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Casavant, Opus 350/646, 1909/1916
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L'église Saint-Charles-Borromée est située dans le secteur de la Pointe-Saint-Charles. Ce secteur, qui fait maintenant partie de l'arrondissement Sud-Ouest, est le plus ancien secteur de Montréal, après le Vieux-Montréal. Il est nommé en l'honneur de saint Charles Borromée, saint patron de Charles LeMoyne.
Histoire
Avant la venue des Européens au XVIIe siècle, le territoire est nommé Teiontiakon par les Autochtones et sert de lieu de pêche et de chasse. En 1654, Paul Chomedey, sieur de Maisonneuve (1612-1676), fondateur, en 1642, de Ville-Marie (Montréal), concède une terre sur cette pointe à Charles LeMoyne, seigneur de Longueuil et de Châteauguay (1626-1685) et une autre au beau-frère de LeMoyne, Jacques Le Ber (v1633-1706).
En 1659, les Sulpiciens, sous la direction de Gabriel Thubières de Levy de Queylus (1612-1677), y établissent le domaine Saint-Gabriel. En 1662, c'est au tour de Marguerite Bourgeoys (1620-1700) d’obtenir, au nom de la Congrégation Notre-Dame, deux concessions: une première le 25 août, et une seconde le 31 octobre. Le 16 janvier 1663, elle achète la terre d'Urbain Boudreau dit Graveline (1623-1695) qui est contiguë à la sienne. Le 21 septembre 1668, elle prend possession de la terre et de la maison de Jacques Le Ber. Sur ce territoire, elle établit une ferme et un ouvroir pour l’éducation des jeunes filles et pour y loger les Filles du Roy. En 1693, François Le Ber (v1626-1694) cède sa terre à François Charon de la Barre (1654-1719), fondateur d’une communauté de frères qui exploite l’Hôpital général de Ville-Marie, et ce, jusqu'en 1737 où il est transféré sous la direction des Soeurs de la Charité (Soeurs Grises) de Marguerite d’Youville (1701-1771) qui viennent s'établir sur cette même terre. Au milieu du XIXe siècle, le territoire actuel Pointe-Saint-Charles appartient à 80 % à des communautés religieuses.
À partir de 1821, le paysage se transforme radicalement alors que des hommes d'affaires financent la construction d'un canal entre Lachine et Montréal pour répondre à la concurrence du canal Érié. La construction de la ligne ferroviaire du Grand Tronc et celle du pont Victoria, inauguré en 1860, stimule tout autant la croissance économique, démographique qu'immobilière. Diverses entreprises occupent les berges du canal qui est élargi entre 1843 et 1848. Des emplois sont créés, attirant une importante main-d'oeuvre dont des ouvriers spécialisés venus d'Angleterre et d'Écosse. Les Canadiens-Français et les Irlandais catholiques généralement peu scolarisés forment, quant à eux, une main-d'oeuvre locale. En 1846-1847, plusieurs milliers d’immigrants irlandais, victimes d’une épidémie de typhus, sont accueillis par les Soeurs Grises, dans des bâtiments rudimentaires. À partir de la deuxième moitié du XIXe siècle, un intense mouvement de construction résidentielle se produit pour y loger cette main-d'œuvre et transforme le milieu jusqu'alors relativement peu urbanisé. En 1875, le quartier compte 75 % d'anglophones avec une majorité d'Irlandais, et 25 % de Canadiens-Français.
Le 23 décembre 1874, la municipalité du Village Saint-Gabriel est incorporée. Elle correspond à la portion de Pointe-Saint-Charles située à l’est de la rue Island, l’autre section faisant alors partie du quartier Sainte-Anne de la ville de Montréal. Comme la plupart des municipalités de banlieue de Montréal qui font face à des difficultés financières, le Village prend la décision de s'annexer à la ville de Montréal le 25 mai 1887.
La paroisse
Les quelques familles et les communautés religieuses de Pointe-Saint-Charles sont d’abord desservies par la chapelle Sainte-Anne, construite par Pierre Le Ber (1669-1707) et dont la première messe y a été célébrée le 17 novembre 1698. Le 11 mai 1723, la chapelle de la maison de la ferme de la Congrégation de Notre-Dame est consacrée par Mgr Jean-Baptiste de la Croix Chevrières de Saint-Vallier (1653-1727), évêque (1687-1727) de Québec. Ces deux chapelles sont alors rattachées à la paroisse Notre-Dame, érigée canoniquement le 30 octobre 1678 par Mgr François de Montmorency Laval (1623-1708), évêque (1674-1688) de Québec. Elles sont desservies tour à tour par les prêtres de cette paroisse jusqu'en 1812 puis par ceux de l'église Saint-Henri (érigée en paroisse le 2 juillet 1867) jusqu'en 1862, puis par ceux de l'église Saint-Joseph (érigée en paroisse le 16 novembre 1867) jusqu'en 1873.
En 1864, la paroisse Notre-Dame couvre toute l’île de Montréal et compte 100 000 âmes. Mgr Ignace Bourget (1799-1885), évêque (1840-1876) de Montréal, obtient, en 1865, de Rome, malgré l'opposition des Sulpiciens qui dirigent la paroisse et le séminaire, l’autorisation de procéder à son démembrement. De septembre 1866 à décembre 1867, Mgr Bourget crée dix nouvelles paroisses qui sont toutes reconnues civilement en janvier 1873. Ce contexte rend maintenant possible la création de nouvelles paroisses.
Pour desservir la population anglophone du secteur, plusieurs églises protestantes s'organisent: les presbytériens (1860), les méthodistes (1864), les baptistes (1868), les anglicans (1871), et les congrégationalistes (1890). Les catholiques anglophones, principalement irlandais, obtiennent, le 1er mai 1870, l'autorisation de mettre sur pied la mission St. Gabriel. Cette mission relève de l'église St. Ann, elle-même une mission établie en 1854 sous la juridiction de l'église St. Patrick (érigée en paroisse le 16 novembre 1867) pour desservir les Irlandais catholiques du faubourg Saint-Anne. Une chapelle de bois est construit pour la nouvelle mission St. Gabriel en 1873. Le 11 décembre 1875, Mgr Ignace Bourget érige canoniquement la mission St. Gabriel en tant que en paroisse et nomme l'abbé John-James Salmon comme premier curé. Le territoire de la paroisse est un détachement de celles de Saint-Henri et de St. Ann et a pour mission de desservir tant les catholiques tant de langue anglaise que ceux de langue française. L'église St. Ann sera démolie en 1970 tandis que son territoire est supprimé en 1982 et retourné à la paroisse St. Patrick.
À la fin des années 1870, la population catholique francophone du secteur est desservie par deux églises. Ceux qui habitent à l'est de la rue Island sont rattachés, depuis 1862, à l’église Saint-Joseph, du faubourg Sainte-Anne, et ceux qui résident à l'ouest de la rue Island, tant anglophones et francophones, depuis 1873, par l’église St. Gabriel.
Comme la population augmente, principalement celle de langue française, la chapelle St. Gabriel devient de plus en plus trop petite. Le curé invite alors les francophones à former une nouvelle paroisse. Une requête est expédiée, le 10 août 1882, à Mgr Édouard-Charles Fabre (1827-1896), archevêque (1876-1896) de Montréal, pour obtenir la création d'une paroisse francophone. Cette requête, renouvelée les 13 et 28 février 1883, est acceptée et, après les procédures d'usage, la paroisse, dédiée à saint Charles Borromée, est canoniquement érigée le 27 avril 1883. L'abbé Siméon Rouleau (1847-1905) est nommé comme premier curé (1883-1887). La nouvelle paroisse obtient, comme territoire, tous les catholiques de langue française de la paroisse St. Gabriel et une partie du territoire de la paroisse Saint-Joseph.
Le 17 janvier 1948, Mgr Joseph Charbonneau (1892-1959), archevêque (1940-1950) de Montréal, érige canoniquement la paroisse Saint-Jean-l’Évangéliste à partir du territoire de la paroisse Saint-Charles-Borromée et nomme l'abbé Henri Gaboury comme premier curé. En septembre 1998, l'église de cette paroisse est vendue à la Montreal Filipino Seventh Day Adventist Church et son territoire est retourné à la paroisse d'origine.
L'église
À la suite de la création de la paroisse, une chapelle temporaire en bois est érigée à l'emplacement de la sacristie actuelle. Le chantier monopolise plusieurs paroissiens qui y travaillent de corvée, jour et nuit, pendant deux semaines. L'édifice est bénit le 24 juin 1883, lors de la célébration de la première messe.
En quelques années, les deux chapelles, tant francophone qu'anglophone, deviennent trop petites. Afin de leur permettre de construire de plus vastes églises, les Sulpiciens cèdent un grand terrain qui doit servir aux deux communautés. C'est ce qui explique pourquoi les deux églises sont construites si près l'une de l'autre. En 1888, le projet de construction d’une église pour la communauté francophone est approuvé par les autorités diocésaines. Toutefois, le projet doit se réaliser en deux phases: d'abord une crypte puis l'église supérieure. La préparation des plans de la crypte est confiée aux architectes Maurice Perrault (1828-1903) et Albert Mesnard (1847-1909). Les travaux de construction débutent en 1889 et sont achevés en 1891 au coût de 53 000 $. L'édifice est bénit le 22 février 1891 par Mgr Fabre.
Aussi en 1891, la communauté St. Gabriel entame la construction de son église selon les plans des architectes Maurice Perrault et Albert Mesnard. Les travaux, réalisés par l'entrepreneur Camille Prévost sont exécutés en 1895. Un incendie, survenu en juin 1956, détruit le toit, les deux clochers latéraux ainsi que l'intérieur de l'église. Les travaux de reconstruction sont confiés à l'architecte John H.R. Bird (1923-2008) et sont réalisés par la firme Ross & Anglin. Les clochers ne sont pas reconstruits. Les murs extérieurs sont conservés, mais ne forment pas une enveloppe de support; une structure secondaire en bois laminé est insérée pour soutenir le toit. L'intérieur est complètement réaménagé. Elle est réouverte au culte en 1959.
Quant à l'église supérieure Saint-Charles, elle est construite entre 1901 et 1905 selon les plans de l'architecte Albert Mesnard par l'entrepreneur Boileau & Frères. Cet édifice, de styles roman, gothique et byzantin, possède non pas un clocher, mais une véritable couronne royale surmontée d'une flèche. Le coût final est de 156 000 $. Une partie de l'édifice est incendiée le 5 juillet 1913.
La reconstruction de l'église reprend ce qui reste de l'ancien édifice. Immédiatement, la crypte est déblayée et reconstruite sous la supervision des architectes Joseph-Honoré MacDuff (1868-1918) et Ludger Lemieux (1872-1953) par l'entrepreneur D. E. Deakin au coût de 34 370 $. De l'église supérieure, les deux tiers de la façade, depuis la base jusqu'aux fenêtres centrales avec ses éléments architecturaux variés, sont conservés. Les doubles clochers et le reste de la façade sont construits en 1914 à partir de nouveaux plans préparés par les architectes MacDuff et Lemieux par l'entrepreneur Boileau & Frères. Terminée en 1916, l’église a coûté 246 000 $.
En 1905, la Fabrique achète des cloches de la maison Mears & Stinbanks, de Whitechapel (Angleterre), au coût de 3 902 $. Ce premier carillon est bénit, le 17 septembre 1905, par Mgr Paul Bruchési (1855-1939), archevêque (1897-1939) de Montréal. Comme il n'existe pas de clocher, les cloches sont placées en plein air. Ce carillon, d’un son nasillard et sonnant faux, n’est pas apprécié des paroissiens. Il est revendu en 1910 pour 1 450 $. La même année, un nouveau carillon est acheté de la maison Amédée Bollée, de Mans (France). Installé le 1er août suivant, il est détruit lors de l’incendie de 1913. En 1928, cinq cloches sont achetées de la même maison au coût de 9 000 $. Elles sont bénites, le 14 octobre 1928, par Mgr Georges Gauthier (1871-1941), évêque coadjuteur (1912-1939) de Montréal.
L'église est consacrée, le 4 octobre 1958, par le cardinal Paul-Émile Léger (1904-1991), archevêque (1950-1968) de Montréal.
L'édifice
L'édifice, en forme de croix latine, possède un choeur en saillie avec une abside droite. Il possède une nef à trois vaisseaux avec tribunes à l'arrière et dans les transepts. Les murs extérieurs sont recouverts de pierre tandis que les murs intérieurs sont recouverts de plâtre. La voûte forme un arc en plein cintre.
L'intérieur
La composition originale d'une nef à trois vaisseaux, soit deux bas-côtés et une nef centrale,est conservée et entrecoupée d'un transept. Entièrement détruite lors de l'incendie, la décoration intérieure est refaite dans le style Beaux-Arts, d'architecture néo-classique, avec des éléments néo-romans, qui rappellent les éléments retrouvés au niveau des clochers, un peu massifs avec leurs arcades plein cintre.
L'église comprend six autels. Les trois principaux, en marbre de Carrare, ont été importés d’Italie. Le maître-autel est surmonté d'une statue de saint Charles Borromée. Son retable, en saccalogia, un faux marbre, est composé, entre autres, de colonnes torses complétées par des chapiteaux corinthiens sur lesquels trônent quatre statues représentant les quatre évangélistes. Le tout est abrité sous un faux baldaquin. L'effet visuel est cependant intéressant, voire majestueux.
Deux toiles, attribuées au peintre Joseph Saint-Charles (1868-1956), figurent au-dessus des autels latéraux. La chaire est complètement faite en bois. Les lambris ne sont pas en bois, mais en marbre, matériau luxueux et choix étonnant pour un quartier ouvrier.
Les vitraux, conçus par la maison Charles Champigneul, de Paris, ont été installés, en 1915, par la firme Gaston Verriat. Les rosaces du transept sont l'oeuvre de la firme Ramsay Glass, et ont été installées en 1933.
Toussaint-Xénophon Renaud (1860-1946) est le maître d’oeuvre de la décoration de l’église. Les peintures sont signées Joseph-Charles Franchère (1866-1921). Une restauration, effectuée en 1980, a conservé la marbrure des colonnes ainsi que les couleurs originales de jaune, crème et or tout en les rehaussant. Lors de ces travaux, certains éléments peints en trompe-l'oeil par Renaud ont disparu, car, à l'origine, ils ont été apposés sur le plâtre sec contrairement à ceux de Guido Nincheri (1885-1973) qui s'astreignait au travail à la fresque, c'est-à-dire sur le plâtre frais.
L'église Saint-Charles-Borromée demeure une très belle église et les paroissiens, qui l'apprécient énormément, la considèrent comme étant la troisième plus belle église du grand Montréal.
L'orgue
Le premier orgue, l'opus 350 de Casavant, est installé en 1909 dans la l'église supérieure. Après l'incendie de 1913, la maison Casavant Frères le reconstruit, l'opus 646, en réutilisant certaines composantes, le tout au coût de 17 000 $.
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St. Charles Borromeo Church is located in the Pointe-Saint-Charles area. The area, which is now part of the South-West district, is the most ancient area in Montréal, after the Old-Montréal. The Pointe-Saint-Charles designation honors Charles LeMoyne's patron saint.
History
Before the arrival of Europeans in the 17th century, the territory was called Teiontiakon by the First Nations who used it as a fishing and hunting territory. In 1654, Paul Chomedey, Sieur de Maisonneuve (1612-1676), founder, in 1642, of Ville-Marie (Montréal), granted a piece of land to Charles LeMoyne, landlord of Longueuil and Châteauguay (1626-1685) and another one to LeMoyne's brother-in-law, Jacques Le Ber (c1633-1706).
In 1659, the Sulpicians, headed by Gabriel Thubières de Levy de Queylus (1612-1677), established the St. Gabriel Domain in the area. In 1662, Marguerite Bourgeoys (1620-1700) was granted, on behalf of the Notre-Dame Congregation, two concessions: the first one on August 25th and a second one on October 31st. On January 16, 1663, she purchased the property of Urbain Boudreau said Graveline (1623-1695) which was adjoining hers. On September 21, 1668, she purchased Jacques Le Ber's land and home. On these lands, she established a farm and a school for the girls and rooms to house the King's Daughters. In 1693, François Le Ber (c1626-1694) sold his property to François Charon de la Barre (1654-1719) who was the founder of a congregation and who run the Ville-Marie general hospital until 1737 when it was transferred to the Sisters of Charity (Grey Nuns) founded by Marguerite d'Youville (1701-1771) and who settled on the property. In the mid-19th century, 80% of the actual Pointe-Saint-Charles area belonged to religious congregations.
Starting in 1821, the landscape drastically changed when businessmen financed the construction of a channel between Lachine and Montréal to compete with the Erie channel. The construction of the Grand Trunk Railway and the Victoria Bridge, inaugurated in 1860, also led to a fast economic growth both in the population and in real estate. Several firms settled on the banks of the channel which was twice enlarged in 1843, and in 1848. Jobs were created, attracting an important work force among which specialized workers coming from England and from Scotland. The French-Canadians and the Irish Catholics, generally less educated, provided a local workforce. In 1846-1847, several thousands of Irish immigrants, victims of a typhus epidemic, were received by the Grey Nuns and housed in rudimentary buildings. From the second half of the 19th century, an intense residential construction movement occurred in the area to house this workforce transforming the area which had been until then not much urbanized. In 1875, the area consisted of 75% English-speaking people mostly Irish, and 25% French-Canadians.
On December 23, 1874, St. Gabriel Village was incorporated as a municipality. It covered the section of Pointe-Saint-Charles located east of Island Street, the western section was part of Montréal's St. Ann district. Like most existing Montréal suburb municipalities facing financial problems, the Village decided, on May 25, 1887, to merge with the City of Montréal.
The Parish
The few families and the religious congregations in Pointe-Saint-Charles were first served by the Sainte-Anne Chapel, built by Pierre Le Ber (1669-1707), and where the first mass was celebrated on November 17, 1698. On May 11, 1723, the chapel in the Notre-Dame Congregation's farmhouse was inaugurated by Jean-Baptiste de la Croix Chevrières de Saint-Vallier (1653-1727), bishop (1687-1727) of Québec. These two chapels were under the jurisdiction of the Notre-Dame parish, canonically established on October 30, 1678, by François de Montmorency Laval (1623-1708), bishop (1674-1688) of Québec. They will be served by priests from this parish until 1812, then by those from St. Henri Church (established as a parish on July 2, 1867) until 1862, and finally by those from St. Joseph Church (established as a parish on November 16, 1867) until 1873.
By 1864, Notre-Dame parish's territory covered the whole Montréal Island and tallied 100,000 persons. In 1865, Ignace Bourget (1799-1885), bishop (1840-1876) of Montréal, was authorized by Rome, in spite of the opposition from the Sulpicians who managed both the parish and the seminary, to undertake its division. From September 1866, till December 1867, Bishop Bourget established ten new parishes which were all legally approved by January 1873. This context made possible the establishment of new parishes.
To serve the area's English-speaking population, several Protestant churches got organized: the Presbyterians (1860), the Methodists (1864), the Baptists (1868), the Anglicans (1871), and the Congregationalists (1890). The English-speaking Catholics, mostly Irish, were authorized to set up the St. Gabriel mission, on May 1, 1870. This mission fell within the jurisdiction of St. Ann Church, itself a mission established in 1854 under the jurisdiction of St. Patrick (established as a parish on November 16, 1867) to serve the Irish Catholics in the Sainte-Anne district. A wooden chapel was built for the new St. Gabriel mission in 1873. On December 11, 1875, Bishop Ignace Bourget canonically established the mission as a parish and appointed Fr John-James Salmon as the first parish priest. The parish territory was taken from the St. Henri and St. Ann parishes and was to serve both the English-speaking and French-speaking Catholics. St. Ann Church was demolished in 1970 while the parish was abolished in 1982 and its territory was given back to St. Patrick parish.
At the end of the 1870s, the French-speaking Catholic population in the area was served by two churches. Those living east of Island Street were served, since 1862, by St. Joseph Church, in the Sainte-Anne district, and those living west of Island Street, both English-speaking and French-speaking, since 1873, by St. Gabriel Church.
As the population, mostly French-speaking, increased, St. Gabriel Chapel became more and more too small. At one point, the parish priest invited the French-speaking parishioners to set up their own parish. A request was sent, on August 10, 1882, to Édouard-Charles Fabre (1827-1896), archbishop (1876-1896) of Montréal, requesting the establishment of a French-speaking parish. This request, renewed on February 13 and 28, 1883, was accepted and, after the usual procedures, the parish, dedicated to St. Charles Borromeo, was canonically established on April 27, 1883. Fr Siméon Rouleau (1847-1905) was appointed as the first parish priest (1883-1887). The new parish received, as its territory, all French-speaking Catholics of French language in S. .Gabriel parish and part of St. Joseph’s parish territory.
On January 17, 1948, Joseph Charbonneau (1892-1959), archbishop (1940-1950) of Montréal, canonically established the Saint-Jean-l'Évangéliste parish from St. Charles's parish territory and appointed Fr Henri Gaboury as the first parish priest. In September 1998, the parish church was sold to the Montreal Filipino Seventh Day Adventist Church and its territory went back to St. Charles parish.
The Church
Following the establishment of the parish, a temporary wooden chapel was built on the site of the actual sacristy. The construction site monopolized several parishioners who worked on a voluntary basis, by day and by night, for two weeks. The building was blessed on June 24, 1883, the same day the first mass was celebrated.
Within a few years, both chapels, French-speaking and English-speaking, became too small. To allow the construction of larger churches, the Sulpicians donated a large piece of land which must be used by both communities. That's the reason why both churches were built so close to one another. In 1888, the project for the construction of a church for the French-speaking community was approved by the diocesan authorities. Nevertheless, the project was to be executed in two stages: first, a crypt then the upper church. The preparation of the plans for the crypt was entrusted to architects Maurice Perrault (1828-1903) and Albert Mesnard (1847-1909). Construction started in 1889 and was completed in 1891, at the cost of $53,000. The building was blessed on February 22, 1891, by Archbishop Fabre.
Also in 1891, the St. Gabriel community began the construction of its church according to plans by architects Maurice Perrault and Albert Mesnard. Work, executed by contractor Camille Prévost, lasted until 1895. A fire, in June 1956, destroyed the roof, both lateral steeples as well as the interior of the church. Reconstruction work was entrusted to architect John H.R. Bird (1923-2008) and was executed by the Ross & Anglin firm. The steeples were not rebuilt and the exterior walls were preserved but do not provide any support; a secondary laminated wood structure was inserted to support the roof. The interior was completely redeveloped. It was reopened to worship in 1959.
Concerning the St. Charles upper church, it was built between 1901 and 1905, according to plans by architect Albert Mesnard and work was executed by the Boileau & Frères firm. This building, built in the Romanesque, Gothic and Byzantine styles, did not have a bell tower but a royal crown topped by a spire. The final cost was $156,000. It was partly destroyed by fire on July 5, 1913.
The reconstruction of the church reused what was left from the fire. Immediately, the crypt was cleared away and rebuilt under the supervision of architects Joseph-Honoré MacDuff (1868-1918) and Ludger Lemieux (1872-1953) and work was executed by contractor D.E. Deakin at the cost of $34,370. From the upper church, two thirds of the facade was reused, from the foundation up to the central windows with its varied architectural elements. The double bell towers and the rest of the facade were rebuilt in 1914 using new plans prepared by architects MacDuff and Lemieux and executed by Boileau & Frères firm. Completed in 1916, the church cost $246,000.
In 1905, the Churchwardens purchased bells from the Mears and Stinbanks firm, from Whitechapel (England), at the cost of $3,902. This first carillon was blessed, on September 17, 1905, by Paul Bruchési (1855-1939), archbishop (1897-1939) of Montréal. As there was no steeple with bell chambers, the bells were installed in the open-air. This carillon, with a nasal sound and out of tune, was not appreciated by the parishioners. It was sold in 1910 for $1,450. The same year, a new carillon was purchased from the Amédée Bollée firm, from Mans (France). Installed the following August 1st, it was destroyed in the 1913 fire. In 1928, five bells were purchased from the same firm at the cost of $9,000. They were blessed by Georges Gauthier (1871-1941), coadjutor bishop (1912-1939) of Montréal, on October 14, 1928.
The church was consecrated on October 4, 1958, by Paul-Émile Cardinal Léger (1904-1991), archbishop (1950-1968) of Montréal.
The Building
The Latin cross-shaped building has a protruding chancel with a flat apse. The three-vessel nave has galleries in the transepts and in the rear. The exterior walls are covered with stone while the interior walls are covered with plaster. The vault is a semicircular arch.
The Interior
The original three-vessel nave was retained, namely one central nave and two aisles broken by a transept. Completely destroyed in the fire, the interior decoration was redeveloped in the Fine Arts style and neo-classic architecture with neo-Romanesque elements borrowed from the bell towers which are somewhat bulky with their semicircular arches.
The church houses six altars. The three main ones, made of Carrara marble, were imported from Italy. The high altar is crowned with a St. Charles Borromeo statue. Its reredos, in saccalogia, false marble, is composed, among others, of twisted columns topped by Corinthian capitals on which are four statues representing the four Evangelists. The whole structure is covered with a false baldachin. The visual effect is interesting, even majestic.
Two paintings, attributed to Joseph Saint-Charles (1868-1956), are hung above the lateral altars. The pulpit is absolutely made of wood. The panelling is not made of wood but of marble, an expensive material and a surprising choice for a working-class area church.
The stained glass windows, designed by the Charles Champigneul firm, from Paris, were installed, in 1915, by the Gaston Verriat firm. The rose windows in the transept were executed by the Ramsay Glass firm, and were installed in 1933.
Toussaint-Xénophon Renaud (1860-1946) was in charge of the interior decoration. Paintings are the work of Joseph-Charles Franchère (1866-1921). A restoration, carried out in 1980, preserved the original yellow, cream and gold colors while enhancing them. While doing so, some trompe l'oeil elements by Renaud disappeared because, originally, they had been executed on dry plaster unlike those by Guido Nincheri (1885-1973) who worked on wet plaster or frescos.
St. Charles Borromeo Church is still a very beautiful church and the parishioners, who greatly admire it, consider it as being the third most beautiful church in greater Montréal.
The Organ
The first organ, Casavant's Opus 350, was installed in 1909 in the upper church. After the 1913 fire, Casavant Frères rebuilt the instrument, as opus 646, reusing several elements, the whole at the cost of $17,000.
Grand-Orgue |
Récit |
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Montre | 16' | Bourdon | 16' | |
Montre I | 8' | Principal | 8' | |
Montre II | 8' | Clarabelle | 8' | |
Flûte double | 8' | Bourdon | 8' | |
Bourdon | 8' | Viole de gambe | 8' | |
Salicional | 8' | Voix céleste | 8' | |
Gambe | 8' | Principal | 4' | |
Flûte harmonique | 4' | Flûte octaviante | 4' | |
Prestant | 4' | Octavin | 2' | |
Doublette | 2' | Cornet | V | |
Mixture | V | Basson | 16' | |
Mixture | III | Cor | 8' | |
Trompette | 8' | Hautbois | 8' | |
Clairon | 4' | Voix humaine | 8' | |
Tremolo |
Positif |
Solo |
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Principal | 8' | Stentorphone | 8' | |
Mélodie | 8' | Grosse Flûte | 8' | |
Viole d'orchestre | 8' | Violoncele | 8' | |
Flûte à cheminée | 8' | Octave | 4' | |
Dulciane | 8' | Piccolo harmonique | 2' | |
Flûte douce | 4' | Mixture | IV | |
Violon | 4' | Tuba | 8' | |
Flageolet | 2' | Tuba Clairon | 4' | |
Clarinette | 8' | Tremolo | ||
Tremolo |
Pédale |
|
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Flûte ouverte | 32' | Flûte | 16' |
Violon | 16' |
Bourdon | 16' |
Flûte | 8' |
Violoncelle | 8' |
Bourdon | 8' |
Bombarde | 16' |
Trompette | 8' |
Clairon | 4' |