Description [Français / English] |
Composition sonore Stop List |
Enregistrements Recordings |
Références References |
Retour Return |
![]() |
Dupont, 1762 / Jacquot, 1898, 1935 / Jacquot-Lavergne, 1958 / Gonzalez, 1987
[click on the image or here to obtain a larger picture] |
Située au point culminant de la ville de Verdun, la cathédrale Notre-Dame témoigne de plus de mille ans d’histoire de la cité.
Vers 330, saint Saintin, venant de Meaux, évangélise Verdun et fonde un lieu de culte, il s'agit de l'église dédiée à Saint Pierre et Saint Paul. En 457, saint Pulchrone bâtit, sur les ruines d'un ancien édifice romain, une cathédrale à l'intérieur des remparts, pour se protéger des envahisseurs. C'est à cet endroit qu'est encore située la cathédrale actuelle. Dès cette époque, elle est dédiée à Marie. Ces édifices successifs furent détruits par des guerres féodales ou des incendies.
En 990, l'évêque Heimon construit une nouvelle cathédrale selon le plan roman-rhénan inspiré des grandes églises de Saxe; une cathédrale « double » : une nef, deux transepts, deux choeurs, deux cryptes, quatre tours avec flèches en plomb, cinq portes, et probablement un cloître au sud. La nef de la cathédrale comportait un plafond peint. C'est cette cathédrale, complétée en 1024, qui a gardé sa structure encore aujourd'hui.
En 1047, sous la conduite de l'évêque Thierry, cette cathédrale est agrandie mais elle sera détruite par le feu en 1067. Lors de la reconstruction des parties détruites, qui s'échelonne de 1068 à 1089, le plan carolingien à double choeur est conservé. Suite à la destruction du choeur ouest de la cathédrale par Renaud de Bar, celui-ci est reconstruit, de 1136 à 1160, par l'évêque Albéron de Chiny selon les plans de l'architecte Garin. La cathédrale comporte alors deux niveaux superposés — crypte et chœur — et deux tours s'ouvrant sur le chœur par des chapelles et des chapelles hautes. La cathédrale est consacrée, le 11 novembre 1147, par le Pape Eugène III; un grand vitrail, au dessus de la porte d'entrée, rappelle l'événement. L'édifice mesure, à l'intérieur, 94 mètres (308 pieds) de long; la largeur de la nef est de 12,4 mètres (40,7 pieds); la largeur du transept est de 37 mètres (121 pieds); la hauteur de la voûte est de 18,4 mètres (60 pieds).
Au cours des XIIIe et XIVe siècles, les collatéraux et les transepts sont voûtés dans le style gothique alors que le Doyen laïc Jean Wautrec finance la reconstruction des voûtes de style gothique de la nef et du chœur réalisées par Pierre Perrat tandis que l'éclairage de la nef est assurée par 8 fenêtres à la place des 16 fenêtres romanes.
De 1504 à 1530, les murs sont ouverts pour construire des chapelles gothiques dont celle du Chapelet par Nicolas Masson (1504-1515) et celle de l'Assomption par les chanoines Jacques et François Les Musson (1522-1530). En 1515, un jubé est construit dont il ne reste rien. Tout au long du XVIe siècle, la cathédrale se remplit de monuments funéraires.
Le 2 avril 1755, la foudre tombe sur la Cathédrale et met le feu à la toiture et aux tours. L'incendie qui suivit détruisit une grande partie de l'édifice. Dès 1760, la cathédrale est transformée, lors d'un remaniement majeur, à la mode « baroque » par Mgr de Nicolaï, évêque, et par le chanoine de Plaine (doyen du chapitre): reconstruction du maître autel, nouvelles stalles du chœur, reconstruction des parties hautes des tours orientales, destruction du jubé, aménagement du choeur à l'imitation des églises romaines, réalisation du baldaquin à colonnes torses, une copie de celui de Saint-Pierre de Rome. Le décor extérieur et intérieur, roman et gothique, disparut au profit d’une décoration Louis XV.
Lors de la Révolution, le 28 novembre 1793, la cathédrale est l'objet de pillage.
Pendant la Première guerre mondiale, particulièrement en 1916 et 1917, la cathédrale est endommagée par de nombreux obus; tous les vitraux sont détruits de même que que les voûtes de la nef et des galeries du cloître. Après le conflit, de 1920 à 1935, l'édifice est restauré intelligemment par les architectes Ventre et Delangle. Le chœur occidental est rétabli tel qu'il était au XIIe siècle et les vitraux sont réalisés par la maison Jean-Jacques Gruber. Le 10 novembre 1935, la cathédrale est rendue entièrement au culte et ré-inaugurée.
L'orgue
À la suite du grave incendie survenu en 1755, la cathédrale fut profondément remaniée et son mobilier entièrement renouvelé. C'est dans ce contexte que le grand orgue fut commencé en 1762 par Nicolas Dupont, facteur nancéien de renom, et doté d'un buffet Louis XV à tourelles de très belle tenue, qui mesure environ 12 mètres (39 pieds) en largeur et d'une dizaine de mètres (30 pieds) en hauteur et qui rappelle celui de la cathédrale de Nancy érigé peu avant. Il est installé, en 1766, dans le croisillon sud, adossé au mur un peu au-dessus de la tribune formée par la chapelle Sainte-Marguerite et comporte 44 jeux sur 4 claviers et pédalier.
Sauvé durant la Révolution par son organiste Spery, qui y interpréta des airs patriotiques, l'instrument subit de légers remaniements lors d'interventions par Jean-Baptiste Gavot en 1829 et par Jean-Nicolas Jeanpierre en 1868.
En 1897-98, l'instrument original est transformé selon l'esthétique symphonique par le facteur Théodore Jacquot, de Rambervillers, au coût de 50 000F. L'instrument fut ramené à trois claviers manuels mais doté de 54 jeux, d'une soufflerie électrique et accordé au diapason normal. Le Grand-Orgue conserva sa composition primitive, le Positif étant maintenu au centre de la tribune, mais avec un Récit expressif entièrement neuf. L'instrument fut inauguré le 25 mars 1898.
Très exposé durant la bataille de Verdun au cours de la Première guerre mondiale, l'instrument ne fut pourtant pas anéanti par les obus, mais lors un démontage malencontreux à la hâte au printemps 1918 exécuté par un pseudo-facteur d'orgues. La mécanique fut abîmée et les gros tuyaux métalliques, jugés trop encombrants, aplatis et roulés afin de pouvoir être expédiés, avec ceux de l'orgue de choeur. Entreposé au Carmel de Domrémy-la-Pucelle dans les Vosges, les Carmélites demandèrent, dès 1919, le rapatriement de ce matériel trop encombrant. Les caisses stockées dans la nef à ciel ouvert de la cathédrale, la pluie et la neige achevèrent de rendre inutilisables les éléments démontés dans la précipitation.
Devant cette catastrophe, il fut décidé de commander, le 28 juillet 1932, à la maison Jacquot & Fils, un orgue quasiment neuf derrière le buffet du XVIIIème siècle. Le montage sur place a commencé en mars 1934 simultanément avec la réparation des boiseries, dans des conditions assez précaires, puisque la restauration du gros oeuvre et des vitraux n'était pas encore achevée. L'instrument d'esprit triomphalement post-symphonique est un grand 32 pieds de 64 jeux sur quatre claviers et pédalier fut réceptionné le 1er février 1935. Marcel Dupré et l'organiste titulaire, le chanoine Pierre Camonin, inaugurèrent l'instrument classé "parmi les plus belles orgues de France", le 10 novembre 1935.
Le nouvel instrument ne comporte plus de Positif, la tuyauterie ayant été incorporée dans le grand buffet. Il ne subsiste plus devant la balustrade qu'un écran ocnstitué de la façade du Positif ancien et des tuyaux muets. Cette disposition a permis de loger l'énorme et belle console actuelle.
Après vingt ans de service sans entretien sérieux, l'orgue, qui avait, une seconde fois, subi des dommages résultant du fait de la Deuxième guerre mondiale: secousses lors du bombardement de la cathédrale, destruction des vitraux des fenêtres hautes de la nef, absence de chauffage, et surtout la présence de chauves-souris qui affectionnaient particulièrement les tuyaux d'anches pour y faire leurs nids. En 1954, Jean Lapreste est chargé de préparer un programme de restauration qui sera approuvé le 13 mai 1958. Les travaux. confiés à la maison Jacquot-Lavergne, de Rambervillers, au coût de 2 730 000F et supervisés par Pierre Cochereau, furent complétés en novembre 1958. Encore une fois, Marcel Dupré inaugura l'instrument restauré le 11 novembre 1958.
Le buffet a été classé « monument historique » en mars 1980.
Après avoir envisagé une transformation totale de l'instrument suite à la sécheresse de 1976 qui l'avait condamné au silence, un simple relevage a été décidé et les travaux confiés, en 1986, à la maison Gonzalez qui a préservé son esthétique post-symphonique tout en installant une nouvelle console et en convertissant le Salicional 8' du Grand-Orgue en Quinte. La première audition de l'instrument restauré a été donnée par Marie-Claire Alain le 19 mars 1987, suivie d'un récital du chanoine Pierre Camonin le 17 mai de la même année.
En 1999, un combinateur électronique a été installé par Joël Pétrique.
[cliquer sur l'image ou ici pour obtenir une version agrandie]
Located on the city of Verdun's highest point, Notre-Dame cathedral is the witness of more than a century long of the city's history.
By 330, St. Saintin, coming from Meaux, evangelizes Verdun and sets of worship place, it is a church dedicated to St. Peter and St. Paul. In 457, St. Pulchone erected a cathedral inside the city walls upon an old Roman building's ruins. The location is the one upon which the actual cathedral is built. At that time, it was dedicated to the Blessed Virgin. These buildings were destroyed during feudal wars or fires.
In 990, Bishop Heimon built a new cathedral upon a Rhenish-Romanesque design inspired by large churches in the Saxory region; a "double" cathedral : a nave, two transepts, two chancels, two crypts, four towers with lead spires, five doors, and probably a cloister on the south side. The cathedral's nave had a painted ceiling. From this cathedral, completed in 1024, the actual cathedral still keeps its structure.
In 1047, under Bithop Thierry's supervision, the cathedral is enlarged but it will be destroyed by fire in 1067. When destroyed sections were rebuilt, between 1068 and 1089, the double chancel Carolingian design is preserved. Following the destruction of the western chancel by Renaud de Bar, it was rebuilt, from 1136 to 1160, by Bishop Albéron de Chiny according to plans prepared by architect Garin. At that time, the cathedral is made up of two levels - crypt and chancel - and two towers leading to the chancel through chapels. The cathedral is consecrated, on November 11, 1147, by Pope Eugene III; a large stained glass window located above the main entrance recalls this occasion. From the inside, the building is 308 feet (94 m) long, the nave is 40.7 feet (12.4 m) wide, the transept is 121 feet (37 m) wide, and the vault is 60 feet (18.4 m) high.
In the 13th and 14th centuries, the side ailes and the transepts are vaulted in the Gothic style while lay Dean Jean Wautrec paid for the reconstruction of the Gothic vaults in the nave and the chancel executed by Pierre Perrat while the nave is lighted by 8 windows instead of the 16 Romanesque windows.
From 1504 to 1530, walls are pierced in order to build Gothic chapels; among them the chapels of the Rosary by Nicolas Masson (1504-1515) and of the Assumption by Canons Jacques and François Les Musson (1522-1530). Today, there is no remains of a a rood screen built in 1515. During the 16th century, the cathedral is filled up with funeral monuments.
On April 2, 1755, the cathedral is struck by lightning that sets fire to the roof and the bell towers. The fire destroyed a large part of the building. From 1760, large Baroque styled modifications are executed by Bishop de Nicolai and Canon de Plaine (Chapter Dean): reconstruction of the main altar, new chancel stalls, reconstruction of the high sections of the east towers, removal of the screen rood, redesign of the chancel layout inspired by Roman churches, execution of the fluted pillar baldachino that is a copy of the one in St. Peter's basilica in Rome. The Romanesque and Gothic exterior and interior decoration was replaced by a Louis XV decoration.
During the Revolution, on November 28, 1793, the cathedral was vandalized.
During the first World War, mainly during 1916 and 1917, the cathedral is damaged by numerous bombings; all stained glass windows are destroyed as were the nave's vaultings and the cloister's galleries. After the war, from 1920 to 1925, the building is carefully restored by architects Ventre et Delangle. The western chancel is reinstated as it was in the 12th century and new stained glass windows are executed by the firm Jean-Jacques Gruber. On November 10, 1935, the cathedral is reopened to worship and reinaugurated.
The Organ
Following the 1755 fire, the cathedral was largely modified and its furnishings were completely replaced. It is in this environment that the construction of a large organ began in 1762 by Nicolas Dupont, renown Nancy organbuilder, to be included in a nice Louis XV organcase that measures 30 feet (12 m) wide and about 30 feet (10 m) high inspired by the one recently built for the Nancy cathedral. It was installed in 1766 in the southern transept against a wall just above the gallery formed by the St. Marguerite chapel. It is a 44-stop instrument with four manuals and pedal.
Rescued during the Revolution by organist Spery who played patriotic melodies, the instrument was modified slightly during interventions by organbuilders Jean-Baptiste Gavot in 1829, and Jean-Nicolas Jeanpierre in 1868.
In 1897-98, the original instrument was converted into the symphonic aesthetics by organbuilder Théodore Jacquot, from Rambervillers, at a cost of 50,000F. The instrument was reduced to three manuals but the number of stops was increased to 54. At the same timw, an electric lower was installed and the instrument was tuned to the normal diapason. The Grand-Orgue division kept its original composition, the Positif division remains in the center of the gallery, but a completely new enclosed Récit is installed. The instrument was inaugurated on March 25, 1898.
Badly exposed furing the Verdun battle during the first World War, the instrument was not destroyed by the bombings but by an hastily inopportune dismantling in the spring of 1918 by a pseudo-organbuilder. The action was damaged and large metal pipes, considered too bulky, were flattened out and rolled up in order to be shipped with those from the chancel organ to be stored in Domrémy-la-Pucelle Carmelite convent, in the Vosges region. In 1919, the Carmelite requested that the material be shipped back. The crates were then stored in the cathedral's open-air nave where rain and snow pursued the deterioration of the material.
Facing the catastrophic situation, it was decided to commission, on July 28, 1932, organbuilding firm Jacquot & Son to build a quasi completely new instrument behing the 18th-century organcase. The on-site assembly began in March 1934 while repairs to panellings was going on in precarious consitions because the restoration of the structure and the stained glass windows was not yet completed. The post-symphonic instrument which is a large 32-foot instrument with 64 stops over four manuals and pedal, is received on February 1st, 1935. Marcel Dupré and the titular organist, Canon Pierre Camonin, played the inaugural concert on November 10, 1935. At that time, it was considered as "one of the best instrument in France".
The instrument no longer had a back Positif, pipework had been incorporated in the main organcase. What is left, over the railing, is a screen made of the old Positif's façade with dummy pipes. This layout allowed to house the large actual console.
After twenty years of service without seiour maintenance, the organ, was, for a second time, damaged during the second World War: jolts when the cathedral was bombed, destruction of the stained glass windows of the nave, lack of heating, but mainly by the presence of bats who specially loved reed pipes for their nests. In 1954, Jean Lapreste is commissionned to prepare a restoration program that will be approved on May 13, 1958. Works, commissionned to organbuuilding firm Jacquot-Laverge, from Rambervillers, at a cost of 2,730,000F and supervised by Pierre Cochereau, were completed in November 1958. Again, Marcel Dupré inaugurated the restored instrument on November 11, 1958.
In March 1980, the organcase is classified as an "historical landmark".
Afer considering a complete transformation of the instrument following the 1976 drought that left the instrument silent, it was decided to execute a simple overhaul that was commissionned to organbuilding firm Gonzalez in 1986. The post-symphonic aesthetics of the instrument was preserved eventhough a new console was installed and the Grand-Orgue 8' Salicional was replaced by a Quinte. The restored instrument was inaugurated by Marie-Claire Alain on March 19, 1987 followed by a recital given by Canon Pierre Camonin on May 17.
In 1999, an electronic combinator was installed by Joël Pétrique.
I. Grand-Orgue |
II. Positif |
|||
---|---|---|---|---|
Montre | 16' | Principal | 8' | |
Bourdon | 16' | Bourdon | 8' | |
Montre | 8' | Grosse Flûte | 8' | |
Bourdon | 8' | Diapason | 8' | |
Flûte harmonique | 8' | Salicional | 8' | |
Prestant | 4' | Unda Maris | 8' | |
Fugara | 4' | Flûte | 4' | |
Quinte | 2 2/3' | Quinte | 2 2/3' | |
Doublette | 2' | Flageolet | 2' | |
Cornet | V | Piccolo | 1' | |
Fourniture | IV | Clarinette | 16' | |
Basson | 16' | Clarinette | 8' | |
Trompette | 8' | Cromorne | 8' | |
Clairon | 4' | Voix humaine | 8' |
III. Récit |
IV. Bombarde |
|||
---|---|---|---|---|
Quintaton | 16' | Stentor | 16' | |
Cor de nuit | 8' | Stentor | 8' | |
Flûte traversière | 8' | Stentor | 4' | |
Gambe | 8' | Quinte | 2 2/3' | |
Voix céleste | 8' | Cornet | V | |
Flûte | 4' | Plein-Jeu | VI | |
Nazard bouché | 2 2/3' | Bombarde | 16' | |
Octavin | 2' | Trompette | 8' | |
Tierce | 1 3/5' | Clairon | 4' | |
Plein-Jeu | III | |||
Bombarde | 16' | |||
Trompette | 8' | |||
Basson-Hautbois | 8' | |||
Clairon | 4' |
Pédale |
|
---|---|
Acoustique | 32' |
Flûte | 16' |
Bourdon | 16' |
Quinte | 10 2/3' |
Flûte | 8' |
Bourdon | 8' |
Violon | 8' |
Quinte | 5 1/3' |
Flûte | 4' |
Bombarde | 32' |
Bombarde | 16' |
Trompette | 8' |
Clairon | 4' |