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Casavant, Opus 1290, 1928
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Le 11 décembre 1875, Mgr Ignace Bourget (1799-1885), évêque (1840-1876) de Montréal érige canoniquement la paroisse Sacré-Coeur-de-Jésus à partir du territoire de la paroisse Sainte-Brigide et nomme l'abbé Arsène-Pierre Dubuc (1842-1922) en tant que premier curé (1875-1892). Deux mois plus tard, la paroisse fait l'acquisition d'un vieux moulin qu'elle transforme en église. Cet édifice sert au culte jusqu'en 1877, époque à laquelle est bénite la crypte de l'église commencée au mois de février 1876 sous la direction de l'architecte Adolphe Lévesque (1829-1913) par les entrepreneurs Desautels et Chartrand. Quoique les plans de l'église supérieure soient prêts, les travaux sont interrompus par une crise économique qui sévit alors. Dix ans plus tard, en 1886, Mgr Édouard-Charles Fabre (1827-1896), archevêque(1876-1896) de Montréal, demande à l'architecte Joseph Venne (1858-1925) d'élaborer de nouveaux plans pour l'église supérieure. Les travaux sont repris et la nouvelle église est inaugurée le jour de Noël 1887.
La nouvelle église se distingue par son style gothique flamboyant du XVe siècle avec quelques rappels mauresques à l'extérieur. Un magnifique clocher de près de 80 mètres (262 pieds) orne la façade. L'édifice est vaste : plus de 4 300 mètres carrés (46 268 pieds carrés). Le vestibule s'ouvre sur une haute et vaste nef de sept travées.
Le 4 avril 1922, un incendie détruit l'intérieur de l'église ainsi que la flèche du clocher. Lors de la reconstruction dans les même murs, un nouveau matériau, le béton armé, est utilisé pour une des premières fois. Cette technique permet d'ornementer les arcs de fines nervures qui allègent l'ensemble tout en conservant le style gothique recherché par Venne. La flèche du clocher ne sera jamais reconstruite.
L'intérieur est reconstruit en 1922-1923 par l'entrepreneur Ulric Boileau selon les plans des architectes Joseph et Émile (1896-1975) Venne. La voûte rappelle celle de la basilique Notre-Dame à la différence près qu'elle est brillamment éclairée par des fenêtres et des rosaces latérales aux verres colorés qui tamisent la lumière. La chaire en bois sculpté, exécutée à Lyon par la maison Berzines, est une véritable oeuvre d'art, de très belle facture et d'une légèreté qui rend véritablement l'esprit gothique. Elle est le seul élément de la première église à ne pas avoir été détruit dans l'incendie de 1922. La sacristie est dotée de riches boiseries. La table de communion en marbre blanc repose sur des colonnette d'onyx du Mexique.
Toute l'architecture converge vers le choeur occupé par un maître-autel monumental en marbre blanc orné de trois bas-reliefs encadrés des statues des évangélistes. Toutefois, c'est dans le retable de stuc qui s'étale derrière et de chaque côté du maître-autel et qui meuble tout le fond du choeur que Joseph Venne laisse libre cours à sa passion créatrice. Dans la partie inférieure, une série de bas-reliefs représentent des scènes bibliques puis, en douze mosaïques de verre multicolore et de moulages, se déploie un groupe de saints et saintes. Enfin, un haut-relief représente l'apothéose du Sacré-Coeur-de-Jésus entouré d'anges qui portent sa couronne céleste domine le tout. Cet impressionnant moulage est exécuté dans les ateliers de la maison Carli et Petrucci de Montréal
Les paroisses Sainte-Catherine-d’Alexandrie (1912), Sainte-Marguerite-Marie (1924) et Notre-Dame-de-Guadalupe (1980) ont toutes été détachées de son territoire.
Lorsque le clocher centenaire a dû être rabaissé à l’automne 2020 faute d’argent pour sa restauration, ses cinq immenses cloches de bronze semblaient vouées à la ferraille. Grâce à André Pappathomas, maître de chœur de la paroisse a proposé de déménager les cloches à l’intérieur afin de les utiliser comme instruments de musique. Lourdes de près de 4 546 kg (10 000 lbs) combinées, ornées de figures parfois insolites, telles des gargouilles moustachues, les cinq mastodontes d’airain ont attiré une foule de curieux dont l’émerveillement se lisait dans leur regard et qui admirait ces cloches magnifiques pour la première fois après les avoir entendues sonner parfois des milliers de fois. Ces cloches, fondues par la firme Paccard d'Annecy en France entre 1907 et 1924, portent des noms depuis leur « baptême » dans la paroisse. Elles s'appellent Jules-Joseph qui sonne le FA, le bourdon, prénommé Pierre-Pie-Paul, sonne le DO, Marthe-et-Marie qui somme le LA, Anne-Marie qui sonne le SOL, et François-Louis qui sonne le DO à l'octave. Elles sont placées, immobiles, sur des socles spécialement créés par André Fournelle.
L'édifice a reçu la cote « supérieur » de la part du Conseil du patrimoine religieux du Québec et celui « d'immeuble de valeur patrimoniale exceptionnelle » de la part de la ville de Montréal.
L'orgue
Un premier instrument est installé en 1891 par Louis Mitchell (1823-1902). C'est un instrument de 42 jeux répartis sur trois claviers et pédalier provenant du théâtre Queen's Hall de Montréal.
En 1917, la maison Casavant Frères construit un nouvel instrument de 53 jeux répartis sur quatre claviers et pédalier, Opus 697, en utilisant une partie du matériel sonore de Mitchell et en y ajoutant un clavier de Solo. Cet instrument est détruit lors de l'incendie de 1922.
L'instrument actuel, inauguré le 23 décembre 1928 par Eugène Lapierre (1899-1970), est dans son état original et n'a subi aucune modification.
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On December 11, 1875, Ignace Bourger (1799-1885), bishop of Montréal canonically established the Sacré-Coeur-de-Jésus (Sacred Heart of Jesus) parish from territory taken from St. Brigide parish and appointed Fr Arsène-Pierre Dubuc (1842-1922) as the first parish priest (1875-1892). Two months later, the parish purchased an old mill which was converted into a church. This building was used for worship until 1877, when the crypt of the new church was completed. The construction of the new church began in February 1876 was carried out by contractor Desautels ? Chartrand under the supervision of architect Adolphe Lévesque. Though the plans for the upper church were ready, work was suspended due to an existing economic crisis. Ten years later, in 1886, Edouard-Charles Fabre (1827-1896), archbishop (1876-1896)of Montréal, asked architect Joseph Venne (1858-1925) to prepare new plans for the upper church. Construction resumed and the new church was inaugurated on Christmas Day 1887.
The new church was famous for its 15th-century flamboyant Gothic style with some Moorish elements on the outside. The facade also featured a magnificent 262-foot (80-meter) bell tower. The building is huge : more than 46,268 square feet (4,300 square meters). The narthex opens to a seven-bay high and large nave.
On April 4, 1922, a fire destroyed the church interior and the high spire. In the reconstruction within the same walls, a new material, reinforced concrete, was used for one of the very first times. This technology allowed the decoration of the arches with fine ribs while reducing the overall weight and keeping in line with Venne's Gothic style. The spire will never be rebuilt.
The interior was rebuilt in 1922-1923 by contractor Ulric Boileau based on plans prepared by architects Joseph and Émile (1896-1975) Venne. The nave vault reminds the one in Notre-Dame Basilica but it is different because it is brilliantly lit by windows and by color-glass lateral rose windows. The wood sculpted pulpit, executed in Lyons by the Berzines firm, is a true work of art, very nicely and delicately built in the Gothic style. It is the only element from the previous church that was not destroyed in the 1922 fire. The sacristy is endowed with rich woodwork. The communion table is made of white marble which rests on small onyx columns from Mexico.
The whole architectural design converges on the chancel where stands a white marble monumental main altar adorned with three bas-reliefs surrounded by statues representing the Evangelists. Nevertheless, it is in the stucco reredos spreading out behind and on each side of the main altar and which occupies the complete lower section of the chancel that Joseph Venne let his creative passion go free. In the lower section, a series of bas-reliefs depict biblical scenes then above it, a group of saints are depicted in twelve mosaics of multicoloured glass and molding. Finally, a high relief representing the apotheosis of the Sacred Heart of Jesus surrounded by angels who carry his celestial crown completes the work. This impressive molding was executed in the Carli and Petrucci worshop in Montréal.
St. Catherine of Alexandria (1922), St. Marguerite-Mary (1924) and Our Lady of Guadalupe (1980) parishes were all established from the parish's original territory.
When, in the fall of 2020, the hundred-year-old bell tower had to be lowered due lack of money for its restoration, its five huge bronze bells seemed dedicated for scrap metal. Thanks to André Pappathomas, parish choir director suggested to move the bells indoors and to use them as musical instruments. weighing about a combined 10,000 lb (4,546 kg), decorated with somehow unusual figures, such as gargoyles with a moustache, the five bronze mastodons attracted a crowd of curious whose wonder could be read in their faces and who were viewing for the first time these splendid bells after having heard them a thousands of times. These bells, cast by the Paccard firm in Annecy (France) between 1907 and 1924, carry names since their 'christening' in the parish. They are: Jules-Joseph resounding the "F", the bourdon called Pierre-Pie-Paul resounding the "C", Anne-Marie resounding the "G", Marthe-Marie resounding the "A", and François-Louis resounding the "octave C". They are installed, stationary, on plinths especially created by André Fournelle.
The building received the « superior » rating from the Québec Religious Heritage Council, and the « heritage building of exceptional value » rating from the City of Montréal.
The Organ
A first instrument was installed in 1891 by Louis Mitchell (1823-1901). It was a 42-stop, 3-manual instrument coming from Queen's Hall Theater in Montréal.
In 1917, Casavant Frères built a new four-manual, 53-stop instrument, Opus 697, using part of Mitchell's pipework and adding a Solo division. This instrument was destroyed in the 1922 fire.
The actual instrument, inaugurated on December 23, 1928, by Eugène Lapierre (1899-1970), is in its original condition and has never been modified.
II. Grand-Orgue |
I. Positif |
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Montre | 16' | Principal | 8' | |
Montre | 8' | Mélodie | 8' | |
Gemshorn | 8' | Dulciane | 8' | |
Principal étroit | 8' | Flûte d'amour | 4' | |
Bourdon | 8' | Nazard | 2 2/3' | |
Flûte ouverte | 8' | Flageolet | 2' | |
Prestant | 4' | Clarinette | 8' | |
Flûte harmonique | 4' | Tremolo | ||
Doublette | 2' | |||
Mixture | IV | |||
Trompette | 8' |
III. Récit |
Pédale |
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Bourdon | 16' | Flûte ouverte | 16' | |
Principal | 8' | Bourdon | 16' | |
Bourdon | 8' | Flûte | 8' | |
Viole de gambe | 8' | Violoncelle | 8' | |
Voix céleste | 8' | Bourdon | 8' | |
Flûte traversière | 4' | Bombarde (ext) | 16' | |
Violon | 4' | Trompette | 8' | |
Octavin | 2' | |||
Cornet | III | |||
Trompette | 16' | |||
Trompette | 8' | |||
Hautbois | 8' | |||
Voix humaine | 8' | |||
Clairon | 4' | |||
Tremolo |