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Casavant, Opus 817, 1919
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Historique
Le 3 mai 1535, Jacques Cartier débarque sur les berges de la d'une rivière au sud-ouest de ce qui est aujourd'hui Limoilou. Il la nomme Sainte-Croix, car le 3 mai, c'est la fête de l'Invention de la Sainte Croix. En 1619, les Récollets s'établissent près de la rivière dont ils changent le nom pour rivière Saint-Charles en l'honneur de saint Charles Borromée (1538-1584) canonisé le 1er novembre 1610 et en l'honneur de leur bienfaiteur Charles de Boves, vicaire de Pontoise, qui a contribué financièrement à l'établissement de leur mission en Nouvelle-France. Le 10 mars 1626, la seigneurie de Notre-Dame-des-Anges est concédée aux Jésuites par Henri de Lévy/Henri de Lévis, duc de Ventadour (1596-1651) vice-roi (1625-1627) de la Nouvelle-France. Bientôt, toutes les terres au nord de l'embouchure de la rivière Saint-Charles sont occupées par des fermes dont certaines appartiennent à la famille d'Anthony Anderson (v1767-1847). Cette vocation agricole perdure jusqu'au début du XXe siècle.
Tout au long du XIXe siècle, la rivière Saint-Charles est l'un des hauts lieux de la construction navale en Amérique du Nord principalement avec le grand chantier Mackay et Warner. En 1825, le fils d'Anthony Anderson, William Hedley (v1800-1869), s'associe avec François-Xavier Paradis pour fonder une compagnie de marchands de bois nommée Anderson & Paradis. À la mort de son père, William Hedley poursuit l'exploitation de la ferme familiale et lotit une partie de ses terres pour loger les ouvriers. Cette activité économique donne naissance au village de Hedleyville. Cet essor industriel permet la création d'autres villages : Smithville (Stadacona), Parkville, La Canardière, Gros-Pin et New Waterford. Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, l'industrie de la construction navale décline et son développement stagne, voire décélère. En 1867, William Hedley Anderson part s'établir en Angleterre avec sa famille. Les résidents font appel aux autorités pour assurer leur croissance.
En septembre 1892, un incendie ravage une partie d'Hedleyville. En 1893, les villages se regroupent pour former la municipalité de Limoilou qui obtient le statut de ville le 25 avril 1908. Le nom commémore Jacques Cartier, sieur de Limoëlou (1491-1557), premier Européen à y avoir mis le pied. Après avoir été annexé par la ville de Québec le 17 décembre 1909, Limoilou connaît un boom économique et démographique. Le 1er janvier 2002, le territoire est incorporé en tant qu'arrondissement de la ville de Québec. Le 1er décembre 2009, il est regroupé avec celui de La Cité pour devenir l'arrondissement La Cité-Limoilou.
L'église
À la fin du XIXe siècle, sur le plan de l'organisation religieuse, le territoire de la municipalité de Limoilou, incluant les autres villages environnants font partie intégrante de la paroisse Saint-Roch de Québec. Le 5 février 1896, un groupe de 130 paroissiens de ce secteur adresse une requête à Mgr Louis-Nazaire Bégin (1840-1925), alors administrateur apostolique (1892-1898) du diocèse de Québec, pour obtenir la création d'une nouvelle paroisse. Ceux-ci se plaignent de la distance qui les sépare de leur église paroissiale; et cela d'autant plus que leurs voisins de l'ouest, à Stadacona, disposent, depuis 1890, d'une chapelle. En guise de réponse à leur requête, ils obtiennent la création de deux missions, l'une à Limoilou (Saint-Charles-Borromée), et l'autre à Stadacone (Saint-Zéphirin). L'abbé Albert Côté (1865-1921) est nommé en tant que premier curé (1896-1902) de Limoilou. Le 18 mars 1896, la compagnie Consumers Cordage, de Montréal, propriétaire de l'ancienne corderie Brown de Limoilou, offre, à la demande de Mgr Bégin, une vaste salle à l'étage supérieur de son usine qui est située sur le terrain voisin de celui choisi pour la construction de l'église. Une fois aménagée, cette salle devient le premier lieu de culte. La première messe a lieu, le dimanche de la Pentecôte, le 24 mai 1896.
La première église
La construction d'une église est aussitôt décidée sur un terrain de cinq arpents offert, à la demande de Mgr Bégin, par les Soeurs Augustines de l'Hôtel-Dieu de Québec qui l'avait reçu en dot et qui comprenait une ferme et des terrains de pâturage. La préparation des plans de l'église est confiée à l'architecte David Ouellet (1844-1915). L'édifice projeté, un plan droit sans transept dit « à la récollette », mesure 45 mètres sur 21 mètres (150 pieds sur 70 pieds). Dans un premier temps, seule la nef est construite au coût estimé d'au moins 25 000 $. Les soumissions sont demandées le 31 juillet 1896, et la fabrique accorde les contrats le 24 août suivant. Fortunat Voyer reçoit le contrat pour le granit qui proviendra de Rivière-à-Pierre tandis que la maçonnerie et la charpente de bois sont confiées à Joseph Gosselin, de Lévis. Les travaux débutent le 25 août 1896, et les coûts de construction s'élèvent à 28 000 $, alors que l'église n'est alors ni achevée ni décorée. Elle est ouverte au culte, et bénite par Mgr Bégin, le 14 novembre 1897. La même année, David Ouellet livre aussi les plans du presbytère, construit l'année suivante.
Ce premier bâtiment est rasé par le feu le 3 décembre 1899. Il nous est connu par les plans de David Ouellet et une photographie ancienne. Le plan et les élévations de l'édifice étaient assez traditionnels. Par souci d'économie, le choeur était logé dans la nef qui était close par une paroi temporaire. En façade, David Ouellet avait imaginé un imposant avant-corps contenant trois entrées et autant de baies sur deux étages, comme il l'avait fait précédemment à Saint-Pascal-de-Kamouraska. Au-dessus de cet avant-corps, qui logeait le vestibule et les escaliers menant aux tribunes, se retrouvait un clocher assez trapu, surmonté d'une petite coupole.
La deuxième église
La décision est prise de reconstruire aussitôt après l'incendie, mais il est hors de question d'entreprendre celle-ci en hiver. L'ancien édifice ayant servi de chapelle en 1896, n'existant plus, les paroissiens retournent assister aux offices religieux en l'église Saint-Roch alors que l'entrepreneur Joseph Gosselin construit une chapelle temporaire en bois, au coût de 1 500 $, laquelle sera prête le 20 janvier 1900. Après avoir visité les ruines, l'architecte David Ouellet constate que « les murs ne sont pas aussi abîmés qu'on l'avait d'abord cru et qu'ils pourront être sauvés ».
Le 6 avril 1900, David Ouellet demande des soumissions pour la reconstruction de l'église incendiée, sur les mêmes murs et d'après les mêmes plans. Cette deuxième église est ouverte au culte le 8 décembre 1901. Elle porte toutefois un clocher différent, plus haut que celui de l'église précédente. Cette fois, l'architecte dresse les plans d'un clocher à double tambour ajouré et surmonté d'une haute flèche en forme conique, comme celle que l'architecte Jean-Ferdinand Peachy (1830-1903) a installée sur l'église Saint-Jean-Baptiste au lendemain de l'incendie de 1881.
La mission Saint-Charles, qui n'est toujours pas érigée en paroisse, se retrouve fort endettée (40 000 $) et ce, même si l'intérieur est inachevé. Sans conseil de fabrique, le curé doit gérer seul les finances paroissiales. Devant cette tâche qu'il a peine à gérer et devant rendre des comptes aux autorités diocésaines, le curé décide, le 19 mai 1902, de quitter son poste et de s'exiler aux États-Unis. Face à cette situation, Mgr Louis-Nazaire Bégin, maintenant archevêque (1898-1925) de Québec, fait appel au père Alexis de Barbezieux (1854-1941), supérieur des Capucins français installés à Ottawa, et le presse de venir le rencontrer, le lendemain, à Québec. Lors de cette rencontre, Mgr Bégin offre aux Capucins de prendre en charge la mission qui sera érigée en paroisse. Comme les Capucins ne possèdent pas de statut juridique au Québec, le père de Barbezieux, qui détient les autorisations pour engager son Ordre si une occasion se présente, signe personnellement les documents, y compris la reconnaissance de dette, le jour même devant un notaire public. Le 25 mai 1902, les Pères Capucins se chargent officiellement de la paroisse alors que le père de Barbezieux devient supérieur et le père Albert de Pisani (Juste Gaillot, 1871-1915) est nommé curé. Les Capucins sont constitués en corporation civile au Québec le 25 avril 1903, et la dette personnelle contractée est transférée à cette corporation.
Une campagne de construction se met en branle à commencer par la finition intérieure de l'église, et par celle du monastère des Capucins dont les plans sont préparés par l'architecte Joseph-Pierre Ouellet (1871-1959). Cet édifice, érigé dans le prolongement du presbytère de 1897, est inauguré le 19 octobre 1903, et a coûté 12 000 $. En 1907, l'éclairage électrique remplace les lampes à l'huile et, la même année, l'architecte Joseph-Pierre Ouellet conçoit le choeur de l'église dont les coûts sont évalués à 7 500 $. Les travaux sont confiés aux entrepreneurs Jean-Baptiste Verret & Fils ainsi que Charles-Émile Morissette. Il est inauguré le 29 novembre 1909. De plan polygonal et profond, du fait de la présence d'une congrégation de religieux, ce choeur s'appuie au chevet plat de l'église de David Ouellet, jusque-là fermé par une cloison temporaire.
En 1910, un carillon de cinq cloches remplace l'unique et modeste cloche. Celles-ci proviennent de la fonderie Cornille-Havard, de Villedieu-les-Poêles, en Normandie (France). Elles sont bénites le 20 février 1910 par Mgr Paul-Eugène Roy (1859-1926), évêque auxiliaire (1908-1925) de Québec. La même année, en raison de l'accroissement de la population, des tribunes latérales sont ajoutées selon les plans de l'architecte Joseph-Pierre Ouellet par l'entrepreneur Georges Dorion.
En printemps 1912, les Capucins reçoivent une demande de la part de la compagnie ferroviaire Canadian Northern Railway qui désire acheter le terrain et les immeubles, église et monastère, pour y réaliser un projet d'expansion. Mis en veilleuse en 1913, le projet est définitivement abandonné lorsque la firme déclare faillite en 1918.
En 1913, l'architecte Joseph-Pierre Ouellet prépare les plans et surveille la construction de la sacristie, du choeur des religieux, et des chapelles en forme d'absidioles. La sacristie, qui comprend deux étages, est élevée à l'angle nord-est de l'église. Quant au choeur des religieux, il est situé à l'arrière du maître-autel, excédant l'édifice dans l'axe de l'église. Il s'agit d'un espace séparé de 12 mètres sur 7,3 (40 pieds sur 24) où les religieux se réunissent pour réciter l'office divin. C'est un édifice à deux étages dont le sous-sol est aménagé en chapelle intime pour les mariages. L'édifice est inauguré le 3 octobre 1913. Au cours de l'hiver suivant, deux chapelles latérales, formant alcôves, sont construites. Lorsque les travaux se terminent en avril 1914, l'intérieur offre un décor élégant dans les tons de blanc et or. Comme la population du secteur augmente rapidement, le cardinal Louis-Nazaire Bégin, archevêque de Québec, scinde le territoire de la paroisse, le 4 mars 1914, pour former la paroisse Saint-François-d'Assise. Une messe solennelle est célébrée le 17 mai pour marquer la fin des travaux et souligner la formation de la nouvelle paroisse. À l'automne de 1914, les chaises de la nef sont remplacées par des bancs fabriqués par la firme Joseph Villeneuve, de Saint-Romuald. En 1915, débute un programme d'installation de vitraux. Les deux premiers, provenant de la maison Daprato, de Chicago, sont installés par la maison Jean-Baptiste Verret & Fils. La même année, des stalles et boiseries sont installées autour du sanctuaire par la maison Joseph-Honoré Gignac.
En avril 1916, un contrat est signé, avec la maison Daprato, pour un maître-autel, une balustrade et plusieurs statues dont la livraison est prévue pour décembre 1916. Les événements feront que certains items ne seront livrés que trois ou quatre ans plus tard puisque, le 24 novembre 1916, un incendie détruit l'édifice ne laissant que les murs extérieurs et la base du clocher, mais épargnant la sacristie et le choeur des religieux.
La troisième église
Les services religieux se déplacent alors dans les salles des écoles paroissiales pendant que, malgré la saison avancée, une chapelle de bois (42,5 mètres sur 20 mètres / 140 pieds sur 66 pieds, et pouvant accueillir 1 200 personnes) est érigée, en un temps record et au coût de 9 000 $, par l'entrepreneur Théophile Mathieu sur le même emplacement que celle érigée en 1900 juste après le feu de 1899. Les vieux objets de culte retirés, mais conservés, reprennent du service dans la chapelle temporaire. Elle est ouverte au culte le 14 janvier 1917 pour être, à son tour, détruite par un incendie le 2 janvier 1918 où tout est perdu, rien ne peut alors être sauvé. Les pertes s'élèvent à 12 000 $, alors que les assurances ne couvrent que 5 000 $. Aussitôt, un contrat pour la construction d'une chapelle essentiellement semblable à la précédente est accordé à l'entrepreneur Elzéar Bédard au coût de 6 555 $. Elle est inaugurée le 3 février 1918.
Pendant ce temps, les activités de planification en vue de la reconstruction de l'église se mettent en place. La préparation des plans du nouvel édifice est confiée à l'architecte Joseph-Pierre Ouellet, qui, depuis dix ans, dirige les travaux d'agrandissement et de décoration de l'église, et qui s'adjoint Pierre Lévesque (1880-1955), fils adoptif de David Ouellet, le concepteur de la première église. Pendant que tout l'été 1917 est consacré au nettoyage du site et à la consolidation des maçonneries, la première version des plans de la nouvelle église est soumise le 6 juin 1917. La version finale est déposée le 15 septembre 1917, et est approuvée le 19 octobre 1917. Le nouvel édifice est presque jumeau de celui de Saint-Félicien, au Lac-Saint-Jean, que Joseph-Pierre Ouellet a dessiné en 1914. Il a aussi une ressemblance avec l'église de la Nativité à Beauport. Les coûts sont estimés à 165 000 $ créant, pour la paroisse, une dette évaluée à 125 000 $. Les travaux de construction sont confiés à l'entrepreneur Jean-Baptiste Verret & Fils.
La mise en chantier débute le 16 juin 1917 par la bénédiction, par Mgr Charles-Amédée Gosselin (1863-1941), et la pose de la pierre angulaire. La nouvelle église, quoiqu'encore inachevée pour certains éléments du décor, est ouverte au culte le 10 février 1920. La nef, incluant le sanctuaire, mesure 62 mètres (203 pieds) de long sur 20 mètres (65,6 pieds) de large, et peut accueillir 1 950 personnes assises. La voûte intérieure atteint 20 mètres (65,5 pieds) et les clochers culminent à 65 mètres (213 pieds). Elle est bénite le 25 février 1920 par Mgr Paul-Eugène Roy (1859-1926), évêque auxiliaire (1908-1925) de Québec.
Le nouvel édifice revêt essentiellement les mêmes caractéristiques que le précédent, sauf en ce qui concerne la façade qui est cantonnée sur deux hautes tours surmontées de flèches. L'intérieur s'inscrit dans la tradition établie à la fin du XIXe siècle. Les gros piliers ronds du rez-de-chaussée et les piliers à l'étage évoquent l'exemple de l'église Saint-Jean-Baptiste. L'originalité tient à la disposition du choeur : il est plus profond que celui de la plupart des églises de cette époque et s'ouvre par des arcades sur un déambulatoire étroit, ce qui accentue son élévation.
En septembre 1920, à peine quelques mois après son inauguration, un nouvel incendie se déclare dans l'église et endommage une partie de la charpente du toit causant des dommages évalués à 20 000 $. Une cheminée mal conçue d'une usine située à l'arrière de l'église serait possiblement la responsable. Afin de palier à toute éventualité, l'abside de l'église est couverte d'un toit de cuivre par l'entrepreneur Eugène Falardeau tandis qu'un système d'alarme contre l'incendie ainsi qu'un système de gicleurs sont installés.
Dès l'été 1920, une souscription populaire est lancée pour amasser environ 5 000 $ pour l'achat d'un carillon. La souscription permet d'amasser 7 675 $. La commande d'un carillon de six cloches est passée à la fonderie Paccard, d'Annecy-le-Vieux, en Haute-Savoie (France). Le contexte de l'après-guerre impose un retard à toutes les commandes. Elles quittent la fonderie le 29 mai 1921, et arrivent à Québec à la mi-juillet. Elles sont baptisées le 30 juillet 1922 par le cardinal Louis-Nazaire Bégin, archevêque de Québec. Elles sont hissées aux clochers et sont entendues pour la première fois le 5 août. Quelques mois après leur installation, une cloche est retirée afin d'être remplacée, car elle ne s'harmonise pas avec le reste du carillon. Elle ne sera pas remplacée. Cette cloche est envoyée à l'église Saint-Pierre de Taschereau, en Abitibi où elle est encore en fonction.
En 1934, l'église est couverte en cuivre. En 1940, les assureurs exigent l'ajout de nouvelles sorties pour pouvoir évacuer rapidement l'église en cas d'alarme. Ces ajouts exigent de sacrifier les deux chapelles latérales. Les deux autels sont démantelés et les deux vitraux sont retirés. Deux portes sont percées et les chapelles deviennent des vestibules. Ces travaux, confiés aux entrepreneurs Adélard Laberge et Joseph-Ernest Tremblay coûtent 1 300 $. En 1945, en prévision des fêtes du cinquantenaire de la paroisse à être célébré l'année suivante, d'importantes réparations et rénovations sont entreprises, le tout au coût de 57 000 $ et d'après les plans de l'architecte Alfred-Henri Tremblay (1901-1976), l'un des précurseurs de l'architecture moderne au Québec. Un baptistère est ajouté à l'angle nord-ouest de l'église tandis que les fonts baptismaux sont sculptés par René Thibault (1909-1978) et Blaise Marchand (1900-1988). Pour régler définitivement le problème de l'éclairage de la nef et du choeur, l'orgue est déplacé pour dégager la rosace de la façade, des baies sont percées de chaque côté du maître-autel, les luminaires de la nef sont remplacés, et l'église est repeinte en des tons plus clairs. Les peintures sont lavées, les plâtres restaurés, les statues réparées, les vitraux déposés et nettoyés, le tout sous la supervision de Guido Nincheri (1885-1973), de Montréal.
Les fêtes du cinquantenaire marquent aussi l'extinction de la dette de l'église. La dette initiale de 1902, alourdie par l'incendie de 1916 et la grande restauration de 1945, est complètement remboursée. L'église est consacrée le 24 mai 1946, au terme de cinq jours de prières et de fêtes, par le cardinal Jean-Marie-Rodrigue Villeneuve (1883-1947), archevêque (1931-1947) de Québec.
En 1950, des réparations majeures sont effectuées à l'édifice : réfection du toit, restaurations des joints de maçonnerie, consolidation des clochers et du système électrique du carillon. En 1952, c'est au tour du toit du choeur des religieux d'être rénové. Le concile Vatican II apporte aussi des modifications au niveau du choeur : l'ajout d'un autel de célébration qui est conçu par l'architecte Paul Béland (1917-1987) et inauguré en 1966. La chapelle du sous-sol fait place à une salle multifonctionnelle qui sera par la suite rénovée et complétée en 1983. Un grand projet de rénovation et de restructuration du choeur de l'église est préparé, en 1965, par l'architecte Paul Béland, mais devant l'ampleur des coûts, il est abandonné.
Après des fêtes soulignant, en 1971, le 75e anniversaire de la paroisse, la paroisse connaît, de 1974 à 1998, un lent déclin. En 1982, devant le manque de personnel religieux en leur sein, les Capucins remettent l'administration de l'église à l'autorité diocésaine qui autorise l'élection d'un premier conseil de fabrique.
En 1993, les paroisses Saint-Charles et Saint-Esprit partagent la même équipe pastorale. En 1998, les onze paroisses du quartier Limoilou disparaissent canoniquement au profit de trois nouvelles. Ainsi, la paroisse Saint-Charles rejoint celles de Saint-Fidèle, Saint-Esprit, Saint-François d'Assise et Saint-Zéphirin pour former la paroisse Notre-Dame-de-Rocamadour. Le déclin se poursuivant, l'église Saint-Esprit ferme et est vendue en 2003 suivie par celle de Saint-Zéphirin qui est vendue, en 2009, à la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre, et enfin l'église Saint-François-d'Assise qui ferme en 2012 et qui est démolie en 2020.
En 2003, l'église est jugée excédentaire et les démarches sont entreprises pour une requalification de l'édifice. Le 10 novembre 2011, le conseil de fabrique recommande la fermeture de l'église. Cette recommandation est expédiée aux autorités diocésaines le 29 novembre qui autorisent la suspension du culte à partir du 9 janvier 2012. Le décret de fermeture est signé par le cardinal Gérald-Cyprien Lacroix (1957-), archevêque (2011-) de Québec, le 28 juin 2012, et la dernière messe et les cérémonies de désacralisation ont lieu le 2 septembre 2012 sous la présidence de Mgr Gaétan Proulx (1947-), évêque auxiliaire (2012-2016) de Québec.
Aujourd'hui, le sort de l'église est encore incertain. L'intérêt des autorités gouvernementales écarte pour l'instant la démolition ou une reconversion majeure qui détruirait l'architecture du monument et les oeuvres d'art qu'il contient. Une vision plus optimiste se dessine pour transformer cette église en maison de la culture, en lieux d'affaires bien intégrés et en espaces de services.
L'intérieur
L'intérieur de l'église comprend plusieurs oeuvres d'art que ce soit les boiseries, les marbres, le statuaire ou les vitraux. Ces derniers, au nombre de 52, sont installés lors de quatre campagnes. Les vitraux de la première campagne (45), en 1918-1919, sont l'oeuvre de Wallace J. Fischer (1841-1924), de l'atelier Bernard Léonard, de Québec. Deux vitraux, produits par la maison Daprato, de Chicago, sont ajoutés dans le choeur en 1920. La troisième campagne comprend cinq vitraux produits en 1932-1933, par Guido Nincheri. Enfin, en 1945, deux rosaces blanches sont ajoutées dans le choeur. Le coût de chaque vitrail a été défrayé par des paroissiens ou des associations.
Le décor peint est réalisé en 1918-1919 d'après les plans de Guido Nincheri. Dans le choeur, les ogives séparent sept voûtains que l'artiste décore d'autant de tableaux représentant saint François et, sous forme allégorique, les piliers de sa spiritualité. Plusieurs médaillons complètent le décor : dans le choeur, sept images associées au symbole eucharistique tandis que dans la nef, ce sont des allégories des sept sacrements. Certaines peintures ont disparu en 1945, au moment des restaurations de l'édifice.
Le maître-autel, commandé en avril 1916 au coût de 6 000 $ à la maison Daprato, arrive à Québec en novembre 1916. Coup du destin, il n'est pas encore installé lorsque l'église est détruite par le feu le 24 novembre. Il est entreposé et enfin érigé en 1919. Mesurant dix mètres (32,8 pieds) de hauteur, il est un monumental triptyque. L'autel est surmonté d'un dôme principal octogonal et de deux autres dômes plus petits. Il est percé de trois grandes niches. Depuis 1929, la niche principale est occupée par une statue, 1,5 mètre / 5 pieds de hauteur, de Notre-Dame-des-Neiges, réalisée par la maison Carli-Petrucci, de Montréal. Les niches latérales sont occupées par les statues de saint Joseph et de saint Jean-Baptiste. L'espace entre la niche principale et les niches latérales est occupé par deux bas-reliefs représentant la théophanie de saint François, et la vision de saint Antoine de Padoue. Le tombeau de l'autel présente un bas-relief de la Dernière Cène. Les autels latéraux, aussi en marbre, proviennent de la maison F. D. Monna, de Toulouse (France), et sont installés en 1921. La chaire et la table de communion, aussi en marbre, sont commandées à la maison Daprato pour la somme de 15 000 $. Elles sont livrées à l'été 1922. La cuve de la chaire est ornée de bas-reliefs représentant le Christ enseignant et les quatre évangélistes tandis que l'abat-voix est couronné d'un ange à la trompette. La lampe du sanctuaire, de forme hexagonale, en cuivre, en bronze et en argent, mesure environ deux mètres (6,5 pieds) de hauteur, provient de la maison Daprato.
Toutes les statues sont en plâtre, en scagliola ou en stuc polychrome et proviennent de la maison Carli-Petrucci. La statue en façade extérieure de saint Charles Borromée, 2,3 mètres / 7,7 pieds de hauteur, en marbre granulé, est une réalisation de la maison Barsetti & Frères, de Québec. Elle a été bénite le 8 novembre 1936 par le cardinal Jean-Marie-Rodrigue Villeneuve, archevêque de Québec. Les stations du chemin de croix, des toiles réalisées au coût de 2 000$ par le peintre allemand Martin Feuerstein (1856-1931), ont été offertes par un paroissien, Joseph Chapleau (?-1934). Généralement, dans les églises du Québec, le chemin de croix débute à gauche pour se terminer à droite. Ici, on suit la tradition allemande qui est de droite à gauche.
Pour compléter le décor, la confection des boiseries est confiée à Joseph Villeneure, de Saint-Romuald. Le contrat est signé le 24 juin 1920. Il réalise les stalles et le mobilier du choeur incluant les cloisons latérales et deux trônes d'honneur. Dans la nef, il réalise les bancs, les confessionnaux et les lambris.
L'orgue
Un premier instrument, acheté pour la somme de 800 $ peu de temps avant le feu de 1899, est complètement détruit lors du sinistre.
Un second instrument est commandé, le 24 février 1915, à la maison Casavant Frères, de Saint-Hyacinthe, au coût de 8 500 $. L'instrument, l'opus 625, comprend 50 jeux répartis sur trois claviers et pédalier dans un buffet en bois de cerisier. Il est bénit, le 24 octobre 1915, par Mgr Charles-Octave Gagnon (1857-1928), et inauguré par l'organiste de la paroisse, Joseph-Eugène Chapleau (1875-1938). Un concert est donné, le même soir, par Joseph-Arthur Bernier (1877-1944), organiste de l'église Notre-Dame-de-Jacques-Cartier, à Québec. L'instrument est détruit lors de l'incendie de 1916.
Le 23 décembre 1916, la maison Casavant prête un petit orgue à être installé dans la chapelle temporaire à la seule condition que la paroisse assume les coûts de son installation. Il est détruit dans l'incendie de la chapelle temporaire en 1918.
Un troisième instrument, opus 817, produit en 1919 au coût de 12 243 $ par Casavant Frères est installé sur la deuxième tribune arrière dans la troisième église en mars 1920. Il s'agit d'une copie de l'instrument de 1915 à quelques exceptions près apportées par l'organiste de l'église, Joseph-Éugène Chapleau. Il comporte 45 jeux répartis sur trois claviers et pédalier. Il est inauguré par Henri Gagnon, organiste à la cathédrale Notre-Dame de Québec, le 25 avril 1920.
En 1945, la décision est prise de dégager la fenêtre principale de la façade. Pour ce faire, la deuxième tribune est enlevée, et l'orgue est scindé en deux sections. Chacune est placée dans une chambre située des deux côtés de la tribune et, avec comme façade, certaines parties de l'ancien buffet.
L'orgue est vendu pour la somme symbolique de 10 000 $, en avril 2014, à l'église Saint-Paul, de Bergen, en Norvège. Après une restauration complète de l'instrument aux ateliers de Casavant Frères, à Saint-Hyacinthe, il est maintenant installé comme à l'origine, en un seul buffet. À noter que l'instrument possède maintenant 40 jeux et 46 rangs ainsi qu'une console à quatre claviers et pédalier.
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History
On May 3, 1535, Jacques Cartier set foot on the banks of a river in the southwest of where now stands Limoilou. He named the river Sainte-Croix (Holy Cross), because May 3rd is the feast day of the Invention of the Holy Cross. In 1619, the Recollet Fathers settled near the river and renamed it St. Charles to honor St. Charles Borromeo (1538-1584) canonized on November 1, 1610, and their benefactor Charles de Boves, a vicar in Pontoise, who financially contributed to the establishment of their mission in New France. On March 10, 1626, the Notre-Dame-des-Anges (Our Lady of Angels) seigniory was granted to the Jesuits by Henri de Lévy / Henri de Lévis, Duke of Ventadour (1596-1651) Viceroy (1625-1627) of New France. Soon, all the lands located north of St. Charles River's mouth were occupied by farms some of which belonging to the Anthony Anderson (c1767-1847) family. This agrarian vocation continued till the beginning of the 20th century.
Throughout the 19th century, the St. Charles River area was one of the main shipbuilding plants in North America mainly with the Mackay and Warner shipyard. In 1825, Anthony Anderson's son, William Hedley (c1800-1869), partnered with François-Xavier Paradis to establish a wood trading company called Anderson and Paradis. Upon his father's death, William Hedley pursued the family's farming vocation and subdivided part of the lands to lodge his workers. This economic activity gave birth to the village of Hedleyville and allowed the establishment of other villages: Smithville (Stadacona), Parkville, La Canardière, Gros-Pin and New Waterford. In the second half of the 19th century, the shipbuilding industry declined and its development stagnated, or even decelerated. In 1867, William Hedley Anderson left to settle in England with his family. The residents called upon the authorities to assert their growth.
In September 1892, a fire devastated part of Hedleyville. In 1893, the villages merged to establish the Limoilou municipality which was granted city status on April 25, 1908. The naming honors Jacques Cartier, Sieur of Limoëlou (1491-1557), first European to have set foot here. After being annexed by Québec City on December 17, 1909, Limoilou experienced an economic and demographic boom. On January 1, 2002, the territory was incorporated as a Québec City district. On December 1, 2009, it was merged with La Cité District to become the La Cité-Limoilou District.
The Church
At the end of the 19th century, in religious terms, the Limoilou municipal territory, including the other neighboring villages, belonged to Québec's St. Roch parish. On February 5, 1896, a group of 130 parishioners from this area sent a request to Bishop Louis-Nazaire Bégin (1840-1925), then apostolic administrator (1892-1898) of the Québec diocese, asking for a new parish. They complained about the distance which separates them from the parish church but mainly since their western neighbors, in Stadacona, have a chapel since 1890. As an answer to their request, two missions were established, one in Limoilou (St. Charles Borromeo), and another one in Stadacona (St. Zephirin). Fr Albert Côté (1865-1921) was appointed as the first parish priest (1896-1902) in Limoilou. On March 18, 1896, the Consumers Cordage Company, from Montréal, owner of the former Brown rope-making plant in Limoilou, provided, at Bishop Bégin's request, a large room on the upper floor of its plant which was located next to the lot where the church will be built. Once set up, this room became the first place of worship. The first mass took place, on Whitsunday, May 24, 1896.
The First Church
The construction of a church was immediately decided upon a five-acre land donated, at Bishop Bégin's request, by the Augustine Nuns of Québec's Hôtel-Dieu who received it as a dowry and housed a farm and pastureland. The plans for the church were entrusted to architect David Ouellet (1844-1915). The projected building will measure 150 feet by 70 feet (45 meters by 21 meters). At first, only the nave will be built at an estimated cost of approximately $25,000. Tenders had to be submitted by July 31, 1896, and the contracts were awarded on the following August 24th. Fortunat Voyer was awarded the contract for the granite which will come from Rivière-à-Pierre while the stonework and the framework contracts were entrusted to Joseph Gosselin, of Lévis. Work started on August 25, 1896, and the construction costs came to $28,000 while the church was not completed nor decorated. It was opened to worship, and blessed by Bishop Bégin, on November 14, 1897. The same year, David Ouellet also submitted the plans for the presbytery which was built the following year.
This first building was destroyed by fire on December 3, 1899. It is known to us through David Ouellet's plans and an old photo. The building's floor plan and its elevations were rather traditional. As a thrift measure, the chancel was housed in the nave which was closed using a temporary wall. As a facade, David Ouellet designed a large porch containing three entrances and as many bays on two stories, as he had done in St. Pascal-de-Kamouraska. Above this porch, housing the narthex and the stairs leading to the galleries, there was a squat bell tower topped by a small copola.
The Second Church
The decision to rebuild was immediately taken after the fire but it was out of the question to undertake this in winter. The former building used as a chapel in 1896, no longer existing, the parishioners returned to St. Roch Church for the religious services while contractor Joseph Gosselin built a temporary wooden chapel, at the cost of $1, 500 which was ready on January 20, 1900. After visiting the ruins, architect David Ouellet noted that « walls are not as badly damaged as it was first thought and they can be saved ».
On April 6, 1900, David Ouellet asked for tenders for the reconstruction of the church, using the same walls and according to the same plans. This second church was open to worship on December 8, 1901. This church had a different bell tower that rose higher than the former one. This time, the architect designed an open work double-drum bell tower with a conic high steeple, like the one Jean-Ferdinand Peachy (1830-1903) installed on St. Jean-Baptiste Church following the 1881 fire.
The St. Charles mission, which was not yet established as a parish, was heavy in debt ($40,000) and the church interior was not completed. Without churchwardens, the parish priest had to manage alone the parish finances. Facing this task which he found difficult and the idea of being accountable to diocesan authorities on the matter, the parish priest decided, on May 19, 1902, to leave his post and to go into exile in the United States. In this situation, Bishop Bégin, then acting archbishop (1898-1925) of Québec, called upon Fr Alexis de Barbezieux (1854-1941), superior of the French Capuchin Friars installed in Ottawa, and pressed him to come, the following day, in Québec City, to meet him. In this meeting, Bishop Bégin offered the Capuchin Friars to take charge of the mission which will be established as a parish. As the Capuchin Friars did not have legal status in Québec, Fr de Barbezieux, who had prior approval to engage his Order if an opportunity came, personally signed the documents, including the recognition of debt, the same day before a public notary. On May 25, 1902, the Capuchin Friars officially took charge the parish while Fr de Barbezieux became the superior and Fr Albert de Pisani (Juste Gaillot, 1871-1915) was appointed as the parish priest. The Capuchin Friars were established as a civil corporation in Québec on April 25, 1903, and the contracted personal debt was transferred to the corporation.
A construction campaign was immediately set up with, as first aim, the completion of the church interior, and the preparation of the plans for the Capuchin Friars monastery by architect Joseph-Pierre Ouellet (1871-1959). This building, established as an extension of the 1897 presbytery, was inaugurated on October 19, 1903, and cost $12,000. In 1907, electric light replaced oil lamps and, same year, architect Joseph-Pierre Ouellet designed the church chancel whose costs were estimated at $7,500. Work was entrusted to contractors Jean-Baptiste Verret and Son and to Charles-Émile Morissette. It was inaugurated on November 29, 1909. Polygonal and deep due to the presence of a monk's congregation, this chancel leaned on David Ouellet's flat apse which was, until then, closed by a temporary wall.
In 1910, a five-bell carillon replaced the sole and modest bell. It was cast at the Cornille-Havard foundry, in Villedieu-les-Poêles, in Normandy (France). It was blessed on February 20, 1910, by Paul-Eugène Roy (1859-1926), auxiliary bishop (1908-1925) of Québec. The same year, owing to the increase of the population, lateral galleries were added according to plans by architect Joseph-Pierre Ouellet by contractor Georges Dorion.
In the spring of 1912, the Capuchin Friars received a request on behalf of the Canadian Northern Railway Company who wished to buy the land and the buildings, church and monastery, to extend their operations. Put on hold in 1913, the project was definitely abandoned when the company went bankrupt in 1918.
In 1913, architect Joseph-Pierre Ouellet prepared the plans and supervised the construction of the sacristy, the monks' chancel, and lateral chapels in absidioles. The two-story sacristy is built in the church's northeast corner. As for the monks' chancel, it is located at the back of the main altar, as an extension in the church axis. It is a separated space measuring 40 feet by 24 feet (12 meters by 7.3 ,meters) where the monks meet to recite the Divine Office. It is a two-story building whose basement is set up as a private chapel for marriages. The building was inaugurated on October 3, 1913. In the following winter, two lateral chapels, in alcoves, were built. When work was completed in April 1914, the interior presented a decor in white and gold colors. As the population in the area increased rapidly, Louis-Nazaire Cardinal Bégin, archbishop of Québec, split the parish territory, on March 4, 1914, to establish the St. Francis of Assisi parish. A solemn mass was celebrated on May 17th to mark the end of the construction work and to emphasize the establishment of the new parish. In the autumn of 1914, the chairs in the nave were replaced with pews produced by the Joseph Villeneuve workshop, of St. Romuald. In 1915, a stained glass window installation program was set up. The first two, coming from the Daprato firm, of Chicago, were installed by the Jean-Baptiste Verret and Sons firm. The same year, stalls and woodwork were installed around the chancel by the Joseph-Honoré Gignac firm.
In April 1916, a contract was signed, with the Daprato firm, for a main altar, a communion rail and several statues to be delivered the following December. Events will make that some items will be delivered only three or four years later since, on November 24, 1916, a fire destroyed the building leaving only the exterior walls and the foundation of the bell tower standing, but sparing the sacristy and the monks' chancel.
The Third Church
Church services were then moved to parish schools halls while, in spite of the lateness of the season, a wooden chapel (140 feet by 66 feet / 42,5 meters by 20 meters, and being able to accommodate 1,200 persons) was built, in a record time and at the cost of $9,000 by contractor Théophile Mathieu on the same site as the one used in 1900 just after the 1899 fire. Preserved withdrawn former worship objects returned to active service in the temporary chapel. It was opened to worship on January 14, 1917, to be, in turn, destroyed by a fire on January 2, 1918, where everything was lost, nothing could be saved. Losses came to $12,000 while insurance covered only $5,000. Immediately, a contract for the construction of a chapel similar to the one just burnt down was awarded to contractor Elzéar Bédard at the cost of $6,555. It was inaugurated on February 3, 1918.
Meanwhile, the planning activities for the reconstruction of the church were put in place. The preparation of the plans for the new building was entrusted to architect Joseph-Pierre Ouellet, who, for ten years, had designed and supervised the enlargement and the decoration work of the church, and who, this time, will be assisted by Pierre Lévesque (1880-1955), the adopted son of David Ouellet who had been the first church's architect. While all the summer of 1917 was dedicated to site cleaning and to stonework strengthening, the first version of the plans for the new church was submitted on June 6, 1917. The final version was submitted on September 15, 1917, and was approved on October 19, 1917. The new building is almost identical to the one in Saint-Félicien, in the Lac-Saint-Jean region, that Joseph-Pierre Ouellet designed in 1914. It also bears resemblance with the <" HREF="beauportnnd.html">Nativity Church in Beauport. Costs were estimated at $165,000 creating, for the parish, a debt assessed at $125,000. Construction work was entrusted to contractor Jean-Baptiste Verret and Son.
Construction work started on June 16, 1917, with the blessing, by Msgr Charles-Amédée Gosselin (1863-1941), and the laying of the cornerstone. The new church, though still unfinished for certain decor elements, was opened to worship on February 10, 1920. The nave, including the chancel, measures 203 feet (62 meters) long by 65.6 feet (20 meters) wide, and can accommodate 1,950 seated persons. The nave vault reaches 65.5 feet (20 meters) and steeples culminate at 213 feet (65 meters). It was blessed on February 25, 1920, by Paul-Eugène Roy (1859-1926), auxiliary bishop (1908-1925) of Québec.
The new building mainly takes on the same characteristics as the previous one, except for the facade which now shows two high towers topped by steeples. The interior adheres to the tradition established by the end of the 19th century. The large round pillars on the ground floor and the pillars at the gallery level are reminiscent of St. Jean-Baptiste Church. The originality is found in the chancel layout: it is deeper than those in most existing churches at the time and it leads, through archways, to a narrow ambulatory which accentuates its elevation.
iIn September 1920, barely a few months after its inauguration, a new fire was reported in the church and damaged part of the roof framework for $20,000. A plant's faulty chimney located at the back of the church was probably the cause. To prevent any recurrence, the church apse was covered with copper by contractor Eugène Falardeau while a fire and smoke alarm system as well as a sprinkler system were installed.
In the summer of 1920, a popular fund-raising campaign was launched to collect about $5,000 for the purchase of a carillon. It produced $7,675. The purchase order for a six-bell carillon was sent to the Paccard foundry, in Annecy-le-Vieux, in Haute-Savoie (France). The postwar period imposed a delivery delay to all orders. The bells left the foundry on May 29, 1921, and arrived in Québec in mid-July. They were blessed on July 30, 1922, by Louis-Nazaire Cardinal Bégin, archbishop of Québec. They were hoisted into the bell towers and heard for the first time on August 5th. A few months after their installation, a bell was taken down to be replaced, because it did not blend well with the rest of the carillon. It will not be replaced. The bell was sent to St. Pierre Church in Taschereau, in the Abitibi region, where it is still in service.
In 1934, the church received a brass-covered roof. In 1940, the insurance underwriters requested the addition of new exits to faster evacuate the church in case of alarm. These additions required to sacrifice both lateral chapels. The altars were dismantled and the stained glass windows were removed. Two doors were pierced and the chapels became narthexes. This work, entrusted to contractor Adélard Laberge and Joseph-Ernest Tremblay cost $1,300. In 1945, in preparation for the parish's 50th anniversary to be held the following year, important repairs and renovations were undertaken, at the cost of $57,000, according to the plans by architect Alfred-Henri Tremblay (1901-1976), one of the pioneers of modern architecture in Québec. A baptistry was added to the church's northwest corner while the fonts were sculpted by René Thibault (1909-1978) and Blaise Marchand (1900-1988). To definitely solve the nave's and the chancel's lighting problem, the organ was moved to clear the facade rose window, windows were pierced on both sides of the main altar, the nave's light fixtures were replaced, and the church was repainted in brighter color. Paintings were washed, plaster restored, statues repaired, stained glass windows removed and cleaned, all this work was carried out under the supervision of Guido Nincheri (1885-1973), of Montréal.
The parish's 50th anniversary also meant the redemption of the church's debt. The initial 1902 debt, overburdened by the 1916 fire and the 1945 restoration, was completely reimbursed. The church was consecrated on May 24, 1946, following five days of prayers and celebrations, by Jean-Marie-Rodrigue Cardinal Villeneuve (1883-1947), archbishop (1931-1947) of Québec.
In 1950, major repairs were carried out on the building: reconstruction of the roof, restoration of the stonework joints, strengthening of the bell towers and updating the electric bell ringing system. In 1952, the monks' chancel roof was renovated. The Vatican II Council also added modifications to the chancel's layout: the addition of a celebration altar which was designed by architect Paul Béland (1917-1987) and inaugurated in 1966. The crypt chapel gave way to a multifunctional room which will later be renovated and be completed in 1983. A major chancel renovation and restructuring plan was prepared, in 1965, by architect Paul Béland, but due to its large estimated cost, it was abandoned.
Following the celebrations, in 1971, marking the parish's 75th anniversary, the parish went, from 1974 to 1998, into a slow decline. In 1982, facing a shortage of vocations within their own religious personnel, the Capuchin Friars handed the church's administration back to the diocesan authorities which allowed the election of a first churchwardens council.
In 1993, the St. Charles and St. Esprit parishes shared the same pastoral team. In 1998, the eleven parishes of the Limoilou District were canonically dissolved to establish three new ones. So, St. Charles Parish joined those of St. Fidèle, St. Esprit, St. Francis of Assisi and St. Zephirin to establish the Notre-Dame-de-Rocamadour Parish. Decline continuing, St. Esprit Church closed and was sold in 2003, it was followed in 2009, by St. Zephirin Church which was sold to St. Peter Sacerdotal Fraternity, and finally, St. Francis of Assisi Church closed in 2012, and the building was demolished in 2020.
In 2003, the church building was considered redundant and steps were undertaken for a requalification. On November 10, 2011, the churchwardens recommended the closing of the church. This recommendation was forwarded to the diocesan authorities on November 29th who authorized the suspension of worship activities effective January 9, 2012. The closing decree was signed by Gérald-Cyprien Cardinal Lacroix (1957-), archbishop (2011-) of Québec, on June 28, 2012, and the last mass and secularization formalities took place on September 2, 2012, presided by Gaétan Proulx (1947-), auxiliary bishop (2012-2016) of Québec.
As of today, the fate of the church building is still uncertain. The interest by governmental authorities excludes, for the moment, its destruction or any major restructuring which would destroy the architecture and the works of art it contains. A more optimistic vision considers transforming this church into a cultural center, into a well-integrated business place and into a community service center.
The Interior
The interior of the church houses several works of art whether it is the woodwork, the marbles, the statues or the stained glass windows. These last ones, for a total of 52, were installed in four stages. The first stained glass windows (45), installed in 1918-1919, were executed by Wallace J. Fischer (1841-1924), using the Bernard Léonard workshop, in Québec. Two stained glass windows, coming from the Daprato firm, of Chicago, were added in the chancel in 1920. Five stained glass windows were executed by Guido Nincheri and installed in 1932-1933. Finally, in 1945, two white rose windows were added in the chancel. Parishioners and associations were the main donors.
The painted decor was executed in 1918-1919 based on plans by Guido Nincheri. In the chancel, diagonal ribs separate the vault into seven segments which are decorated with as many paintings representing St. Francis and, using allegories, the pillars of his spirituality. Several medallions complete the decor: in the chancel, seven paintings representing Eucharistic symbols while in nave, these are allegories to the seven sacraments. A few paintings disappeared in 1945, when the building was restored.
The main altar, ordered in April 1916, at the cost of $6,000 from the Daprato firm, arrived in Québec in November 1916. A twist of fate, it was not yet installed when the church was destroyed by fire on November 24th. It was stored and finally installed in 1919. Measuring 32.8 feet (10 meters)) high, it is a monumental triptych. The altar is topped by an octagonal main cupola and two smaller ones. It is pierced with three large alcoves. Since 1929, the main alcove houses a 5-foot / 1.5-meter high Notre-Dame-des-Neiges (Our Lady of the Snow) statue, executed by the Carli-Petrucci firm, of Montréal. The lateral alcoves house the statues of St. Joseph and St. John the Baptist. The space between the main alcove and the lateral ones is occupied by two low-relief carvings representing St. Francis's theophany, and St. Anthony of Padua's vision. The main altar tomb presents a low-relief carving depicting the Last Supper. The lateral altars, also made of marble, come from the F.D. Monna firm, of Toulouse (France), and were installed in 1921. The pulpit and the communion rail, also of marble, were ordered from the Daprato firm at the cost of $15,000. They were delivered in the summer of 1922. The pulpit vat is decorated with low-relief carvings representing a teaching Christ and the four Evangelists while the sounding board is crowned with an angel playing the trumpet. The hexagonal sanctuary lamp, in brass, bronze and silver, measures about 6.5 feet (2 meters) high, and comes from the Daprato firm.
All statues are made of polychrome plaster, scagliola or stucco and come from the Carli-Petrucci firm. The 7.7-foot (2.3-meter) high exterior facade statue of St. Charles Borromeo, in granular marble, was executed by the Barsetti & Frères firm, in Québec. It was blessed on November 8, 1936, by Jean-Marie-Rodrigue Cardinal Villeneuve, archbishop of Québec. The stations of the Cross, paintings by German painter Martin Feuerstein (1856-1931), and purchased at the cost of $2,000, were donated by a parishioner, Joseph Chapleau (?-1934). In general, in Québec churches, the stations of the Cross start on the left side to end on the right side. Here, they follow the German tradition which is from right to left.
To complete the decor, the woodwork elements were entrusted to Joseph Villeneuve, of St. Romuald. The contract was signed on June 24, 1920. He executed the chancel stalls and furnishings including the lateral partitions and two thrones. In the nave, he produced the pews, the confessionals and the panelling.
The Organ
A first instrument, purchased for the amount of $800 not much time before the 1899 fire, was completely destroyed in the fire.
A second instrument was ordered on February 24, 1915, from Casavant Frères, of St. Hyacinthe, at the cost of $8,500. The instrument, opus 625, had 45 stops over three manuals and pedal and fitted into a cherry wood organcase. It was blessed on October 24, 1915, by Msgr Charles-Octave Gagnon (1857-1928) and inaugurated by the church organist, Joseph-Eugène Chapleau (1875-1938). A concert was given, the same day, by Joseph-Arthur Bernier (1877-1944), then organist at Notre-Dame-de-Jacques-Cartier Church, in Québec. It was destroyed in the 1916 fire.
On December 23, 1916, the Casavant firm lent a small organ to be installed in the temporary chapel on the only condition that the parish paid for its installation. It was destroyed in the fire of the temporary chapel in 1918.
A third instrument, opus 817, built in 1919 by Casavant Frères at the cost of $12,243, was installed on the second-level rear gallery in March 1920. It was mainly a copy of the 1915 instrument except for a few modifications specified by the church organist, Joseph-Eugène Chapleau. The instrument has 45 stops over three manuals and pedal. It was inaugurated by Henri Gagnon, organist at the Notre-Dame Cathedral, in Québec, on April 25, 1920.
In 1945, it was decided to free the facade rose window. To do this, the upper rear gallery was removed and the organ was divided into two sections. Each section was relocated into organ chambers located on both sides of the gallery and, as a facade, elements from the former organcase.
The organ was sold, in April 2014, for the symbolic amount of $10 000, to St. Paul Church, in Bergen (Norway). After a full restoration in the Casavant Frères workshop, in St. Hyacinthe, it is now installed as it was originally, in a single organcase, As a note, the instrument now has 40 stops and 46 ranks as well as a 4-manual and pedal console.
II. Grand-Orgue |
III. Récit |
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Montre | 16' | Bourdon | 16' | |
Montre | 8' | Principal | 8' | |
Gemshorn | 8' | Bourdon | 8' | |
Flûte double | 8' | Viole de gambe | 8' | |
Flûte à cheminée | 8' | Voix céleste (TC) | 8' | |
Prestant | 4' | Principal | 4' | |
Flûte harmonique | 4' | Flûte traverse | 4' | |
Nazard | 2 2/3' | Piccolo | 2' | |
Doublette | 2' | Cornet 4' | IV | |
Mixture 2' | IV | Cor | 8' | |
Trompette | 8' | Hautbois | 8' | |
Voix humaine | 8' | |||
Tremolo |
I. Positif |
I. Solo |
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Principal étroit | 8' | Stentorphone | 8' | |
Mélodie | 8' | Viole d'orchestre | 8' | |
Dulciane | 8' | Viole céleste | 8' | |
Flûte douce | 4' | Grosse flûte | 8' | |
Flageolet | 2' | Flûte de concert | 4' | |
Clarinette | 8' | Tuba | 8' | |
Tremolo | Euphone | 8' | ||
Tremolo |
Pédale |
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Principal basse | 32' |
Flûte ouverte | 16' |
Violon | 16' |
Bourdon | 16' |
Bourdon doux (REC) | 16' |
Flûte | 8' |
Violoncelle | 8' |
Bourdon | 8' |
Bombarde | 16' |
L'église Saint-Charles de Limoilou : témoin d'histoire et chantier d'avenir, Québec, Éditions du Septentrion, 2018, ISBN 978-2-89448-955-0