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Wilhelm, 1999
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L’abbaye de Saint-Benoît-du-Lac, fondée en 1912, compte une cinquantaine de moines qui vivent selon la règle monastique rédigée par saint Benoît, d’où leur nom de « Bénédictins ».
En 1901, une loi civile anticléricale force les bénédictins de France à l’exil. Les moines de Saint-Wandrille, ayant trouvé un refuge précaire en Belgique, songent à s’établir au Canada. En 1912, Dom Pierre-Paul Vannier (1860-1914) y est donc envoyé avec mission de préparer une place à la communauté. Avec l’approbation de Mgr Paul La Rocque (1846-1926), évêque (1893-1926) de Sherbrooke, il se porte acquéreur d’une ferme aux abords du lac Memphrémagog.
Quelques postulants se présentent, et cinq moines français sont envoyés en renfort peu de temps avant la guerre, durant laquelle la petite communauté de Saint-Benoît-du-Lac reste isolée de son abbaye fondatrice. Le 30 novembre 1914, Dom Vannier se noie dans le lac, alors qu’il se rend à Magog en embarcation à moteur. La situation devient critique pour la jeune fondation et, à la fin de la guerre, l’abbaye mère décide de mettre fin à l’expérience. Mais, pour demander le maintien de la fondation, Saint-Benoît-du-Lac envoie deux religieux en Europe qui, finalement, rentrent au pays avec une réponse favorable. La communauté de Saint-Wandrille, ayant pu quitter la Belgique et regagner la France, ne viendra jamais s’établir au Canada.
En 1935, la fondation de Saint-Benoît-du-Lac est élevée au rang de prieuré conventuel, c’est-à-dire de maison autonome. Puis, en 1938, on décide de construire un monastère. Dom Paul Bellot (1876-1944), moine de l’abbaye Saint-Pierre de Solesmes (France) et architecte réputé accepte l’invitation de tracer les plans du nouvel édifice. Les bâtiments sont bénits le 11 juillet 1941.
Le 23 septembre 1952, le monastère est érigé en abbaye, et le très Révérend Dom Odule Sylvain (1912-2010) en devient le premier abbé. C'est durant son abbatiat de plus de 30 ans que sont construits, avec l’aide financière de nombreux amis laïcs, l’hôtellerie, le clocher et la crypte de l’église abbatiale. Les plans sont réalisés par Dom Claude-Marie Côté (1908-1986), moine architecte et disciple de Dom Bellot.
Suivant la démission de Dom Sylvain pour des raisons de santé, le très Révérend Dom Jacques Garneau est élu, le 13 juin 1983, deuxième abbé de Saint-Benoît-du-Lac. C’est sous son abbatiat que commencent, en 1990, les travaux de construction de l’église abbatiale, selon les plans de l'architecte Dan Hanganu (1939-2017), de Montréal.
Le 4 décembre 1994, jour du 82e anniversaire de la fondation du monastère, la communauté entrait enfin dans cette nouvelle église pour en célébrer la dédicace.
L'orgue
La grand orgue de l'église abbatiale a été construit par le facteur Karl Wilhelm de Mont-Saint-Hilaire (Québec) entre juillet 1998 et juillet 1999, il a été installé au cours de l'été 1999. Jacques L'Italien, assisté de François Desautels, en a réalisé l'harmonisation.
Ce grand orgue est situé dans une travée latérale, entre le chœur des moines et la nef. Le buffet est de chêne blanc et dessiné au nombre d'or. Les motifs ornementaux des claires-voies rappellent discrètement certains éléments d'architecture.
Six ans après la construction (1990-1994) et la dédicace de l'église abbatiale (4 décembre 1994), l'entrée de cet orgue marque l'achèvement d'un projet communautaire : donner à la liturgie un cadre architectural et un instrument musical de haute qualité.
D'esthétique germanique, le nouvel orgue entend privilégier l'exécution du répertoire ancien tout en permettant l'exécution des répertoires romantique et moderne. Il se veut un instrument à l'identité claire aux besoins de la liturgie de la communauté monastique.
Dans cette liturgie, en effet, l'orgue remplit deux fonctions : accompagner le chant grégorien et exécuter les œuvres diverses du vaste répertoire de l'orgue. L'accompagnement varie selon qu'il doive soutenir la psalmodie alternée entre deux chœurs, le chant d'un soliste, d'une schola ou encore occasionnellement, à certaines messes, celui de toute l'assemblée des fidèles. L'orgue accompagne habituellement l'office des Laudes (le matin) et des Vêpres (le soir), ainsi que la messe du dimanche et des diverses fêtes qui ponctuent l'année liturgique.
Dans son rôle d'exécution, l'orgue intervient comme soliste au cours des célébrations. Il permet l'exécution de la littérature d'orgue, très riche, héritée des siècles passés. Il s'associe ainsi d'une manière particulièrement significative à la prière de louange que la communauté monastique adresse jour après jour au Seigneur. À certains moments, l'orgue vient joindre sa voix à celle des moines et des fidèles; à d'autres, il contribue à créer des espaces de liberté dans le cœur de ceux qui l'entendent et à susciter en eux des sentiments qui s'épanouissent en prière.
Le 12 décembre 1999, le Père Abbé, Dom Jacques Garneau, bénissait le nouvel instrument et, le 27 mai 2000, Dom André Laberge donnait le récital d'inauguration.
Détails techniquesL'orgue a été construit selon des principes classiques en facture d'orgue. C'est pourquoi, après plusieurs siècles, ces principes sont encore utilisés et appréciés.
Il possède un système à «traction mécanique» entre les touches et les soupapes des tuyaux alors que le lien entre les tirants et les registres est électrique, ce qui permet l'utilisation d'appareils électroniques tels le combinateur et le séquenceur. Grâce à ces dispositifs, l'organiste peut enregistrer à l'avance une multitude de combinaisons différentes de jeux ou registrations. Il accède à ces combinaisons préenregistrées à l'aide des boutons situés sous chacun des claviers et au-dessus du pédalier. Deux panneaux, placés au bas du lutrin, servent au contrôle électronique.
L'instrument, qui pèse plus de huit tonnes, est composé de quatre divisions totalisant 42 jeux, contrôlés par des tirants placés de chaque côté des trois claviers :
Des tuyaux ont été disposés dans des tourelles situées de part et d'autre du buffet central pour permettre un meilleur équilibre sonore et favoriser une bonne diffusion des sons dans l'église.
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The St Benoît-du-Lac Abbey, founded in 1912, numbers a little more than fifty monks living under the Rule of St Benedict.
In 1901, anticlerical laws in France drove all Benedictine monks into exile. The monks in St Wandrille settled in Belgium. Their situation was so precarious that the monks considered a transfer to Canada. In 1912, Dom Pierre-Paul Vannier (1860-1914) was sent to examine this possibility and to prepare for the eventual arrival of the community. With the approval of Paul La Rocque (1846-1926), bishop (1893-1926) of Sherbrooke, he purchased a farm on a hillside overlooking Lake Memphremagog.
A few postulants asked to be received and a few monks were sent from France, shortly before the war, to strengthen the new community. But all through the war the young community was cut off from St Wandrille. Worse still, in 1914, Dom Vannier drowned in the lake, on his way to Magog in a motor boat. The situation was critical, and at the end of the war, the founding Abbey decided to put an end to the experience. The Canadian monks sent two of theirs to plead for the continuation and did so well that the order was rescinded. The community of St Wandrille, having found a new refuge in France will never come to Canada.
In 1935, St Benoît-du-Lac became an autonomous house. In 1938, the monks decided to build a monastery and Dom Paul Bellot (1876-1944), renowned architect, from St Peter Abbey, in Solesmes (France), was asked to prepare the plans. The new buildings were blessed on July 11, 1941.
On September 23, 1952, the monastery was raised to the status of an Abbey, and the Very Reverend Dom Odule Sylvain (1912-2010) was elected as its first abbot. During his 30 years of tenure, the guesthouse and the crypt of the church were erected. The plans are those of Dom Claude-Marie Côté (1908-1986), a disciple of Dom Bellot.
After Dom Sylvain’s resignation in 1983, the Very Reverend Dom Jacques Garneau was elected as his successor and second abbot. Under his direction, in 1990, work began on the construction of the Abbey church according to the plans of architect Dan Hanganu (1939-2017), of Montréal.
God favoring the project, the monks were able to celebrate the Solemn Dedication of their church on December 4, 1994, the 82nd anniversary of the foundation.
The Organ
Built by organbuilder Karl Wilhelm from Mont-Saint-Hilaire (Québec) between July 1998 and July 1999, it was installed during the summer of 1999. It was voiced by Jacques L'Italien assisted by François Desautels.
This large instrument is located in a lateral bay between the monks' chancel and the nave. The case is made of white oak and is designed according to the golden section. Decorative patterns on pipe shades discreetly recall some architectural elements.
Six years after the construction (1990-1994) and the consecration of the Abbey church (December 4, 1994), the arrival of this organ sets the final touch to a community project. It is an instrument truly adapted to the liturgical needs of the monastic community.
In this liturgy, the organ plays two roles: Gregorian chant accompaniment and the performance of organ works coming from the vast organ literature. The accompaniment role varies whether it is called to support the alternated psalmody between two choruses, the chant from a soloist, a chorus or occasionally, during some masses, the assembly. The organ is usually used during Laudes (in the morning) and Vespers (in the evening) and during masses celebrated on Sundays and on some feast days during the liturgical year.
In its performance role, the organ intervenes as a soloist during the liturgies. Works performed are drawn from the rich organ literature inherited from past centuries. The organ plays an important role and is associated with the prayer of praise given to the Lord, every day, by the monastic community. The organ either joins the monks' voices and the ones from the assembly or contributes to creating peaceful moments in the heart of those who listen to it and predisposes to prayer.
On December 12, 1999, the Abbot, Dom Jacques Garneau, blessed the instrument and, on May 27, 2000, Dom André Laberge performed the inaugural recital.
Technical detailsThe organ has been built according to organbuilding classical principles. It is why, after many centuries, these principles are still used and appreciated.
A key mechanical action is used between the keyboard and the pallets while the stop action is electrical which allows the use of electronic accessories such as a combinator and a sequencer. Thanks to these accessories, the organist can store a multitude of different combinations of stops or registrations. He sets up these preregistered combinations with the help of push buttons located under each manual and above the pedalboard. These electronic controls are monitored using the two panels, located under the music rack.
The instrument, which weighs more than eight tons, has four divisions for a total of 42 stops controlled by the drawknowbs located on each side of the three manuals:
Pipeworks have been installed in the lateral towers located on each side of the central organ case in order to obtain a better sound balance and ease sound distribution throughout the church.
II. Hautpwerk |
III. Schwellwerk |
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Bourdon | 16' | Prinzipal | 8' | |
Prinzipal | 8' | Gambe | 8' | |
Rohrflöte | 8' | Hohlflöte | 8' | |
Viola da gamba | 8' | Céleste | 8' | |
Oktave | 4' | Prinzipal | 4' | |
Spitzflöte | 4' | Flûte harmonique | 4' | |
Quinte | 2 2/3' | Nasard | 2 2/3' | |
Superoktave | 2' | Waldflöte | 2' | |
Cornet 8' (C1 - d3) | V | Terz | 1 3/5' | |
Mixtur 1 1/3' | IV | Mixtur 2' | IV | |
Trompette | 8' | Dulzian | 16' | |
Oboe | 8' | |||
Tremblant |
I. Positiv |
Pedalwerk |
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Gedackt | 8' | Prinzipal | 16' | |
Salicional | 8' | Subbass | 16' | |
Prinzipal | 4' | Prinzipal | 8' | |
Rohrflöte | 4' | Bourdon | 8' | |
Nasard | 2 2/3' | Oktave | 4' | |
Oktave | 2' | Rauschpfeife 2 2/3' | IV | |
Terz | 1 3/5' | Posaune | 16' | |
Larigot | 1 1/3' | Trompete | 8' | |
Scharf 1' | III | Clairon | 4' | |
Cromorne | 8' | |||
Tremblant |