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Casavant, Opus 316, 1908 Guilbault-Thérien, 1995
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Historique
Depuis sa fondation (1642), Montréal est le fief des Sulpiciens tant sur le plan religieux que sur le plan civil: ils sont, depuis 1657, propriétaires fonciers de l'île et seigneurs de 1663 à 1840. Ils président à la construction de la chapelle Notre-Dame-de-Bonsecours, conçoivent et érigent l'église Notre-Dame devenue basilique, supportent financièrement la construction de l'église catholique anglaise St. Patrick.
En 1819, faute d'obtenir, de la part du gouvernement britannique, la permission de diviser le diocèse de Québec, Mgr Joseph-Octave Plessis (1763-1825), archevêque (1806-1825) de Québec, se voit accorder la permission de nommer quatre évêques auxiliaires. Parmi ceux-ci se trouve le sulpicien Jean-Jacques Lartigue (1777-1840) qui devient alors évêque auxiliaire pour la région de Montréal. Lorsque le diocèse de Montréal est érigé le 13 mai 1836 par le pape (1831-1836) Grégoire XVI (1765-1846), il en devient le premier évêque (1836-1840). Son successeur (1840-1876), Mgr Ignace Bourget (1799-1885), tente de mettre fin à l'hégémonie des Sulpiciens sur la ville: en plus de leurs droits de propriété, ces derniers détiennent des droits acquis garantis par des décrets pontificaux de Rome et confirmés par le pouvoir anglais. La ville de Montréal ne comporte qu’une seule paroisse, sous l’autorité des Sulpiciens, et une seule église, l’église Notre-Dame.
Au début du XIXe siècle, le quartier de la paroisse actuelle est situé à l’est des fortifications de la ville. C'est un faubourg où la population particulièrement pauvre. Elle est majoritairement composée de familles canadiennes-françaises venues de la campagne et d’immigrants irlandais ayant abandonné leurs biens et leur patrie dans l’espoir d’une vie meilleure. La forte croissance démographique du quartier rend alors les conditions de vie de plus en plus difficiles. Aucune chapelle ni déserte n’est ouverte dans le faubourg malgré la forte concentration de la population de cette partie de la ville. Ainsi, pour les baptêmes, mariages, funérailles et autres services religieux, les gens du faubourg doivent se rendre à l’église Notre-Dame.
Sur l'échiquier qui l'oppose aux Sulpiciens, Mgr Bourget invite, en 1841, une communauté religieuse de France, les Missionnaires Oblats de Marie Immaculée, pour prêcher et fonder des missions. Quatre membres de cette communauté arrivent le 2 décembre 1841 et s'installent d'abord à Saint-Hilaire. En 1848, Mgr Bourget les invite à venir établir un centre missionnaire à l'est du centre-ville de Montréal. C'est ainsi que, le 8 décembre 1848, ils acceptent l'invitation et y célèbrent une première messe dans une chapelle provisoire élevée sur le site actuel du presbytère. Même si aucune paroisse n'est reliée à cette chapelle, les citoyens y affluent à un point tel que la chapelle devient trop petite pour accueillir sous les fidèles et qu'il faut songer à construire une église. Tout ceci, au grand dam des Sulpiciens qui avisent alors les résidents que les rites religieux ne pouvaient être pratiqués de façon vraiment adéquate qu'à Notre-Dame.
En 1866, le Vatican déclare que les droits sur l'organisation diocésaine (paroisses) seront dévolus à l'évêque de Montréal. Les Sulpiciens reçoivent, en compensation de la perte de leur monopole, le choix de la première nouvelle paroisse. Ceux-ci, qui avaient déjà érigé une chapelle à deux rues à l’est de l’église Saint-Pierre, décident d’y ériger, le 7 décembre 1867, leur nouvelle paroisse et l’église Sainte-Brigide-de-Kildare. La paroisse englobe ainsi le territoire du faubourg Saint-Pierre, ce qui oblige les résidents de Saint-Pierre à participer au financement de la nouvelle paroisse et de son église, érigée en 1878, selon les plans de l'architecte Louis-Gustave Martin (1846-1879). C’est ce qui explique l’étrange et peu commune proximité des deux églises catholiques : Saint-Pierre-Apôtre, un lieu de culte conventuel sous la direction des Oblats, et Sainte-Brigide-de-Kildare, paroisse reconnue à l’intérieur du territoire pour les communautés anglophone, d’origine irlandaise, et francophone.
Ce geste réaffirme la rivalité existante entre les communautés religieuses. L'église Saint-Pierre-Apôtre demeure sous la tutelle des Sulpiciens jusqu'en 1900. Érigée canoniquement en paroisse le 10 octobre 1900 par Mgr Paul Bruchési (1855-1939), archevêque (1897-1939) de Montréal, elle est officiellement confiée aux Oblats.
Les années 1960 sont marquées par un important changement du tissu urbain. Après la Première Guerre mondiale, la vie économique, sociale et urbaine connaît une véritable transformation ayant pour effet direct d’appauvrir la participation aux activités communautaires. L’expansion de la ville fait, de la paroisse, le centre du quartier francophone en pleine effervescence commerciale. Les attraits offerts, autres que ceux reliés à l’église, sont désormais à portée de main et de portefeuille.
Ce sont cependant les grands travaux entrepris au milieu du XXe siècle qui modifieront radicalement la cohésion et l’unité du quartier, en plus de réduire considérablement le nombre de paroissiens : la construction, entre 1912 et 1916, de la gare de triage du Canadian Pacific ainsi que celle du colossal chantier de la Maison de Radio-Canada/CBC au début des années 1960 qui oblige le déménagement de près de 2 500 personnes et la destruction d'environ 260 immeubles (commerces, logements et petites usines). Ces travaux chambardent et brisent le fragile tissu urbain du quartier. Dans les années 1980, la construction du tunnel Viger et le prolongement vers l’est de l’autoroute Ville-Marie entraînent de nouvelles démolitions et des relocalisations de nombreux habitants.
L'église
Quatre lots de terrain sont donnés, en 1848, par le commerçant Pierre Beaudry (1774-1848) pour la construction d'une église et ses dépendances. La même année, une chapelle provisoire est construite sous le vocable de saint Pierre, commémorant ainsi la mémoire du bienfaiteur. La construction de l'église débute en 1851 et se veut un « joyau du Canada français ». Les plans sont dressés par le menuisier devenu architecte Victor Bourgeau (1809-1888). Il s'inspire directement de l'église Trinity à New York, érigée en 1839, et de l'église Holy Trinity de Brooklyn, érigée en 1844. Il réalise tout dans l'église: le plan général, le maître-autel, les autels latéraux, les balustres, la tour et la flèche. La cérémonie de la pose de la pierre angulaire a eu lieu le 29 juin 1851. Pendant la construction de l'église, un dîner est offert, tous les jours, à un pauvre, par les Oblats, pour que les travaux réussissent.
En 1853, au moment de la bénédiction de l’église, les coûts de construction s’élèvent déjà à 60 000 $, et une grande partie de la décoration intérieure reste encore à faire. La moitié de ces premières dépenses est payée par Mgr Eugène de Mazenod (1782-1861), fondateur et supérieur général (1816-1861) des Oblats, tout en étant évêque de Marseille (1837-1861), qui désirait contribuer à cette première église des Missionnaires Oblats de Marie-Immaculée en sol canadien. Le reste de l’argent provient de dons et des efforts des paroissiens.
Ce n’est que vingt ans plus tard que sont ajoutés, en conformité avec les plans de l’architecte Bourgeau et par la firme Chartrand et Dépatie, la tour en pierre ainsi que le clocher et la flèche en bois recouverte de métal qui s'élèvent à une hauteur totale de 71,6 mètres (235 pieds). En 1891, le clocher est orné d’un cadran électrique à quatre faces qui, n’étant plus fonctionnel, est retiré en 1932, ne laissant aujourd’hui que les oves.
En 1858, à la demande de Pierre Beaudry, le donateur du terrain sur lequel est construite l’église, une statue représentant le saint patron est ajoutée et surmonte le gable. En 1941, la statue originale est remplacée par celle qui s’y trouve actuellement. Composée de ciment pressé peint en bronze, elle provient de la Maison Carli et Petrucci de Montréal.
Le carillon, composé de treize cloches fondues d’airain, est importé de la Maison Paccard, d’Annecy en France. Le 23 juillet 1890, le navire qui les transporte fait naufrage au large des côtes françaises de Saint-Nazaire. Heureusement, elles sont récupérées et livrées à Montréal, pour finalement être installées et officiellement baptisées, le 9 novembre 1890.
L'édifice
Pour la première fois, la pierre, le calcaire gris provenant de carrières situées dans l'est de l'île, est utilisée pour tout, y compris les colonnes. Bourgeau lie, avec audace, les matériaux solides; il réussit à voûter les nefs latérales et à appuyer le tout sur des piliers de calcaire, fait inusité au Canada, même de nos jours. Cette église sera son chef-d'œuvre et ses principaux éléments seront copiés partout au Québec. Ce temple, de style néo-gothique, en forme de vaisseau renversé aux lignes contrapuntiques et à sa tour à la massive harmonie, s'élève comme un chant au cœur du paysage urbain. Son architecture est puissante, équilibrée, sensible et empreinte d'une grande noblesse. La rigueur et l'identification précise des volumes témoignent d'une utilisation rationnelle des proportions classiques. La largeur intérieure de l'église correspond exactement à la moitié de la longueur totale, qui équivaut à neuf fois la distance entre le centre de deux piliers.
Quand le soleil matinal lèche la pierre de taille grise, réchauffe la plage d'ardoises, pénètre les hautes fenêtres du chevet, que l'ombre et la lumière s'interpellent entre contreforts, pinacles et arcs-boutants, que se dessine dans le ciel la flèche octogonale du clocher, le regard ne peut être que saisi par cette première œuvre de Victor Bourgeau. Le dehors convie au dedans. Lorsque les portes du portail à arc ogival sont ouvertes les dimanches matin d'été, le vaisseau semble alors dans la pénombre, mais au-delà du portique, les trois nefs se dévoilent, baignant dans une lumière diffuse.
Tout le corps principal de l'église débouche sur un chevet à cinq pans réguliers et s'orne de contreforts sur lesquels butent au-dessus des bas-côtés des arcs légers, plus décoratifs que fonctionnels. Les fenêtres, ornées de vitraux, allègent et rythment à la fois la structure d'ensemble. Le balcon encadrant la nef est d'une des plus remarquables menuiseries de Bourgeau.
Piliers de pierre calcaire, galeries-corniches, voûte d'ogives à nervures, chœur aux sept vitraux, l'œil peut contempler l'unité des lieux et assister au passage de la lumière de l'orient à l'occident. Le dedans croise le dehors. Pour accéder à la tribune à deux niveaux, il faut emprunter l'escalier de fer forgé en colimaçon (1884), situé dans le portique, qui donne accès au grand orgue et au carillon de treize cloches blotti au faîte de la tour.
Située au chevet de l’église, la sacristie est construite en 1922 par l'entrepreneur Damien Boileau selon les plans des architectes Arthur-Donat Gascon (1886-v1966) et Louis Parant (1890-1958). Cet ajout, bien que tardif, vient compléter le chevet en harmonie avec le corps de l’église.
L'intérieur
Au-delà du narthex (vestibule), la nef se termine par une abside à cinq pans réguliers, dont chacun comprend un immense vitrail. Dans le chœur, les boiseries, le maître-autel et les autels latéraux sont magnifiquement travaillés, toujours d’après les plans de Bourgeau, et contribuent à l’effet d’unité entre l’architecture extérieure et le décor intérieur, au raffinement et à la richesse de l’église.
Datant de 1931, le décor peint, œuvre de Guido Nancheri (1885-1973), souligne, par son coloris harmonieux, la couleur naturelle du calcaire des colonnes. Chaque espace entre les arcades, sous la galerie, est peint d’un motif en feuilles d’acanthe dorées qui entoure savamment un médaillon dans lequel figure le profil d’un ange.
La majorité des vitraux proviennent de la maison Champigneulle, de Bar-le-Duc, en Lorraine (France). Ceux réalisés avant 1868 sont l’œuvre de Charles-François Champigneulle (1820-1882). Le plus ancien, datant de 1853, est celui représentant saint Pierre. Les autres vitraux du chœur datent de 1854, tandis que ceux des bas-côtés ont été installés en 1883, soit trente ans après la fin de la construction de l’église. Les quatorze vitraux situés dans les fenêtres hautes, au niveau de la galerie, sont remplacés en 1902. Ils sont l’œuvre de Delphis-Adolphe Beaulieu (1849-1928) de Montréal.
Faite en bois, la chaire est accrochée en porte-à-faux sur la colonne. Elle est finement sculptée, toujours selon les plans de Bourgeau. C'est un bel exemple de la richesse et de la complexité de l’ornementation de cette pièce importante du décor. Les éléments décoratifs sont finement rehaussés de peinture dorée. Sa hauteur totale est de 8,8 mètres (29 pieds), et un escalier permet d’accéder à la cuve. Surmontant la cuve, l’abat-voix s’élève telle une flèche somptueuse d’une église gothique. Les sept faces visibles de l’abat-voix sont ornées de sculptures placées dans des niches. Sous la chaire, la sculpture de bronze, datant de 1887, est une réplique d’une statue de saint Pierre que l'on retrouve à la basilique Saint-Pierre de Rome. Les confessionnaux, installés en 1872, ont été conçus par Bourgeau. Ils s’harmonisent parfaitement avec les autres éléments du mobilier. Le chemin de croix prend la forme de tableaux à l'huile sur toile et est de style néoclassique. Intégré à l’église en 1873, il est attribué à un artiste peintre parisien nommé Ciléan.
Le maître-autel de même que les autels latéraux sont construits et installés en 1854, d’après les plans de Bourgeau. Les artisans sont Gaspard Moosbrugger, maître plâtrier et Jean-Luc Lévêque, menuisier. Bien que la majeure partie des autels soit en chêne, plusieurs détails sont en plâtre, ce qui permet de réduire les coûts, sans pour autant diminuer la qualité visuelle de l’ensemble, grâce à un astucieux jeu de trompe-l’œil. Le maître-autel est orné d’un bas-relief sculpté par Louis Jobin (1845-1928), au début de sa carrière en 1873. La frise des autels et la marqueterie du chœur sont installées de 1879 à 1883.
En 1931, dans le cadre de travaux de rénovation supervisés par les architectes Surveyer & Cie et par Guido Nincheri, deux autels de marbre sont ajoutés.
L'ensemble du lieu patrimonial (église, sacristie, presbytère et école) est classé, le 5 octobre 1977, en tant que « site historique » par le ministère de la Culture et des Communications du Québec. Il s’agit de l’un des rares ensembles paroissiaux en milieu urbain quasi intact. Depuis le 22 juillet 1996, une flamme brûle, en permanence, dans la chapelle de l'espoir, à la mémoire des victimes du SIDA.
L'orgue
Un premier instrument de 23 jeux est installé, en 1858, par le facteur Samuel Russell Warren (1809-1882). En 1908, la firme Casavant, de Saint-Hyacinthe, construit un nouvel orgue de 59 jeux répartis sur quatre claviers et pédalier. Onze jeux du premier instrument sont conservés. La partie centrale du buffet provient de l'orgue Warren alors que les deux sections latérales sont de Casavant qui a utilisé le même style afin de former un buffet uniforme.
Ce grand orgue de type romantique anglo-américain demeure intact jusqu'à sa réfection, en 1994-1995, par la maison Guilbault-Thérien. Cette réfection veut préserver, autant que possible, le caractère originel de l'instrument; le remplacement de sept jeux ne vient en rien l'altérer, mais il en nuance discrètement la qualité sonore. L’instrument est à son meilleur lorsqu’on y joue un répertoire symphonique de la fin du XIXe siècle, début XXe siècle.
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Since its founding (1642), Montréal was the religious and civil stronghold of the Sulpicians: they have been, since 1657, the landowners of the island and landlords from 1663 to 1840. They presided over the construction of the Notre-Dame-de-Bonsecours Chapel, designed and erected the Notre-Dame Church which became a basilica, and financially supported the construction of the English Catholic Church of St. Patrick.
In 1819, failing to get permission from the British government to divide the Québec diocese, Joseph-Octave Plessis (1763-1825), archbishop (1806-1825) of Québec, was authorized to name four auxiliary bishops. Among these was Sulpician Jean-Jacques Lartigue (1777-1840). He then became auxiliary bishop for the Montréal region. When the diocese of Montréal was established on May 13, 1836, by Pope (1831-1836) Gregory XVI (1765-1846), he became its first bishop (1836-1840). His successor (1840-1876), Ignace Bourget (1799-1885), tried to put an end to the Sulpicians' hegemony over the city: in addition to their land rights, they held rights guaranteed by papal decrees from Rome and confirmed by the English government. The city of Montréal had only one parish, under the authority of the Sulpicians, and one church, Notre-Dame Church.
At the beginning of the 19th century, the neighborhood sat to the east of the city fortifications. It was populated primarily by poor people: French-Canadian families having relocated from rural areas and Irish immigrants who had abandoned home and country in search of a better life. High demographic growth made living conditions in the neighborhood increasingly difficult. There were no chapel or services in the area, despite the high concentration of people in this part of the city. Thus, for baptisms, weddings, funerals and other religious services, residents had to travel to Notre-Dame Church.
On the chessboard which opposed him to the Sulpicians, Bishop Bourget invited, in 1841, a French religious congregation, the Missionary Oblates of Mary Immaculate, to preach and establish missions. Four of their members arrived on December 2, 1841, and first settled in St. Hilaire. In 1848, Bishop Bourget invited them to come and establish a mission in the eastern center of downtown Montréal. Thus, on December 8, 1848, they accepted the invitation and they celebrated a first mass in a temporary chapel built on the actual site of the presbytery. Even though the chapel was not attached to any parish, attendance at services grew to the point where it could no longer contain its flock. It was then decided that a church would be built in its place, despite reservations on the part of the Sulpicians who advised the residents that truly adequate religious rites could only be practiced at Notre-Dame.
In 1866, the Vatican declared that the rights over diocesan organization (parishes) would be vested in the Bishop of Montréal. In compensation for their lost monopoly, the Sulpicians were given first choice of a new parish. Having already erected a chapel two streets east of the St. Pierre Church, they decided to build their new parish there, and the St. Brigide-de-Kildare Church. The parish encompassed the territory of the St. Pierre neighborhood, forcing St. Pierre residents to help finance the St. Brigide parish. This explains the unusual proximity of the two Catholic churches: St. Pierre-Apôtre, a conventual place of worship, and St. Brigide-de-Kildare, a parish known within the area for its Anglophone, of Irish descent, and Francophone communities.
This action reaffirms the existing rivalry between religious communities. St. Pierre-Apôtre Church remained under the supervision of the Sulpicians until 1900. Canonically established as a parish on October 10, 1900, by Paul Bruchési (1855-1939), archbishop (1897-1939) of Montréal, it was officially entrusted to the Oblates.
The 1960s were marked by important changes in the urban fabric. After the First World War, economic, social and urban life was greatly transformed resulting in a drop in participation in St. Pierre community activities. With the city’s expansion, the parish became the center of the Francophone neighborhood experiencing tremendous commercial growth. Attractions unrelated to the church were now on offer, and within physical and financial reach.
However, it was the major construction work carried out in the middle of the 20th century that radically changed the structure and unity of the neighborhood, in addition to considerably reducing the number of parishioners. The first exodus, between 1912 and 1916, resulted from the construction of the Canadian Pacific rail yards. A second wave followed, in the early 1960s, with the gigantic construction site for Maison de Radio-Canada which would tear the fragile urban fabric of the neighborhood. The project resulted in the relocation of nearly 2,5000 residents and over 260 buildings (businesses, housing and small factories) were demolished. In the 1980s, the construction of the Viger Tunnel and the eastward extension of the Ville-Marie Expressway led to more demolition and the relocation of numerous residents.
The Church
Four plots of land were donated in 1848 by businessman Pierre Beaudry (1774-1848) for the construction of a church and its outbuildings. The same year, a temporary chapel dedicated to St. Peter was built honoring the donor's memory. Construction of the church began in 1851 and was intended to become a “French Canadian jewel”. The plans and specifications were prepared by carpenter turned architect Victor Bourgeau (1809-1888). He drew his inspiration from the Trinity Church in New York, built in 1839, and the Holy Trinity Church in Brooklyn, built in 1844. He designed everything in the church: the general plan, the main altar, the side altars, the balusters, the tower and the spire. The cornerstone was laid on June 29, 1851. During the construction of the church, a dinner was offered every day to a poor person by the Oblates, in hope that the work would be successful.
In 1853, when the church was inaugurated, construction costs already amounted to $60,000, and much of the interior decoration remained to be completed. Half of those initial expenses were assumed by Eugène de Mazenod (1782-1861), founder and superior general (1816-1861) of the Oblates while being bishop of Marseille (1837-1861), who wished to contribute to the Missionary Oblates of Mary Immaculate's first church on Canadian soil. The rest of the money came from donations and from the parishioners.
It was only twenty years later that the stone tower, the bell tower and the metal-covered wooden spire were added by the Chartrand and Dépatie firm based on plans by architect Bourgeau. It rises to 235 feet (71.6 meters). In 1891, a four-sided electric clock was installed in the tower. Being no longer functional, it was removed in 1932, leaving only the ova.
In 1858, at Pierre Beaudry's request, a statue of the patron saint was added to the top of the gable. In 1941, the original statue was replaced by the actual one. Made of pressed cement and bronze painted, it comes from the Carli and Petrucci form of Montréal.
The carillon, composed of thirteen cast-bronze bells, was imported from the Paccard firm, of Annecy in France. On July 23, 1890, the ship carrying them sank off the French coast of St. Nazaire. Fortunately, they were recovered and delivered to Montréal, finally being installed and officially blessed on November 9, 1890.
The Building
For the first time, stone is used throughout, even for the pillars. Bourgeau tied, with boldness, solid materials; he successfully vault lateral naves and rest them on limestone pillars, an unusual method in Canada, even today. This church will be his masterpiece and its main elements will be copied elsewhere in Québec. This neo-Gothic church shaped like an inverted vessel with its contrapuntal lines, and its harmonious massive tower that rises like a song out of the heart of the urban landscape. The architecture is powerful, balanced, sensitive and marked by great nobleness. Precision and exact identification of volume testify the rational use of classical dimensions. The church's interior width corresponds exactly to half its total length, which is equal to nine times the distance between the center of two pillars.
As the morning sun laps at the gray freestone, warms the roof's slate tiles, penetrates the apse's high windows, the play of shadow and light echoing among the buttresses, pinnacles, and flying buttresses, the bell tower's octagonal spire standing out against the sky, one's glance can but be drawn to this first neo-gothic style work by Victor Bourgeau. An inviting exterior indeed. When the doors of the ogival arched portal are open on Sunday mornings in summer, the nave appears then in half-light, but beyond the portico, the three endnaves unveil themselves, bathed in the diffuse light.
The main nave leads to a chancel and a five-wall apse decorated with buttresses supporting, above the side aisles, delicate archways that are more ornamental than functional. The windows, decorated with stained glass, both lighten and add rhythm to the overall structure. The gallery surrounding the nave is one of Bourgeau's most remarkable woodwork.
The eye can contemplate the unity created by the limestone pillars, the cornice gallery, the ribbed cross vaults, the seven-windowed sanctuary and witness the passage of light from east to west. The interior intersects with the exterior. To reach the bilevel organ loft, one must take the spiral wrought iron staircase (1884), located in the portico, which offers access to the organ and the thirteen-bell carillon, tucked away in the tower's summit.
Located at the apse of the church, the sacristy was built in 1922 by contractor Damien Boileau according to plans by architects Arthur-Donat Gascon (1886-v1966) and Louis Parant (1890-1958). This late addition completes the apse in harmony with the rest of the church.
The Interior
Beyond the narthex (vestibule), the nave ends with an apse with five regular sections, each of which includes a large stained glass window. The chancel's woodwork, the main altar and the side altars are magnificently crafted, always according to Bourgeau's plans, and contribute to the unity between the exterior architecture and the interior decor, and to the church's refinement and richness.
Dating from 1931, the painted decor, the work of Guido Nancheri (1885-1973), highlights, through its harmony of colors, the limestone columns' natural color. Each space between the archways, under the gallery, is painted with golden acanthus leaves cleverly surrounding medallions representing an angel.
Most of the stained glass windows come from the Champigneulle workshops, in Bar-le-Duc, in Lorraine (France). Those executed before 1868 are the work of Charles-François Champigneulle (1820-1882). The oldest one, dating from 1853, is the one representing St. Peter. The other stained glass windows in the chancel date from 1854, while those in the side aisles were installed in 1883, thirty years after the end of the construction of the church. The fourteen stained glass windows located in the high windows, at the gallery level, were replaced in 1902 and are the work of Delphis-Adolphe Beaulieu (1849-1928) of Montréal.
Made of wood, the pulpit is hung cantilevered on the column. It is finely sculpted, always according to Bourgeau's plans. It is a fine example of the richness and complexity of the ornamentation of this important piece of decor. The decorative elements are finely enhanced with gold paint. Its total height is 29 feet (8.8 meters), and a staircase provides access to the tank. Topping the tank, the sounding board rises like a sumptuous spire of a Gothic church. The seven visible sides of the sounding board are decorated with sculptures placed in niches. Under the pulpit, the bronze sculpture, dating from 1887, is a replica of a statue of Saint Peter found in Saint Peter's Basilica in Rome. The confessionals, installed in 1872, were designed by Bourgeau. They harmonize perfectly with the other elements of the furniture. The Stations of the Cross take the form of oil paintings on canvas and are neoclassical in style. Integrated into the church in 1873, it is attributed to a Parisian painter named Ciléan.
The main altar as well as the lateral altars were built and installed in 1854, according to Bourgeau's plans. The craftsmen were Gaspard Moosbrugger, master plasterer and Jean-Luc Lévêque, carpenter. Although most of the altars were made of oak, several details were made of plaster to help reduce costs without reducing the visual quality, thanks to a clever trompe-l'oeil. The main altar is decorated with a bas-relief sculpted by Louis Jobin (1845-1928), at the start of his career in 1873. The altar frieze and the chancel marquetry were installed from 1879 to 1883.
In 1931, as part of renovation work supervised by architects Surveyer & Cie and Guido Nincheri, two marble altars were added.
The entire heritage site (church, sacristy, presbytery and school) was classified on October 5, 1977, as a “historic site” by the Québec Ministry of Culture and Communications. It is one of the rare almost intact parish complexes left in an urban environment. Since July 22, 1996, a flame continuously burns in the Chapel of Hope, in memory of AIDS victims.
The Organ
A first 23-stop instrument was installed in 1858 by Samuel Russell Warren (1809-1882). In 1908, the Casavant firm, from St. Hyacinthe, built a new 4-manual 59-stop organ. Eleven stops from the preceding instrument have been incorporated into the new instrument. The central part of the organcase comes from the Warren organ while the two side sections are from Casavant who used the same style to create a uniform case.
This large English American Romantic style organ remained intact until its restoration in 1994-1995 by the Guilbault-Thérien firm, of St. Hyacinthe. The restoration aimed to preserve, as much as possible, the original character of the instrument; the replacement of seven stops does not alter it in any way, but it discretely nuances the sound quality. The instrument is at its best when symphonic repertoire from the end of the 19th century, the beginning of the 20th century is being played.
II. Grand Orgue |
III. Récit |
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Montre | 16' | Bourdon | 16' | |
Montre | 8' | Principal | 8' | |
Principal | 8' | Flûte harmonique | 8' | |
Flûte double | 8' | Viole de gambe | 8' | |
Gambe | 8' | Voix céleste | 8' | |
Dulciane | 8' | Bourdon | 8' | |
Bourdon | 8' | Flûte octaviante | 4' | |
Flûte harmonique | 4' | Fugara | 4' | |
Prestant | 4' | Octavin | 2' | |
Quinte | 2 2/3' | Plein Jeu | III | |
Doublette | 2' | Sesquialtera | II | |
Fourniture | V | Basson | 16' | |
Trompette | 16' | Hautbois-basson | 8' | |
Trompette | 8' | Trompette | 8' | |
Clairon | 4' | Voix humaine | 8' | |
Clarion | 4' | |||
Trémolo |
I. Positif |
IV. Solo |
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Gambe | 16' | Violoncelle | 8' | |
Principal | 8' | Flûte traverse | 4' | |
Salicional | 8' | Piccolo harmonique | 2' | |
Mélodie | 8' | Plein Jeu | IV | |
Flûte douce | 4' | Cornet | V | |
Violina | 4' | Musette | 16' | |
Piccolo | 2' | Trompette harmonique | 8' | |
Plein Jeu | II-IV | Trémolo | ||
Cromorne | 8' |
Pédale |
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Flûte ouverte (ext) | 32' |
Flûte | 16' |
Principal (GO) | 16' |
Bourdon | 16' |
Contrebasse | 16' |
Flûte (ext) | 8' |
Bourdon (ext) | 8' |
Violoncelle (ext) | 8' |
Flûte (ext) | 4' |
Bombarde | 16' |
Trompette (ext) | 8' |
Clairon (ext) | 4' |