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Silbermann, 1766 Kern, 1972
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L'église réformée / Temple Saint-Jean est située à proximité du centre historique de la ville de Mulhouse. Quand Mulhouse parlait principalement allemand, c'était l'église paroissiale pour les calvinistes francophones.
Historique
En 1657, des officiers huguenots français en garnison à Brisach demandent au Conseil de la République de Mulhouse de leur octroyer un lieu de culte qui leur soit propre. Ainsi fut créée, quatre ans plus tard, une Église réformée de langue française parce que Louis XIV avait interdit l'exercice du culte réformé dans la garnison de Brisach et que le pasteur de cette garnison avait dû quitter son poste sur-le-champ. En outre, les luthériens de Horbourg et de Riquewihr se montraient à peu près aussi intransigeants que les catholiques à l'égard des réformés.
Grâce à l'influence de la princesse de Wurtemberg, Anne de Châtillon, arrière-petite-fille de l'amiral Coligny, le Conseil de Mulhouse acquiesce à cette demande. Le manque de ressources financières fait que le projet se concrétise seulement en 1661, grâce à l'appui financier du couple Constantin et Charlotte de Rocbine venu s'installer à Mulhouse.
Le premier culte en langue française - événement remarquable dans une ville où l'on parlait majoritairement l'allemand - est célébré le 27 octobre 1661, sous la présidence d'un pasteur suisse romand. Les circonstances économiques et politiques eurent une influence considérable sur l'évolution ultérieure de cette paroisse de langue exclusivement française.
Jusqu'en 1803, les paroissiens se réunissent dans le chœur de l'ancienne église des Franciscains, actuellement église Sainte-Marie. Mais cette église devant être rendue au culte catholique, la paroisse française partagea pendant 32 ans l'église / temple Saint-Étienne avec la paroisse de langue allemande.
L'église / temple
Un temple est enfin construit de 1831 à 1836, selon les plans de l'architecte Jean-Charles Dufau, financé par la ville grâce à la vente des matériaux de démolition de l'ancienne église des Augustins. Pourtant, s'en suivirent pendant une trentaine d'années, puis encore au XXe siècle, des déménagements et hébergements réciproques du temple à l'église et inversement, causés par les travaux de construction, d'agrandissement ou de transformation de l'un et l'autre lieu.
L'agrandissement, selon les plans de l'architecte Jean-Baptiste Schacre, qui a lieu dès 1856 pour accommoder la communauté réformée de langue allemande durant la construction du nouveau temple Saint-Étienne, donne à l'édifice son aspect actuel. Il se compose d'une simple salle rectangulaire avec galeries et terminée par un chœur à chevet plat qui s'est substituée au premier chœur arrondi. La façade rectiligne ornée de pilastres, de triglyphes et d'un fronton triangulaire et coiffée par un modeste clocher carré confère à l'édifice une allure austère.
Le mobilier ancien que comprend ce temple se limite à une épitaphe armoriée de 1666 provenant de l'ancienne église des Franciscains,et l'autel de la fin du XVIIe siècle provenant de l'ancienne église Saint-Étienne. On retrouve aussi un tableau « Jérusalem au temps du Christ » de l’artiste Véronique Filosof (1973).
L'orgue
Dans l'ancienne église Saint-Étienne, devenue calviniste à la Réforme, Johann Andreas Silbermann place, en 1766, un orgue neuf de 31 jeux sur trois claviers et pédalier. Silbermann n'a jamais construit de buffet, il confiait le travail à des artisans spécialisés. Le travail sur place commence en novembre 1765. Le Plein Jeu du Grand-Orgue et les deux jeux de fond de la Pédale sont déjà installés quand, le 4 décembre, les travaux sont interrompus en raison du grand froid. Les autres jeux ne furent posés qu'au printemps 1766. Le Positif et l'Écho sont envoyés à Mulhouse le 3 mai 1766. Le montage se poursuit jusqu'au 19 mai.
Réparé par Joachim Henry, de Thann, en 1822 et par Théodore Sauer en 1830, l'orgue est rapidement modifié, avant d'être démonté par Bernhard Merklin, de Mannheim, dès le 2 novembre 1858 puis entreposé pendant 10 ans dans les combles de l'église réformée française / temple Saint-Jean. L'ancienne église médiévale est démolie et remplacée par un édifice néo-gothique, également baptisé Saint-Étienne, avec un orgue construit par Walcker en 1866.
Dans l'église réformée / temple Saint-Jean, on place un orgue construit par George Wegmann, achevé en 1835. Réparé en 1848 par Bernhard Merklin, cet orgue est vendu à Sausheim en 1867, où il disparut, par faits de guerre, en 1945.
L'instrument de Silbermann est remonté en 1868 dans l'église réformée / temple Saint-Jean par le facteur Froehlich. À cette occasion, la composition est modifiée et la mécanique est refaite. Par manque de hauteur au-dessus de la tribune de Saint-Jean, le soubassement est fortement tronqué et le blason de la tourelle centrale du grand buffet est placé au-dessus de l'entrée principale de l'église. Ce qui restait de la tuyauterie Silbermann est entièrement supprimé (sauf un tuyau) lors des transformations par la firme Walcker en 1877 mais surtout lors de la pneumatisation par la firme Dalstein-Haerpfer en 1886. La maison Walcker intervient à nouveau en 1910. L'aboutissement de tous ces travaux est un orgue pneumatique de 29 jeux sur deux claviers et pédalier.
En 1972, il ne restait rien de l'orgue construit par Silbermann au fil des transformations, sinon le buffet, un seul tuyau et le dossier complet déposé aux archives. C'est alors que le facteur Alfred Kern est chargé de la reconstruction fidèle de l'instrument en revenant à peu près à la composition et aux techniques de Silbermann (une tirasse GO est ajoutée). La mécanique, la tuyauterie, les sommiers ainsi que la soufflerie, tous sont neufs. La tribune étant remplacée par un piédestal plus bas, les proportions originelles du buffet purent être reconstituées, et le fleuron, aux armes de la ville de Mulhouse, put reprendre sa place au sommet de la tourelle centrale.
La traction mécanique est suspendue pour les claviers et à balanciers pour la Pédale. Les sommiers sont à gravures. Les tirants de jeux du Positif de dos sont placés dans le buffet du positif, au dos de l'organiste tandis que ceux de la Pédale sont placés sous la fenêtre des claviers. La console est en fenêtre avec claviers à naturelles noires.
[cliquer sur l'image ou ici pour obtenir une version agrandie]
The St. Jean Reformed Church / Temple is located near Mulhouse city historical centre. When Mulhouse mainly spoke German, it was the parish church for the French-speaking Calvinists.
History
In 1657, French Huguenot officers in Brisach garrison asked the Council of the Republic of Mulhouse to grant them a worship place which could be their own. Four years later, a French-speaking Reformed Church was established although Louis XIV had prohibited reformed worship to take place in the Brisach garrison and the fact that the garrison's pastor had to leave his post forthwith. Besides, the Horbourg and Riquewihr Lutherans proved to be as uncompromising as the Catholics towards the Protestants.
Thanks to the influence of the princess of Wurtemberg, Anne de Châtillon, great-granddaughter of admiral Coligny, the Council of Mulhouse acquiesced the request. The lack of financial resources caused the project to become reality only in 1661, thanks to the financial support of Constantin and Charlotte de Rocbine who came to live in Mulhouse.
The first service in French - a remarkable event in a predominantly German-speaking - was celebrated on October 27th, 1661, presided by a French-speaking Swiss pastor. The economic and political circumstances had a considerable influence on the subsequent evolution of this exclusively French-speaking parish.
Until 1803, the parishioners met in the chancel of the former Franciscan church, now St. Marie church. Because this church had to be returned to the Catholics, the French-speaking parish moved and shared St. Etienne church during 32 years with the German-speaking parish.
The Church / Temple
A temple was finally built from 1831 till 1836, according to plans by architect Jean-Charles Dufau, financed by the city with the proceeds from the sale of demolition materials of the Augustines former church. However, for the next thirty years, and even in the 20th century, there were moves and reciprocal accommodations from the temple to the church and inversely, caused by construction, enlargement or transformation works at one or the other place.
The enlargement, according to plans by architect Jean-Baptiste Schacre, which took place from 1856 to accommodate the German-speaking Reformed community during the construction of the new St. Etienne Temple gave the building its actual look. It is made up of a simple rectangular room with galleries and ends in a chancel with a flat apse which replaces the first semicircular chancel. The straight facade decorated with pilasters, triglyphs and a triangular pediment and topped by a modest square bell tower gives the building a harsh look.
The temple's ancient furnishings limit themselves to an emblazoned epitaph of 1666 coming from the former Franciscan church, and a late 17th-century altar coming from the former St. Etienne church. There is also a painting « Jerusalem at the time of Christ » by Véronique Filosof (1973).
The organ
In the old St. Etienne church, converted to Calvinism at the Reformation, Johann Andreas Silbermann installed, in 1766, a new three-manual and pedal, 31-stop organ. Silbermann never built organcases, he entrusted this work to specialized craftsmen. On-site work began in November 1765. The Grand-Orgue Plein Jeu and two foundation stops in the Pedal were installed when, in December 4th, works were suspended due to severe cold. The other stops were installed only in the spring of 1766. The Positif and Echo pipework was delivered to Mulhouse on May 3rd 1766. Installation ended on May 19th.
Repaired by Joachim Henry, from Thann, in 1822 and by Théodore Sauer in 1830, the organ was rapidly modified before being dismantled by Bernard Merklin from Mannhein on November 2nd, 1858 and stored for ten years in the attic of St. Jean French Reformed Church / Temple. The old medieval church was demolished and replaced by a Neo-Gothic building, also named St. Etienne, with an organ built in 1866 by Walcker.
In St. Jean Reformed Church / Temple, an organ, built by George Wegmann and completed in 1835, was installed. After repairs in 1848 by Bernhard Merklin, this organ was sold to Sausheim in 1867, where it disappeared, in acts of war, in 1945.
Silbermann's instrument was reinstalled, in 1868, in St. Jean Reformed Church / Temple by organbuilder Froehlich. Using this opportunity, the stoplist was modified and the action was rebuilt. Due to the lack of space in St. Jean gallery, the lower portion of the organcase was severely truncated and the blazon crowning the central turret of the main organcase was installed over the church main entrance. What was left of Silbermann's pipework was completely removed (except for one pipe) in the transformations executed by Walcker in 1877, but mostly in the pneumatization executed by Dalstein-Haerpfer in 1886. Walcker worked on the instrument again in 1910. The result was a pneumatic action organ with 29 stops over two manuals and pedal.
In 1972, nothing remained from Silbermann's organ except the organcase, one pipe and the complete file in the archives. Organbuilder Alfred Kern is entrusted with the accurate reconstruction of the instrument by returning to Silbermann's composition and techniques (one GO/PED coupler is added). The action, pipework, windchests as well as the wind system, are all new. The gallery having been replaced by a lower pedestal, it was possible to rebuilt the organcase back to its original proportions and the Mulhouse's coast of arms blazon could be returned to its original location, on top of the central turret of the main organcase.
Mechanical action is suspended for the manuals and with backfalls for the Pedal. Slider chests are used. The stopknobs for the back Positif are location on the Positif organcase, in the organist's back while those for the Pedal are located under the manuals. The console is attached with manuals with black accidentals.
I. Positif de dos |
II. Grand-Orgue |
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Bourdon | 8' | Bourdon | 16' | |
Prestant | 4' | Montre | 8' | |
Nazard | 2 2/3' | Bourdon | 8' | |
Doublette | 2' | Prestant | 4' | |
Tierce | 1 3/5' | Nazard | 2 2/3' | |
Fourniture | III | Doublette | 2' | |
Cromorne | 8' | Tierce | 1 3/5' | |
Sifflet (B+D) | 1' | |||
Cornet (D) | V | |||
Fourniture | III | |||
Cymbale | II | |||
Trompette (B+D) | 8' | |||
Voix humaine | 8' |
III. Écho |
Pédale |
|||
---|---|---|---|---|
Bourdon | 8' | Soubasse | 16' | |
Prestant | 4' | Octavebasse | 8' | |
Nazard | 2 2/3' | Prestant | 4' | |
Doublette | 2' | Bombarde | 16' | |
Tierce | 1 3/5' | Trompette | 8' | |
Flageolet | 1' |
B+D | Basses et dessus / Bass and Treble | |
D | Dessus / Treble |