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L'église Saint-Étienne est la principale église catholique de la ville de Mulhouse, dans le Haut-Rhin. Comme son voisin, le temple réformé Saint-Étienne, l'édifice se distingue par ses dimensions, dignes d'une cathédrale. Elle fait l'objet d'une inscription au titre des « Monuments historiques » depuis le 9 février 2007.
Historique
Les origines de Mulhouse remontent à vers 5 300 ans BC alors que des populations originaires d'Europe centrale jettent les bases d'une sédentarisation dans la région. Vers l'an 58 BC, la présence romaine, essentiellement militaire et commerciale, s'attarde à développer les routes et la cité.
Au VIe et VIIe siècles, les Francs apportent le christianisme. Sous les Carolingiens, la région se développe dans le cadre du Saint-Empire romain germanique.
En 823, un acte de l'abbaye de Masevaux cite Mulhouse parmi les lieux où elle a des possessions.
L'évêque Werinher, de Strasbourg, reçoit, après le 15 janvier 1003, de l'empereur Henri II, l'administration des biens de Saint-Étienne. La tradition veut que la construction de la première église Saint-Étienne soit imputable à l'empereur Frédéric Barberousse et qu'elle eût lieu au milieu du XIIe siècle. Auparavant, une chapelle, qui plus tard, fut cédée aux religieux augustins, aurait servi aux besoins du culte.
Mulhouse devient une commune en 1223 avec un conseil en 1227. Mulhouse est cité, pour la première fois, comme ville dans le traité de paix conclu, le 12 avril 1231, entre l'abbé de Murbacli, Hugues de Rothenburg et Thierry III, le grand baron, comte de Montbéliard. Les premières communautés religieuses s'installent de 1232 à 1285. Mulhouse devient ville d'Empire en 1308 et est intégrée, en 1354, à la Décapole mise en place par l'empereur Charles IV.
Au XVIe siècle, Mulhouse entre dans l'orbite de la Suisse et dans le grand mouvement de la Réforme. Les premiers prêches de Nikolaus Prugner, inspirés de Luther, en 1522, ouvrent la voie à l'adhésion de la ville à la Réforme en 1523 et à la sécularisation des couvents (1525-1538).
Au cours de la Guerre de Trente Ans, Mulhouse réussit à maintenir sa neutralité. À la suite du Traité de Munster (1648), Mulhouse est enclavée dans le Royaume de France.
À la Révolution, Mulhouse sert de refuge aux nobles et aux Juifs menacés. La mise en place du département du Haut-Rhin, le 22 septembre 1792, isole la ville qui décide, le 3 janvier 1798, sa réunion à la France.
Le culte catholique n'est rétabli à Mulhouse, ville protestante, qu'en 1803. Quelques décennies plus tard, la communauté catholique devient largement majoritaire à Mulhouse. Elle utilise l'unique église de la ville, Sainte-Marie, qui s'avère rapidement trop petite. La construction d'une église plus vaste s'impose.
C'est le curé de l'unique paroisse, l'abbé Antoine Lutz (1829-1852), qui mène le combat. Il se heurte à la relation asymétrique entre catholiques et protestants à Mulhouse, en ce qu'elle révèle les réticences des élites politiques et économiques protestantes à voir s'y implanter une seconde église catholique, en dépit de l'indiscutable argument démographique, en dépit également d'une apparente cordialité de façade dans les relations entre les responsables des deux cultes en présence.
Un premier terrain est pressenti au début des années 1830 pour accueillir la nouvelle église, à l'emplacement de l'ancien cimetière des Franciscains, mais le maire décide, en 1833, d'utiliser ce terrain pour la construction de la nouvelle école communale. Les autorités municipales approuvent sa décision.
Décidée à réétudier la question, la municipalité entreprend, en 1839, d'organiser un concours national pour la production de plans et de devis sommaires, mais rien ne peut concrètement se décider avant que ne soit résolue la question préalable et épineuse de l'emplacement.
En 1840, la ville veut acquérir un terrain près de la porte du Miroir, mais le curé Lutz s'émeut de ses dimensions trop restreintes. Selon lui, afin de répondre aux besoins de la population, l'église à bâtir doit contenir 1 800 places assises et 4 000 places libres. Or, le programme proposé par la mairie n'affecte que 450 mètres carrés aux places libres. L'acquisition, en définitive, n'est pas autorisée, la mairie ne pouvant mobiliser les financements.
En 1847, malgré une année de crise économique, la municipalité consent à projeter sérieusement la construction d'une nouvelle église. L'industriel Camille Bourcart, parent du maire, propose à la municipalité la vente de l'ancienne place d'exercice. Le 16 octobre, le conseil municipal vote l'acquisition du terrain proposé, au prix de 70 000 francs. Le conseil de fabrique approuve sans réserve. Les événements de février 1848 contraignent la municipalité à se déjuger, ayant à cœur d'utiliser toutes ses ressources pour affronter la crise économique. Un litige oppose la mairie au vendeur; la préfecture déboute M. Bourcart en 1849.
Un premier plan anonyme est proposé et accepté en 1847, mais celui-ci est finalement rejeté la même année. En 1851, l'architecte Pierre-Charles Dusillon est chargé de soumettre un projet pour l'édifice à construire. Un budget de 150 000 francs est alloué. La soumission de l'architecte estime les coûts à 168 994 francs.
Ce budget prévisionnel est l'objet d'une vive polémique entre le conseil municipal et les autorités ecclésiastiques. En effet, alerté par le curé de Mulhouse, Mgr André Raess, évêque de Strasbourg, ne tarde pas, en 1852, à en souligner l'insuffisance. La capacité d'une église à construire est partout surveillée de près par les évêques qui adoptent le critère d'un demi-mètre carré par fidèle en accordant une place aux deux tiers des habitants pour ne tenir compte que d'une fréquentation moyenne. Mgr Raess dénonce les dimensions prévues qui ne pourraient accueillir au plus qu'un quart de la population catholique.
La municipalité, trop limitée dans ses moyens, exige de l'architecte qu'il divise son devis en trois phases : en priorité le gros œuvre absolument nécessaire à l'accueil des fidèles puis, une fois rassemblés les fonds nécessaires, le grand portail avec sa façade et son narthex; la nef serait alors provisoirement fermée par un simple mur en briques. La dernière étape verrait s'ériger la tour clocher, jugée moins immédiatement utile. L'évêque insiste vivement pour que les différentes parties de l'édifice soient construites simultanément : le service religieux l'exige, ainsi que la solidité des constructions. Il consent à ce que le clocher ne soit élevé provisoirement que jusqu'à la hauteur du comble de la nef, si les moyens manquent. Dans tous les cas, il demande la construction simultanée de la sacristie pour des raisons de service.
En 1851, un second projet rectifié est déposé par Dusillon au montant de 296 000 francs. Celui-ci ne contente pas davantage les autorités ecclésiastiques qui trouvent ses dimensions toujours insuffisantes. Pour Mgr Raess, l'enjeu est de taille puisqu'il s'agit d'obtenir la construction d'un édifice aussi vaste que possible alors que la mairie vise une construction qui ne soit pas trop dispendieuse et, optant par ailleurs pour une réalisation par étapes successives, afin de ne pas engloutir une trop grande partie des revenus municipaux.
Après une rencontre entre l'évêque et le maire, en février 1852, des réajustements sont acceptés. Ces modifications satisfont partiellement l'épiscopat pour qui le manque d'espace demeure. L'évêque fait appel à l'arbitrage du préfet qui se range de son côté. En août 1852, Dusillon, exaspéré, se déclare incapable de satisfaire à ce nouveau cahier des charges et se plaint du refus systématique du préfet d'avaliser son travail. De plus, son travail fait l'objet de critiques de la part du Conseil général des bâtiments civils à Paris et de celui au niveau départemental qui doutait de la solidité du bâtiment et critiquait ses influences architecturales gothiques.
Le retrait de Dusillon coïncide presque avec le changement de municipalité à Mulhouse. Joseph Kœchlin-Schlumberger succède en août 1852 à Emile Kœchlin. En octobre, le conseil municipal fait le point sur le coût du projet et confie à l'architecte Jean-Baptiste Schacre, sur recommandation de Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc, l'élaboration de nouveaux plans. Son projet, au coût de 339 500 francs, est rapidement accepté par le conseil municipal en avril 1853.
Après deux années de modifications de ses plans en raison des vives critiques de Viollet-le-Duc, l'un de ses projets est enfin sélectionné en mars 1855. Il prévoit un budget de 412 000 francs, incluant l'achat des terrains, une surface de 1 750 mètres carrés et des simplifications stylistiques.
Dans l'intervalle, le curé Lutz lance une souscription qui remporte un franc succès. Le comité récolte quelque 106 000 francs, dont 60 000 francs peuvent être encaissés immédiatement, le reste correspondant à des engagements formels de souscripteurs. La question de l'emplacement, laissée en suspens par l'affaire Bourcart, est l'objet d'une revendication exprimée par la majeure partie des souscripteurs qui n'ont donné leur offrande qu'à la condition que l'église ne soit pas bâtie sur le terrain de Bourcart, notamment à cause de son exiguïté. Devant cette situation, le conseil de fabrique décide, en 1850, d'acquérir, de son propre chef et au moyen de la souscription, une portion de terrain composée de jardins, pour la somme de 45 500 francs. Le tout est aussitôt mis à la disposition du conseil municipal que la loi de germinal désigne comme propriétaire des édifices à construire. Malgré l'irritation du maire devant le non-respect de ses prérogatives, la ville ne peut néanmoins faire autrement que de ratifier l'acquisition de terrain faite pour son compte par le comité, suivant en cela la recommandation du sous-préfet. La ville achète également, l'année suivante, quatre parcelles contiguës au terrain initial, afin de dégager une superficie suffisante à l'implantation de la future église. Une seconde souscription est alors ouverte par le curé pour couvrir en partie les frais de ces acquisitions.
C'est le 1er mai 1855 que le maire Joseph Kœchlin-Schlumberger peut procéder à l'adjudication des travaux de construction. Mais les expropriations municipales prennent beaucoup de temps, car pour les avaliser, la préfecture exige la preuve qu'il n'a pas été possible de trouver un accord à l'amiable. Or le gain de temps n'est pas la première préoccupation de la mairie dont l'objectif est désormais de concevoir la physionomie générale de l'ensemble du quartier appelé à se développer autour de la future église et dont la stratégie consiste à préférer la voie des expropriations, plus lente, mais financièrement plus intéressante.
Enfin, après de longues années de tergiversations, le projet aboutit le 15 août 1855 avec la pose de la première pierre de l'église. En 1859, le budget est porté à 568 000 francs incluant la construction, les acquisitions et le dégagement des abords. En 1860 et 1861, il fallut encore acquérir quatre nouvelles parcelles aux abords de l'église. En mai 1860, la grande croix, d'une hauteur de 15 mètres (49 pieds), est installée sur la flèche du clocher.
La consécration de l'église est célébrée le 25 décembre 1860 par Mgr André Raess, évêque de Strasbourg. En définitive, en 1863, la dépense totale, en y comprenant les acquisitions et les travaux nécessaires pour le dégagement des abords, s'est élevée à 1 033 124 francs.
Extérieur
L'édifice, en forme de croix latine et orientée sud-est, est de style néo-gothique très pur. Elle comporte une nef à trois vaisseaux et des collatéraux à deux niveaux. Le premier niveau est percé de baies en arc en plein cintre à remplage et le second niveau est percé de triplets de baies brisées. Les collatéraux sont épaulés par des contreforts coiffés de pinacles. Le chevet est polygonal à déambulatoire et chapelles rayonnantes. La tour clocher en façade est percée d'un portail brisé à voussures coiffé d'un tympan. Elle est coiffée d'une flèche octogonale qui culmine à 80 mètres. Les murs pignons des bras du transept identiques, présentent quatre niveaux : le premier est percé de deux portails coiffés d'un tympan à arc brisé,; le deuxième se compose d'arcatures aveugles; le troisième est percé d'une rosace; et le quatrième est percé d'un oculus central et de quadrilobes. Les bras sont soutenus par des contreforts coiffés de pinacles. L'arrière du bâtiment, massif et parfaitement équilibré, est plus remarquable encore.
Intérieur
L'intérieur de cette vaste église frappe par l'élancement de ses voûtes. Le vaisseau central est voûté d'ogives quadripartites alors que le chevet est voûté d'ogives rayonnantes. L'élévation est à trois niveaux : grandes arcades brisées dont les arcs retombent sur des piles composées d'une colonne cantonnée de colonnettes; tribunes percées de baies géminées en arc brisé rehaussées d'un oculus, le tout intégré sous un arc de décharge; et fenêtres hautes (trois baies brisées par travée).
Au fil des années, l'église se dote de nombreux autels réalisés par les ateliers Laurent Frères, de Nancy. Les ateliers Klem Frères, de Colmar, réalisent les stalles du choeur et les riches boiseries du choeur. François-Désiré Husson, de Mulhouse, réalise les magnifiques travaux de sculpture du choeur et de la nef. Jacques Fritz, de Mulhouse, réalise la chaire. Le maître-autel de Klem est installé en 1898. à l'origine, les vitraux, datant de la fin du XIXe siècle, sont réalisés par la firme Burckhardt Frères, de Munich, pour ceux de la nef, Laurent-Charles Maréchal, de Metz, pour ceux du transept et du choeur, et Victor Weckerlin, de Guebwiller, pour ceux des chapelles. Ils sont partiellement conservés, ceux des collatéraux, détruits durant la Seconde Guerre mondiale, ont été remplacés tandis que ceux du déambulatoire sont très caractéristiques de la période néogothique et sont particulièrement bien réussis.
L'orgue
En Alsace, les années 1860 sont une période plutôt prospère. Les grandes paroisses ont les moyens de se payer des instruments exceptionnels, commandés chez des facteurs réputés tels Joseph Merklin ou Eberhard Friedrich Walcker. Pour son nouvel édifice, la paroisse préfère s'adresser à Aristide Cavaillé-Coll. Cet orgue sera le seul "vrai" Cavaillé-Coll en Alsace.
Le projet d'un orgue voit le jour en 1859. Joseph Koechlin-Schlumberger, alors maire de Mulhouse, s'en occupe personnellement. Un premier devis d'Aristide Cavaillé-Coll, le 25 février 1859, pour un orgue de 40 jeux et 12 pédales de combinaison au coût de 48 535 francs est jugé trop dispendieux surtout qu'il n'y a même pas de buffet. Comme on ne peut pas trop négocier et qu'on ne veut pas réduire ses ambitions, on décide d'échelonner les dépenses. Un nouveau devis est soumis le 19 mars 1859 au coût de 37 880 francs. Celui-ci comprend le retrait du Positif (qui reste préparé) et de deux jeux au Grand-Orgue tandis que le Récit est reconfiguré à 8 jeux. Puisque trois claviers sont présents à la console, on décide de placer temporairement la batterie d'anches (Bombarde, Trompette, Clairon) du Grand-Orgue sur celui du Positif. Le Grand-Orgue complet pourrait, en attendant, être joué en accouplant les deux claviers. Pendant les travaux, des ressources supplémentaires deviennent disponibles; le contrat est alors modifié le 30 janvier 1860. Ainsi, le Récit sera construit tel que prévu initialement et les concessions en jeux sont éliminées. Le projet initial est réalisé à l'exception du Positif. Quant au buffet, il est commandé le 19 août 1859 à Charles Blumer, de Strasbourg, sur les dessins de l'architecte Jean-Baptiste Schacre. Il mesure 6 mètres (20 pieds) de large sur 10 mètres (32 pieds) de hauteur. L'orgue est inauguré par Théodore Thurner et Joseph Heyberger les 27 et 28 octobre 1860.
Le Positif intérieur est finalement posé en 1862-1863 d'après le devis daté du 8 avril 1862 et modifié, après négociations, le 15 mai 1862. Cavaillé-Coll ajoute alors un Quintaton 8'. À cette occasion, on remarque que l'instrument ne possède pas de Cornet au Grand-Orgue. De plus, l'organiste Joseph Heyberger constate que l'instrument possède trop d'anches et pas assez de jeux de fonds.
Cavaillé-Coll n'aimait pas beaucoup les Cornets, ce demi-jeu puissant, compliqué (posté; 150 tuyaux à harmoniser et accorder, au bas mot) et conçu à l'origine pour pallier un défaut des anches classiques (trop fortes dans les graves), qui n'affectait même pas les siennes! Pour Cavaillé-Coll, un Cornet était clairement un atavisme, qui entravait le système de progression harmonique qu'il avait adopté. Il posa donc bel et bien un Cornet dans son orgue alsacien au Positif et pas au (et devant le) Grand-Orgue, comme c'était l'usage. L'orgue est inauguré le 19 janvier 1863.
Des réparations sont effectuées par Émile Wetzel en 1882.
En 1909, Martin et Joseph Rinckenbach agrandissent l'instrument en ajoutant huit jeux. Afin de trouver de la place, le Récit est pivoté de 90 degrés pour le mettre en position transversale, ce qui altère l'architecture de l'instrument.
Une nouvelle machine Barker est installée en 1914 et, en 1917, les tuyaux de façade sont réquisitionnés par les autorités allemandes.
En 1928, la maison Convers (Auguste Convers qui avait repris le maison Cavaillé-Coll après Charles Multin) vient remplacer la façade. Ce travail est reçu le 18 mars 1928 par Marcel Dupré.
En 1963, la maison Max Roethinder est chargée d'ajouter un Positif de dos avec sept jeux et de donner une esthétique néo-baroque à l'instrument. La Gambe du Grand-Orgue est supprimée au profit d'une Fourniture V rangs et d'une Cymbale IV rangs. La Doublette du Positif est décalée en Tierce 1 3/5' tandis que la Pédale reçoit une Mixture IV rangs, un Cor de nuit 2' et un Chalumeau 4'. L'étendue des claviers est passée de 54 à 56 notes alors que celle de la Pédale est passée de 27 à 30 notes. La console sculptée de Cavaillé-Coll est remplacée par une console plus moderne et placée face à la nef.
La traction des claviers est mécanique avec équerres et date de 1963. La machine Barker au Grand-Orgue date de 1914 ou 1963 alors que celle du Positif est authentique (1863). La traction des jeux est électrique depuis 1963. Les sommiers à gravures sont authentiques (1860 et 1863) sauf celui du Positif de dos qui date de 1963.
En 1987, le facteur Daniel Kern effectue un relevage. Le Récit reprend sa position normale, la Gambe retrouve sa place au Grand-Orgue tandis que la Cymbale est retirée. La Tierce du Positif intérieur est redevenue une Doublette. Le même facteur effectue un autre relevage en 2005.
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St. Etienne church is the main Catholic church of the city of Mulhouse, Haut-Rhin. Like its neighbor, the St. Etienne Reformed Temple, the building distinguishes itself by its dimensions, worthy of a cathedral. It is classified as an object with the Historic Monuments since February 9th, 2007.
History
Mulhouse's origins go back to around 5300 BC while native populations of central Europe lay the foundations of a settlement in the Mulhouse region. Around 58 BC, Roman presence, mainly military and commercial, was about the development of roads and the city.
In the 6th and 7th centuries, Frankishs brought in Christianity. In the Carolingian era, the region developed as a member of the Holy Roman Germanic Empire.
In 823, a Massevaux Abbey act mentioned Mulhouse as one of locations where the abbey has properties.
Bishop Werinher, from Strasbourg, accepted, after January 15th, 1003, from emperor Henri II, the administration of St. Etienne's properties. Tradition dictates that the construction of the first St. Etienne church is attributed to emperor Frédéric Barberousse and that it took place in the middle of the 12th century. Before that, a chapel which later was given to the Augustine monks, would have been used for worship.
Mulhouse became a commune in 1223 with a council in 1227. Mulhouse was named, for the first time, as a city in the peace treaty, signed on April 12th, 1231, between the Murbacli Abbot, Hugues de Rothenburg and Thierry III, baron and count of Montbéliard. The first religious orders arrived between 1232 and 1285. Mulhouse became an Empire city in 1308 and was inserted into the Decapolis set up by emperor Charles IV in 1354.
In the 16th century, Mulhouse entered the Switzerland orbit and the Reformation movement. Nikolaus Prugner'a first sermons, inspired by Luther, in 1522, opened the way for the City to joining the Reformation in 1523 and in the secularization of monastery (1525-1538).
In the Thirty Years War, Mulhouse was able to maintain its neutrality. Following the Munster Treaty (1648), Mulhouse was landlocked into the Kingdom of France.
At the Revolution, Mulhouse acted as shelter to the noblemen and to the threatened Jewry. The setting up of the Haut-Rhin department, on September 22nd, 1792, isolated the city which decided, on January 3rd, 1798, to be part of France.
Catholic religion was restored in Mulhouse, a Protestant city, only in 1803. Some decades later, the Catholic community became the majority in Mulhouse. It used the only church in the city, St. Marie, which rapidly became too small. The construction of a larger church was obvious.
The parish priest of the only parish, Father Antoine Lutz (1829-1852), led the battle. He collided with the asymmetrical relations between Catholics and Protestants in Mulhouse, revealing reservations from the Protestant political and economic elites to consent for a second Catholic church, despite the unquestionable demographic argument and despite the apparent cordiality in the relations between the representatives from both religions.
A first piece of land was identified at the beginning of the 1830s on which to build the new church. It was the former Franciscan graveyard, but the mayor decided, in 1833, to use this land for the construction of a new local school. Local authorities approved the decision.
In 1839, the municipality decided to re-study the question and organized a national competition for the production of plans and preliminary quotations. However, nothing could be decided before the prickly question of the site was solved.
In 1840, the city wanted to acquire land near the Mirror gate, but parish priest Lutz was bothered by its too small dimensions. According to him, to meet the needs of the population, the church to be built must contain 1,800 seating places and 4,000 standing places. The city's proposal allowed only 450 square metres for the standing places. The acquisition, after all was said and done, was not allowed, City hall could not mobilize the financings.
In 1847, an economic crisis year, the municipality agreed to seriously plan for the construction of a new church. Industrialist Camille Bourcart, a parent of the mayor, offered the village to sell the former exercise building. On October 16th, the town council voted for the purchase of the offered land, at the cost of 70,000 francs. The church council unconditionally approved. February 1848 events forced the municipality to go back on a decision, to take all necessary measures to face the economic crisis. A litigation opposed City hall to the seller, and the prefecture disallowed Mr Bourcart in 1849.
A first anonymous plan was submitted and accepted in 1847 but was finally rejected the same year. In 1851, architect Pierre-Charles Dusillon was asked to prepare plans for the building. A 150,000-franc budget was allocated. The architect's estimate was 168,994 francs.
This proposed budget was the subject of a debate between the town council and ecclesiastical authorities. Rapidly, in 1852, the parish priest alerted Bishop André Raess, of Strasbourg, who underlined its insufficiency. The capacity for a church to be built was everywhere closely watched by the bishops who adopted the criteria of a half square metre per person for the two thirds of the community to take into consideration only an average attendance. Bishop Raess denounced the proposed dimensions which could accommodate only a quarter of the Catholic population.
The municipality, too much restricted in its financial resources, asked the architect to divide his project into three stages: first and foremost absolutely necessary structural works to receive the parisioners then, once the necessary funds are available, the large portal with its facade and its narthex would be build, the nave provisionally closed by a simple brick wall. The last stage would include the bell tower, judged less immediately essential. The bishop deeply insisted that the different sections of the building must be built at the same time because church services require them, as well as for the solidity of the building. He agreed that the bell tower could provisionally only be built up to the height of nave gable, if financial resources are not available. He also asked for the simultaneous construction of the sacristy for service reasons.
A second modified plan was submitted by Dusillon in 1851 at the cost of 296,000 francs. The revised plan did not satisfy the ecclesiastical authorities who found the building dimensions still too small. For Bishop Raess, it was a big issue since it was a question of building the largest possible building while City hall aimed at a least expensive building which would be built in a stage-by-stage successive phases in order not to gulp down too much the city's financial resources.
P>After a meeting between the bishop and the mayor in February 1852, readjustments were accepted. These modifications partly satisfied the bishop for who the lack of space was still present. The bishop called upon the arbitration by the prefect who sided with him. In August 1852, Dusillon, exasperated, declared himself unable to meet these new contract conditions and complained about the systematic refusal by the prefect to support his work. Besides, his work was a subject of criticisms by the Civil Buildings General Council in Paris and at the departmental level who issued doubts about the solidity of the building and criticized its gothic architectural influences.Dusillon's withdrawal coincided with a change at Mulhouse City Hall. Joseph Kœchlin-Schlumberger succeeded Emile Kœchlin in August 1852. In October, the town council reviewed the situation concerning the project costs and entrusted architect Jean-Baptiste Schacre, on recommendation by Eugene-Emmanuel Viollet-le-Duc, with the preparation of new plans. His project, at the cost of 339,500 francs, was rapidly accepted by the town council in April 1853.
After two years of modifications to his project due to fierce criticisms by Viollet-le-Duc, one version was finally selected in March 1855. He planned a 412,000-franc budget, including the purchase of land, a 1,750-square-metre surface and stylistic simplifications.
Meanwhile, Father Lutz organized a subscription which was a huge success. The committee collected about 106,000 francs, among which 60,000 francs were immediately available, the remaining due in installments. The site problem, left outstanding by the Bourcart affair, was the object of a claim expressed by most subscribers who gave their offerings only if the church be not built on Bourcart's land, mainly because of its small size. Facing this situation, the church council decided in 1850 to purchase, on its own initiative and by the subscription, a portion of a land composed of gardens, at the cost of 45,500 francs. The piece of land was immediately made available to the town council who, according to the germinal law, was designated as owner of the buildings to be erected. Despite the mayor's annoyance for the failure to respect his prerogatives, the city could not however do otherwise but ratify the acquisition of land made in its name by the committee, following the recommendation by the deputy prefect. The city purchased, the following year, four adjoining lots to have sufficient space for the construction of the future church. A second subscription was then launched by the parish priest to cover partly the expenses of these acquisitions.
On May 1st, 1855, mayor Joseph Kœchlin-Schlumberger could undertake the awarding of the construction works. Local expropriations took a lot of time because, to support them, the prefecture required a proof that it was not possible to find a friendly settlement. Since the saving of time was not the first preoccupation of City Hall whose objective was now the design of the general physiognomy of the whole district which will develop around the future church, and whose strategy was to prefer the more financially interesting slower expropriation process.
Finally, after years of tergiversations, the project came to life, on August 15th, 1855, then the first stone was laid down. In 1859, the budget was raised to 568,000 francs including buildings, acquisitions and clearing of the outskirts. In 1860 and 1861, it was necessary to acquire four new pieces of land in the area around the church. In May 1860, the large cross, 49 feet (15 metres) high, was installed on the steeple of the bell tower.
The church was consecrated on December 25th, 1860 by Bishop André Raess, of Strasbourg. After all was said and done, in 1863, the total cost, including acquisitions and the necessary works to clear the outskirts, was 1,033,124 francs.
The Exterior
The building, in a Latin cross shape and oriented south-east, is in pure neogothic style. It includes a three-nave vessel with two-level side aisles. The first level is pierced by tracery round archways and the second level by pointed arch apertures. The side aisles are supported by buttresses topped by pinnacles. The apse is polygonal with an ambulatory and radiant chapels. The bell tower in the facade is pierced by a semicircular arch portal topped by a tympanum. With the octagonal steeple, the tower is 262 feet (80 metres) high. The gable walls of the identical transept arms have four levels: the first one is pierced by two portals topped by a lancet arch tympanum; the second one is made of blind archways; the third one is pierced of a rose window; and the fourth one is pierced by a central oculus and quadrilobes. The arms are supported by buttresses topped by pinnacles. The back of the building, massive and perfectly balanced, is even more remarkable.
The Interior
The interior of this large church strikes with the slenderness of its archways. The central vessel is vaulted with quadripartite ogives while the apse is vaulted with radiant ogives. The elevation is at three levels: large broken archways falling on pillars made of a column made of small columns; galleries pierced with semicircular double archways topped by an oculus, the whole being under a discharging arch; and high windows (three semicircular archways per bay).
Over the years, the church acquired numerous altars executed by the workshops of Laurent Brothers, of Nancy. The Klem Brothers workshops, of Colman, executed the chancel stalls and rich woodworks. François-Désiré Husson, from Mulhouse, executed the splendid sculpture works in the chancel and in the nave. Jacques Fritz, from Mulhouse, executed the pulpit. The high altar from the Klem workshops was installed in 1898. The original stained glass windows, dating from the end of the 19th century, were produced by the Burckhardt Brothers, of Munich, for those in the nave, by Laurent-Charles maréchal, of Metx, for those in the transept and in the chancel, and by Victor Weckerlin, of Guebwiller, for those in the chapels. They are partly preserved, those of the side aisles were destroyed during the Second World War and replaced. Those in the ambulatory are very characteristic of the neogothic period and are particularly beautiful.
The Organ
In Alsace, the 1860s were a period of prosperity. Large parishes had financial means to pay for exceptional instruments, ordered from renowned organbuilders such as Joseph Merklin or Eberhard Friedrich Walcker. For its new building, the parish prefered selecting Aristide Cavaillé-Coll. This organ will be the onlt "true" Cavaillé-Coll in Alsace.
The organ project came to life in 1859. The mayor of Mulhouse, Joseph Koechlin-Schlumberger was personally responsible. A first proposal by Aristide Cavaillé-Coll on February 25th, 1859 for an 40-stop organ and 12 combination pedals at the cost of 48,535 francs was considered too expensive especially since there was no organcase. Since negotiations were limited and there was no way to reduce expectations, it was decided to spread out the expenditure. A new proposal was submitted on March 19th, 1859 with a cost of 37,880 francs. This proposal eliminated the Positif wand two stops in the Grand-Orgue while the Récit was reconfigured with 8 stops. With three manuals present in the console, it was decided to provisionally install the Grand-Orgue reeds battery (Bombarde, Trompette, Clairon) in the Positif manual. The full Grand-Orgue could, meanwhile be played by coupling both manuals. During the construction, some additional financial resources became available; the contract was modified on January 30th, 1860. The Récit will be built as initially planned and stop concessions are eliminated. The initial project was fulfilled except for the Positif. As for the organcase, it was ordered on August 19th, 1859 to Charles Blumer, of Strasbourg, based on sketches by architect Jean-Baptiste Schacre. It is a 20-foot (6-metre) wide by 32-foot (10-meter) high structure. The organ was inaugurated by Théodore Thurner and Joseph Heyberger on October 27th and 28th, 1860.
The interior Positif was finally installed in 1862-1863 according to specifications dated April 8th, 1862 and modified, after negotiations, on May 15th, 1862. Cavaillé-Coll added a Quintaton 8'. This occasion gave the opportunity to point out that the instrument does not have a Cornet in the Grand-Orgue. Moreover, organist Joseph Heyberger found that the instrument has too many reeds and not enough foundation stops.
Cavaillé-Coll did not very much like Cornets, this powerful, complicated half stop (mounted; at least 150 pipes to be voiced and tuned) and originally designed to palliate a defect in classical reeds (too loud in the basses), that even did not affect his instruments! For Cavaillé-Coll, a Cornet was clearly an atavism and hindered the harmonic progression system he had adopted. He did install a Cornet in its Alsatian organ but on the Positif, not on (and in front of) Grand-Orgue, as it is usual. The organ was inaugurated on January 19th, 1863.
Repairs were carried out by Emille Wetzel in 1882.
In 1909, Martin and Joseph Rinckenbach enlarged the instrument by adding eight stops. To find space, the Récit was swiveled by 90 degrees to put it in transverse position, which altered the architecture of the instrument.
A new Barker machine was installed in 1914 and, in 1917, the facade pipework was requisitionned by the German authorities.
In 1928, the Convers firm (Auguste Convers took over the Cavaillé-Coll firm after Charles Mutin) replaced the facade. This work was accepted on March 18th, 1928 by Marcel Dupré.
In 1963, the Max Roethinder firm was entrusted with the addition of a 7-stop back Positif and for instilling a neo-baroque aesthetics to the instrument. The Gambe in the Grand-Orgue was removed and a Fourniture V ranks and a Cymbale IV ranks were added. The Doublette in the Positif was rescaled into a Tierce 1 3/5' while the Pedal received a Mixture IV ranks, a Nighthorn 2' and a Chalumeau 4'. The manual compass was extented from 54 to 56 notes while the Pedal compass went from 27 to 30 notes. The sculpted Cavaillé-Coll console was replaced with a more modern one and installed facing the nave.
The key action is mechanical with squares and dates from 1963. The Barker machine in the Grand-Orgue dates from 1914 or 1963 while the one in the Positif is original (1863). The stop action is electrical since 1963. Slider chests are original (1860 and 1863) except for the back Positif which dates from 1963.
In 1987, organbuilder Daniel Kern executed a restauration. The Récit was returned to its original position. The Gambe was restored in the Grand-Orgue while the Cymbale was removed. The Tierce in the interior Positif was rescaled as a Doublette. The same organbuilder executed another renovation in 2005.
I. Positif de dos |
II. Grand-Orgue |
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2Bourdon | 8' | Montre | 16' | |
2Prestant | 4' | Bourdon | 16' | |
2Flûte à cheminée | 4' | Montre | 8' | |
2Doublette | 2' | Bourdon | 8' | |
2Larigot | 1 1/3' | Flûte harmonique | 8' | |
2Cymbale 2/3' | IV | Gambe | 8' | |
2Cromorne | 8' | Prestant | 4' | |
Flûte octaviante | 4' | |||
Quinte | 2 2/3' | |||
Doublette | 2' | |||
2Fourniture 2 2/3' | V | |||
Bombarde | 16' | |||
Trompette | 8' | |||
Clairon | 4' |
III. Positif |
IV. Récit |
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Quintaton | 16' | Flûte traversière | 8' | |
Principal | 8' | Viole de gambe | 8' | |
Flûte harmonique | 8' | 1Voix céleste | 8' | |
Quintaton | 8' | Flûte octaviante | 4' | |
Octave | 4' | Octavin | 2' | |
Flûte douce | 4' | Trompette | 8' | |
Quinte | 2 2/3' | Basson/Hautbois | 8' | |
Doublette | 2' | Voix humaine | 8' | |
Piccolo | 1' | Tremolo | ||
1Cornet | V | |||
Basson | 8' | |||
Cromorne | 8' |
Pédale |
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Contrebasse | 16' |
Soubasse | 16' |
Basse | 8' |
2Gemshorn | 8' |
Octave | 4' |
2Cor de nuit | 2' |
2Mixture 2 2/3' | IV |
Bombarde | 16' |
Trompette | 8' |
Clairon | 4' |
2Chalumeau | 4' |
1 | À partir de / From c0 | |
2 | Jeu de Roethinger / Roethinger stop |