built the second sacristy to the east of the first one and added a rood screen separating the chancel from the nave. In 1521, he built a staircase turret coupled to St. Theobald chapel and which lead to both floors located on top of the chapel. Construction works are now completed.
In 1629, Marie-Madeleine Rust, born Sickingen, decided to have a Lady chapel built against the side aisle south wall. It was completed in 1631 and dedicated in 1632 by the suffragist of the bishop of Basel.
In 1726, the City Mayor decided to demolish the 1520 rood screen to add room and light in the building. He replaced with a cast iron gate which, until then, acted as a fence in the graveyard. St. Theobald altar was placed against it.
Major restoration works were undertaken in 1785: the headstones which covered the floor and the walls of the building were removed, because, in 1776, a royal decree forbade the burials of canons or of other noble people in the church; new pews were installed and altars were removed.
During the Revolution, the church was subjected to deteriorations, mainly on the exterior where statues were destroyed or decapitated. From 1793, it became a Temple of Reason then a Supreme Being Temple; most of the altars were destroyed, as well as the paintings illustrating scenes from the life of St. Theobald, but statues were sheltered. Rust-Sickingen's cost of arms outside the Lady chapel was covered. The church was returned to the Catholic religion in 1795. At the time of the Concordat, the church contained three altars, the high altar dedicated to St. Theobald, two lateral altars dedicated to the Virgin Mary and to St. Nicolas and a fourth altar in the Lady chapel.
The church was registered as a Historical Monument in 1841.
Restorations were carried out all through the 19th century. The most important was supervised by Charles Winkler from 1878 till 1895 when the building received a full restoration.
Several protection measures were taken during the 1914-1918 war: statues were lowered and sheltered, the west portal was protected by a scaffolding made of boards and cotton. A very important restoration was necessary after the war mainly the heavily damaged roofing. Most restoration works carried out between both wars concerned the stained glass windows of the chancel badly damaged during the war.
At the end of the 1939-1945 war, the condition of the church is very poor: the roofing was unfit, the outside facing was damaged in several locations, the badly damaged openings and all the stained glass windows, except for the ancient ones sheltered in 1939, were destroyed. In 1945, the Historic Monuments Commission decided to first strengthen and clear the building: roofing of the chancel, temporary strengthening of the bricklaying, removing of rubble covering the upper sections of the building. These works were completed in 1955. From 1948 till 1958, the north tower and its steeple were restored. From 1960 till 1964, works were undertaken to repair the north side aisle roof structure and covering.
Exterior
In spite of its small size, the building is one of the flamboyant gothic architecture masterpieces in the south of the Middle Ages Empire. Plans and vaults are examples of the gothic style artistic language, the main nave without triforium is a typical example for the southwest of the empire.
The west facade portal and the tower are both major elements of the collegiate. The portal is 59 feet (18 metres) high and 26 feet (8 metres) wide. Both portals with archivolts, the upper part with figures and tympanums topped by another one, larger, with three archivolts and a five-part tympanum. In this composition, there are 150 sculpted scenes with about 500 figures, who illustrate scenes from the life of the Virgin Mary on the main tympanum, the Nativity and the Magi Kings on the small right tympanum, and the Crucifixion on the left one. Just above the portal, Jesus as Judge of the world with John the Baptist and the Virgin Mary. On the pediment, St. Theobald with pilgrims.
The other jewel is the 256-foot (78-metre) high bell tower. It is one of the rare Middle Ages bell tower with a 72-foot (22-metre) high tracery, close to the one at Basel cathedral. From 131 feet (40 metres) on, the tower is octagonal; a staircase is present in the southwest section. The most ancient bell dates from 1467 and two others from 1826.
The main nave is 75 feet (23 metres) long, 36 feet (11 metres) wide and 72 feet (22 metres) high. The chancel if 72 feet (22 metres) long.
Interior
The chancel houses the largest group of 15th-century stained glass windows (1423-1431, eight 49-foot/15-metre high stained glass windows, 40 % reconstructed) preserved in Alsace in spite of the restorations executed. In fact, new chancel stained glass windows were inaugurated in 2010. They are the work of Fr. Kim En Joong. The north side aisle stained glass windows, in the flamboyant style, date from around 1455.
The church houses a wooden polychrome sitting statue of St. Theobald dating from 1500, a linden winegrowers Madonna dating from 1510, and in the chancel, 15th-century statues of the apostles. The chancel stalls, executed by decision of the 1441 Basel Council and adorned with 169 figures, are the most beautiful in Alsace (restoration 1902-1906). Paintings from baroque period are from 1719 and 1733. The baroque frescoes are by François Hillenweck (1623-1695). Font dates from the 16th century. The pulpit, of Alsatian Renaissance style, dates from 1629.
The high altar dates from 1845. The lateral altars were sculpted by Theophile Klem in 1895. Painted reredos were executed by painter Martin Feuerstein (1856-1931), from Barr.
Stained glass windows in the lady Chapel were executed in 1953-1954 by glassmaker Jacques Le Chevallier (1896-1987).
The Organ
The Gallery Organ
A first instrument dates from 1536, but according to Vogeleis, there would have been one earlier, played by Master Petrus, appointed organist in 1486.
The second instrument dates from 1561. It was a small instrument built by Sigmund Peistle, a chemist from Fribourg-en-Brisgau, and installed in a swallow's nest above the pulpit on the south wall of the nave.
In 1825, the organ was transformed by Joseph Callinet, of Rouffach. All elements were replaced and the organ was inaugurated in 1827. He intervened on the instrument in 1841.
The construction of a neogothic-style gallery executed by Theophile Klem, of Colmar, in 1885 puts the table for the installation of a large gallery organ. The contract was awarded to organbuilder Martin Rinckenbach, of Ammerschwihr, who built a 42-stop instrument over three manuals and pedal. This mechanical instrument, with slider windchests, used a Barker machine in the Grand-Orgue division. It was received on October 27th, 1888. The organcase was built by the Klem firm.
On April 14th, 1915, a bomb, which had crossed the nave, reached the organ right on the console. Damage was very important and the remaining equipment was sheltered in the best possible conditions.
In 1923, Joseph Rinckenbach, Martin's son, rebuilt a 52-stop pneumatic action organ with three manuals and pedal. He installed a new tin facade and many zinc pipes.
During the Second World War, the organ was again damaged. In 1955, the pneumatic traction was worn out and, by dry time, the organ could not be played. The Roethinger firm was entrusted to repair the instrument and to enlarge it to 53 stops. Traction became electric. The instrument was inaugurated on July 10th, 1955. The firm revised the reeds in 1961.
The organcase and the double gallery were classified as Historical Monuments on March 14th, 1980.
In 1983, a restoration was mentioned for the first time. It was also the beginning of debates and hesitations, because the organcase was classified, but the organ was not. Reconstruction works were entrusted to Michel Gaillard from Bernard Aubertin Organs with the cooperation of Michel Chapuis as main consultant. The instrument was dismantled in 1994.
The new organ has a console with four manuals and pedal. The Récit is divided in two, a Grand-Choeur (as third manual) and a Récit (as fourth manual), both manuals can be coupled. The Grand-Choeur has the full battery of reeds while Récit has gambas and solo reeds.
All available pipework from Rinckenbach's instrument was reused, cleaned and completely revoiced. Scales were revised to produce a consistent ensemble.
Key action is mechanical with pneumatic assistance. Stop action is pneumatic linked to a mechanical-pneumatic combinator.
Besides both enclosed divisions, the Vox humana is installed in its own swell box and uses a third expression pedal.
The organ was inaugurated on September 22nd 2001 by Michel Chapuis.
The Chancel Organ
Intended to palliate the absence of the gallery organ, removed from 1994 to 2001, organbuilder Claude Jaccord, of Fahy-les-Autrey, built an 8-stop chancel organ over two manuals and pedal, housed in an organcase designed and built by Eric Mourey, of Esprels, whose style was a good match with the rest of the prestigious collegiate. It was installed in 1999.
The small instrument stood its ground during the inauguration of the galley organ in 2001. They were tuned to be played together.
In 2010, the organ was sold to Fraternité Saint-Vincent-Ferrier and moved by Claude Jaccard to Saint-Thomas-d'Aquin monastery, in Chémeré-le-Roi, where it was inaugurated on April 11th, 2010. There is no plan to replace it in Thann.
I. Grand-Orgue |
II. Positif |
|||
---|---|---|---|---|
Montre | 16' | Montre | 8' | |
Bourdon | 16' | Flûte traversière | 8' | |
Montre 8' | II | Bourdon | 8' | |
Bourdon | 8' | Prestant | 4' | |
Flûte majeure | 8' | Flûte traversière | 4' | |
Gambe | 8' | Nasard | 2 2/3' | |
Prestant 4' | II | Flageolet | 2' | |
Flûte à cheminée | 4' | Carillon | I-III | |
Quinte | 2 2/3' | Plein-jeu | III-IV | |
Doublette | 2' | Clarinette | 8' | |
Tierce | 1 3/5' | Tremolo | ||
Progression | III-IX | |||
Cornet | VI | |||
Trompette | 8' | |||
Clairon | 4' |
III. Grand-Choeur |
IV. Récit |
|||
---|---|---|---|---|
Quiuntaton | 16' | Flûte harmonique | 8' | |
Principal | 8' | Gambe | 8' | |
Cor de nuit' | 8' | Voix céleste | 8' | |
Flûte ouverte | 4' | Flûte octaviante | 4' | |
Octavin | 2' | Basson/Hautbois | 8' | |
Mixture | IV | Voix humaine | 8' | |
Bombarde | 16' | |||
Trompette | 8' | |||
Clairon | 4' | |||
Tremolo |
Pédale |
|
---|---|
Flûte | 16' |
Violon | 16' |
Quinte | 10 2/3' |
Flûte | 8' |
Prestant | 4' |
Rinckenbasse | 32' |
Ophicléide | 16' |
Trombone | 8' |
Clairon | 4' |