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Brodeur, 1888
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Historique
Cacouna est une municipalité située dans la municipalité régionale de comté de Rivière-du-Loup et dans la région administrative du Bas-Saint-Laurent. Elle est située à environ 225 km (160 milles) à l'est de la ville de Québec. La municipalité a été créée le 22 mars 2006 par la fusion de la municipalité de village de Saint-Georges-de-Cacouna et la municipalité de paroisse de Saint-Georges-de-Cacouna. Elle est aussi une réserve amérindienne de la nation malécite québécoise.
Le 23 décembre 1673, la seigneurie de la Rivière-du-Loup-en-Bas est concédée par le roi à Charles Aubert de La Chesnaye qui est agent général de la Compagnie des Indes occidentales qui à tour concède la seigneurie voisine à l'est à Daulier du Parc. Avant 1696, ce dernier la vend à Charles Aubert de La Chesnaye qui la jouxte à la sienne. Les premiers colons arrivent dans la région en 1721, mais ce n'est qu'en 1758 que des Acadiens, fuyant la déportation, s'y installent en squatters.
Une mission catholique est établie en 1798 la même année que se termine la construction du premier chemin (Chemin Royal). La seigneurie est acquise en 1802 par Alexandre Fraser. En 1809, la mission prend le nom de Saint-Georges-de-Kakouna.
En 1875, la graphie de Kakouna est changée en Cacouna. À la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, avec la construction du chemin de fer jusqu'à Rivière-du-Loup et les provinces maritimes, plusieurs riches familles anglophones de Montréal ou de Toronto y ont bâti des résidences d'été luxueuses, dont une partie demeure à ce jour. En été, le village devenait un lieu de bains de mer, de fêtes et de réjouissances pour ces nantis, et fournissait du travail aux habitants, comme domestiques, femmes de ménage, jardiniers, cochers, etc.
L'armateur et banquier Sir Hugh Montagu Allen y fait construire en 1900 sa résidence d'été, le château Montrose, et persuade ses amis propriétaires du chemin de fer de construire un embranchement de voie ferrée entre Rivière-du-Loup et Cacouna pour que sa famille et ses invités n'aient pas à voyager en voiture à cheval les quelque 12 kilomètres (7 milles) du trajet.
À partir de la grande dépression des années 1930, les riches estivants délaissent peu à peu le village.
L'église
Une première chapelle de bois est érigée en 1810 et le 19 avril 1813 marque l'arrivée du premier curé, l'abbé Joseph-Marie Madran, et l'ouverture des registres paroissiaux. La paroisse a été érigée canoniquement le 1er octobre 1825 par Mgr Joseph-Octave Plessis, archevêque de Québec. Les marguilliers reçoivent la permission de bâtir une nouvelle église en 1830. Les plans prévoient un édifice de 36,5 mètres (120 pieds) sur 13,7 mètres (45 pieds) avec une sacristie de 9,7 mètres (32 pieds) sur 9,1 mètres (30 pieds). Les appels d'offres paraissent le 2 janvier 1834, mais les travaux tardent en raison d'un désaccord sur le choix du terrain où sera construite l'église.
Les travaux d'érection de l'église commencent en 1840. On monte les murs avec des pierres des champs et de la chaux fournies par les paroissiens, mais les travaux cessent peu après pour ne reprendre qu'en 1845 pour se terminer en 1848. D'une grande rigueur architecturale inspirée par les influences néoclassiques de l'époque, l'édifice de pierre se démarque par sa forme rectangulaire sans transept et est surmonté d'un élégant clocher à deux lanternes. La façade est symétrique et est percée de plusieurs d’ouvertures, dont trois portes, trois fenêtres et un oculus éclairant la nef.
L'église présente un plan simple, composé d'une nef rectangulaire prolongée par un choeur plus étroit, très populaire au XIXe siècle. Ce plan, plus économique que celui en croix latine en raison de l'absence de transept, offre néanmoins la possibilité d'installer des autels latéraux. L'édifice illustre aussi une pratique courante à partir de la fin du XVIIIe siècle, qui consiste à aménager la sacristie dans une annexe greffée au chevet, permettant ainsi de dégager complètement l'espace du choeur.
On ne peut affirmer avec certitude que l'architecte est Louis-Thomas Berlinguet (1790-1863), mais chose certaine, elle reflète l'influence de Thomas Baillairgé (1791-1859). Quant au décor intérieur, il est l'oeuvre de François-Xavier Berlinguet (1830-1916), fils de Thomas. De 1852 à 1858, il exécute la voûte à arcs doubleaux, les retables et les tabernacles des trois autels, la chaire, le banc d'oeuvre, les fonts baptismaux, les deux tribunes à l'arrière et certains éléments sculptés de la nef.
Pour François-Xavier Berlinget, alors âgé de 22 ans, il s'agit d'une oeuvre de jeunesse qui est notamment composée d'emprunts à la production de son père auprès de qui il a fait son apprentissage. François-Xavier s'est inspiré, notamment pour le retable du maître-autel, du décor de l'église de Saint-Rémi de Napierville et de Saint-Roch de Québec, réalisé par son père et Louis-Flavien Berlinguet en 1845 et 1848 respectivement. Le décor sculpté, dont l'ornementation abondante évoque la production associée à l'atelier des Écores où son père a été formé, reflète la maîtrise de Berlinguet comme sculpteur. Conçu avec rigueur, ce décor est structuré selon l'esthétique de Thomas Baillairgé, chez qui Berlinguet a parfait sa formation.
En plus de nombreux tableaux importés de Rome à la suite d'un voyage du curé, l'église contient de magnifiques lustres en cristal qui datent de 1890. En 1892, l'église est légèrement modifiée lors de travaux effectués sous la direction de l'architecte David Ouellet (1844-1915). Ce dernier complète l'ornementation par l'ajout des quatorze trophées aux instruments de la Passion qui ornent la voûte, replacent les tombeaux des trois autels, allonge la sacristie de 7,6 mètres (25 pieds) afin de permettre la célébration du culte en semaine durant la saison hivernale, enlève le banc d'oeuvre et dote le chevet d'un clocheton pour accueillir la cloche que le seigneur Alexandre Fraser avait offerte à Cacouna en 1820. En 1896, il remplace toutes les fenêtres et les portes et y insére des encadrements de pierre de taille. Des vitraux exécutés par la maison Bernard Léonard de Québec sont installés dans les fenêtres du choeur en 1897. Lorsque tous ces travaux furent terminés, l'église a été consacrée le 11 septembre 1897.
L'église, de même que le presbytère adjacent construit entre 1835 et 1841 sont maintenant classés « monuments historiques » par le ministère de la Culture et des Communications du Québec depuis le 3 janvier 1957.
Cette église, qui est dans un état de conservation remarquable, constitue un exemple achevé des petites églises paroissiales érigées en milieu rural durant la première moitié du XIXe siècle.
L'orgue
C'est le facteur Eusèbe Brodeur qui a construit l'orgue en 1888.
Depuis son installation, l'instrument a connu trois révisions : l'une effectuée en 1932 par Casavant Frères; une autre en 1973 par Louis Guillemette; une dernière, relevage complet et soigné, effectuée en 1991 par Orgues Létourneau.
Hormis le jeu de Trompette, remplacé en 1973, l'orgue a gardé ses voix et sa mécanique d'origine.
La traction est efficace, même si elle est alourdie du fait que la console est détachée du buffet et retournée contre celui-ci. Les fonds de 8' du Récit ont une première octave flûtée commune et la Tierce de 1 3/5' perdure à travers les reprises du Cornet. La pédale d'expression est instable sauf en ses enclenchements extrêmes.
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History
Cacouna is a municipality located in the Rivière-du-Loup regional municipality and in the Lower St. Lawrence administrative region. It is located in about 160 miles (225 km) east of Quebec City. The municipality was created on March 22nd, 2006, by the merger of St. Georges de Cacouca village municipality with St. Georges de Cacouna parish municipality. It is also a Native reserve for the Québec Maliseet nation.
On December 23rd, 1673, the Rivière-du-Loup-en-Bas seigniory was granted by the King to Charles Aubert de La Chesnaye who was general agent for the Western Indies Company who granted the eastern neighboring seigniory to Daulier du Parc. Before 1696, this last seigniory was sold to Charles Aubert de La Chesnaye who merged it with his. The first settlers arrived in the region in 1721, but it is only in 1758 that Acadians, fleeing the deportation, settled in as squatters.
A Catholic mission was established in 1798 the same year as the construction of the first road (Royal Road) was completed. The seigniory was acquired in 1802 by Alexander Fraser. In 1809, the mission was dedicated to St. Georges-de-Kakouna.
In 1875, the written form of Kakouna was changed in Cacouna. At the end of the 19th century and at the beginning of the 20th century, with the construction of the railway reaching Rivière-du-Loup and the maritime provinces, several rich English-speaking families from Montreal or from Toronto built luxurious summer residences some of which are extant. During the summer, the village became a place for bathing, feasts and celebrations for these wealthy visitors and provided jobs for the residents as servants, cleaning women, gardeners, coachmen, etc.
The ship company owner and banker Sir Hugh Montagu Allen built a summer residence in 1900, the Montrose castle, and persuaded his railway owner friends to build a junction between Rivière-du-Loup and Cacouna so that his family and his guests would not have to travel the about 7-mile (12-km) distance by horse-drawn carriage.
In the Great Depression of the 1930s, the rich summer visitors little by little abandoned the village.
The Church
A first wooden chapel was erected in 1810 and on April 19th, 1813, Fr Joseph-Marie Madran arrived as the resident priest and the established the parish registers. The parish was canonically established on October 1st, 1825, by Archbishop Joseph-Octave Plessis, of Québec City. The churchwardens received permission to build a new church in 1830. Plans called for a 120-foot 36.5-meter) by 45-foot (13.7-meter) building with a 32-foot (9.7-meter) x 30-foot (9.1-meter) sacristy. Tenders were published on January 2nd, 1834, but works were delayed owing to a disagreement concerning the chosen location for the construction.
Construction works on the church began in 1840. Walls were erected using field stones and lime provided by the parishioners, but works stopped shortly afterwards to resume only in 1845 to be completed in 1848. Using an architectural rigor inspired by the neoclassical influence of the time, the stone building stands out by its rectangular floor plan without transepts and topped by an elegant two-lantern belfry. The facade is symmetrical and has many openings, among which three doors, three windows and an oculus lighting the nave.
It cannot be ascertained that the architect was Louis-Thomas Berlinguet (1790-1863), but one thing is certain, the building reflects the influence of Thomas Baillairgé (1791-1859). The interior decor is the work of François-Xavier Berlinguet (1830-1916), Thomas's son. From 1852 till 1858, he executed the traverse arch vault, the reredos and the tabernacles for the three altars, the pulpit, the churchwardens' pew, the baptismal fonts, both back galleries and some sculpted elements in the nave.
For François-Xavier Berlinguet, then 22 years old, it is a youth work mainly composed of borrowings from the works produced by his father who trained him. For the main altar reredos, François-Xavier drew inspiration from the decor of St. Remi church in Napierville and of St. Roch church in Quebec City, executed by his father and Louis-Flavien Berlinguet in 1845 and 1848 respectively. The sculpted decor, whose abundant decoration recalls the production linked to the Écores workshop where his father was trained, reflects Berlinguet's workmanship as a sculptor. Meticulously designed, this decor is structured according to Thomas Baillairgé's aesthetics, where Berlinguet improved his techniques.
Besides numerous paintings imported from Rome following a trip by the parish priest in 1903, the church houses splendid crystal chandeliers which date from 1890. In 1892, the church was slightly modified under the supervision of architect David Ouellet (1844-1915). The decor was then completed with the addition of the fourteen trophies illustrating the instruments of the Passion which adorn the vault. The altars' tombs were replaced, the sacristy was extended by 25 feet (7.6 meters) to allow the celebration of mass on weekdays during winter, the churchwardens' pew was removed and the apse received a small bell tower to house the bell donated by Lord Alexander Fraser in 1820. In 1796, all windows and doors were replaced and cut stone frames were added. Stained glass windows executed by the Bernard Leonard firm of Québec City were installed in the chancel windows in 1897. When all these works were completed, the church was consecrated on September 11th, 1897.
The church, along with the adjacent presbytery built between 1835 and 1841, were classified as 'historical monuments' by the Québec Ministry of Culture and Communications since January 3rd, 1957.
This church, which is in a remarkable conservation condition, is a fine example of small parish churches built in rural areas during the first half of the 19th century.
The Organ
Eusèbe Brodeur built this organ in 1888.
Since its installation, the instrument was revised three times: a first one, in 1932, by Casavant Frères; a second one, in 1973, by Louis Guillemette; and the last one, a complete and careful restoration, executed in 1991, by Orgues Létourneau.Except for the Trompette, replaced in 1973, the organ still has its original pipework and mechanical parts.
The traction is still efficient even though it is hard due to the fact that the console is separated from the organcase and placed in a reverse position. The Recit 8' foundation stops share a common first fluted octave and the Tierce 1 3/5' is present throughout the Cornet repetitions. The expression pedal is unstable except in its extreme positions.
Grand-Orgue |
Récit |
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Montre | 8' | Principal | 8' | |
Bourdon | 8' | Voix céleste | 8' | |
Salicional | 8' | Viole de Gambe | 8' | |
Prestant | 4' | Clarabelle | 8' | |
Flûte harmonique | 4' | Violina | 4' | |
Nazard | 2 2/3' | Hautbois | 8' | |
Doublette | 2' | Tremolo | ||
Cornet | III | |||
Trompette | 8' |
Pédale |
|
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Bourdon | 16' | Violoncelle | 8' |